Critique : Doctor Who (2005) 10.06

Le 25 mai 2017 à 11:41  |  ~ 18 minutes de lecture
Amateurs de flan, passez votre chemin.
Par Gizmo

Critique : Doctor Who (2005) 10.06

~ 18 minutes de lecture
Amateurs de flan, passez votre chemin.
Par Gizmo

Un train.

Lieu et date inconnus.

 

Un train

 

Il est en retard. Il s’empresse d’entrer dans le train et dépose son bagage avant de s’avancer dans l’allée à la recherche de sa place. Interloqué, il s’arrête devant une femme installée côté fenêtre, plongée dans le visionnage d’un film sur son ordinateur.

Lui : Excusez-moi, je crois que vous êtes assise à ma place…

Elle : Pardon ? (Elle sort son billet froissé de sa poche et vérifie sa place.) Non, c’est bien me place.

Lui : J’ai commandé le mien en ligne, alors à moins que vous vous appeliez aussi Christopher…

Elle : Vous tenez vraiment à être côté fenêtre ? (Elle désigne du doigt la place voisine.) Cette place aussi est vide, je peux changer…

Lui : Non, non, ne vous inquiétez pas, je vais m’y installer. Et si le contrôleur passe, je lui expliquerai…

 

Il s’assoit et pousse un long soupir en parcourant le wagon du regard. Vide. Juste eux deux. Pas même un contrôleur. De longues minutes passent. Le train n’est toujours pas parti. Il jette un regard sur l’ordinateur de sa voisine. Une boîte bleue se matérialise dans un paysage désertique.


Lui : Doctor Who ?

Elle : Oui. Vous voulez regarder ?

 

Elle enlève l’écouteur sans-fil de son oreille gauche et lui tend.

 

Lui : Non, ça va. J’ai pris trop de retard. (Un temps.) Tu peux me tutoyer, hein. (Un temps.) C’est quelle saison, cet épisode ?

Elle : Le dernier épisode en date, saison 13.

Lui : Ah. Toujours Moffat en showrunner ?

Elle : Oui. Mais ça pourrait être sa dernière année.

 

Moffat

 

Lui : Mouais. Perso, j’ai arrêté quand Chibnall a finalement déclaré qu’il ne prendrait pas la relève, et que Moffat a signé pour une saison supplémentaire. C’était quand, déjà ?

Elle : C’était pour… La saison 11, il me semble.

Lui : Peut-être… J’ai essayé de m’y remettre, pourtant. J’ai regardé un épisode la dernière fois, en essayant de reprendre là où je m’étais arrêté. Celui avec le Pape, le Vatican et tout le reste…

Elle : Extremis en saison 10 ?

Lui : C’est ça. C’était… Nul.

Elle, en même temps que lui : Génial !

 

Il se regardent un long moment, en silence, interloqués.

 

Lui : Vraiment ? Pas étonnant que tu continues à regarder alors.

Elle : Vu le début de saison assez médiocre qu'on avait eu, retrouver le style de Moffat faisait vraiment plaisir. Mais bon, si tu n’aimes pas un épisode avec du suspense, du mystère, de l'humour et de l’aventure, ne regarde pas Doctor Who

Lui : Je préfère regarder la saison 11 de Once Upon a Time que de me farcir encore quatre saisons comme cet épisode. Je rigole pas.

Elle : Mais on peut savoir ce que tu lui reproches, à cet épisode ? L’arc de la cécité du Docteur n’était pas une bonne idée, peut-être ?

Lui : C’est clairement l’aspect le plus intéressant de la saison. Et du run de Moffat depuis au moins sa première saison. Forcément, réinjecter un peu de douleur pour le personnage principal, ça ne peut pas être une mauvaise idée. Surtout quand tu as à ce point banalisé toute forme de danger avec ses morts à répétition dans les saisons précédentes…

Elle : T’y vas un peu fort, là…

Lui : Pas tellement. Je ne sais pas si c’était le poids des années ou bien le run de Moffat, mais j’avais quand même l’impression que la série ne savait plus créer de véritables enjeux sur les plus petits épisodes, à quelques très rares exceptions. Pour réussir à captiver le spectateur, il fallait toujours invoquer la mythologie, la mort du Docteur ou d’autres choses de ce genre… Et quand, en plus, Moffat contournait toujours les solutions par des effets de manche…

Elle : Heaven Sent, c’était un effet de manche ?

Lui : Non, je reconnais que c’était un excellent épisode. Mais quasiment totalement déconnecté des enjeux de la saison, finalement. Et en plus j’avais détesté le suivant, avec le retour de Gallifrey, qui avait recours aux traditionnelles Moffateries de fonds de tiroirs. Tiens, d’ailleurs, le gadget pour lui redonner la vue dans l’épisode, c’est pas encore une énorme facilité sortie de nulle part ?

