Aujourd'hui, parlons économie sur Série-All ! La productivité marginale décroissante, c'est lorsque l'on utilise un produit plusieurs fois. Son utilité (= notre satisfaction) diminuant à chaque nouvelle utilisation. Pour être honnête, cela fait longtemps que j'avais envie de placer cette référence au début d'une critique, et c'est donc tombé sur Jane the Virgin.
Ce qu'il faut retenir de l'explication ci-dessus, c'est que trop d'une bonne chose tue la bonne chose en question. Et dans le cas de Jane the Virgin, je parle du triangle amoureux. Impeccablement géré depuis le début de la série, il n'avait jamais réellement pris une place principale en première saison. Cela a changé depuis le début de cette deuxième saison et, jusqu'à présent, cela allait. J'étais même prêt à accepter Michael comme celui que Jane choisirait. Mais après cet épisode, j'ai bien besoin de pousser un petit coup de gueule.
Trop de triangle amoureux !
Je suis un shipper, je le sais, tu le sais, nous le savons... de Marseille (blague honteusement copiée à La Chaîne de Jérémy). J'adore les couples dans les séries. Toutefois, je me méfie des triangles amoureux pour la simple et bonne raison qu'ils peuvent rendre une série exténuante à regarder, enlevant tout le plaisir de visionnage. Et si ce n'est pas le cas pour Jane the Virgin, Chapter Twenty-Seven montre néanmoins que c'est une possibilité si les choses continuent ainsi.
Pour des scénaristes aussi inventifs que ceux de cette série, il est pénible de constater que la manière dont ils gèrent les amours contrastés de Jane est vraiment clichée dans cet épisode. Commençons par le négatif. J'ai l'impression que du conflit est créé inutilement entre Michael et Jane, juste pour prolonger le processus de choix de cette dernière, nous rappelant encore une fois qu'elle est mère et qu'elle doit mettre son enfant devant ses propres besoins. Dans l'idée, c'est plutôt malin ; dans la pratique, il n'y a rien de pire que conflit pour du conflit.
Le positif dans l'histoire, c'est que cela donne lieu à d'intenses performances dramatiques du côté de Michael, Jane et Rafael. La destruction du premier est brutale – sans doute trop – et surprend. Cela le lance, en outre, dans une spirale négative qui fait ressortir les pires côtés du personnage et, à la fin de l'épisode, il se trouve plus que jamais dans de beaux draps. Quant à Rafael, toutes ses tentatives pour empêcher Jane de lui dire qu'elle choisit Michael débouchent sur un moment d'émotion pure du côté de Rafael. Et cela permet aussi à Luisa de se montrer compétente pour la première fois depuis sans doute le début de la série. Baby steps.
Michael et Rafael ont toujours été jaloux et paranoïaques quant à la relation de Jane avec l'autre, et il fallait que cela explose un jour ou l'autre. Chapter Twenty-Seven est le théâtre de la goutte d'eau qui fait déborder le vase, et les deux personnages ne sont pas beaux à voir. Il ne serait pas étonnant d'ailleurs que Jane ne veuille plus être avec aucun des deux. Mais, s'il vous plaît Messieurs les scénaristes, laissez ce sujet reposer un peu, vous avez plein d'autre matériel à votre disposition.
Rogelio et Alba : quand ces deux personnages sont là, tout va !
Chapter Twenty-Seven m'a vraiment gonflé, mais ce n'est pas un mauvais épisode. De toute manière, lorsqu'Alba et Rogelio occupent une bonne partie des intrigues, cela ne peut pas être mauvais.
Alba se rapproche du moment où elle pourra obtenir sa carte verte. Mais, comme rien n’est jamais simple dans Jane the Virgin, une action passée de Xiomara pourrait compliquer son dossier. Cela crée évidemment du conflit entre les deux femmes, mais cette fois-ci le résultat est bien plus organique. Les flashbacks de la semaine nous rappellent l’importance de noter et d’honorer les dates importantes. Le jour où Xo s’était faite arrêter au centre commercial, c’était uniquement parce qu’Alba n’était pas en état de sortir, faisant le deuil de son défunt mari. Encore une fois, Ivonne Coll est géniale mais plus généralement, tout ce qui touche les femmes Villanueva se transforme inévitablement en or. Et puis, il ne faut pas oublier toute la scène où Alba et Xiomara sont complètement défoncées à la marijuana. Si cette histoire est la plus classique des histoires classiques, les deux actrices la surjouent juste ce qu’il faut pour qu’on ne cesse de rigoler.
