Image illustrative de Doctor Who
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Doctor Who

Dernier représentant des Seigneurs du temps et âgé de plus de 900 ans, Le Docteur parcourt l'espace et le temps dans son TARDIS. Amoureux de la race humaine, il se fait régulièrement accompagner par une femme ou un homme. Partagé entre folie et génie, insouciant mais conscient de ses responsabilités, il ...

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En cours Anglaise, GB, CA Pas de durée
Science-Fiction, Aventure, Drame, Fantastique BBC One, France 4 2005
13.19

3 avis favorable
0 avis neutre
0 avis défavorable

Image illustrative de l'épisode 8.04 - Jamais seul

Listen

Clara regagne son domicile après un rendez-vous avec son collègue Danny Pink. Elle est attendue par le Docteur. Et si chacun était suivi par un être qu'il ne pourrait ni voir, ni entendre ? Et si, lorsqu'on rêve qu'une créature sous notre lit nous attrape la jambe, ce n'était pas un rêve ? Telles sont les questions que le Docteur pose à Clara...

Diffusion originale : 13 septembre 2014

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Diffusion française : 13 septembre 2014
Réalisat.eur.rice.s : Douglas Mackinnon
Scénariste.s : Steven Moffat
Guest.s : Samuel Anderson , Remi Gooding , Robert Goodman , Kiran Shah

Tous les avis

Avatar ClaraOswald ClaraOswald
Membre
Avis favorable Déposé le 07 octobre 2014 à 00:16
Spoiler

Un des meilleur épisode de la série, touchant, poétique, beau a regardé et avec un superbe jeu d'acteur. Bravo!


Avatar MrZ MrZ
Membre
Avis favorable Déposé le 06 octobre 2014 à 22:27

Moffat frappe un grand coup. Et même plus encore. Il ébranle les 51 dernières années passées à construire cette série. Il a relié tous les points de l'évolution du Docteur dans un seul stand alone en y ajoutant son sujet préféré : Les peurs enfantines.

Et ça donne l'un des meilleurs épisodes de l'histoire de la série.

Y a rien à dire de plus.


Avatar bigben1294 bigben1294
Membre
Avis favorable Déposé le 25 septembre 2014 à 20:00

J'aime bien le nouveau docteur et cette épisode m'as confirmé cette bonne impression!!!

L'ensemble de cette épisode m'as captivé et c'est ce que j'aime chez docteur who.

Merci Moffat et Mr capaldi!


Avatar Gizmo Gizmo
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 21 septembre 2014 à 16:34

Listen, Steven Motherfucking Moffat is in the place.

Listen, he's going to blow your mind.

See, I've written a review.


Avatar Koss Koss
Rédacteur
Avis favorable Déposé le 15 septembre 2014 à 03:44

Putain de merde Moffat...

Tu sais que j'ai douté de toi Steven. C'est le problème de tout artiste ou créateur d'art : se réinventer. Dans la majorité des cas, au bout de 10-15 ans, un artiste a tout dit, tout épuisé. Steven Moffat, scénariste depuis le milieu des années 90, se trouve dans cette situation : il tourne en rond. On connait tous les tics, les punchlines, les objets et les gadgets de ce bon vieux Stevven. Vous avez vu les épisodes comme moi, vous savez comment il fait.

Mais je crois que tout artiste se doit d'avoir un dernier tour avant de quitter la scène. Un dernier instant où il déverse sa magie qui - avec du recul - explique l'ensemble de son œuvre.

Ce moment, c'est "Listen". Doctor Who version 2005 a toujours eu ce coté extrêmement mystérieux qui m'a toujours attiré. Sa construction en non-dits et creux permanents. Rien n'était clair et tout était à éclaircir. Et des épisodes éclairants, oui, il y en a eu : Bad wolf,, The Last of the time lord, Silence in the library / Forest in the dead, Midnight, The God Complex, A Cristmas Carol, The Day of the Doctor et bien sûr The Doctor's Wife. Désormais, le chemin était plus clair et après 8 saisons, je parvenais à voir à travers l'obscurité.

