L’enjeu de cette saison, c’est bien évidemment la façon dont la série va se terminer. Deux écoles s’affrontent alors pour le titre : l’école Desperate prônant la dépression, la tragédie et le suicide opposé à l’école Housewives prônant le happy-end, ABC et le contentement de la ménagère. Jusqu’à ce dix-neuvième épisode de Desperate Housewives, j’avais été très confiant : les situations étaient désormais trop désespérées pour que le show finisse sur un soleil couchant et des matins chantants. La scène d’ouverture teintée d’un humour noir acerbe me confortait pleinement dans cet état d’esprit. Pourtant, après le générique d’ouverture, tout a basculé. Alors que tous les personnages auraient dû être concernés par l’arrestation de Bree (c’est d’ailleurs le cas pendant cinq minutes), ils regagnent peu à peu leur train-train quotidien jusqu’à oublier la rousse qui est dans une merde noire.
Top 3 des personnages oubliés de Desperate Housewives - Numéro 3 : Austin. Il était jeune, il faisait de la moto, il couchait avec Danielle et encore aujourd’hui, tu te demandes à quoi il servait.
Dans quelques années, lorsque des universitaires écriront des bouquins sur la série (oui, j’y crois à mort), je suis assuré de croire qu’ils pointeront la sortie de route définitive de la série à cet instant précis. Pour bien vous faire comprendre de quoi il retourne, faisons un état des situations avant et après l’épisode :
- Avant : Bree va finir en prison à coup sûr, compte-tenu de l’avalanche de preuves pesant contre elle. Susan est déprimée par la mort de son mari et erre sans but et sans petite fille. Lynette va finir célibataire, abandonnée et plus seule que jamais. Gabrielle ne sert à rien.
- Après : Bree va finir dans sa maison à cuisiner des cupcakes, compte-tenu de l’aide de son super avocat qui voyage dans le temps. Susan a oublié la mort de son mari et s’occupe de la sœur de ce dernier et de sa petite fille. Lynette va finir avec Tom, plus castratrice que jamais. Gabrielle ne sert à rien.
Un simple fait d’ailleurs abonde dans mon sens : dans une série américaine, un bon flic ne trafique JAMAIS les preuves dont il dispose. Il n’en a pas besoin, c’est un bon flic. Dans une série américaine, quand un flic commence à trafiquer les preuves dont il dispose, tu en conclues directement deux choses :
- C’est un mauvais flic.
- La, le ou les suspect(es) vont s’en sortir.
Top 3 des personnages oubliés de Desperate Housewives - Numéro 2 : Xiao-Mei. Oui, tu ne rêves pas, cette femme a eu un arc assez long en saison 2 de la série. Elle a même couché avec Carlos et à l’époque, c’était un gros cliffhanger.
Bardée de son super avocat qui emprunte le corps des autres, Bree a donc toutes les chances de s’en sortir. À quatre épisodes de la fin, ABC reprend clairement le contrôle de sa série phare et tue tout suspense pour vendre plus de lessive. Le carnage aurait pu s’en doute s’arrêter là et laisser choir ici le spectateur désœuvré avec le gout de l’inachevé dans la bouche. Mais non, car Desperate Housewives nous sert une de ces plus belles spécialités, le personnage : « Paf, c’est magique ! ». C’est-à-dire le personnage totalement sorti du nulle part qui vient nous expliquer une situation a priori absolument inexplicable. Dans cet épisode, on a le droit à un magnifique « Mais bon sang, mais c’est bien sûr ! Mike avait une soeur cachée ! ». La crise de rire que j’ai eu devant mon écran à ce moment-là est assez difficile à décrire avec de simples mots. La sœur de Mike rejoint la longue liste des personnages déjà oubliés de DH. La preuve, je ne me souviens plus de son nom. Jusqu’au bout, Desperate Housewives sera restée engluée dans son statut de soap ridicule, alors que le show aspirait au contraire à davantage de second degré. Oui, j’ai peur pour cette fin de saison.
Top 3 des personnages oubliés de Desperate Housewives - Numéro 1 : Art, le voisin pédophile. Sans doute un des arcs les plus malsains de la série. Un sombre mélange proto-républicain de suspicion et de refus de la seconde chance. Bienvenue en Amérique !
Un épisode tournant de cette saison jusqu’alors plutôt agréable. ABC gagne la bataille de la gestion de fin de saison et nous garantit désormais un happy-end gorgé de sucre, de miel et d’écœurement.
Je n’ai pas aimé :
- ABC
- L’absence de couille du nouveau showrunner
- Ma naïveté
J’ai aimé :
- Scott Bakula, parce qu’il était quand même énorme.
Ma note : 8/20.
Koss
