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Le mystère a duré jusqu’au bout. Chibnul était il juste un mauvais scénariste ou un trop grand fan de doctor who trop paralysé pour écrire quelque chose de correct ?
Cet épisode donne probablement la réponse finale : il écrit des fan fic. Des histoires avec un master devenant un doctor. Des cyberman timelord. Le docteur comme alpha et oméga de la race des timelord. Des cameo de compagnons. Des cameo de docteur. Ruth. Tout ça mélangé dans une soupe informe.
La cuisine, c’est comme tout. Pour que cela tienne, il faut de la cohérence. Une harmonie dans les saveurs. Du solide qui permet de tenir la distance. Aucune des idées citées plus haut ne tient vraiment la route car rien n’a vraiment été creusé. Alors les idées sont balancées et laissées telles quelles au bord de la route. Et je passe bien sur les facilités et incohérences qui peuplent ce récit.
Au final, Chris Chibnal laisse son run avec un tas de questions non répondues, probablement parce que lui même n’avait pas la réponse. Comme un enfant qui commence à raconter une histoire sans en savoir la fin. Ce n’était pas un scénariste, c’était un fan. Un « what if » de docteur who. C’est probablement le plus proche que n’a jamais été la série du MCU. Des cameos sans fin, ni fond pour masquer l’indigence du récit.
Le run sera malheureusement oublié dans les limbes de l’histoire jusqu’à ce que la civilisation disparaisse et je doute fortement que RTD daigne en faire quelque chose. Au bout du compte, ce furent trois ans de tampon, une sorte d’apéritif peu roboratif, que tout le monde aura oublié quand on sera passé au plat principal qui lui Tien(nant) bien plus au corps.
Chibyebye.
Il n'y a rien. Pas décors, du vide. Et pourtant, c'est tout et c'est extraordinaire.
Incroyable premier épisode qui repose juste sur un jeu de lumière et des acteurs. C'est l'imagination des spectateurs et spectatrices qui fait le reste. Il faut voir Frazer Hines et Wendy Padbury, seuls au milieu d'une pièce blanche, regarder hors champs une vague menace. Tout Doctor Who est là, dans cette télévision qui projette pour les deux compagnons ce qu'il désire le plus et pour nous aussi, spectateur qui souhaitons voir les deux personnages se mettre en danger. Pour le bien de la fiction. Pour notre désir de divertissement.
Et puis, il y a cette dernière image du Tardis qui se désintègre, faisant tomber littéralement les murs de la fiction. Pour ne laisser au fond que l'essentiel : des acteurs entrainés dans un vertige sans fin, tournoyant dans le noir. Et la lumière qui vient les frapper, pour remettre à l'image la substantifique moelle de ce qu'est cette série : du danger et de l'inconnu qu'on a toujours envie d'explorer.
Difficile de faire un meilleur début.
Patrick Troughton. That's it.
Quel incroyable crack. Il tient l'épisode à lui tout seul. Toutes ses interactions sont dingues, notamment celle avec les enfants. Pour la première fois dans un classique, le rythme ne faiblit pas au deuxième épisode, avec un superbe enchainement d'énigmes et de protagonistes vraiment chouette.
DOCTOR: Don't you understand? This world that we've tumbled into is a world of fiction.
Et l'épisode bascule dans le génie. Le Docteur, obligé de sortir du "monde réel" tombe dans le monde de la fiction. C'est l'aveu le plus loin de toute l'histoire de la série de la fictionnalité de l'intégralité du show. Sans le vouloir à l'époque, l'épisode va même jusqu'à évoquer Blink. Moffat n'a jamais caché qu'il s'était inspiré de la Méduse pour créer les Anges (et les Silences aussi d'ailleurs). Voici le Docteur confronté à une menace similaire où il ne doit pas regarder une statue. C'est comme une boucle narrative, un dialogue entre les arts, de la mythologie grecque à aujourd'hui, en passant par les années 60.
Et Zoé de se persuader que tout autour d'elle n'est que fiction. Et nous spectateur bien sûr de ne pas vouloir qu'elle le croit. Brillant.