Le combat de deux mères
Dans le premier épisode, la rivalité entre Emme et Regina s’était fait ressentir dès leurs premiers échanges. Ici cette confrontation est encore d’avantage mise en avant, peut être même trop. Presque chaque scène dans la petite ville de Storybrooke est une crasse de la part de l’une des deux femmes et une certaine lassitude commence à venir vers le milieu de l’épisode.
D’un côté nous avons Emma, l’inconnue que tout le monde aime. On a du mal à comprendre les motivations du personnage joué par Jennifer Morrison. Elle dit vouloir s’assurer qu’Henry aille bien. Personnellement je trouve cette raison bancale et c’est un prétexte assez faiblard pour qu’elle reste dans la ville. Autant j’avais bien aimé le personnage dans le pilote, autant là il me déçoit un peu, peut être du fait que Regina ait un charisme supérieur.
Car Regina en impose pas mal quand même. Alors certes ses coups fourrés c’est du déjà vu voir enfantins, mais le personnage semble vraiment intéressant. Personne ne l’aime, et pourtant elle parvient à ses fins. Finalement le personnage apparait plus humain qu’il n’y parait (en partie grâce à son passé aussi) et son attachement pour Henry est peut être réel.
C’est donc le combat de deux mères qui nous est proposé et malheureusement cela dessert un peu à l’histoire. Le scénario n’avance pas d’un iota, alors que le pilote était riche en événements, là on a clairement le droit à une grosse phase d’exposition. Les deux points de vue des femmes se défendent mais j’espère sincèrement que cette « lutte » va passer au second plan et que l’histoire va avancer par la suite…
J’ai trouvé que les références aux pommes de Regina étaient assez grossières. Autant dans le pilote c’était des petits détails, là c’était au centre de l’histoire, vraiment too much. Pourquoi on ne reste pas dans le sobre et efficace comme avec le parapluie du psy (alias Jiminy Cricket) ?
Tes pommes sont dégueulasses, parle à mon cul !
Des flashback à la Lost
N’oublions pas que les scénaristes de cette séries sont les mêmes que ceux de Lost. Et vraisemblablement ils ont décidé de procéder de la même façon : une histoire ponctuée de flashbacks sur un personnage pour raconter son passé. Dans Lost c’était génial, ici… c’est le cas aussi !
Place au passé de la méchante reine de Blanche Neige ou plutôt au lancement de la malédiction. C’était l’un des défauts du pilote, très peu d’informations sur cette malédiction nous étaient données ! Ici le tir est corrigé et j’avoue que cette partie dans le monde imaginaire m’a beaucoup plu.
Le personnage de Maléfique (la belle au bois dormant) est introduit dans l’histoire de la reine. C’est une bonne chose de voir qu’il y a plusieurs méchants et que tout ne se limite pas à un seul gros bad guy. Bon par contre Maléfique est un peu ratée, elle ne fait pas vraiment sorcière diabolique. Elle parait bien trop gentille par rapport à sa camarade, je l’aurai bien vu s’allier avec la reine et se faire trahir par la suite. Vraiment dommage, on a une impression de personnage sous exploité. Le combat était sympa, rapide mais intense !
La reine peut donc lancer la terrible malédiction sauf que cela ne fonctionne pas. J’ai apprécié voir qu’elle avait besoin d’autres personnes « noires » pour accomplir le rituel, j’ai cru discerner l’ogre du petit poucet, à voir.
Pour que le maléfice se réalise, il faut qu’elle sacrifie le cœur de la personne qu’elle aime le plus, dixit Rumplestiltskin. Encore une fois c’est ce personnage qui détient toutes les clés de l’intrigue et on ne sait toujours pas de quel côté il est. Ce visage double face est renforcé par son personnage réel mais j’y reviendrai après. Est-ce Rumplestiltskin qui a créé la malédiction ?
