Critique : Franklin & Bash 1.01

Le 25 juin 2011 à 04:12  |  ~ 6 minutes de lecture
Série judiciaire centrée sur deux jeunes avocats aux méthodes peu orthodoxes, Franklin and Bash propose un pilot maladroit, mais pas dénué de charme. Au programme, une série entre The Defenders et Royal Pains qui passe fréquemment du plutôt bon au vraiment mauvais.
Par sephja

Critique : Franklin & Bash 1.01

~ 6 minutes de lecture
Série judiciaire centrée sur deux jeunes avocats aux méthodes peu orthodoxes, Franklin and Bash propose un pilot maladroit, mais pas dénué de charme. Au programme, une série entre The Defenders et Royal Pains qui passe fréquemment du plutôt bon au vraiment mauvais.
Par sephja

Pitch avocat immature

Jared Franklin et Steven Bash sont deux avocats free-lances qui possèdent un style de plaidoirie assez particulier. Ces deux amis inséparables, adeptes d'un style théâtral décomplexé, vont se faire embaucher par Stanton Infeld, le patron d'un grand cabinet d'avocat, qui tente d'amener plus de jeunesse dans son équipe. Le duo accepte l'offre, mais impose de conserver leur équipe.

 

 Un show formaté pour l'été

Jared Franklin (à gauche sur la photo) et Steven Bash (à droite) sont deux jeunes avocats qui ne possèdent pas le style requin des promus d'une grande école de droit. A la manière d'un Morelli et Kazmareck, ils sont avant tout des opportunistes, à l'affût d'un gros coup qui leur permettrait de se faire connaître. Aidé dans leur travail par un duo composé d'une jeune assistante (Dana Davis, plutôt juste) et un indien agoraphobe adepte de la vidéo conférence, le duo se fait connaître par un style de plaidoirie assez original et plutôt provocateur.

Mais hormis un démarrage assez semblable, la série va vite se démarquer de The Defenders car les deux héros vont être engagés par le chef d'un  cabinet d'avocat joué par Malcolm Mc Dowell. Le comédien assure le minimum syndical à partir d'un matériel limité, entraînant ma première déception, alors que sa présence avait beaucoup motivé mon intérêt pour ce show. Rapidement, la série va montrer de vraies difficultés à se mettre en place, problème inhérent au pilot qui désire beaucoup faire en peu de temps. L'intrigue va se disperser, poussée dans ce sens par des personnages principaux trop immatures, qui prouvent rapidement les limites de la cool attitude.

Franklin est un dragueur invétéré, un provocateur adepte d'un style direct et insolent, porté par Breckin Meyer à l'énergie assez positive. Hélas, il semble par instant peiner encore à trouver l'interprétation juste, oscillant entre le bon et le pathétique là où Mark-Paul Gosselaar (oui, l'acteur de Sauvé Par le Gong) se montre largement plus performant et convaincant. Le duo s'avère prometteur, même si leur collaboration dans le pilote s'avère moins efficace qu'espéré, Bash étant clairement pour l'instant le personnage le mieux réussi.  

Si le ton de la série est parfait pour cette période estivale, la série va s'avérer particulièrement décevante dans sa construction particulièrement déséquilibrée et son manque de réelle profondeur. Il s'agit ici d'un pilote et ce genre de souci est fréquent dans ce type de show, mais la sensation de malaise que l'on ressent devant ce fatras est telle qu'on en vient rapidement à sortir de l'intrigue, gêné par certaines fautes de goût du scénario. Jamais suffisamment réaliste, le show fait ressembler les cours de justice à des cours de récréation et les deux héros à des étudiants en crise.

 

 

Un style très/trop décontracté 

Franklin and Bash est une série estivale et n'a donc pas du tout l'intention de s'encombrer en développant des intrigues complexes de lutte de pouvoir au sein du tribunal. La cour ne sert ici qu'à fournir l'occasion aux deux comédiens de faire leur numéro, usant d'un mélange plutôt réussi de provocation pour Franklin et de démagogie pour Bash. Cette partie de l'épisode parvient à convaincre du potentiel du show, les auteurs ayant apportés un soin particulier à chacune d'entre elles. 

