Bon, je crois que cette fois je me suis fait avoir à la répartition des séries à critiquer. En même temps, j’aurai du m’en douter : budget pharaonique, histoire à tirer par les cheveux, j’aurais du le voir arriver et pourtant j’ai accepté de prendre le relais de Chuck44, après avoir vu le pilot. Oui, je dois avoir un petit côté masochiste quand même.
Cette semaine donc Terra Nova nous propose un virus venu de nulle part qui fait perdre la mémoire aux gens. Honnêtement, je ne l’ai pas dit la fois dernière mais je l’ai vraiment senti venir cet épisode : il y a toujours un épisode « attaque par virus » dans ce genre de série et Terra Nova ne va pas déroger à la règle, oh que non !
Haribo, sponsor officiel de Terra Nova
Pourtant ce n’était pas trop mal parti : l’intro était franchement sympa et voir le scientifique complètement paumé sortir dehors et se retrouver face à face avec un dinosaure (compteur dino : 1), j’ai bien aimé ; c’est après que ça se gatte. Bien entendu, se faire bouffer par un dinosaure ça n’aide pas pour répondre au téléphone (pas plus que les dinos qui bouffent les câbles (compteur dino : 4)) et du coup, Terra Nova envoie Taylor et Elizabeth voir ce qui se passe au poste de recherche, en insistant bien sur le fait que l’on laisse Jim et son rival au camp et qu’Elizabeth a oublié sa bague de mariage (attention, c’est très important pour la suite). Bien évidemment, Taylor, Elizabeth et le troisième gars qui va mourir (on notera qu’il s’agit d’une personne de type afro-américaine, je dis ça je dis rien) vont se faire infecter et bien entendu nos deux gugusses restés au camp n’écoutent pas les ordres et s’en vont les chercher.
Et là, premier gros problème de l’épisode que l’on avait déjà vu dans le précédent : le triangle amoureux craint mais à un point tel que ça en devient impressionnant. Il n’y a rien de nouveau là dedans, on est sur des chemins complètement balisés et il n’y a vraiment aucune fantaisie. Comme de par hasard, Elizabeth ne se rappelle plus Jim mais Malcolm, elle ne l’a pas oublié, ce qui créer une pseudo jalousie chez Jim complètement navrante. Pour ceux qui ont lu ma critique précédent, j’avais dit que Malcolm allait tenter quelque chose avec Elizabeth et qu’il allait également se prendre une beigne par Jim. Devinez quoi ? C’est arrivé ! Je crois que je suis plutôt bon à « deviner ce qui va se passer dans le prochain épisode de Terra Nova » !
Outre cet affreux triangle amoureux, l’amnésie de la mère est également l’occasion de nous servir plein de guimauve lorsque Jim tente de la reconquérir, ou tout du moins de lui faire comprendre qu’il est son mari. Je crois que sur ce point, le ridicule atteint son apogée lorsqu’Elizabeth découvre des bouts de cartons avec les prénoms de ses enfants et de Jim écrits dessus « pour ne pas les oublier ». Et là, Jim nous ressort la bague (j’avais dit qu’elle était importante) et nous avons le droit à un dialogue tellement mielleux que je crois que j’ai de quoi tartiner des biscottes avec pour cinq ans minimum.
Franchement, je suis quelqu’un qui est plutôt tolérant sur la guimauve et les trucs romantiques mais là c’est 100 000 fois trop. Les dialogues sont d’une niaiserie pas possible, les séquences émotions toutes plus gerbantes les unes que les autres. La mère sourie tout le temps comme une cruche, on dirait qu’elle a 15 ans. Encore, sa fille je veux bien, c’est l’âge mais là, elle est censée avoir une bonne quarantaine et pourtant on dirait une gamine. Je crois que tous les sourires niais (parce que ce n’est pas la seule, Jim nous en sort de beaux de temps en temps, pour vous mesdames) renforcent encore plus ce côté gnangnan de la série et, autant les fois précédentes j’avais toléré, autant là ça dépasse les bornes. Et comme le dit lily dans son commentaire, ils « passent plus de temps à nous servir des scènes mielleuses plutôt que de chercher une solution ». C’est bien vrai.
Et puisque l’on est sur les niaiseries et vu que je les évoquais tout à l’heure, les parties avec les adolescents ne relèvent pas le niveau. Encore, pour la fille, je passe : c’est une série familiale, c’est une ado, je dirais presque que la partie romance entre elle et le soldat est presque normale dans la série (au passage, ça ne dérange personne la différence d’âge ou c’est juste moi qui me fait vieux jeu ?). Elle pourrait passer si c’était la seule niaiserie de la série. Mais déjà, celle du gars commence à me gonfler : « oh non, ma copine est restée en arrière… » « Tu veux la faire venir, je connais un gars qui … ». Cette partie sent le triangle amoureux à plein nez : à peine on aura fini celui avec les parents (dans un ou deux épisodes) que les scénaristes nous aurons déjà sortis le suivant, histoire que l’on n’ait pas le temps de se rendre compte si la série pourrait être bien sans ces niaiseries.