La storyline la plus absurde de la semaine comporte – forcément – Rogelio de la Vega. Et également Britney Spears ! Les deux se mènent une guerre par réseaux sociaux interposés depuis les Latin Music Awards de 2009 parce que bien entendu, et même si l’histoire n’a ni queue ni tête c’est celle qui fonctionne le mieux cette semaine. La partie telenovela de Jane the Virgin a toujours parfaitement été portée par le jeu d’acteur de Jaime Camil, et cela ne change pas durant l’épisode. Sa jalousie et sa mesquinerie envers Britney est juste délicieuse à observer, et toutes les manières de Rogelio sont décuplées cette semaine. Pour ce qui est de Britney, son apparition a bien plus de succès que celle de Kesha lors de Chapter Twenty-Four. Ce n’est pas exceptionnel, mais cela reste assez divertissant pour que l’on ne trouve rien à y redire. En outre, la scène de danse entre elle et Gina Rodriguez se révèle super plaisante.
Oh Petra… si seulement tes histoires te faisaient honneur
J’aime beaucoup le personnage de Petra, mais qu’est-ce que c’était médiocre cette semaine ! Rien à redire du côté de Yael Grobglas. Au contraire, elle représente le seul point positif de tout ce qui touche Petra. Le problème se trouve du côté de sa mère et Milos, principalement au niveau de l’accent tchèque « plus cliché que ça, tu deviens raciste » des deux interprètes. Petra décide donc de marier Milos, parce qu’elle s’y voit contrainte. Mais les deux personnages manquent tellement d’alchimie lorsqu’ils sont tous les deux, qu’il est compliqué de supporter ne serait-ce qu’un petit peu ce pan de l’univers de Jane the Virgin.
Pour trouver de bonnes choses du côté de Petra, il faut alors se tourner vers Gina Rodriguez. Les différentes interactions entre Jane et Petra sont touchantes et bien jouées. Il y a un lien unissant les deux personnages : elles sont toutes les deux mères d’un (ou de plusieurs, soyons fous) enfant(s) de Rafael. Même si ce lien est causé par les choix plus que discutables de Petra, Jane ne peut s’empêcher de vouloir qu’elle aille bien. Vous savez, pour ne pas qu’elle se marie avec un psychopathe.
Chapter Twenty-Seven se révèle extrêmement clivant. D’un côté, il utilise parfaitement Alba et Rogelio pour délivrer à la fois de l’émotion et de l’absurdité pure, mais de l’autre, le triangle amoureux et la mollesse de l’intrigue avec Petra font que l’épisode souffre d’un vrai problème de rythme. Et quand Jane the Virgin n’avance pas à son rythme, ce n’est plus Jane the Virgin.
Le point Gina Rodriguez :
Oui, je commence une nouvelle chronique, parce que Gina Rodriguez est juste fabuleuse de semaine en semaine ! Dans Chapter Twenty-Seven, elle danse avec Britney, elle se fait passer pour une jeune cool pour convaincre l'ex de sa mère, et elle a des discussions émotionnelles avec Michael et Rafael, mais aussi Petra ! Jane n'est pas mon personnage préféré dans cette série, mais Gina Rodriguez a encore amélioré son jeu d'actrice depuis le début de la deuxième saison. Elle mériterait bien un deuxième Golden Globe, tiens...
J’ai aimé :
- Alba et Xiomara : que ce soit stoned ou normales, elles envoient cette semaine !
- Gina Rodriguez. En fait les femmes Villanueva, quoi. Sans faute.
- La photo ci-dessus. J'aimerais bien que Jane the Virgin s'empare de la problématique du vote pour les élections de 2016.
- Rogelio, en feu tout l'épisode.
- Le numéro de danse, juste ce qu'il faut d'absurde.
- Petra.
Je n’ai pas aimé :
- Le triangle amoureux.
- Tout ce qui concerne l'histoire de Petra. Encore une fois, pas le personnage.
Ma note : 12,5/20.