Critique : Game of Thrones 8.2

Le 10 mai 2019 à 15:43  |  ~ 11 minutes de lecture
Où on se réunit au coin du feu.
Par Jo_ , Manew

Critique : Game of Thrones 8.2

~ 11 minutes de lecture
Où on se réunit au coin du feu.
Par Jo_ , Manew

 

Nous le savons, cette saison de Game of Thrones est la dernière. Les scénaristes ont donc légitimement trouvé qu’il était temps de faire le bilan de ces huit années. Les personnages ainsi que leurs motivations ont grandement évolué. Quoi de mieux donc qu’un épisode pré-bataille qui permet à tous les protagonistes d’échanger et de parler du (bon ?) temps passé, au coin du feu ?

« Think back of where we started » - Tyrion

 

Coucou, tu veux voir mon loup ?

 

Faire le bilan, calmement, se remémorant chaque instant - by Jo_

 

Ces soixantes minutes offrent à tous les personnages (et à tous les acteurs) la possibilité de faire leurs adieux au show dignement ; par un bon mot, par une situation ou par une rencontre qu’on n’imaginait plus mais qui ferme une boucle (exemple : Arya et le Limier). Cependant, s’il y a bien deux personnages qui sortent du lot – nous excluons Brienne qui aura le droit à son petit paragraphe rien qu’à elle – c’est clairement Arya et (surtout) Jaime.

Arya, qu’on a connue petite fille espiègle et intrépide, devenue par la force des choses tueuse sanguinaire et inhumaine, a désormais peur. Pour une fois, elle semble craindre pour sa vie avec l’arrivée des marcheurs blancs à Winterfell. Dans cet élan de lucidité, elle décide de coucher avec Gendry, comme pour se prouver qu’elle est encore vivante et surtout, qu’elle éprouve encore quelque chose. À noter la pudeur de la scène. Quand il s’agit de sexe, Game of Thrones nous a souvent prouvé qu’elle ne faisait pas dans la finesse. Pour une fois, ici tout est suggéré et ça fait du bien.

Quant à Jaime, c’est sans doute lui qui a connu la plus violente et la plus belle évolution. De Prince Charmant de Shrek, il est passé à personnage badass et solitaire. Lui qui était si égocentrique est désormais capable de ravaler sa fierté pour combattre sous les ordres de Brienne. Cette scène aurait été inimaginable il y a encore quelques saisons. Tout comme cet échange posé avec Bran. J’aurais forcément aimé que cette conversation dure plus longtemps et soit plus dans l’émotion, mais c’est beaucoup demander à la Corneille à trois yeux. Survivra ? Survivra pas ? Toujours est-il que Jaime a réussi l’exploit de devenir un personnage très apprécié, en se détachant de sa sœur et en se rapprochant de son frère.

 

L’art de la guerre (froide) - by Manew

 

Tout le monde finit de se retrouver et se câline. C’est bien beau mais la guerre arrive, et ces embrassades amicales sont aussi l’occasion de confirmer des alliances et d’élaborer des stratégies. Premier à rejoindre la garde hétéroclite de Winterfell dans cet épisode, Jaime trouve un soutien en Brienne qui le sauve des regards noirs de Sansa et Daenerys. Si son arrivée dans le crew ne sera certainement pas le coeur de la défense contre les marcheurs, elle a le mérite de valider l’évolution du personnage et de lui offrir une chance de trouver le salut auprès de ses pairs dans la bataille à venir.

Autre paria ayant eu deux ou trois emmerdes dans sa vie : Theon offre un retour fracassant. Enfin, principalement grâce au jeu parfaitement fracassé de Alfie Allen qui campe le personnage à la perfection.

Du côté des intellos, on se prépare aussi comme on peut. La sentence tombe assez vite pour les femmes, les enfants (à l’exception de Brienne et de Lady Mormont), Sam et Tyrion : il va falloir camper dans la crypte du château en priant de toutes ses forces pour que les morts ne se réveillent pas. Avant d’installer son petit sac de couchage et sa guitare, Sam en profite pour transmettre d’une simple et douce façon une épée à Jorah, dont la place dans la mythologie de la série est enfin mise en valeur. Son père était tout de même Commandant de la Garde de Nuit.

Dernière scène notable dans les préparatifs, l’assemblée générale autour de l’Amiral Ackbar. Heureusement, l’étoile noire a un défaut : il suffira d’une bombe pour la détruire. Pardon, je me suis planté de show mais en même temps, l’intrigue est au moins aussi plan-plan. En soi, ça ne sera d’ailleurs pas la bataille ni sa résolution qui aura de l’importance selon moi, mais le sens que trouvera chaque personnage dans son déroulement (pronostic : la mort de Theon qui se rachètera auprès des Stark et Brienne qui sera sacrifiée par son héroïsme, a minima).

 

Ils deviennent sacrément complexes les nouveaux jeux MB

 

Le moment où on nous prépare à la mort d’un des meilleurs personnages - by Manew

 

Et en parlant de mort, c’est le respect et la finesse qui nous ont quittés dans cet épisode. Grâce à cette merveilleuse scène dans laquelle Tormund explique avoir été biberonné au sein par une géante pendant trois mois. Cette anecdote donne la clé de compréhension de son amour pour Brienne. Malsain.

