Pas trop trop mal comme épisode, mais pour moi c'est quand même un début de saison faible, surtout avec le précédent, et je ne saisis pas bien tous les avis dithyrambiques plus bas.

Outre un rythme général un peu longuet certes nécessaire pour faire ressentir le temps écoulé pour June (il n'empêche que c'est un peu long ! moins que dans l'épisode 2 encore heureux, mais long quand même), j'ai été com-plè-te-ment perdu pendant toute la partie dans la famille "econopeople". Je n'ai absolument rien compris : faisait-on partie de Gilhead ? Ou non ? Pourquoi formaient-ils encore une famille ? Pourquoi June parlait à la mère comme à Serena ? Pourquoi Nick a fait quitter la super planque de June pendant 2 mois pour lui faire prendre des risques inutiles ?

En fait, quand on voit à quel point Gilead a besoin de femmes fertiles, cela ne me semble pas cohérent selon moi de laisser des mères ainsi. Pourtant, ça peut s'expliquer par plein de moyens : tu peux partir du principe que si Gilead voulait vraiment réquisitionner toutes les femmes du pays, il y aurait une vraie révolution et ça ne serait pas maintenable car il n'y aurait pas assez de personnes à les suivre dans la dictature. Sauf que comme Gilead n'a jamais été clairement montré en train de mettre en place sa dictature, ce n'est jamais dit comme ça.

On peut aussi supposer que seules les "pêcheresses" sont des servantes, mais franchement qu'est-ce qui différencie June des autres alors ? Un enfant hors-mariage avec adultère peut-être ? Alors qu'ils ont laissé une femme lesbienne s'échapper avec un enfant ? (ils n'ont peut-être pas eu le contrôle des aéroports dans leur entièreté, mais à nouveau c'est flou).

Alors oui toutes ces questions sont maintenant claires à la lecture des commentaires ci-dessous et d'internet (en gros c'est bien l'option "pécheresses" qui est retenue, même si personnellement je pense que c'est surtout que Gilead n'aurait pas les moyens d'aservir 100% des femmes fertiles du pays), mais n'enlèveront jamais le fait que j'étais complètement confus pendant une demi-heure. Je comprends que développer une part de mystère fait partie du crédo de la série mais là c'est pour moi un faux pas terrible qui m'a totalement détaché des enjeux. J'avais envie de hurler "tout le monde n'a pas lu le livre, grmbl !".

Je comprends qu'ils font aussi ça pour montrer que June est un "paquet" qui se fait balancer de planque en planque, qui aboutit à sa sensation d'insécurité et à son choix de partir par elle-même (et encore même chose : à partir d'un simple lieu que Nick lui a dit, elle sait précisément où aller et à quel avion attendre... heureux hasard).

MAIS le fait est que dans l'épisode June semble trouver toute la situation tout à fait normale et semble se repérer plus ou moins parfaitement. Il n'y a que le spectateur qui est perdu là où nous étions certes dans le flou au début de saison avec tout cet entrepôt, mais nous l'étions AVEC June. Bref l'effet "June se fait trimballer" aurait été le même, même avec plus d'exposition, ce dont j'ai cruellement manqué.

Bon après, il semble que Moira questionne sa place et son identité, préférant se faire appeler Ruby dans une scène très esthétique et magnifiquement réalisé (comme tout l'épisode, on n'enlèvera pas ça), mais ça apparaît comme assez parasite par rapport au reste de l'épisode. Et puis c'est tout con, mais je n'ai aucune idée de qui est leur colocataire qui tire une tête de trois pieds de long avant de lâcher une blague. Sans doute juste une coloc. (edit : ok d'après le commentaire de Jo c'est la fille qui a aidé Luke à s'échapper, bon, ça aurait été utile de rappeler son nom ou de lui faire dire quelque chose). Mais même, on n'est ni dans un Westworld, ni dans un Lost, je ne trouve pas vraiment ça normal ni bénéfique pour une série comme The Handmaid's Tale que je me sente perdu vu le peu de personnages.

Idem, si l'idée de découvrir plus en profondeur la mère de June et son histoire, je ne vois pas vraiment ce que ça vient faire là. Thématiquement ok elle questionne son rôle de mère dont se rappelle de sa propre mère, mais je trouvais les flashbacks assez forcés dans le récit. Pourquoi à ce moment et pas un autre ? Pour moi il s'agit sûrement d'une question de meublage. En soi les scènes restaient intéressantes et bien faites et probablement mon "intrigue" préférée de l'épisode, avec cette question de culpabilité face à une militante extrêmiste qui n'avait pas un bon jeu social avec sa fille (la jugeant sur le moindre de ses choix) mais qui avait raison dans le fond.