À vouloir placer trop de sucre, je crois qu’il va bientôt falloir une bonne seringue d’insuline pour continuer à regarder la série.
Ce baiser vous est offert par Haribo
Atchoum
Maintenant que j’ai bien digresser sur l’aspect relation entre les personnages, attardons nous sur l’histoire un instant. Comme je l’ai dit, on a le droit à une histoire de virus qui fait perdre la mémoire aux gens. Là encore, ça casse pas trois pattes à un canard mais bien traité, ça peut être fun. Mais là encore, ce sont des lamantins qui ont écrit le scénario et on a un truc bof bof pendant les ¾ de l’épisode.
En fait, la contamination a lieu dans les 10 premières minutes, les 25 suivantes servant à nous montrer les scènes mielleuses décrites précédemment. Et sur ces 10 premières minutes ? Bah, pas grand-chose en fait : on apprend qu’il y a une contamination, Jim et Malcolm apprennent que Taylor et Elizabeth sont contaminés et comme Malcolm est chef scientifique, il a sa propre voiture ce qui fait qu’ils envoient paitre la chef parce que ce sont des beaux gosses et parce qu’ils veulent choper le virus. Non, non, je n’exagère pas du tout ces 10 minutes.
Finalement, au bout de 35 minutes, on se dit qu’ils vont bien trouver une solution : maintenant qu’Elizabeth a découvert qu’elle était mariée à Jim, elle va nous synthétiser un super remède en moins de deux : conclusion ultra-prévisible, épisode torché, on rentre tous à la maison. Quoi ? Elle ne nous fait pas de super remède ? Attends, Terra Nova nous prend à revers, tente quelque chose d’original ? Oh, pas possible ?... Je crois que j’aurais préféré le super remède synthétisé à l’arrache. Parce que là, franchement, on atteint les sommets de la connerie universelle quand même.
Flashback : pendant les 10 premières minutes, on a vu Maddy amener Zoe à l’hôpital parce qu’elle à un rhume (non, on ne rigole pas avec un rhume !) et le transmettre à son père (« atchoum » « tiens, tu t’es enrhumé ? C’est un rhume très contagieux dis donc »). Puis plus rien. Et là, dans les 10 dernières minutes de l’épisode, revoilà le retour de la vengeance du rhume : Jim serait immunisé parce qu’il a un rhume ! Et ouais, comme ses cellules sont déjà pourries par le rhume, le virus de la mort ne peut pas se fixer dessus.
Mouais, c’est quand même bien tiré par les cheveux. Mais le pire reste à venir. En effet, Elizabeth va tenter de récupérer des souches du virus sur Jim, lequel a une meilleure solution : il l’embrasse, elle chope le rhume, retour au camp, tout le monde a une pneumonie… ah non, tout le monde est guéri parce que l’on a fait un vaccin qui ne donne pas la pneumonie (le vaccin, ce n’est pas un truc que l’on injecte en préventif pour stimuler le système immunitaire avant l’infection ?). Non, mais quelle connerie : une résolution pareille, mais qu’est ce que c’est nul. Encore, juste le rhume, je ne dis pas, un bon jour ça peut passer, mais le baiser par-dessus, ça c’est trop. Au moins, ils ont raccordés la partie guimauve à l’histoire mais c’est tout. Enfin bref, cela nous offre la leçon de la semaine : attention au rhume à la préhistoire, ça poutre tout !
Quoique se faire vacciner comme ça moi j'ai rien contre
John Taylor Rambo
Et Taylor dans tout ça ? Et bien il a lui aussi perdu la mémoire et se croit revenu à l’époque de la guerre contre la Somalie, persuadé que tout ce qu’il voit est une tentative de contrôle psychologique (compteur dino : 5). En fait, c’est probablement la partie la plus intéressante de l’épisode parce qu’elle nous permet de sortir un peu de la guimauve. Ses différentes apparitions apportent un peu d’action et de dynamisme à l’épisode qui en manque cruellement. Que ce soit lorsqu’il capture Jim ou lorsqu’il s’infiltre dans Terra Nova, c’est tellement plaisant de sortir de la romance Jim/Elizabeth que je suis prêt à oublier les défauts de ces séquences et du personnage.