Elle : Là, tu dis n’importe quoi. Des gadgets qui règlent les situations, il y en a toujours eu. Ne me fais pas croire que Russell T Davies s’en tirait mieux de ce côté.

Lui : Pour ne te prendre qu’un tout petit exemple : la main du Dixième Docteur dans The Stolen Earth ! Elle a été introduite très tôt dans le run de David Tennant, pour que son utilisation ne ressemble pas trop à un gigantesque deus ex machina.

Elle : C’est ce que c’était, pourtant. Et en plus, tu compares l’incomparable. Le gadget d’Extremis ne redonne que temporairement la vue au Docteur, dans un monde qui s’avère en réalité être une simulation. Donc, en définitive…

Lui : Tout ça n’a servi à rien ! Merci de résumer parfaitement l’écriture de Moffat par ta démonstration.

Elle : Encore une fois, c’est le principe de la série de développer des péripéties. Autant ne rien raconter dans ce cas. Cette idée de guérison temporaire permet surtout de développer une chouette scène horrifique, lorsqu’il tente d’échapper aux monstres dans la bibliothèque. Tout en lui permettant d’identifier qui sont ses ennemis.

Lui : Des ennemis en carton, oui. Une énième resucée des Silence qui chuinte et avance au ralenti…

 

Les moines

 

Elle : Encore une fois, si tu n’aimes pas les monstres de ce genre, tu es tombé sur la mauvaise série. Et puis tu peux difficilement juger, puisque tu n’as pas vu la suite de l’histoire.

Lui : Pour un triptyque, les bases ne sont pas particulièrement séduisantes. Je n'avais aucune envie de regarder la suite, de toute façon.

Elle : Des aliens qui créent une réalité virtuelle pour confronter la race humaine à sa propre vacuité et remettre sa foi en question, tu ne trouves pas que c’est intéressant ? Il te faut quoi, au juste ? Le retour des Slitheens ?

Lui : Dis comme ça, c’est très séduisant. Mais pourquoi étaler une histoire sur quarante-cinq minutes pour finalement nous révéler que c’était du flan, et qu’il n’y a pas de réelle conséquence pour les personnages ? C’est toujours pareil avec Moffat, au lieu de diluer intelligemment ses idées sur l’ensemble de la saison/de l'épisode, il veut tout caser le plus rapidement possible, au risque de frôler l’overdose. Au lieu de nous teaser une invasion à venir avec un mystère monté en épingle pour pas grand-chose, pourquoi ne pas nous montrer plutôt ce monde qui découvre sa propre vacuité sur toute la durée de l’épisode. J’aurais été intéressé, par exemple, qu’on explore la réaction du Vatican face à cette révélation, au lieu de simplement l’utiliser comme un gimmick car Moffat a relu Dan Brown peu de temps avant d’écrire son script. C’est cette complexité de façade qui m’a fait arrêter la série, surtout que dans cet épisode, le fond ne suit absolument pas !

Elle : Forcément, si tu proposes de réécrire les épisodes, on est pas sortis du sable ! Et la culpabilité du Docteur vis-à-vis de Missy, tu en fais quoi ?

Lui : Du flan, une fois de plus. J’aime bien le flan, mais quand on ne me sert que ça à manger, ça me fout le bide en l’air. Encore une fois, Moffat nous fait du teasing sur tout l’épisode, nous montrant un Docteur tiraillé entre sa morale et son cœur, pour finalement nous apprendre que depuis le début il avait prévu de s’en sortir. Et je me demande toujours si Michelle Gomez joue mal ou est mal dirigée. C'est pour moi le vrai mystère du run de Twelve...

Elle : Elle est géniale, Michelle Gomez. À travers elle, tu vois à la fois le machiavélisme glacial de Delgado, la folie de John Simm et quelque chose de tout à fait unique qui se noue avec le Docteur de Capaldi. Mais bon, si tu restes bloqué par son jeu, tu n'as pas pu apprécier l'arc du personnage depuis la saison 8.

 

Un flan

 

Lui : Un arc écrit avec les pieds, puisqu'on a encore une fois passé plus de temps à nous teaser avec ce coffre qu'à nous expliquer les enjeux qui l'entouraient. Pourquoi le Docteur doit-il absolument garder Missy, puisqu'il a encore une fois eu recours au fameux Moffatus ex machina "La simple évocation de mon nom suffit à faire fuir tous mes ennemis" ? L'exécuteur jouait très mal, d'ailleurs.

Elle : N’empêche que ça fait le lien avec River Song…

Lui : Oh pitié ! Mais qu’il nous lâche avec River, on a compris que c’était la femme du Docteur. Il est pire que Russell T Davies avec Rose, à ce stade. Surtout quand c’est pour tenter de légitimer maladroitement l’intégration de son pote Matt Lucas à l’univers de la série.

