Au moment habituel où Desperate Housewives était censé perdre en qualité (c’est-à-dire aux alentours de l’épisode 7), la série relève la tête, recentrant ces intrigues autour du cadavre et de Bree. Etant habitué aux classiques fluctuations du show, la méfiance était toutefois de mise. Ce dernier épisode avant la pause allait-il poursuivre cette belle lancée ?
Chuck. What Else ?
L’épisode s’ouvre sur la confrontation de trois DH sur quatre (moins Bree) face au terrible flic, Chuck. Il est intéressant de noter la construction en longueur de l’implication de Chuck dans la vie des Housewives, puisque cela fait quinze épisodes qu’il est dans les parages. Chuck connait les secrets et les faiblesses de nos héroïnes. Après avoir été l’ami fidèle, il se révèle être l’ennemi le plus fascinant qu’on est pu voir depuis Dave. Ce qui est très fort ici, c’est qu’on en veut presque pas à Chuck qui est du coté de la loi et qui a le cœur brisé. Chacune de ses apparitions est un régal et culmine avec la confrontation avec Bree dans le commissariat. Face à un type aussi intelligent, je vois mal comment ces femmes (et Carlos) peuvent s’en sortir. Et je ne crois pas à sa mort, dans ce dernier twist un peu suranné.
Les interventions de Chuck servent en tout cas à resserrer l’intrigue autour du mort. Cette fois, pas de doute, tout le monde est impliqué :
- Susan tente de récupérer ses toiles face au propriétaire de la galerie, étrange mix entre un Leprechaun et la chenille d’Alice aux pays de Merveille
- Gaby tente de faire diversion avec Carlos avant que Chuck ne lui retombe dessus en fin d’épisode.
- Lynette se voit offrir sa première story-line de la saison en révélant (enfin !) le secret à Tom. L’ensemble est bien amené et sort un peu du carcan dans lequel Lynette semble être bloquée depuis le début de saison.
Bree Van de Kamp, Desperate Real
La rouquine dont on est tous amoureux retrouve, dans cette ultime saison, la place qui est la sienne dans le monde de DH : celle d’une républicaine tourmentée, dépressive et alcoolique. Bref, une jolie femme fragile qu’on a envie de prendre dans nos bras dans un élan protecteur machiste indéniable. Dans cet épisode, sous les coups de butoirs de Chuck (n’y voyez pas d’allusion sexuelle), le verni social de Bree s’effrite complètement et celle-ci bascule dans la dépression alcoolisée. Il y a surtout cette scène magnifique où la rousse esseulée résume sa vie à de parfaites inconnues : « About boy-friend and husbands : two left me, three died ». Bree est clairement celle qui a le plus morflée depuis le début du show et cette façon de réduire sa vie en une seule phrase, je la trouve tout simplement bouleversante de justesse.
Soyons honnêtes cinq minutes, on aimerait tous que cette série qui nous aura tous fait, se termine par le suicide de Bree Van Kamp. Ce serait non seulement une fin cohérente pour le personnage, mais aussi pour la série. Le problème est que ce moment où Bree touche le fond arrive bien trop tôt dans la saison. Je n’oublie jamais que DH est diffusée sur ABC, chaine de la ménagère, de Mister Clean, des poneys et des oiseaux roses qui chantent en cœur. Bref, une fucking chaine de bisounours. Dans un grand network américain, il me parait difficile de voir une série aussi populaire que Desperate Housewives (même mon coloc chinois la regarde) se conclure avec la mort d’une de ses héroïnes. C’est là où on verra si Bob Daily, le nouveau showrunner, aura des balls face aux boss d’ABC.
Desperate Housewives réussit surtout son épisode de mi-saison grâce à un cliff final parfait, doublé de la première apparition de Brenda Strong dans le présent du show. Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été aussi impatient de découvrir la suite.
J’ai aimé :
-
Chuck, vrai méchant aux motivations compréhensibles.
-
Bree, bouleversante dans toutes ses scènes.
-
Un resserrement de l’intrigue plus que bénéfique.
-
Le retour de Marie-Alice.
Je n’ai pas aimé :
-
La sensation que le show va se terminer comme un épisode des bisounours.
-
Gabrielle et Carlos, en mode faux vaudeville ridicule.
-
Renée pour l’ensemble de son œuvre dans cet épisode. Tu sers à quoi exactement ?
Ma note : 13 + 1 (pour Bree)