Après une cérémonie d'adieu poignante, la vie reprend, du moins continue à Treme et rien de tel qu'un dernier Carnaval pour clore le show.

Et contrairement à The Wire, c'est un final plutôt positif, même si la violence sera toujours présente, toujours anonyme et frappant au hasard.

Mais à l'image de ce dernier plan très symbolique, même si tout reste à reconstruire et que cela prendra du temps, la chaleur, l'envie de vivre et la musique permettent au quartier de voir le temps passer.

Un beau final, sans réelles surprises mais qui permet de clôturer les différentes histoires sans offrir de vraie fin, ce qui est parfait : les habitants continueront d'avancer, coûte que coûte et ce, malgré tout ce qu'il leur arrivera dans le futur.

La scène avec Annie et Sonny était très belle, et les dernières minutes nous prouvent que la vie continue, qu'ils n'ont jamais baissé les bras en dépit du désespoir et des problèmes persistants. Certains restent, certains partent, certains continuent de se battre, d'autres trouvent enfin ce qu'ils cherchaient, d'autres sont encore en train d'essayer... C'était nickel, rien à dire. Et comment terminer la série, si ce n'est par un Mardi Gras et une dernière image qui montre à la fois la tempête, la culture, la tradition et la ville sur une belle musique ?

Treme s'achève, entre tristesse et joie, avec dignité et intelligence, en laissant la ville s'exprimer par le biais d'un ultime mardi gras.

Pas de tristesse, ni de joie, pas de colère, ni de regrets, juste la nostalgie avec des images plein la tête.

C'est à ce moment que l'on comprend que Treme est une grande série, universelle et touchante... lorsqu'en regardant dans le miroir, on voit des flashs, des visages, un décor, une âme et nous au milieu.

Le temps d'une série, David Simon nous a permis de voir, sentir, toucher l'esprit d'un monde sans pareil qui a su ressusciter malgré le déluge, la corruption, la violence et le sang. Quelque chose d'impalpable, de chaud, de rassurant, qui prouve que l'humanité peut évoluer sans se dévoyer, par la seule force de l'enthousiasme et de l'espoir.

C'est fini, ce fut formidable, pas de regrets, plein de souvenirs et l'envie de partager... voir Treme et vivre... mais mourir surement pas.

While jamming and having fun.

Quelle autre série arrive à développer des personnages et une fiction quasiment documentaire profondément humaniste?

Aucune.

Treme nous quitte et l'on dit adieu à une bande d'amis que l'on a appris à aimer pendant 4 saisons de grandes qualités.

Certaines séries possèdent quelque chose qui font qu'elles sont au delà de l'excellente série. Treme fait partie des grandes séries aux côtés des Sopranos et de The Wire.

Et voilà, Treme, c'est fini. Pas de surprises dans ce final (en même temps c'est pas le genre de la série), mais des personnages qui continuent leur bout de chemin, qui continuent d'essayer d'avancer comme ils peuvent.

J'ai particulièrement aimé les retrouvailles un peu par hasard entre Annie et Sonny, ça fait un bout de temps et ça marquait un peu le poids du temps, chose que j'ai eu du mal malgré tout à retrouver ici alors que pour moi c'était la principale force de la série.

Dommage donc, mais les personnages sont toujours très bien écrits et le montage final est parfait. Donc voilà, un bon 16 pour récompenser tout cela, parce que même si ça manquait un peu de dramatisation à mon goût, cette série va me manquer.