Qu’a à raconter Desperate Housewives après 8 ans ? En vérité, plus grand-chose et les scénaristes le savent très bien. Comme il leur reste encore une bonne saison à remplir de truculentes aventures, ils décident d’opter pour un recyclage grossier, mais efficace.
Je l’ai déjà dit : j’ai toujours détesté la division des DH en quatre parties (une par personnage). J’ai constamment l’impression de regarder quatre épisodes différents et forcément inégaux, que l’illusion d’unité créée par la voix off de Marie Alice peinait à combler. Cet épisode n’échappe pas à la règle en proposant à nos yeux ébahis devant tant de prise de risque, trois intrigues déjà vues et une dernière inédite en bonus-track.
« Recycler, c’est mal » Eva Jolie
Bree voit réapparaitre d’outre-tombe THE boulet de la série, à savoir sa fille Danielle. Autant vous le dire tout de suite, j’ai, dés le début, viscéralement détesté ce personnage. J’ai levé les bras au ciel à la fin de la saison 4 quand son personnage a été purement évincé du show. Il y a plusieurs problèmes avec le personnage de Danielle. En dépit du fait que Joy Lauren est une mauvaise actrice, je n’ai jamais compris comment une mère et une fille pouvait avoir autant de différences. Danielle a souvent plombé le personnage de Bree en alignant les storylines foireuses et les histoires stupides. La faire revenir, dans un souci de fan-service évident, était une mauvaise idée. La partie de l’épisode sur Bree est donc forcement ratée (grosso modo : Danielle utilise l’argent prêtée par sa mère pour ouvrir un sex-shop en ligne, ce qui ne plait pas à Bree). Seulement cette fois-ci, les scénaristes modifient la fin de cette intrigue classique. Ce n’est pas Danielle qui se plie à la décision de sa mère, mais l’inverse. Pour la première fois, Bree semble reconnaitre Danielle comme son égale, ce qui l’humanise terriblement. L’écriture de répétition sert en définitive un but noble : faire évoluer de façon certaine le personnage de Bree.
Je passe rapidement sur le personnage de Gaby. Celle-ci hérite de l’intrigue la plus faible. Gabrielle se bat pour le contrôle du dépose-minute de l’école de Juanita (Gaby semble être prédestinée à récupérer les intrigues concernant l’école de sa fille). A la fin, contre toute attente, elle hérite du poste. J’ai vraiment dû mal à percevoir l’évolution et l’intérêt de cela. Si cet arc perdure, je sens que ça va bien plomber la saison.
Pendant ce temps-là, toujours dans un univers parallèle, Lynette vit sa vie chiante. Après avoir poussé son mari à se séparer d’elle (la seule vraie question était : comment il a pu rester aussi longtemps ?), elle le regrette (ça, c’était dans l’épisode dernier) et décide de l’espionner (ça, c’est dans cet épisode). Su-per !
Je vous fait une rapide prédiction de ce qui va se passer jusqu’à la fin de la saison : Nouvelle copine de Tom (la charmante Andrea Paker) => Guerre ouverte Tom/Lynette à base de coups bas /chantage/jalousie => Acceptation de Lynette qui change enfin de personnalité => Pardon de Tom qui revient la queue entre les jambes, en fin de saison.
Cette prévisibilité a un avantage pour moi, puisque je ne parlerais plus de Lynette, sauf si vraiment son intrigue dévie de ce plan. Une de moins, une !
« A la fin, il n’en restera qu’une seule » Martine Aubry
Susan. Gloire à Susan. Susanna au plus haut des cieux !
Cette saison, Susan va mal, pour notre plus grand bonheur. C’est de toute évidence le personnage qui tire son épingle du jeu avec l’arrivée du nouveau showrunner. Dans cet épisode, elle décide d’expier son mal être en s’inscrivant à un cours de peinture. Je suis d’accord avec vous : le postulat est ridicule. Sauf que Susan va devoir prouver sa fibre artistique à son prof et donc expulser ses sombres émotions sur la toile. La scène où Teri Hatcher détruit le tableau est d’une grande force et laisse entrevoir une sauvagerie brute, souvent sous-jacente dans DH mais jamais pleinement exploitée. Mike (alias le porte-manteau) y trouve même son compte. Cela faisait longtemps que le personnage du mari de Susan était inutile. Il disparaissait d’ailleurs de temps à autre de l’écran. Plusieurs fois, on voit bien (en grande partie parce que c’est mal joué) que Mike est mal à l’aise avec la confidence que lui a fait son épouse et qu’il cache quelque chose. Même si je ne crois pas à leur rupture prochaine, je sens poindre le développement d’un arc intéressant. Si seulement Desperate Housewives pouvait ne pas me décevoir, une fois de plus…
« L’humour, c’est quand même rigolo » Claude Guéant
L’épisode n’est donc pas bon. Faites le compte vous-même : il y a trois storylines foireuses sur quatre. Ce qui sauve grandement cet épisode, c’est son humour. Cette caractéristique importante et fondatrice de DH revient ici en force. L’humour m’avait manqué. En effet, dans la saison 7, quasiment toutes les tentatives tombaient à l’eau dans un fatras ridicule. Dans cette saison, Desperate Housewives semble retrouver la formule magique qui avait fait sa splendeur d’entant. Soit :
- De bonnes répliques : Le « THIS IS SPARTA ! » de Gabrielle Solis est vraiment très bien amené et franchement drôle.
- De bonnes situations de comédie : voir Bree faire la morale à sa fille tout en étant emmêlée dans la « Sexe Swing » est assez réjouissant.
- La volonté de ne pas allez contre le sens de l’intrigue. Souvent les scénaristes de DH ont pu détruire une storyline potentiellement intéressante juste pour le plaisir du gag facile. Les quatre premiers épisodes semblent heureusement éviter cet écueil.
J’ai aimé :
- Un humour justement utilisé.
- Susan en solo.
- « This is Sparta ! » Gabrielle Solis.
Je n’ai pas aimé :
- Le retour de Danielle.
- Gabrielle qui ne semble aller nulle part.
- Lynette de plus en plus insupportable.
- Un recyclage assumé laissant apparaitre une série en fin de course.
Ma note : 11/20
Un épisode recyclant des intrigues déjà vues et très inégales entre ses héroïnes, seulement sauvé par son humour et une Susan de plus en plus passionnante.