

The Handmaid's Tale
The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Dans une dictature où la stérilité a frappé les femmes, ces dernières sont divisées en trois catégories : les Épouses, qui dominent la maison, les Marthas, qui l'entretiennent, et les Servantes, dont le rôle est la reproduction.
Terminée | Américaine, CA, US | Pas de durée |
Drame, Science-Fiction, Drama, Science-Fiction & Fantastique | Hulu | 2017 |
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6.10 -
La Servante écarlate
The Handmaid's Tale
Tandis que June se remémore tout ce qu'elle a vécu sous le joug de Gilead, elle doit prendre une décision quant à ce qu'elle va faire ensuite.
Diffusion originale : 27 mai 2025
Diffusion française :
27 mai 2025
Réalisat.eur.rice.s :
Elisabeth Moss
Scénariste.s :
Bruce Miller
Guest.s :
D'Arcy Carden
Et la lumière fût.
Final qui a réussi à me surprendre, à me laisser sur ma faim aussi... Je ne suis pas déçue, simplement intriguée. Et si je trouve que toutes les scènes sont bonnes, je considère qu'elles ne sont pas dans le bon ordre et que le montage pêche un peu.
En fait, la visite de June dans l'ancienne maison des Waterford aurait dû encadrer l'épisode, ça aurait permis à l'émotion de se déployer réellement, avec des flashs de la vie de June avant la rébellion (et donc de la "nostalgie" pour nous puisque ça correspond aux débuts de la série), qui auraient inclu Serena et Nick. Tout mettre dans les six dernières minutes paraissait un peu pressant et c'est dommage. Je comprends les intentions (boucler la boucle avec la narration de June reprenant le début du premier épisode) mais ça aurait dû être étiré dans le temps. Et si je comprends, je ne sais pas si j'adhère complètement car pour moi la série est toujours dans un élan d'en-avant, ce n'est pas le genre d'histoire où on revient en arrière. Baser la narration du final sur le fait que June allait raconter son histoire, ça explique sa voix-off depuis le début (et aussi le titre de la série, littéralement) mais ce n'est pas ce que j'aurais choisi. On a envie de voir le présent, le futur, pas de se replonger dans le passé. Pour moi, savoir qu'elle allait écrire, c'était suffisant. Mais je comprends le but.
La scène avec Luke est la plus réussie de l'épisode, dans le sens où elle concentre tout : la relation de June et Luke, qui ont chacun leur vocation mais ne s'abandonnent pas, au contraire, June et Hannah avec les prochaines étapes de la résistance, le fait que June doive témoigner de son expérience et surtout le rappel des gens qu'elle a croisés, aidés et aimés (et réciproquement). Que Luke lui dise que c'est okay d'aimer Nick, c'est important. Nous, on a perdu un personnage central la semaine dernière et si c'est adressé (avec les flashbacks puis Serena), ça manque de connexion avec les émotions de June (elle en a beaucoup, c'est certain qu'il faut du temps pour digérer). Donc mettre cette scène-là juste avant le moment où June est dans son ancienne chambre, ça aurait été vraiment plus puissant.
Pas fan du retour d'Emily, que je ne trouve pas pertinent et beaucoup trop soudain et court. Pareil pour la scène du et si.
En revanche, les adieux de June et Serena sont hyper forts. Serena, finalement, a une fin qui lui ressemble. Elle est avec son fils, et c'est tout ce qui compte, même si elle déchue et seule, et pas dans une situation confortable. Les excuses de Serena et le pardon de June sont un soulagement, c'est une vraie fin pour les deux femmes, même si Serena est vite reléguée au second plan. Mais j'ai l'impression que ce final, il est pour June et pas tant pour les personnages en eux-mêmes (si ça fait sens).
Évidemment, le retour de Janine avec la décision de Naomi de lui rendre Charlotte est the scène de l'épisode, j'ai pleuré comme un bébé et c'est pas souvent qu'on a pleuré de joie dans cette série. C'était très réussi, même si j'aurais apprécié que Janine ait plus de temps d'écran (comme Rita ou Moira, d'ailleurs).
À la fin, j'ai vraiment réalisé que le final préparait la série The Testaments, à laquelle je n'avais pas accordé d'attention jusqu'ici et je pense que c'est ça qui me dérange. C'est un peu trop présent. Que June ne retrouve pas Hannah à la fin de l'épisode, je peux l'entendre et c'est l'élément déchirant de ce final, mais au met trop d'emphase sur l'héritage et le témoignage de June alors que j'aurais aimé qu'on se focalise sur l'instant présent, et sur le fait de dire au revoir aux personnages, y compris ceux perdus la semaine dernière. C'est presque un épisode hors-du-temps, un peu détaché du précédent, et si je le comprends puisqu'il s'agit d'une conclusion, j'ai été un peu destabilisée du changement de ton. Peut-être est-ce parce qu'on n'a pas l'habitude de l'apaisement, de l'espoir, que j'ai eu du mal à croire que ça y est, Boston est libérée et la guerre est lancée.
Mais le plus important je pense, c'est de placer June comme un véritable symbole de la résistance et de la guerre qui continue malgré tout. Car c'est dit : Boston est libérée, mais pas les autres villes et états. Le travail est immense, tous ces hommes à Washington qu'on a jamais rencontrés, ils sont toujours là. Elle est la mère d'Hannah et de Nicole, pourtant à la fin elle devient la mère de toutes les filles et femmes restées à Gilead. Pas de paix réelle pour elle, elle le dit : "they stole my life" et surtout à Luke, "what else is there to do?". C'est devenu sa vie, son combat. Durant six saisons (qui représentent je ne sais plus combien d'années), elle a survécu, s'est battue pour sa vie et celle de ses proches, était dans son propre éco-système. Maintenant qu'elle est libre, que toute cette histoire est terminée, elle ne peut pas tout laisser. Elle était devenue une héroïne par son courage et sa résilience, mais en fait cette fin de série est le début d'une autre histoire, et en ça June devient une résistante/combattante comme tant d'autres, qui se battent durant plusieurs années pour un meilleur monde. Je ne m'attendais pas à ça (j'étais vraiment centrée sur elle, et sur l'histoire qu'on nous a raconté) mais je trouve ça intéressant car ça rend l'ensemble plus grand qu'elle, et ça ne fait que faire ressortir le caractère dystopique et inquiétant de notre actualité. Une histoire dans l'Histoire, dans le fond. Le parcours de June ne s'arrête pas là, au contraire, il va se transformer et continuer. En ça, elle est une vraie super-héroïne.
Donc même si je ressens un petit malaise, un petit truc de "c'était pas parfait", évidemment que ça reste un beau final, toujours magnifiquement porté par Elizabeth Moss et toute la distribution. Ce fût un plaisir <3.