Alors je mets tout de même une relative bonne note car la série a toujours ce souci du détail excellent et ces petites scènes qui frappent très fort là où ça fait mal à partir de détails : la mère de June qui apparaît dans le diapo sur les camps de travail (belle coïncidence que ça soit elle utilisée en exemple dans le diapo, mais passons), le coran de Oscar caché sous le lit, et bien sûr la toute dernière scène assez tragique.

Même si très honnêtement, je suis presque soulagé pour la série qu'on va en finir avec cette fuite.

Je mentirais si je disais que le Commandant, Serena, Janine et Tante Lydia ne m'ont pas manqué. Pour moi, cette tentative de fuite a été écrite trop tôt dans la série.

Elizabeth Moss est formidable mais June ne peut pas soutenir la série à bout de bras à elle seule et on a trop d'intrigues en suspend sans elle.

Pfiou. Quel épisode. Je crois que c'est la première fois que cette série me balade dans autant d'émotions différentes.

J'y ai cru. Comme June, j'ai cru à cette putain d'évasion. Je me suis sentie soulagée en entendant l'avion démarrer. Et puis, les balles. Et ce sentiment de se dire "bordel, non. Elle n'a pas fait tout ça pour rien".

Tout est parfaitement maîtrisé. Les temps d'action, les temps d'attente, les réflexions de June (notamment sur son départ précipité), les flashbacks, ses rencontres, son rapport à la mère qu'elle a eu et celle qu'elle a été.

J'ai regardé l'épisode 4 suite à celui-ci, mais honnêtement, je n'en avais aucune envie, car je me suis demandée ce qui allait advenir de June et j'ai réellement peur pour elle. C'est très rare qu'une série me provoque ce sentiment. Chapeau.

Excellent, génial. C'est froid, dur, violent et hyper intense tout au long.

J'ai été vraiment convaincu tant par les questionnement internes de June (cf avis de MarieLouise ci-dessous) que par le déroulé de la fuite...

Même si malheureusement, j'ai très très peur pour la suite avec ce clif de fin ! J'espère qu'on ne retombera pas dans ce qui m'a "déplu" la saison passée.

Punaise, cette série est absolument (et effroyablement) parfaite !

Cette double-culpabilité que ressent June est tellement bien retranscrite : culpabilité d'avoir trouvé, à l'époque, les activités féministes de sa mère un peu extrêmes, et de n'avoir pas su comprendre l'urgente nécessité de mener les mêmes combats qu'elle.

Et surtout, culpabilité face à l'atroce décision de se résigner à abandonner sa fille pour se sauver elle-même et l'enfant qu'elle attend (le choix doit être TELLEMENT douloureux à faire !).

Par contre, je n'ai pas compris un détail : pourquoi la mère de la famille qui l'héberge n'a-t-elle pas été réquisitionnée en tant que servante ? Dans la mesure où elle a un enfant, elle doit être fertile, donc comment a-t-elle pu rester auprès de son mari et son fils ?

Bouleversant. C'est le mot qui me vient à l'esprit alors que je viens de regarder cet épisode. J'ai été happée du début à la fin (et pourtant, j'ai vu le temps passer) par le voyage de June. C'est extrêmement intense, terrible, angoissant, triste... Brute et brutal.

June se retrouve soudain toute seule, sans Nick pour la soutenir. Elle s'embarque dans un voyage dont elle ne sait rien mais qu'elle est forcée de faire. Tout au long de ce parcours, elle se souvient de sa mère, et elle se souvient de sa fille. Les flashbacks sont excellents, de même que le parallèle fait avec Hannah, qu'elle doit (et choisit, aussi) laisser. Elle se prend à réfléchir sur ce que c'est que d'être une mère, à la fois en se souvenant de sa propre mère à elle, et puis en comparant avec ce qu'elle traverse. J'aime bien aussi le moment où elle et Moira parlent dans les dortoirs, après avoir appris que sa mère est dans les Colonies. June est comme apaisée, parce qu'elle sait que sa mère se battra. Elle mourra, oui, mais elle se battra.

La fin est terrifiante, j'ai eu les larmes aux yeux. Ce n'était ni prévisible, ni imprévisible. C'est juste arrivé. So close...

Les scènes du côté de Moira et Luke au Canada sont intéressantes, même si j'ai moins compris leur présence. C'est tout de même intéressant (et triste) de voir le traumatisme de Moira. "It gets easier" dit-elle à un nouvel arrivant. Mais ça ne l'est pas, pas vraiment.

Le montage est excellent, il est subtil et intelligent. Le reste est au top, comme toujours. Elizabeth Moss est fantastique.