Enfin du sang neuf
L’un des reproches que je faisais à l’épisode précédent était le fait de rester cloisonner autour de trois ou quatre personnages, la série nous plongeant ainsi dans une certaine torpeur. Ici nous avons le droit au développement du meilleur personnage de la série à mon sens ainsi qu’à l’apparition d’un nouveau protagoniste qui au final ne sera qu’anecdotique.
Parlons un peu de ce nouveau personnage : Ashley alias Cendrillon. Dans le monde réel, Ashley possède de nombreuses ressemblances avec son personnage de conte associé, en particulier au niveau de sa condition humaine. Elle n’est pas grand-chose, juste une jeune femme qui fait la lessive pour les autres. J’ai bien aimé cette Ashley car c’est peut être la première fois que les deux parties du personnage sont analogues sur de nombreux aspects.
Le parallèle avec le monde imaginaire est cohérent bien qu’on ait l’impression d’assister deux fois à la même histoire, d’où une certaine redondance. De plus, si on occulte toute la partie imaginaire, l’histoire proposée est tout de même banale : une fille paumée enceinte qui a vendu son enfant mais qui veut le garder. On reste dans du très conventionnel et l’épisode passe grâce au côté féérique.
J’ai apprécié également voir d’avantage le chaperon rouge version moderne ainsi que l’allusion au loup via le porte clé de la voiture. Nul doute qu’un épisode futur sera consacré à ce personnage. En effet, nous commençons à comprendre la façon de procéder des scénaristes : un épisode un peu stand alone, focalisé sur une personne, et on nous fait vite fait avancer l’histoire par tranches de deux minutes par épisode. Pour le moment nous ne pouvons espérer guère mieux et c’est bien dommage…
J’ai énormément apprécié en savoir plus sur Mr Gold. Depuis le début Regina est présentée comme la grande méchante de l’histoire. Mais ce Mr Gold n’est pas tout net et ce monsieur a l’air beaucoup plus dangereux que la maire de la ville. En tout cas le personnage est bon, porté par un acteur au top (il me fait pas mal penser à T-Bag de Prison Break, surtout en mode conte de fée).
Au final la confrontation Emma/Mr Gold parait plus intéressante et excitante que le combat des deux mères. L’approfondissement des affaires de Mr Gold donne de l’intensité au show et ses échanges avec Emma sont vraiment réussis. On pourra néanmoins pointer du doigt que justement l’épisode repose trop sur ces deux personnages et que les autres font pâle figuration. Excepté Henry qui, pour ma part, me soule de plus en plus. Autant il était parfait pour introduire l’histoire, autant maintenant il faudrait qu’il retourne jouer aux legos dans sa chambre et laisser les grands tranquilles !
Sans aucun doute le meilleur personnage de la série !
Une sombre histoire de deal
Je suis toujours charmé par les flashbacks de Once Upon A Time, je trouve que c’est sa principale qualité. Celui sur Cendrillon ne déroge pas à la règle et le fait de modifier l’histoire originale me plait vraiment. Tout commence de façon traditionnelle jusqu’à ce que Rumpelstiltskin change l’histoire originale.
C’est lui qui va proposer à Cendrillon de sortir de sa pauvreté en échange d’un contrat qu’elle s’empresse de signer sans même le lire. Quand on voit Ashley enceinte dans le monde réel, on comprend instantanément que ce que désire Rumpelstiltskin/Mr Gold, c’est son enfant !
J’ai adoré toutes les scènes dans le monde imaginaire : le mariage avec la danse (voir que Cendrillon et Blanche Neige sont copines c’était génial, surtout qu’elles viennent toutes les deux d’un autre milieu que la noblesse), le stratagème pour emprisonner Rumpelstiltskin ainsi que la disparition du prince Thomas.
En fait toutes ces parties sont réussies grâce à la performance de Rumpelstiltskin et de son fameux « la magie a un prix ». Les mimiques et répliques du personnage sont excellentes, le tout porté par un acteur en parfait adéquation avec son rôle.
« La magie a un prix »… En réalité tout a un prix et c’est ce qu’il faut retenir de l’épisode comme l’indique son titre. Dans les deux mondes, à chaque fois qu’une personne demande un service à Rumpelstiltskin/Mr Gold, il fait signer un contrat pour avoir quelque chose en retour. C’est clairement l’esprit du « on a rien sans rien ». Mais ce qui est vraiment intéressant, c’est que ce personnage arrive toujours à ses fins et qu’il dirige sa barque comme il le désire. Car au final, même s’il n’a pas eu de bébé (d’ailleurs la volonté d’en avoir un m’échappe toujours, est ce que cela faisait parti du stratagème ?), il a réussi à obtenir un service de la part d’Emma. Cet élément me parait très important pour la suite de l’histoire, reste à voir ce qu’il va en faire… En tout cas ce Mr Gold est un fin manipulateur !