"Listen" apporte la dernière pierre à Doctor Who, version 2005. Oh oui bien sûr la série n'est pas terminée et des aventures, il y en aura bien d'autres. Mais rien, pour moi, ne sera plus comme avant. La dernière réponse (que je suspectais depuis fort longtemps déjà) m'a, en effet, été apporté : "Fear makes companions of us all." Et ça explique TOUT. Je crois fortement que chacun des Docteurs est un ensemble. Il n'a pas des personnalités, il n'en a qu'une, qui subit des variations. Chacun des moments où le Docteur (pris dans son ensemble) a douté, s'est agacé, s'est énervé, emporté, a fustigé tout et n'importe quoi,... Bref, tous ces moments où il a quitté sa bonté naturelle et sa sur-joie permanente, sont expliqués par "Listen".

C'est la dernière clef dans le jardin secret du Docteur, la dernière porte ouverte de sa personnalité. "Listen" a mis fin à la quête initiale et chacun rentre chez soi.

Doctor Who est fini. Merci d'avoir écouté.

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Avatar ndanan2212 ndanan2212
Membre
Avis favorable Déposé le 15 septembre 2014 à 00:39

C'est pas mal comme épisode, mieux que les 3 précédents épisodes mais faut pas exagerer, c'est loin d'être un excellent épisode.

J'avoue quand même que cette saison commence mieux que la saison 7.


Avatar 4evaheroesf 4evaheroesf
Membre
Avis neutre Déposé le 14 septembre 2014 à 07:21
Spoiler

Points positifs :

- Une bonne ambiance qui rend cet épisode meilleur que les précédents..

- J'aime bien cette Clara 2.0.

Points négatifs :

- Le traumatisme de Danny est vraiment traité de façon grossière...

- Encore la fin de l'univers...

- Du réchauffé : le regard de Blink et Hide ainsi que le bruit de Midnight...

- C'est pas avec cet épisode qu'on va me faire croire que Clara devient la plus importante des compagnes du Docteur...

Bilan : Tout ça pour ça...

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Avatar Jasper Jasper
Membre
Avis favorable Déposé le 14 septembre 2014 à 00:20

Très bon, Twelve continue à s'étoffer dans une direction très intéressante, l'Impossible Girl est utilisée d'une manière originale et plus fine qu'en saison 7 et Clara trouve une vraie place dans le Tardis.

Bémol sur Danny Pink qui, sans être aussi insignifiant que Mickey, ne me parait pas bien passionnant et n'arrive pas me faire croire une seconde à sa romance.

La saison 8 était très attendue au tournant et elle répond présent.


Avatar Galax Galax
Administrateur
Avis favorable Déposé le 13 septembre 2014 à 22:42
Spoiler

CLARA: Fear makes companions of us all.

La voici, la phrase qui résume le mieux Doctor Who. Ses messages qu'on emporte de retour à la réalite. La phrase qui résume le Docteur lui-même, aussi. Et cet épisode, Listen.

Ces mots sont ceux du Premier Docteur joué par William Hartnell, à sa compagne Barbara dans An Unearthly Child, le tout premier épisode de la série. Listen se termine ainsi par un message qui sera repris plus tard par le Docteur (de son point de vue), mais aux origines de la série pour nous.

Cette phrase résume tout. Tout l'épisode et ses monstres imaginaires. Tout le propos de la série, qui ne s'intéresse pas au courage d'un héros, ou des réponses à ses origines ou à sa destination, mais qui s'intéresse au voyage, aux questions et aux messages sur le chemin, bref, aux compagnons. Et symboliquement, tout le périple du Docteur, depuis qu'il a quitté Gallifrey jusqu'à ce qu'il y revienne ici sans le savoir, trouve son sens ici : tel un rêve qui l'a toujours accompagné, le Docteur voyage avec son compagnon solitaire, son ombre silencieuse : sa propre peur, qu'il parvient avec brio à cacher et qu'il utilise pour faire le bien autour de lui, et unifier, du mieux qu'il peut.

Toute l'essence de la série est résumée dans ces mots. Quel sublime message !

Listen, donc. Ce n'est un secret pour personne, Doctor Who est ma série préférée... et il faut bien un épisode préféré. Je mets quelques 20/20 à la série, et celui-ci fait donc partie de mes préférés.