Et enfin Brienne, venons-en au fait, porte la meilleure scène de l’épisode, peut-être sa meilleure scène de la série. Ce personnage tellement central a enfin droit à un réel moment de tendresse au travers de son adoubement par celui qui la sert désormais, Jaime. Les images sont sobres mais la scène est réellement intense. Les larmes sont au bord de couler, le message est fort. Il s’agit d’ailleurs de la seule scène forte parce qu’il faut le dire, l’épisode ne profite que de l’attachement que l'on porte aux personnages et reste plutôt flemmard et molasson dans son ensemble.

 

Pour la première fois, l'épée touche la tête d'un personnage sans le décapiter

 

There can be only one - by Jo_

 

Bon. On papote, on papote, mais nos personnages sont globalement optimistes et imaginent déjà l’après-guerre. Car oui, un certain nombre de questions sur l’avenir du royaume se posent et l’arrivée des marcheurs blancs lors du prochain épisode laisse penser que ces interrogations seront légitimes dans un futur proche. En effet, après la bataille contre les morts, comment gérer les vivants ?

D’un côté, on a Sansa qui déclare subtilement à Daenerys qu’elle refusera de se soumettre à elle (j’ai pensé un court instant qu’elles allaient devenir trop potes en plus !) et de l’autre, on a Jon qui avoue à Daenerys avec la subtilité d’un galet mort ses liens avec les Targaryen.

Mon pronostic :

  • les vivants vont gagner contre les marcheurs blancs en laissant quelques cadavres au passage (top trois des morts potentiels : Brienne, Jaime et Arya) ;
  • une bataille aura lieu entre l’armée de Cersei et celle de Daenerys/Jon ;
  • quid des survivants ? Seront-ils tous étouffés de rire suite à une bonne vanne de Bran ?

 

Faisant office de (dernier ?) moment de calme avant la tempête, A Knight of the Seven Kingdoms fait la part belle à Jaime, Theon, Brienne et quelques autres. Aussi inutile qu'indispensable, cet épisode aura eu le mérite de nous permettre de profiter d'un réconfort avant de voir, peut-être, tout ça partir en fumée.

 

On a aimé :

  • Ces ultimes rencontres entre personnages qui auraient pu ne jamais se croiser.
  • L’impression de voir un épisode alternatif de Friends.
  • Brienne <3 (et la relation qu’elle entretient avec le cousin d’Isabelle Nanty).
  • Arya, toujours Arya.
  • Le caméo d’un loup.

On n’a pas aimé :

  • Ce côté "épisode final de Sense8" où tous les personnages se retrouvent de manière plus ou moins légitime (exemple : Theon qui sauve sa sœur et rejoint Winterfell à la vitesse de la lumière).
  • La robe "je suis vilaine" de Sansa.
  • Les loups reclus au rang de caméos.

Décompte des morts de l'épisode :

  • Le charme et la poésie, lors de l'anecdote de Tormund.

 

Note moyennée : 13,5/20

 

Le Coin du Fan :

par Koss

 

  • Comme chaque année, le générique s’adapte. Lors de cet épisode, un bel ajout de fosses défensives autour de Winterfell :

 

 

  • Tyrion dans le deuxième épisode de la série : « J’espère que le garçon va se réveiller. Je serais vraiment intéressé par ce qu’il a à dire. » C’est maintenant chose faite, huit ans après.

 

  • The Hound à Arya en fin de saison 3 : « Tu es trop gentille. Un jour, tu te feras tuer. » The Hound à Ayra dans cet épisode : « Tu es une froide petite salope, n'est-ce pas ? C'est pour ça que tu es encore en vie. »

 

  • De nombreuses fois dans la série, la règle suivante nous a été énoncée : un coup de corne signifie le retour de la Garde de Nuit au château (et on le voit ici en milieu d’épisode) ; deux coups, ce sont pour les sauvages, et trois pour les white walkers (comme à la fin de cet épisode).

 

  • La chanson que chante Podrick à la fin parle d’une jeune femme nommée Jenny of Oldstones, aimée par le prince Duncan Targaryen. Il se marie avec elle, contre l’avis de son père, le roi Aegon Targaryen (l’arrière-arrière-grand-père de Jon et l’arrière-grand-père de Daenerys), en brisant ses vœux de fiançailles envers Lyonnel Baratheon. Le roi essaye d’annuler le mariage, mais Duncan préfère renoncer à ses prétentions sur le trône par amour. Jenny était amie avec une sorcière, naine et albinos (que certains pensent être une enfant de la forêt). Celle-ci est la première à faire la prophétie du "prince qui a été promis", le prince destiné un jour à sauver le monde (qui à ce stade de la série peut tout autant être Jon, Daenerys ou un autre personnage). Duncan ayant renoncé au trône, la couronne revient à son frère, Jaehaerys II, qui entend parler de la prophétie. Pour la respecter, il décide de faire marier ensemble ses deux propres enfants, Aerys et Rhaella. Aerys deviendra plus tard le roi fou, le père de Daenerys, et sera tué par Jaime (ce qui est aussi rappelé dans cet épisode). Tout est décidément toujours lié dans Game of Thrones. À noter que c’est Florence + The Machine qui chante une version inédite de Jenny of Oldstones pendant le générique de fin. Chanson que voici :

 

 

Bonus :

 

« Tormund :  J'ai tété le sein d'une géante pendant 3 mois.

Tout le monde : ... »

 

À la semaine prochaine !

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