Elle : Forcément, si tu t’arrêtes aux apparences… Tu n’as sans doute pas compris que l’évocation de River servait à la conclusion de l’épisode. Lorsqu’il retrouve le journal de sa femme dans sa poche, il se rappelle du procédé qu’il a utilisé pour la sauver en la "sauvegardant" dans la bibliothèque. Sachant qu’il n’a aucun moyen de lutter contre la menace actuelle, le Docteur fait la même chose en s’envoyant une copie de ce qu'il a vécu dans la simulation à lui-même dans le monde réel afin d’être "sauvé".

Lui : (Un temps.) Soit. Mais justement, ce festival constant de l’auto-référence n’est pas un peu épuisant ? Avec un épisode comme celui-ci, j’ai l’impression de tout le temps me demander ce qui relève de la référence ou du manque d’inspiration. Je reconnais que la cécité du Docteur est une bonne idée, que l’épisode est bien filmé, qu’il pose des questions intéressantes sur la réalité, avec une réflexion assez glauque sur le suicide… Mais pourquoi ne pas justement s’attarder sur ce qui donne du sens aux événements, et pas sur toutes les digressions autour ? J’avais commencé la saison 10 parce qu’elle promettait de revenir à quelque chose de plus simple, mais quand j’ai vu cet épisode, j’ai compris que Moffat resterait toujours Moffat, pour le meilleur et pour le pire…

Elle : Moffat a clairement des limites dans son écriture, mais je suis bien contente qu’il soit resté finalement, il conserve toujours un certain niveau et explore des concepts intéressants. Formellement, il est toujours bien au-dessus des autres scénaristes, peu importe le poids des années.

Lui : Tu me conseillerais de regarder la suite de la saison ?

Elle : Le run de Capaldi n'est clairement pas le meilleur, et la saison 11 n’a pas été aidée par un Matt Lucas assez mauvais dans le rôle du Docteur…

 

Matt Lucas

 

Lui : Tu m’étonnes…

Elle : Mais vu qu’il n’a fait qu’une saison, et qu’il est ensuite parti rejoindre le DC Cinematic Universe, Moffat a pu reprendre les choses en main avec la saison 12, qui est bien meilleure, même si le final est décevant.

Lui : Et c’est qui le nouveau Docteur ?

Elle : … Je ne sais pas si je devrais te le dire…

Lui : Je ne vois pas ce qui pourrait être pire que Matt Lucas…

Elle : C’est Jenna-Louise Coleman.

Lui : (Un temps.) C’est une blague ?

Elle : Non, Moffat voulait retravailler avec elle, et vu que sa sitcom sur ABC n’a pas fonctionné, elle a pu reprendre le rôle. Mais il y a une explication intéressante dans l’arc de la saison 12 !

Lui : Et après ça, on osera dire que Moffat n'a pas fait son temps… Et la compagne, c’est qui ?

Elle : Eh bien… Avec les coupes de budget de la BBC, l’équipe de production a eu l’idée de faire revenir Clara dans le rôle de la compagne. Une actrice pour les deux rôles principaux, moins de frais et de problèmes de planning…

Lui : Je trouvais Bill transparente, mais quand je t’écoute j’ai l’impression que j’étais en plein âge d’or de la série.

Elle : Non mais je t’assure, la saison 12 vaut le détour.

 

Clara et Clara dans le Tardis

 

Contrôleur, interrompant brusquement la conversation : Bonjour messieurs-dames, puis-je vous demander vos billets ?

Lui : Ah, vous tombez bien, nous n’avons vu passer personne depuis plus d’une demi-heure.

Contrôleur : Ça m’étonnerait Monsieur, nous ne sommes pas encore partis.

Lui : Ah ?

Elle, au Contrôleur : Il faut croire que les débats de Whovians figent l’espace-temps.

Contrôleur, totalement impassible : Si vous le dites. Monsieur, je suis au regret de vous annoncer que vous n’êtes pas à la bonne place.

Lui : Oui, je sais bien, mais c’est elle qui a pris…

Contrôleur : Vous devriez être à la place…

Elle et Lui, en même temps : I39 !

Contrôleur : Exactement.

Elle : Mais regardez, c’est ma …

 

Elle se retourne et constate qu’ils sont tous les deux installés à une place I39. Il parcourt à son tour l’allée du regard et constate que toutes les places sont nommées I39.

 

Lui : Mais qu’est-ce que…

Contrôleur : Vous êtes bien Christopher ?

Lui : Oui, c’est moi, mais vous voyez bien que…

Contrôleur : Veuillez descendre du train avec moi, je crois qu’il y a un problème avec… Christopher ? Chris… To… Pher…

 

L’image se brouille et s’assombrit.

 

??? : Chris ? Chris ?

 

Il se réveille aux côtés d'un homme en costard cravate.