De mon point de vue, la reine est un personnage sans cœur, qui n’aime personne excepté elle-même. Cela va s’avérer inexact. En premier lieu elle ne fait répéter que Blanche Neige lui a volé celui qu’elle aimait. A part le père de Blanche Neige je ne vois pas qui ça peut être. Mais elle tient également à son fidèle serviteur qui est en réalité son père se prénommant Henry. J’avoue que cette perspective de père sacrifié ayant le même prénom que le gosse dans le vrai monde m’a pas mal séduit. Petit aparté sur le miroir de la reine qui m’a énormément plu : c’est simple mais à la fois original ! Par contre pourquoi c'est Gus de Breaking Bad ? Qu'est ce qu'il fout dans cette série ???
Ce flashback sur la vie de la reine aura permis de mieux cerner les causes de la situation actuelle et donne l’impression qu’au final la reine ne contrôle pas grand-chose. Reste à savoir comment il est possible de briser cette malédiction. Et aussi aurons nous le droit à des flashbacks à chaque épisode sur un personnage spécifique ? Dit comme ça le risque de lassitude et de désintéressement se fait particulièrement ressentir…
Le coup du miroir humain est quand même excellent !
Des personnages secondaires pas si secondaires que cela…
Bien que l’épisode soit centré sur le duel Emma/Regina, les personnages secondaires tiennent une place plus ou moins importante à Storybrooke. Commençons par le plus intéressant et énigmatique : Mr Gold ! Dans le monde imaginaire, il a passé un pacte avec la reine. Dès qu’il dira « s’il vous plait », la reine lui obéira. J’aime beaucoup ce principe de mot clé qui déclenche un comportement, ça fait très conte de fée justement.
On remarque que Mr Gold/Rumplestiltskin ne possède que deux scènes dans l’épisode, mais ces deux scènes sont surement les plus marquantes. Déjà à chaque fois c’est une conversation avec la reine. La première fois pour leur contrat, la seconde fois dans le vrai monde. On a l’impression que Mr Gold connait la vérité sur l'autre monde et qu'il est le manipulateur de l'histoire. En tout cas c'est lui qui détient le pouvoir et on le ressent très bien.
La relation entre Emma et Henry fonctionne toujours aussi bien, la complicité entre les deux acteurs étant évidente. Le petit garçon est tout de même un peu énervant car il paraît trop parfait et surtout bien en avance au niveau de la maturité pour son âge. C'est le genre d'enfant que le spectateur n'aime pas, à la Jamie dans One Tree Hill (oui honte à moi de faire référence à cette série).
Le shérif prend d'avantage de place dans le scénario mais n'est pas convainquant. Il semble ne pas savoir prendre ses propres décisions et va obéir tour à tour aux directives de Regina et Emma. On ne sait d'ailleurs pas quel personnage de conte il représente, mais parmi les avis des membres du site, la théorie d'Altair m'a bien plu : il serait le chasseur de Blanche Neige. Cela colle parfaitement au personnage, toujours tiraillé par les ordres qu'on lui donne. Assurément nous aurons la réponse prochainement avec un flashback sur lui en prime !
Enfin un protagoniste me déçoit vraiment après ces deux premiers épisodes, c'est Blanche Neige. Elle est d'une transparence et d'une inutilité flagrante, la seule chose qu'on peut dire d'elle c'est sur sa coupe de cheveux désastreuse (je n'arrive toujours pas à l'accepter). Je pensais qu'elle allait être un réel renfort pour Emma dans sa lutte contre Regina. Certes elle aide un peu mais si elle n'était pas là ce serait à peu de chose près pareil. Dommage...
Toi aussi tu risques aussi d'être déçu par ces pommes...
Pour conclure, cet épisode confirme les qualités et les défauts du pilote. Le spectateur est toujours envouté dans ce monde de conte de fée mais la trame principale peine un peu, préférant se focaliser sur le duel que se livre les deux jeunes femmes. La saison ayant été allongée, reste à savoir si les scénaristes vont prendre leur temps ou si la solution à la malédiction va rapidement se décanter.
J'ai aimé :
- le flashback sur la reine
- le personnage de Mr Gold/Rumplestiltskin
- Jennifer Morrison
J'ai pas aimé :
- la confrontation en longueur des deux mères
- qu'il ne se passe rien dans le monde réel
- Blanche Neige
Note : 13/20