Jusqu'ici, Twelve n'avait pas encore eu son épisode symbolique, un épisode qui marque un tournant dans son personnage et qui le définit. On avait eu une brillante introduction avec Deep Breath, un aperçu alléchant dans Into the Dalek et un joli pied-de-nez dans Robot of Sherwood. Avec Listen, ou "comment définir le personnage du Docteur en 47 minutes", on tient là enfin la preuve que notre Docteur écossais sera une chose : génial. Le tout au cours d'un épisode qui redéfinit également le personnage tout entier depuis sa première incarnation.

CLARA: A soldier so brave he doesn't need a gun.

A partir de là, je ne peux que spoiler ce qui vient pour parler de l'épisode. Mais l'essentiel est déjà dit.

Spoiler

Qu'on ne se mente pas : ce qui fait de cet épisode un chef d'oeuvre, c'est la fin, ce petit portrait de l'enfance du Docteur, maintes et maintes fois mentionnée, jamais montrée, ici le vieux Seigneur du Temps est pour la première fois dans l'histoire montrer comme un enfant chétif qui a peur du noir et qui se cache sous sa couette.

CLARA: What if the big bad Time Lord doesn't want to admit he's just afraid of the dark.

C'est un pari risqué mais fait avec tellement de tendresse et de simplicité que ça ne peut qu'être salué.

Enfin, simplicité, c'est vite dit. Car évidemment, Steven Moffat n'a pas pu s'en empêcher de proposer avec ce premier épisode "expérimental" depuis qu'il a repris la tête de la série, plein d'autres idées de son chapeau. Faisant de Listen, le moins standalone de tous les standalones : on nous le vante comme un standalone pendant 35 minutes pour ensuite totalement réinventer notre regard sur le Docteur. Listen réussit notamment à donner des éclaircissements brillants sur le War Doctor, la promesse que ce dernier a rompue, ou encore sur l'enfance du Docteur, trois thèmes (la guerre, la promesse, l'enfance) que l'on retrouve non seulement donc dans toute la série mais complètement intégrés dans l'épisode également, qui jongle avec en y ajoutant des monstres sous des lits et des enfants apeurés pour créer de la science-fiction. C'est à mes yeux du Doctor Who à sa perfection la plus totale.

CLARA: Promise never to look.

Le scénario de Listen est fondamentalement assez simple et se repose sur quelques scènes clés pour terrifier les plus jeunes. Mais son écriture est tellement brillante et maîtrisée que ça en devient une prouesse. Une réserve que l'on pourrait émettre sur l'épisode, est en effet que "la deuxième fois, l'impact est moindre". L'effet choc de la scène de fin, l'absence de liens apparents avec tout ce qui précède... Ce n'est pas le cas. Au contraire, cela fait partie des chefs d'oeuvre qui ne font que gagner en mérite à mes yeux.

Cela tient dans les dialogues. Il n'y a pas une ligne qui n'ait pas de rapport avec une autre, pas un mot en trop ni un monologue déséquilibré, ni un gag mal placé. Les ramifications sont immenses et les parallèles intelligents. On a par exemple une scène où Clara se met sous le lit et te dit directement que c'est elle, la chose sous le lit de l'épisode, un foreshadowing incroyable.

CLARA: Do you know what's under there?
RUPERT: What?
CLARA: Me!

Si le rythme semble quasi-inexistant au départ c'est parce que l'épisode démarre tout simplement sur du vide. D'un côté, une réflexion, une simple question existentielle du Docteur quand il ne fait strictement rien. De l'autre côté, la vie humaine de Clara dont on a en apparence pas envie d'en voir pendant tout un épisode, bref : du simple vide. C'est une aventure sans but et même sans monstre (une première dans la nouvelle série) qui démarre, qui nous saisit et qui ne prendra son sens qu'à la fin. Ah, cette fin.. Sérieusement, cette scène où Clara attrape la cheville du jeune Docteur m'a fait décrocher la mâchoire plus que n'importe quel autre moment de tout ce que j'ai vu dans ma vie, c'est absolument génial.