 

??? : Ça va Monsieur Chibnall ? Pas trop nauséeux ?

Chris Chibnall : … Que vient-il de se passer ? Où suis-je ?

??? : Excusez-nous pour les petits couacs sur la fin, nous pensions pourtant que tout était au point. Mais bon, comme vous vous en doutez, une simulation financée par la BBC ne peut pas être totalement au point. Ah ah. Je plaisante bien sûr.

Chris Chibnall : D’ac… cord. Qui êtes-vous, déjà ?

??? : Vous aviez quelques réticences à reprendre la série l’an prochain. La BBC nous a contactés afin de s’assurer que vous ne quitteriez pas le navire au dernier moment. J’espère que cette petite simulation vous aura convaincu en tout cas. Je pense que vous avez compris que personne ne gagnerait à laisser Steven Moffat continuer à mener sa barque pour les prochaines années. N’est-ce pas ?

Chris Chibnall : Je… Oui, je comprends. Et cette femme, dans le train, qui était-elle ?

??? : Une simple simulation, tout simplement. Voyons, une fan de Moffat aujourd'hui, c'est aussi rare qu'un canard mandarin dans l'île de Roa. Alors… On se met au travail ?

 

Chris Chibnall

 

J’ai aimé :

 

  • Le flan, c'est très bon...
  • Moffat sait toujours distiller le mystère et écrire un script dynamique...

 

Je n’ai pas aimé :

 

  • ... mais ses artifices commencent à sérieusement se répéter.
  • Je préfère la crème brûlée et le far breton.
  • Cette saison existe-t-elle vraiment ? Ou n'est-ce qu'une vaste simulation d'une série vieillissante ?

 

Ma note : 13/20.

 

 

Le Coin du Fan

 

  • On ne connaîtra jamais vraiment la "très bonne idée" dont a usé Missy pour échapper aux Daleks à la fin de The Witch's Familiar. Quoiqu'il en soit, il semblerait qu'elle est restée leur prisonnière quelques temps puisqu'elle était au courant des rumeurs qui circulaient parmi les Daleks (quelles comères, ces Daleks).

 

 

  • L'évocation de la saga Harry Potter par Bill Potts n'est pas sans rappeler l'usage qu'en avait fait le dixième Docteur pour sauver Shakespeare (et le monde) de terribles sorcières de l'espace en saison 3 (cette série vous fait écrire de ces phrases...).

 

 

Capaldi dans le bureau oval Le onzième Docteur dans le bureau ovale

 

 

Le Coin du Nardole

 

Peu importe en définitive que les Moines en robe rouge prennent la Terre.

Car notre cœur, lui, appartient à Nardole.

Oui, Nardolos, notre mission touche bientôt à sa fin. Tout d'abord objet de railleries, le Nardole a petit à petit fait son chemin jusque dans le cœur de chacun. Combien de critiques se moquaient de ce petit personnage débonnaire il y a quelques semaines, sans se rendre compte que, pas à pas, il gagnait du terrain, jusqu'à devenir un gage essentiel de qualité dans un bon épisode de Doctor Who. Après de longues études, le CON (Centre d'Observation de la Nardolisation) a pu parvenir à un schéma décrivant le processus de Nardolisation en chacun de nous. Le Nardolos nouvellement converti n'a pas souhaité que son nom soit cité, désapprouvant totalement les propos injurieux qu'il a pu tenir par le passé lors de l'annonce du retour de Nardole pour un second Noël.

 

Étape 1 - Le choc, le déni, la colère

Annonce du Nardole

Notez la violence du smiley


Étape 2 - Le marchandage

inquiétude sur Nardole


Étape 3 - La dépression/le délire

Le délire du fan aveugle


Étape 4 - L'acceptation, les premiers pas maladroits vers un amour total

Donnardole

Sentez-vous le petit cœur du ancien hater qui commence à battre au rythme des pas de Nardole ?

 

Nardole et le Doc

Stay Tuned, Stay Nardoled !

L'auteur

Commentaires

Avatar dewey
dewey
Excellente critique. Mais j'exige des royalties pour le personnage de "Lui" ! ^^

Avatar nicknackpadiwak
nicknackpadiwak
Excellent ! Tu as mis la barre haute, je plains vraiment celui qui prendra le relais pour la prochaine critique.

Avatar ClaraOswald
ClaraOswald
"C’est Jenna-Louise Coleman." Oh mon dieu !! J'achète !

Avatar Koss
Koss
J'ai aimé - Nardole en Docteur en saison 11 - Le caméo de Galax à la fin - Le twist méta que Dan Harmon a fantasmé toute sa vie. J'ai moins aimé : - Seulement 3/5 à la recette de crème brûlée ?? Avis favorable. Je reviendrais pour la critique de l'épisode 7.

Image Doctor Who
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