Critique : Suburgatory 1.16

Le 05 mars 2012 à 12:47  |  ~ 7 minutes de lecture
Un épisode assez faible sans véritable enjeu sauvé par les qualités des décors et le soin apporté à l'identité visuelle de Chatswin.
Par sephja

Critique : Suburgatory 1.16

~ 7 minutes de lecture
Un épisode assez faible sans véritable enjeu sauvé par les qualités des décors et le soin apporté à l'identité visuelle de Chatswin.
Par sephja

Croquet en rimes 

La saison du croquet commence à Chatswin et Dallas se fait remarquer en amenant ses différentes conquêtes jouer avec elle contre les Shays. Fred essaye de convaincre Georges de devenir le partenaire de l'ancienne Madame Royce pour cesser ce défilé gênant de prétendants, mais découvre dans le journal intime de sa femme que celle-ci fantasme sur le père de son voisin. De son côté, Tessa essaie d'attirer l'attention de son nouveau professeur de poésie, mais celle-ci semble plus en accord avec Dahlia. 

 

Résumé de la critique  

Un épisode plutôt moyen que l'on peut détailler ainsi : 

  •  une histoire de croquet un peu lourde 
  •  une leçon de poésie ennuyeuse
  •  une absence de conclusion agaçante 
  •  un épisode tristement cynique

 

 

L'art de ne pas faire dans la finesse

Si Suburgatory donnait l'impression de progresser depuis trois épisodes, cette histoire de croquet va faire l'effet d'un retour brutal en arrière, la faute à un scénario peu inspiré et profondément vulgaire. Si l'idée de départ semblait prometteuse, grâce à un couple Shay toujours aussi épatant, l'absence de ressorts comiques va vite pousser le scénario vers des sous-entendus sexuels plutôt médiocres et peu amusant. Etant donné qu'un maillet, si on le tient entre ses jambes, vous voyez... et bien oui, la série en est réduit à ce type d'humour basique et phallique au premier degré. 

Heureusement, les comédiens vont sauver la mise avec une Dallas très convaincante en croqueuse d'hommes et un Chris Parnell toujours aussi déjanté en mari déboussolé. Un couple Shay qui va donner un peu de contenu à cette intrigue particulièrement fade, même si la chute parait évidente dès le début. Peu intéressant, cet épisode marque la faiblesse de la routine comique de la série, les séquences de remplissage ne pouvant s'appuyer que sur quelques gimmicks pour masquer le manque d'inspiration des scénaristes.

Seule la scène de dispute surréaliste entre Sheila et Fred est vraiment convaincante, ainsi que l'idée peu exploitée où Georges suspecte son bouc d'être la source de son sex-appeal. Au final, peu d'idées à se mettre sous la dent pour un épisode qui fait clairement du remplissage, touchant le fond avec cette histoire de poésie désastreuse et sans aucun intérêt.

 

Une histoire de poésie sans âme

Si l'intrigue autour de la partie de croquet était assez fade, elle avait le mérite avec les Shay de disposer d'un vrai enjeu, à la différence de cette histoire de poésie totalement navrante. En effet, une nouvelle enseignante arrive au lycée de Chatswin et Tessa pense avoir enfin trouvé quelqu'un qui partage son état d'esprit faussement rebelle. Si l'idée semble à première vue assez bonne, elle ne va servir qu'à produire une nouvelle opposition entre Tessa et Dahlia, la fille Royce volant la vedette à sa némésis malgré son indifférence pour la poésie.

Le comportement de l'enseignante ne prend jamais de sens, tout comme cette intrigue qui s'appuie sur le duo le plus faible et surexploité de Suburgatory. D'ailleurs, il serait intéressant que les auteurs cessent d'opposer Jane Levy et Charly Chaikin, tant l'alchimie comique est particulièrement faible entre les deux. L'évocation de la mère de Tessa n'est utilisée que pour donner un semblant de sens à cette storyline poussive qui vient appuyer une fois de plus l'idée d'une Tessa incomprise dans un univers dont elle ne maîtrise pas les règles.