Pour finir avec le monde imaginaire, les éléments du puzzle commencent à se rassembler et se lier étroitement. C’était une très bonne idée de nous montrer comment Rumpelstiltskin s’est retrouvé en prison. Et je suis sur que les prochains flashbacks auront un lien avec tout cela (je parie une pièce sur la disparition de Thomas en relation avec le loup du chaperon rouge !). Ce qui est étonnant c’est que le monde imaginaire se met en place beaucoup plus rapidement que le monde réel où les scénaristes ont décidé de prendre leur temps en nous laissant encore dans la phase d’exposition.
Vous êtes plutôt Blanche Neige ou Cendrillon ? C'est la première citée pour ma part...
Encore et toujours un déséquilibre notoire
Ce déséquilibre dans la série se fait de plus en plus ressentir. En premier lieu, la différence d’intérêt entre les deux mondes ne cesse d’accroitre. Le monde imaginaire est toujours autant divertissant par son côté surprenant et remplissage de background. Le monde réel n’avance pas, il ne passe pas grand-chose, les scénaristes proposant des histoires indépendantes sans aucun fil rouge. Et plus on avance dans l’histoire, plus on se demande comment le lien entre ces deux mondes peut être rétabli…
De même, le déséquilibre entre les personnages se fait cruellement ressentir. Certains sont géniaux (Emma, Mr Gold), d’autres très discrets (Mary, Regina) et enfin certains sont horripilants (Henry). Toutes les relations passent forcément par Emma et c’est un poil énervant. Certes c’est l’héroïne, celle qui va sauver le monde. Mais bon c’est vraiment dommage de ne pas réussir à développer des échanges intéressants entre d’autres personnages. Enfin si, les scénaristes ont commencé à le faire avec Regina et le shérif (paye ton cliff prévisible et moisi) mais la réussite n’est pas au rendez vous.
Alors que par exemple, dans cet épisode, la connexion Emma/Ashley se fait naturellement grâce au passé de la femme au blouson en cuir. Personnellement ces deux histoires de bébés abandonnés, de prendre sa vie en main, de se sentir prête, ça m’a pas mal gavé. Mais force est de reconnaitre que le tout est cohérent et efficace sur le plan relationnel. Vraiment dommage cette restriction à Emma…
Emma à qui on donne des raisons plus ou moins fortuites pour rester dans la ville. Déjà dorénavant elle est « liée » à Mr Gold pour le service qu’elle lui doit. De plus sa relation avec Henry se poursuit tranquillement et on la voit mal partir du jour au lendemain. Enfin il va falloir qu’elle se révolte un peu contre le gosse, elle fait tout ce qu’il dit. Vraiment il commence à m’insupporter au plus au point le Henry, Monsieur j’ai tous les droits et je n’en fait qu’à ma tête. Et pour bien sceller l’attachement de Jennifer Morrison à la ville, elle accepte le poste du shérif qui m’apparait de plus en plus comme un personnage inutile.
Enfin, le dernier point qui montre le manque de stabilité à la série c’est le manque cruel d’enjeux dans le monde réel. On nous a présenté le show comme la délivrance d'une malédiction et pourtant on ne ressent rien de tout cela. Là on suit tranquillement la vie de personnages tirés de contes de fées, chacun ayant ses petits pépins. Et je doute qu’on sorte de ce schéma là avant un bon moment…
Que ce soit en cuir rouge ou bleu, Emma est toujours aussi charmante !
Pour conclure, Once Upon A Time reste toujours autant divertissant bien que le manque d’ambition se fait cruellement ressentir. Les passages dans le monde imaginaire sont extrêmement bien réussis tout comme le personnage de Rumpelstiltskin/Mr Gold. Le problème de la série réside dans cette stagnation de l’histoire principale, les scénaristes préférant développer les personnages à coup d’histoires indépendantes.
J’ai aimé :
- l’histoire de Cendrillon
- Rumpelstiltskin/Mr Gold
- Emma
J’ai pas aimé :
- pas d’avancée dans la trame principale
- Henry
- la relation qui semble pourrie entre Regina et le shérif
Note : 13/20