Seulement, les choses se gâtent vite une fois dans le cabinet, où les scénaristes oublient de mettre leur héros sur pause afin de donner un peu de crédibilité à l'intrigue. Perdant beaucoup de temps dans des détails inutiles, l'histoire peine à prendre ses marques, Bash fournissant un meilleur point de départ pour les différentes intrigues qui sont développées. Le show a beaucoup d'idées mais peine tellement à les mettre dans l'ordre que le visionnage d'une partie de l'épisode devient carrément pénible, sautant régulièrement du coq à l'âne sans la moindre raison. 

Avec plus de maîtrise et de sérieux, Franklin and Bash pourrait faire un parfait summer show, même si son pilote s'avère parfois pénible à suivre et peut décourager les moins patients d'entre nous. Pourtant le potentiel est là, et la présence de Kristi Korzec de Entourage et Sons of Tucson à l'écriture devrait apporter une bonne touche d'humour à la série. En définitive, il est difficile de donner une appréciation d'ensemble à ce pilote maladroit, boursoufflé, mais qui possède le potentiel pour fournir un divertissement agréable. 

Sans nul doute, la semaine prochaine nous éclairera mieux sur les réelles possibilités de ce show. 

 

Un équilibre difficile à trouver

Pris entre leur travail et leur goût pour la fête, les deux héros tendent trop souvent à mélanger les deux, créant un certain trouble chez le spectateur. L'affaire du jour ne connaîtra de plus qu'un développement limité, et la série oublie de proposer des phases plus lentes et intimes pour donner plus d'épaisseur à leur personnage. Leur vie amoureuse n'est pas très originale, mais devrait fournir un bon équilibre entre le romantisme de Bash et la frénésie de son collègue. 

S'ils sont bien complémentaires sur certains points, les auteurs cherchent encore le juste équilibre entre les deux, ne proposant que peu de scènes en solo à chacun des personnages. Nul doute que le succès du show dépendra beaucoup de la capacité de la série à trouver la balance entre les aspirations des deux héros : la reconquête de son ex-petite amie, une procureur combative, pour Bash et la reconnaissance de son père, un avocat reconnu de tous, pour Franklin.  

 

J'aime : 

  •  une série bourrée d'idées 
  •  deux comédiens plutôt justes 
  •  une ambiance parfaite pour une série estivale
  •  les séquences au tribunal plutôt réussies 

 

Je n'aime pas : 

  •  un pilote parfois désagréable à suivre 
  •  certaines scènes totalement vides de sens
  •  un manque de réalisme dangereux 
  •  Malcom Mc Dowell sous-employé 

 

Note : 11 / 20 

Pour son pilote, Franklin and Bash ne parvient pas véritablement à convaincre, malgré la présence d'un potentiel évident et d'un duo d'acteurs convaincant. Parfaitement formaté pour une diffusion estivale, le second épisode devrait permettre de mieux juger des possibilités du show.

L'auteur

Commentaires

Avatar Puck
Puck
Pour moi, aux rayons avocats, il y a eu This Life. Et depuis, pas grand chose. Et sinon, oui, Mark Paul Gosselar est un bon acteur. Il était plutôt crédible dans NYPD Blue, et contrebalançait le pathos omniprésent par une interprétation assez sobre (comparée au reste de la série, s'entend).

Avatar sephja
sephja
The Good Wife est plutôt une bonne série dans le genre... mais rien n'égale The Practice. Merci beaucoup Puck pour ton commentaire.

Avatar Puck
Puck
Ben j'aime pas trop le côté sentimentalo/romanesque des séries signées David E. Kelley...

Image Franklin & Bash
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11.33

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