La réalisation est vraiment fantastique, certains plans sont géniaux et le montage est brillant également, avec une bande-son qui participe grandement à l'ambiance. Le début de l'épisode m'a fait penser à un ballet de danse classique ou en tout cas quelque chose de très théâtral tout en étant très cinématographique.

Elliot, dans cet épisode, comprend qu'il ne peut pas battre Mr. Robot : toute l'histoire autour des échecs était très pertinente et permettait de bien métaphoriser la situation. La scène chez la psy montrait un Elliot un peu plus expressif également.

La première scène flashback est géniale, moi qui voulais plus voir Darlene, c'est chose faite.

On voit très peu Angela mais pour le coup j'ai bien aimé ses scènes même si elle est carrément au second plan.

Je ne parlerai même pas de Joanna et de la flic du FBI tellement je trouve leurs intrigues bouche-trou et pas du tout attractives.

Après dans l'ensemble, j'ai trouvé qu'on ressentait plus les conséquences de leurs actes par rapport à la révolution, qui revient au centre pour le coup. On sent le danger et la peur chez les personnages. Maintenant qu'Elliot recommence le hack, j'espère que la saison va plus bouger.

C’est un nouvel épisode qui verse dans des scènes très conceptuelles, notamment avec Elliot qui imagine une vie entourée de toutes les personnes qui lui sont chères dans un monde post-capitaliste qui reste parfait et normé. C’est hyper intéressant de voir que la série insiste sur le fait que tout l’intérêt et toute la difficulté, c’est l’après-révolution, notamment avec le rôle de Darlene dans l’épisode et le flashback qui montre l’origine du plan quand on les voit parler à peu près comme des frères et soeurs, ce qui est très rare).

Ce genre de scènes happy-end autour de la table permet de revoir quelques cameos de la saison 1 (le pauvre gars de la saison 1 dans l'usine d'E Corp, qu’Elliot avait mentalement détruit en lui rappelant la petitesse de son existence) et est typiquement le genre de fins que la série ne fera, sans doute, jamais.

L’idée qu’Elliot arrive petit à petit à la réalisation que Mr. Robot est aussi une part de lui et qu’il faut composer avec pour avancer est aussi bien mise en scène et typiquement un prolongement de cette intrigue qui montre que la saison 1 savait très bien où elle allait et ne faisait pas des twists que pour des twists.

Le rythme est quelque part inégal mais c’est une inégalité qui ici fonctionne, car elle permet d’avoir de vraies variations de tons. Le concept de représenter la situation de stalemate par un jeu d’échecs est typiquement le genre d’idées très visuelles qui rendent les scènes même les plus métaphoriques très appréciables. Et en parallèle, la dynamique Angela/Philippe Price est toujours exellente, on retrouve Whiterose (personnage que je trouve hyper charismatique) dans une position plus vulnérable et comme un vrai acteur du monde aux côtés de Price et pas comme un demi-dieu au-dessus du monde qui contrôle tout.

Cette saison continue d’aligner des épisodes avec des propositions vraiment intéressantes, même si ce n’est peut-être pas aussi unifié ou cohérent que la saison 1, ça reflète un peu l’effet “après avoir balancé une bombe en bande organisée, la fourmillière se disperse”. L’introduction qui reprend les codes du film d’horreur et dont il y a un rappel ensuite quand Darlene se fait suivre par son contact/plan cul de la Dark Army est aussi très bonne par exemple.

Globalement la dynamique de cette saison est vraiment meilleure, avec un aspect choral qui évite l’overdose d’Elliot en narrateur omniprésent. En contrepartie du rythme et de plus d’inégalités : l'intrigue autour de Tyrell et Joanna est un peu en-dessous selon moi, malgré la confrontation avec Scott Knowles qui est plutôt sympa.

Tout commence petit à petit à converger autour de l’enjeu de la saison : le FBI. La détective Dom (dont j’aime vraiment beaucoup le caractère et l’interprétation pour l’instant) trouve une preuve à fsociety (une balle tirée, probablement lié à la disparition de Tyrell cette fameuse nuit, donc plutôt crédible que cette preuve a été négligée lors du nettoyage), la Dark Army évoque un programme de surveillance du FBI, Elliot fait la paix avec Mr. Robot pour justement les hacker : on commence à voir enfin où ça mène.