Les deuxièmes saisons n'ont malheureusement pas beaucoup de chance : victime du syndrome de la comparaison, surtout dans une anthologie, elles sont sujettes à l'exigence des spectateurs.

Après avoir visionné l'ensemble de la saison, on réalise que les notions et les thèmes de la série sont abordés comme dans la première : la condition d'être humain, comment vivre avec soi-même, ses valeurs et sa morale (qu'elles soient jugées bonnes ou non), tout ça symbolisé par le métier de policier où une certaine force est demandée. Particulièrement quand justement, le métier de flic et ses sacrifices sont malmenés.

Alors au final, le pari est réussi : d'une manière totalement différente, Nick Pizzolatto nous démontre son message. Et au lieu d'axer sa narration sur un duo d'enquêteurs (qui était quand même le truc principal de l'année dernière), il s'est attaché à montrer les personnages dans leur individualité, montrer à quel point leur relationnel est mal en point. Ce n'était pas du tout sur un duo ou trio d'enquêteurs, mais bien sur trois ou quatre personnages à part entière qui doivent cohabiter pour quelques temps.

Le reproche que je ferais à cette saison, c'est que individuellement, les épisodes ne sont pas au top. Alors que les huit épisodes de la première saison représentaient une claque chacun, seul le final de cette seconde rattrape le tout. Et c'est bien dommage, il y avait un réel potentiel. J'ai trouvé l'ensemble très confus, on ne savait pas si les personnages, le duo, leur passé ou leur présent étaient le plus important, des choses commençaient et n'étaient pas achevées : bref, un petit chantier.

En tout cas, le final et particulièrement les vingt dernières minutes, sont très réussies avec une qualité que je n'avais pas forcément retrouvée dans la saison, mais très touchantes et très cohérentes. C'est ce qui compte. Alors l'arrivée est parfaite, mais la course aurait pu être beaucoup mieux !

J'ai tout de même hâte de regarder la troisième saison puisque j'ai bien réalisé comment Pizzolatto fonctionnait, et même si l'ambiance, le casting, l'histoire change, on sait que les mêmes notions seront abordées. La question reste : de quelle manière, au travers de qui/quoi ? A voir en 2016 !