Cette fin peut malgré tout diviser pour plusieurs raisons : elle créé une grosse boucle temporelle, elle donne une importance fondamentale à Clara (symboliquement) dans la vie du Docteur (bien que ce soit le Docteur qui lui souffle les mots initialement). Elle ose briser un tabou, voire plusieurs (en quelques répliques et sous-entendus, on a un aperçu très dense de la vie Gallifreyienne). Et c'est bien. Il faut que la série évolue ainsi. Steven Moffat a déclaré qu'en démarrant cet épisode, il voulait un peu "expérimenter" et pour l'une des rares fois, ne savait pas à l'avance comme il allait conclure son épisode, même pas dans les grandes lignes. Faire venir l'enfance du Docteur lui est venu au fur et à mesure que le scénario avançait.

Malgré le côté méga inattendu et avant-guardiste de la scène, c'est un peu comme si tout l'épisode y conduisait naturellement. Et aussi, comme si tous les épisodes de la série ne pouvait que conduire à ce moment précis. Pour l'enfance du Docteur, il y a toujours eu des indices qui laissait penser une solitude extrême et une tristesse, ce qui nous intriguait et appelait à des réponses... mais également soulevait toujours plus de questions. Listen parvient également à faire les deux en renouvelant le mythe du Seigneur du Temps mais en ne nous donnant juste aucune réponse fiable. Une ambiguïté atteignant ici son paroxysme, mais pourtant présente tout au long de l'épisode.

Car en effet, la fin ébouriffante apporte une conclusion volontairement frustrante et ouverte (mais pas tant que ça) sur la question que se posait le Docuter. Il y a la vision pragmatique sur l'origine du cauchemar et des questionnements du Doc. Sauf que l'interprétation est laissée libre au final. Y avait-il vraiment un monstre ? La craie est-elle tombée toute seule à cause de l'inclinaison de son support ou a-t-elle été déplacée ? Le Docteur a-t-il écrit le mot "LISTEN" sans s'en souvenir comme l'indiquerait son écriture, ou est-ce quelqu'un d'autre ? Un ami de Rupert lui a-t-il fait un mauvais tour avec la couverture, ou était-ce vraiment un cauchemar devenu réalité ? Et les tuyaux de la fin de l'univers n'étaient-ils que des tuyaux ?

Et si on se demandait plutôt : pourquoi le Docteur cherche-t-il Charlie dans un livre qui n'a aucun rapport ? Parce qu'il pense que tous les livres sont un "Où est Charlie". Cela ne veut pas dire que Charlie n'est nulle part, mais que cela n'a aucun sens de le chercher partout. Comme les monstres sous le lit. Cela montre aussi que l’obsession du Docteur, ce dernier ne voulant pas reconnaître ce fait pourtant évident, cache en fait une blessure plus profonde, une peur plus enfouie dans sa vie.

Il faut bien évidemment rattacher ce petit passage de "trouver Charlie" à "trouver un prétendu monstre" de l'épisode. Que le monstre existe ou pas n'est pas la question car les deux sont entièrement possibles, mais c'est bien le fait que le Docteur soit autant intéressé par la question qui nous intéresse et qui permet d'amener aussi bien le thème de la peur. Le tout illustre aussi le fait qu'on peut très bien rattacher le monstre de Danny à celui du Docteur. Bref, oui, une scène aussi anodine que le gag sur Où est Charlie a autant de sens que ça, et oui le scénariste ne l'a pas mis là par hasard...

DOCTOR: Once upon a time... the end. Dad skills.

Ce n'est pas non plus anodin si à travers un gag, on nous rappelle subtilement que le Docteur a déjà été père, afin de mieux amorcer le dernier acte de l'épisode montrant le Docteur comme lui-même un enfant apeuré. Le degré de souci du détail des scènes les plus anodines de l'épisode est inégalé à mon sens, notamment tout ce passage à l'orphelinat, clé de voûte de la première partie d'épisode.

Toute l'histoire est donc basée sur un doute, un double-choix constamment présent pour le spectateur pragmatique comme pour le croyant. Et c'est en fait un thème transerval cette saison.

Et Rusty s'était-il auto-détruit en définitive ? Et le Docteur a-t-il poussé le Half-face man ? Et le Docteur est-il vraiment si différent que cela ?