Pour mieux appuyer le côté artificiel de cette histoire, l'épisode n'aboutit strictement à rien, laissant sur un fort sentiment d'inachevé. C'est là le point faible principal de cet épisode de Suburgatory passablement ennuyeux, reposant sur quelques gimmicks peu drôles, voire même pathétiques concernant Dahlia.

 

 

La définition de "finir en eau de boudin" 

Ne s'inscrivant dans aucune continuité, cet épisode est particulièrement faible par rapport à la progression du show entrevue depuis plusieurs épisodes. En effet, le duo Altman peine clairement à exister, hormis au travers d'histoires de rivalités romantiques pour Georges où les Altman cherchent à se faire accepter. Arrivés au bout de leurs personnages, les auteurs cherchent la voie à suivre, mais se heurtent au manque de contenu de ceux-ci. L'évocation assez creuse de la mère de Tessa révèle clairement le manque d'exploration du passé de ce duo, donnant un certain manque de caractère à la famille Altman. 

Sans enjeu, la conclusion de l'histoire de poésie est consternante, s'achevant sur la sensation d'une absence flagrante de ligne directrice, la storyline de Tessa n'amenant aucune évolution dans la progression de la saison. De même, l'histoire de croquet ne sert finalement qu'à réinstaller l'amitié entre Dallas et Georges, apportant une simple correction à la scène ratée de l'épisode précédent dans le magasin. Un manque d'ambition flagrant qui laisse une certaine amertume, malgré les quelques bonnes idées disséminées par endroit. 

A l'opposé de l'intrigue, l'univers visuel de Chatswin reste particulièrement soigné, surtout lors des scènes de croquets où l'image propose un mélange de couleurs assez étonnant. C'est le point positif de l'épisode, la mise en scène soignant certains détails amusants comme la fleur sur le pupitre de Tessa, détail qui laisse la sensation d'un univers en dehors de la réalité, faisant de Chatswin une création à part entière.

 

Cynisme et désillusion 

Après avoir affiché mon enthousiasme les deux derniers épisodes, ce volet de Suburgatory me laisse un goût assez amer, la faute à un certain agacement contre les Altman. Là où l'univers autour d'eux s'étoffe, le duo ne parvient pas à offrir autre chose que des histoires superficielles reposant sur le besoin de séduire les autres. Ennuyeux, l'épisode ne parvient à sortir de sa torpeur que le temps d'une courte scène dressant un parallèle peu exploité entre Georges et sa fille qui n'aboutit malheureusement à rien. 

En conclusion, un épisode creux et fade, proposant deux storylines très décevantes autour d'une histoire de croquet pour Georges et de poésie pour Tessa. Là où l'univers de ce quartier apparait comme de plus en plus séduisant, le manque d'ambition et de ressorts comiques des deux intrigues laissent un sentiment de gâchis assez fort. Au final, seuls les Shays, incarnés par Ana Gasteyer et Chris Parnell, arrachent quelques sourires dans cet épisode décevant à la conclusion totalement prévisible et bâclée. 

 

J'aime : 

  •  les scènes entre Chris Parnell et Ana Gasteyer 
  •  le travail sur l'identité visuelle de Chatswin 

 

Je n'aime pas : 

  •  aucun sentiment de continuité 
  •  l'intrigue de poésie fade et prévisible 
  •  les sous-entendus sexuels plutôt balourds
  •  les storylines prévisibles et peu originales 

 

Note : 10 / 20 

Une histoire de croquet et de poésie assez fade et sans réel enjeu, histoire de remplissage servant avant tout à recréer l'amitié entre Dallas et Georges. Rarement drôle, un épisode qui ne vaut que par le soin apporté aux décors et à la mise en image de l'univers de Chatswin, mélange élégant de couleur au service d'une histoire assez fade.

L'auteur

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