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C'est vraiment d'une débilité et d'une stupidité sans nom. Mais qu'est-ce que c'est réjoussant ! J'avais à peu prêt une centaine d'épisode de Supergirl de retard (je n'ai vu que le pilot), mais ça se raccroche vite si on connait l'univers DC ("Ah tiens lui, c'est le Martian Manhunter et lui c'est Brainiac 5 !"). Ce qui est dingue c'est que Marc Wolvman, co-scénariste du comic original, est toujours là et qu'il commet les même erreur que l'histoire original : les totems géants jamais vraiment expliqués et les fantômes magiques qui ne servent à rien (mais qui donne lieu à un combat hilarant).
C'est génial et nul à la fois. Vraiment réjouissant en tout cas.
Superman a été de très (trop) nombreuses fois adapté ces dernières années. C'est comme une histoire qui se répète. Comme toute les mythologies modernes, c'est son itération par narration successive qui fait sa force. Plus que tous les autres super-héros, Superman est celui qui est le plus américain. Cette transposition du mythe de Moise résonne forcément chez un peuple constitué de personnes et peuplades qui ont fuit chez eux pour une nouvelle terre promise. À chaque Superman, son époque. Celui de Richard Donner parlait autant de la guerre froide que du reste et Zack Snyder ne manquait pas de faire référence au 11 septembre. Et ça, la CW l'a bien compris (!). Superman and Lois est défitivement une série de 2020. Elle n'aurait pas pû être fait et ne sera pas fait après. Pas comme ça.
Pour un show de la CW, c'est trés déconcertant. La manière de filmer, de jouer, les thèmes abordés n'ont absolument rien de commun avec ce que la chaine propose d'habitude dans le genre super-héroique. L'Amérique va mal : les agriculteurs s'endettent, les corporations ont de plus en plus de pouvoirs, les soins sont chers et les gens pour survivre font de la meth. C'est l'Amérique telle qu'elle est et telle qu'elle m'est apparu d'ailleurs lorsque que j'y ai vécu. C'est une amérique anti-fictionnelle, qui reste bien en hors champs dans ce que les séries et les films montrent habituellement de l'American Way of Life. Et pour ces USA là, même Superman ne peut rien y faire, trop occupé à lutter avec ces propres problèmes personnels et les catastrophes qui s'abbattent sur Terre. C'est cette impuissance constante qui passe sans cesse dans les yeux de Tyler Hochelin (aka Captain Intensité), assez juste dans ce qu'on lui donne à jouer et qui n'est pas facile. La série sonne très juste à la fois dans son discours sociale, mais aussi dans des instants super-héroique, notamment dans la scène où Superman révèle son pouvoir à ses deux fils et qui fonctionne merveilleusement bien.
Je vais être tout à fait honnête : j'étais parti regarder ce pilot pour le descendre. La surprise est donc de taille de constater que non seulement c'est un excellent pilot, mais que surtout, c'est probablement la meilleure chose que j'ai vu sur Superman depuis le premier film de Donner, voir même un des meilleurs pilot que j'ai vu depuis une sacrée plombe. Car elle est sans doute là la vraie force de Superman : pouvoir être encore et toujours pertinent à chaque époque, à chaque instant.