Parce que bon, le militaire bourru qui a perdu sa femme et qui s’engage dans une mission militaire, on l’a tous vu au moins une fois. C’était un topo similaire pour le personnage de Jack O’Neill dans Stargate, à ceci prêt qu’O’Neill était drôle, ce qui n’est pas le cas ici. Néanmoins, même si c’est du déjà vu, Taylor semble être le seul personnage à avoir un background et un passé, au contraire des autres qui semblent être des coquilles vides. C’est d’autant plus flagrant dans cet épisode que l’on insiste beaucoup sur lui, de façon très maladroite soit dit en passant.
Quand on regarde rétrospectivement Lost par exemple, on était en présence de beaucoup de personnages et pourtant, chacun avait son histoire, son passé, son importance. Et même si on ne savait pas tout des personnages au bout du quatrième épisode, on sentait qu’ils avaient tous leur utilité. Là, on a des personnages kleenex et en dehors de Taylor et la famille Shannon, c’est un peu le néant : on pourrait les changer d’un épisode à l’autre que l’on ne s’en rendrait même pas compte. Un exemple tout bête : il est arrivé quoi au black qui avait accompagné Elizabeth et Taylor à l’avant poste ? Il s’est fait bouffé par le dino ou pas ? Bah, on ne sait pas, on l’a juste laissé là en plan et on ne le reverra plus.
L’autre point qui fâche si l’on fait le bilan de ces quatre premiers épisodes, ce sont les dinosaures. Le compteur dino m’indique que l’on n’en a croisé que 5 et que leur utilité est très discutable : 2 qui bouffent les câbles et se barrent en courant, un qui bouffe le scientifique, un qui veut bouffer Jim (appelons le Georges) et un qui passait par là : j’ai vu des figurants plus importants qu’eux. Seul Georges réussit à apparaître plus de 10 secondes à l’écran, probablement un copain du producteur : comme quoi, les relations ça sert !
Georges
Le constat est donc sans appel : ils ne servent à rien. L’action de l’épisode aurait pu se passer à n’importe quelle autre époque ou sur une autre planète que ça aurait été la même chose. C’est triste à dire mais les dinos n’ont été là que pour faire la promotion de la série et attirer les naïfs. Encore, dans les précédents épisodes ils amenaient un semblant d’intrigue mais dans celui-ci, ils servent vraiment de décoration. On aurait positionné un pot de fleur à la place, ça aurait été pareil. Dès lors, pourquoi monter un tel projet, avec autant de budget si c’est pour ne pas utiliser le potentiel de l’univers ainsi crée ? Tout simplement parce qu’ils ne savent pas quoi faire des dinosaures. Et à vrai dire, je dois dire que dans leur cas, je ne saurais pas quoi en faire non plus. A part organiser une partie de chasse au dino ou les faire attaquer tout ce qui bouge, je ne vois pas trop ce que l’on peut faire de ces bêtes là.
Et c’est probablement ça le problème de la série : elle s’est montré trop gourmande. Le script était bon pour un film ou une mini-série. Mais là, on commence déjà à en faire le tour et du coup, on se rabat sur les intrigues familiales parce que ce sont des recettes éculés et que l’on sait où l’on va.
Bon, allez, on a quand même eu le droit à un semblant de fil rouge sur cet épisode quand même, ne soyons pas trop mauvaise langue. En effet, les 6th sont de retour (non, ils ne se sont pas fait bouffer par un T-Rex, ils sont toujours là) et on découvre la taupe à Terra Nova, tout du moins l’une d’entre elles (parce que je prends le pari qu’il y en a plusieurs). Alors bon, le fait de vouloir faire plaisir à Josh pour mieux le tenir par les couilles après c’est d’un classique mais c’est surtout le fait que les 6th puissent contacter le futur alors que Taylor affirme le contraire qui est curieux. Et du coup, ça nous rajoute encore une couche sur le personnage de Taylor qui, comme je le disais plus haut, est le seul personnage qui a bénéficié d’un traitement dans la série et qui fait passer tous les autres pour des kleenex (et hop, je me raccroche à un paragraphe précédent de ma critique et je boucle). C’est lui qui détient toutes les réponses, qui a pleins de secrets et dieu sait que la série aurait besoin qu’il en lâche un peu.
Au final, l’épisode est vraiment à chier, n’ayons pas peur des mots. Trop de guimauve, des intrigues à la fois classiques et aux résolutions plus que merdiques (même chez Mickey on nous prend moins pour des cons), des personnages sans intérêt : la série s’enfonce dans la médiocrité et ne semble pas vouloir en sortir. Il faudrait clairement que les scénaristes se sortent les doigts du cul s’ils veulent aller plus loin que les 13 épisodes commandés.
J’ai aimé
- L’apparition d’une minute de Georges
- Elizabeth n’est pas mal quand elle sourie (soit 95% de l’épisode)
- Les effets spéciaux des flingues sont super bien travaillés
J’ai moins aimé
- la guimauve
- l’intrigue
- la guimauve
- les personnages
- la guimauve
6/20