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Avis sur les épisodes
J'avais peur que le retour à Smallville affadisse le show en réduisant son ambition à une petite ville.
Si c'était déjà un p'tit miracle de voir le pilot réussi, ça l'est encore davantage de constater que la série reste de qualité après le deuxième épisode. Le show maintient son fil rouge et évite le "Monster of the week", qui de fait est toujours le même et promet des dévelopements particulièrement intéressants, surtout si effectivement ce Lex Luthor là vient du futur (un monde parralèle, ça serait chiant). Une petite pensée quand même pour Jon Cryer, qui est encore canon dans cet univers et son interprétation encore cauchemardesque de Lex (j'y pense encore la nuit).
La série reste très agréable. Je ne sais pas combien de temps cela va durer, mais je prends.
La question de l'omniscience de Superman est quasiment la question la plus importante le concernant. Elle n'a quasiment jamais été abordée. Il y a bien cette scène dans le Superman de Bryan Singer où Brandon Routh observait la nouvelle vie de Lois franchement séparée de lui en structant son appartement aux rayons-X. D'emblée, l'épisode pose la problématique et Clarck va immédiatement s'excuser d'espionner ces deux fils 5 minutes après. Tout le reste de cet épisode va creuser le sujet et la solution trouvée pour Superman est d'être physiquement présent auprès de ces enfants, comme un père "normal".
Dans le film The Perks of Being a Wallflower, le héros Charlie se retrouve au lycée dans la position justement de Wallflower, avec les autres introverties avec qui il sympathise. L'épisode prend le positionnement inverse (cf : le titre) et prone la normalisation à tout crin pour un enfant spécial. C'est cette volonté de normalisation qui traverse profondemment le mythe de Superman et que Bill résumant parfaitement dans le film "Kill Bill 2" : "Superman didn’t become Superman. Superman was born Superman. When Superman wakes up in the morning, he’s Superman. His alter ego is Clark Kent. His outfit with the big red S, that’s the blanket he was wrapped in as a baby when the Kents found him. Those are his clothes. What Kent wears; the glasses, the business suit… that’s the costume. That’s the costume Superman wears to blend in with us. Clark Kent is how Superman views us, and what are the characteristics of Clark Kent? He’s weak, he’s unsure of himself, he’s a coward. Clark Kent is Superman’s critique on the whole human race."
Même si je ne partage pas l'aspect critique développée par Quentin Tarentino, le reste est assez juste. Pour pouvoir lâcher ses pouvoirs à de cours moments (sauver Lois ici), Superman doit ne surtout pas les utiliser le reste du temps. Pour le reste du monde bien sûr, mais y compris et surtout sans doute avec ses proches. Et c'est peut-être ce plus grand défi de la normalisation constante qui fait peut-être de Superman l'idéale utopie du genre super-héroique, que ce show parvient, encore une fois, à si bien dépeindre.
Les showrunners et scénaristes ont manifestement regardé Friday Night Lights, non seulement pour en reproduire les matchs de football US, mais aussi pour en saisir l'essence de relation familiale. C'est clairement ce qui fonctionne le mieux ici et qui donne à cette série son dynamisme particulier.
Malheureusement la série semble avoir son propre cahier des charges en méta-humains dont on se fout : Killgrave (l'acteur est horrible), le jeune receveur et l'assistante de Morgan Edge. Cet aspect "Monster of the week" semble prendre de plus en de place et fait poindre à l'horizon le retour du Arrowverse. Ce sera sans doute alors pour moi le moment de quitter la série. Et c'est bien dommage que le show s'evertue à créer du monstre, alors qu'elle dispose d'un parfait vilain, bien toxique en la personne du père de Lois, qui non seulement fonctionne à l'extérieur du cercle familiale, mais aussi à l'intérieur comme on le voit dans cet épisode.
L'épisode commence comme un clip de campagne de Joe Biden, avec Clark Kent qui, en voix off, nous explique que l'automne offre le "best of smallville". Soit le meilleur des petites villes, de l'amérique profonde, celle qui travaille dur et se lève le matin. Forcément, c'est une fable, celle que les cols bleues aiment bien se raconter. Fable qui est immédiatement contredite trois minutes plus tard quand au détour d'une scène une femme a du mal à donner quoi que ce soit pour le secours populaire. Cette fable, Superman est le seul à y croire. Cet épisode clairement pourquoi, en proposant encore une fois une approche nouvelle sur le super-héros en cape : c'est grâce à sa mère. C'est elle qui est, comme le montre le plan sur le banc, "le best of Smallville". Les comics DC regorgent de dytopies où Superman est tombé chez de mauvais parents : de fils de Luthor à fils de Staline. Martha Kent, par sa bonté et sa croyance dans un monde meilleur (que Clark ado refuse d'entendre), symbolise bien le coeur, non pas de l'Amérique, mais de ce que chaque nation se devrait d'être (et n'est pas).
The best of Smallville, c'est aussi malheureusement et litéralement le meilleur de l'ancienne série de la CW, avec son lot d'effets spéciaux moches et de "monster of the week tout pété (on est à 3 en 5 épisodes déjà). Et ça malheureusement, la série a beau essayer d'être la meilleure possible, elle finira forcément par ressembler à une série lambda de super-héros. C'est comme si, au fond, même le mythe de Superman n'était pas assez fort pour transcender le genre. C'est en réalité le problème structurel qu'il y a avec cette histoire, problème dont vraiment très peu de scénaristes ont réusi à se départir. Ceux de la série font encore illusion, mais pour combien de temps ?