L'épisode s'inscrit formidablement bien dans tout le fil conducteur de la saison à propos de la moralité du Docteur, les parallèles entre Dan le soldat et ce dernier étant loin d'être anodins. Mais j'ai déjà mentionné le fait que ce standalone n'en est en fait pas un et je pense que les parallèles tirés avec le personnage du Docteur sont suffisamment explicites, pour le coup, pour que tout le monde ait pu les voir. En résumé on ne sait pas toutes les réponses, on commence à être habitué à ne pas savoir cette saison, et c'est très très bien comme ça pour le moment.

J'ai vu à ce propos, certains reproches au fait que la fin s'éloigne de la promesse originelle de l'épisode et ne tient pas son rôle de l'étude sur la présence d'un monstre ou pas, préférant verser dans l'enfance du Docteur, ce qui fait un changement de ton inapproprié. Mais c'est au contraire selon moi justement toute la finalité de l'épisode que cette scène représente, car tout nous indiquait donc que le véritable intérêt de l'épisode était pourquoi le Docteur se questionne, pas sur l'existence ou non du monstre. La fin ne fait qu'élargir le message de l'épisode sur la peur. Le fait qu'on ait le point de vue de Rupert avec sa rencontre avec Clara, dont il n'a visiblement pas de souvenirs tout en ayant été inspiré par ce dont il croit avoir rêve, cela préfigure en fait toute la fin dans la grange avec le petit Docteur. Qui a donc en effet probablement pensé avoir rêvé (c'est d'ailleurs ce que Clara lui dit en premier). C'est ce qui a été sa source d'inspiration. Même l'intrigue du petit Rupert est donc crucial ici, et permet de rapproche Danny au Docteur, deux soldats traumatisés.

DOCTOR: Fear is a superpower.

Steven Moffat nous dit ici de façon poétique et si Doctor Who-esque, qu'il faut toujours croire en ses rêves et que ceux-ci nous définissent. Que ce soit l'histoire de Dan le soldat pour un jeune orphelin sur Terre, ou pour le Docteur, tout aussi seul, qui apprend qu'avoir peur n'est pas une honte et qu'il faut s'en servir pour répandre le bien autour de soi. Quelle superbe justification à toute l'existence de la série !

Il est d'ailleurs amusant de constater que Steven Moffat a toujours été un peu fasciné par les thèmes de l'enfance tout au long de son parcours sur Doctor Who, de l'enfant masque à gaz de son premier épisode, à la petite Amelia, au rapport d'Eleven avec tous les enfants (et qu'il reproduit ici aussi avec Twelve et Rupert). On retrouve même certaines traces de sa fascination pour l'enfance du Docteur aussi loin que dans la saison 2, avec son The Girl in the Fireplace :

POMPADOUR: Oh, Doctor. So lonely. So very, very alone. Such a lonely little boy. Lonely then and lonelier now. How can you bear it ?

On note ensuite une musique discrète mais magnifique quand il faut, avec une utilisation du "silence" extrêmement pertinente, une réalisation à tomber et qui profite du fait que ce soit l'épisode "bas budget" de la saison pour en faire quelque chose de grand, comme Blink en son temps. Listen partage avec ce dernier notamment la quasi-absence de CGI et est donc l'un des seuls de la nouvelle série qui aurait pu être produit dans les années 1960, pour l'anecdote.

Globalement cet épisode semble être une vraie synthèse, un bilan sous forme intimiste de 50 ans d'histoire de Doctor Who, et ainsi le contrepoids parfait à The Day of the Doctor. Un bilan pour sa saison, pour son ère, pour la nouvelle série et son arc Guerre du Temps, pour le personnage du Docteur depuis qu'il a fui Gallifrey et est parfois terrifié.

