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C'est vraiment, je pense, l'épisode le plus sombre des classiques, voir de New Who. L'introduction est terrible et le duel est Davros et Four qui vient renforcer la puissance de son ennemi est assez incroyable. Il y a un léger relachement au milieu, avec le retour des coquilles saint jacques magiques, mais ça va.
Il y a dans cet épisode ce qui est - pour moi - le meilleur plan de caméra des classic : ce panoramique doublé d'un travalling dans le même mouvement est un régal. C'est comme une espèce de danse autour de la folie de Davros qui, interrogé par le Docteur, envisage d'avoir la possiblité d'avoir un virus mortel entre les mains. Tout passe par le jeu de l'acteur qui est incroyable, tandis que la caméra se promène autour de lui, sans jamais trop se rapprocher de l'abysse du mal qu'il représente. Et c'est cette mi-distance qui est assez incroyable et qui donne à l'épisode un aspect vertigineux. Vertige qui sera d'ailleurs prolongée dans l'épisode suivant lorsque Four hésitera à tuer les Daleks. Au fond, il y a sans doute tout le Doctor Who politique dans ce vertige, cette valse en deux temps.
C'est dommage car il y avait une vraie possibilité ici. Celle de transformer la réunion de consensus voulue par Davros en plébiciste politique. La démocratie conduisant à la dictature, ce qui aura achevé le parrallèle avec l'Allemagne nazie. Mais non, c'est un simple piège ici, avec les Daleks cachées derrière une porte qui sortent pour tuer tout le monde. Et tout se termine comme dans Frankenstein où le monstre vient tuer son créateur. Cette fin est malheureusement un peu entaché par ce que nous savons de Davros : loin de renier leur maitre, les Daleks le serviront plusieurs fois à l'avenir. L'impact de la fin perd ici face à un futur pas encore écrit.
Plus la série est de gauche et moins elle est subtile.
Un script de CE2 que Chris Chibnall détaille avec la plus grande des attentions, comme un enfant qui colorie une image. Il prend la caractéristique numéro 1 de Daleks (métaphore de l'extrême droite) et en fait 33 tonnes comme si il avait découvert la poudre. C'est génant à tous les étages dans un épisode poussif et surtout beaucoup trop long. Il y avait pourtant une idée intéressante dans cet ensemble d'allers et retours lanscinants : la docteur qui cherche son identité pile au moment où la Grande Bretagne fait de même. Un refus vif de repli identitaire transparait même nettement dans son dialogue avec Ryan (le meilleur moment de l'épisode), mais tout cela reste bien en surface et Chibnall ne vient jamais véritablement remettre en cause l'ADN de la série.
Et c'est là que le bas blesse pour moi. L'épisode précédent nous expliquait l'importance de s'affranchir des codes. Peu importe ton identité, tu peux toi aussi être le Docteur, vecteur de nouveauté et de création. Chris Chibnall n'est malheureusement et absolument pas le Docteur de sa propre série. Le fond de ce qu'il veut raconter se heutre brutalement à la forme de ce qu'il fait et de ce qu'il a toujours fait. Ce n'est pas au fond un épisode si différent que ça de Cyberwoman. Rarement la série n'a été aussi conservatrice dans sa narration, ses dialogues, ses compagnons (le massacre du personnage de Graham), ses ennemis et la réalisation (il y a des plans de 2005 dans cet épisode). Ce n'est pas Doctor Who, c'est Doctor Mou.