Un bilan pour son scénariste également : j'ai déjà évoqué quelques thèmes récurrents (les peurs enfantines bien sûr), mais Steven Moffat fait du neuf avec du vieux sur bien d'autres points : "Clara reliée aux circuits télépathiques du TARDIS" (The Name of the Doctor), le coin de l'oeil (The Eleventh Hour)... Même le dîner Clara/Danny est un vrai hommage à sa série Coupling, et donne droit à quelques scènes hilarantes. C'est quelque chose qui m'est beaucoup plus apparu la seconde fois, mais sans Listen, la relation Clara/Danny (ce dernier n'étant pas non plus le personnage du siècle) s'effondre complètement. Leur dîner malaisant est superbe, la relation qui démarrait étrangement dans Into the Dalek (pour des raisons de showrunning pas extrêmement maîtrisé) prend ici son sens, le personnage gagne des couches d'intérêt prometteuses, et le contraste avec le reste de l'épisode fonctionne en fait extrêmement bien (et donne lieu à de superbes répliques de Capaldi).

Ces reprises/hommages n'enlèvent vraiment rien à l'originalité de l'épisode. Ou à l'intelligence du script, qui tire des parallèles constants tout au long de ses scènes et qui témoignent vraiment de la superbe relation entre Clara et Twleve qui est en train de se tisser et qui se base sur de nombreux thèmes (la confiance, l'ordre, la bonté...). Leur câlin final témoigne déjà de l'évolution qu'il y a eu depuis Deep Breath et est absolument trop mim's.

DOCTOR: Tardis, now! Do as you are told!
CLARA: You're an idiot.

DOCTOR: I don't take orders, Clara.
CLARA: Do as you're told.

Ce sont des mots-clés qui reviendront tout au long de leur ère, de Death in Heaven à la fin de Clara. Vraiment dans l'épisode, avec très peu d'exagération : il n'y a presque aucune phrase qui n'a pas un double-sens, presque pas un plan pas recherché. Chaque ligne, chaque choix de couleur, de musique ou de bruitage, tout est une question de contraste et... de perfection. Je ne pèse pas mes mots sur cet épisode, qui n'est au fond forcément pas parfait. La perfection objective n'existe pas, mais bonne nouvelle, puisque l'objectivité non plus, je suis tranquille et je peux sereinement dire que cet épisode est parfait pour moi.

Je pense que je pourrais parler de cet épisode pendant des heures entières et le revoir infiniment. Je pense qu'avec ce genre d'épisode, chaque fan qui a aimé, possède sa propre vision et peut la partager avec les autres, dans une certaine mesure seulement. Après tout, l'ambiguité de l'épisode n'est pas un choix de fin ouverte "pour faire parler". Mais plus pour faire réfléchir, chacun de son côté. Je qualifierais ainsi cet épisode de très personnel, vraiment à vivre et à ressentir par chacun. Et il occupe pour moi une place spéciale en tant que Whovian. 

Bref, à peine quatre épisodes après The Day of the Doctor et l'apparition officielle de Twelve, Doctor Who livre donc un autre coup de massue dans sa mythologie cette fois à travers une analyse intime du Docteur. Au passage la série nous sert son talent inné pour nous renvoyer nos peurs, nos questions, nos doutes et nos rêves. Enfin, elle nous livre avec trois fois rien une pièce d'écriture qui définit la série plus qu'aucune.

Je terminerai par ma fin préférée, avec une pièce de musique sublime, une imagerie incroyable (la transition oeil étoilé/jouet soldat, merveilleux plan reprennant tout le propos) et mon discours/dialogue préféré de toute la série avec la réplique dont j'ai parlé au début. C'est une fin qui me fait toujouer pleurer. Toute l'essence de Doctor Who, elle est là.

Listen.

This is just a dream. But very clever people can hear dreams. So, please, just listen. I know you're afraid, but being afraid is all right. Because didn't anybody ever tell you? Fear is a superpower. Fear can make you faster and cleverer and stronger. And one day, you're going to come back to this barn. And on that day you're going to be very afraid indeed. But that's okay. Because if you're very wise and very strong, fear doesn't have to make you cruel or cowardly. Fear can make you kind.

It doesn't matter if there's nothing under the bed or in the dark, so long as you know it's okay to be afraid of it. So, listen. If you listen to nothing else, listen to this. You're always going to be afraid, even if you learn to hide it. Fear is like a companion. A constant companion, always there. But that's okay, because fear can bring us together. Fear can bring you home. I'm going to leave you something, just so you'll always remember.

Fear makes companions of us all.

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