Le Vrickavrack - 2019 (2ème partie)

Le 21 avril 2019 à 09:26  |  ~ 35 minutes de lecture
Fleabag (déjà élue série de l'année par nos rédacteurs), Love, Death & Robots, Poupée Russe, The Umbrella Academy, Miracle Workers et d'autres : des avis express sur les séries du moment.

Le Vrickavrack - 2019 (2ème partie)

~ 35 minutes de lecture
Fleabag (déjà élue série de l'année par nos rédacteurs), Love, Death & Robots, Poupée Russe, The Umbrella Academy, Miracle Workers et d'autres : des avis express sur les séries du moment.
Par nicknackpadiwak

 

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Photo d'une introduction

 
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Ça, c'est de l'introduction. Place au Fonz du mois !

 

Le Fonz du mois : Amy Pond

fonz du mois : amy pond très favorable Avis très favorable

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 Avis neutre

fonz du mois amy pond avis très défavorable Avis défavorable

 

Sommaire :

 

American Gods - saison 2

 

affiche american gods saison 2

 

Nick : Quel pataquès ce fut pour voir arriver cette saison 2 d'American Gods : turnover incessant de showrunners, ré-écriture, retard, scènes improvisées lors du tournage, etc., etc. Et comme on pouvait le redouter, le résultat est très mauvais. La première saison était très inégale, mais contenait des moments de bravoure ; cette deuxième saison amplifie ses défauts et semble capable de ne proposer que des scènes sans rythme, que des moments prétentieux où les personnages récitent des dialogiques faussement philosophiques, abscons et ridicules tandis que Shadow, le personnage principal, a toujours un charisme proche du plat d’endive de hier. Cela fait beaucoup.

Le gros souci de cette saison est son absence totale de vrais enjeux :  les clans de Dieux sont définis, on attend que la guerre entre eux commence, mais comme celle-ci n’arrivera probablement que dans les derniers moments de la saison... Donc il faut remplir. Et American Gods remplit avec du vide. Ainsi chaque épisode, qui dure cinquante-cinq minutes, est alors une horreur d'ennui. Cette deuxième saison d'American Gods ressemble à une Legion du pauvre, à laquelle on aurait greffé le surplace crispant de Preacher. C'est dire...

fonz du mois amy pond avis très défavorable Avis défavorable

 

After Life

 

affiche after life

 

Nick : Que doit-on attendre d’After Life, la nouvelle création de Ricky Gervais ? Tout simplement que Ricky Gervais fasse du Ricky Gervais. Ça tombe bien, Ricky Gervais fait du Ricky Gervais.

(nota bene : ne jamais refaire ce genre d’introduction avec une série de Zack Galifianakis)

Donc Gervais prend le prétexte d’interpréter un homme, récemment veuf, donc en colère et dépressif, pour balancer de belles saloperies à la face des gens, pour se moquer gratuitement ou créer des situations de malaises, tout en dépeignant une Humanité souvent grotesque peuplée d’une galerie de personnages hurluberlus ou de siphonnés du ciboulot. Et, comme toujours avec le comique anglais, c’est souvent très drôle. Et tendre aussi, ce qui est une nouveauté pour l’artiste qui, dans ses anciennes créations (The Office, Extras, Life’s Too Short), avait trop tendance à noyer son personnage principal dans l’aigreur et la méchanceté gratuite, au point qu’il devenait détestable. Même si tout n’est pas parfait dans ce virage (Gervais a parfois la main lourde lorsqu’il s’agit de faire dans le sentimentalisme), le mélange piquant/sucré offre un résultat très plaisant.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 

Arrested Development - saison 5 (2ème partie)

 

affiche arrested development saison 5

 

Nick : Évidemment, je n’y croyais pas. Après une saison 4 et une première partie de la 5 très mauvaise, je n’attendais pas grand-chose du retour d’Arrested Development. Et ça va, je n’ai pas été déçu, c’est effectivement très médiocre. Loin de la magie d’avant, la série ne fait que proposer (continuer plutôt) des intrigues indigentes, tandis que les gags sont lourds et quasiment jamais inspirés. Le tout donne une impression de labeur, de pesanteur, et chaque épisode est un énorme bloc très difficile à digérer, avec un rythme hasardeux et un manque de souffle impressionnant. À part un sentiment de nostalgie (et de tristesse qui va avec) et Gob qui procure quelques sourires par-ci par-là, Arrested Development n’a plus rien à proposer. Triste résurrection.

fonz du mois amy pond avis très défavorable Avis défavorable (et triste)

 

Brokenwood - saison 6

 

affiche brokenwwod

 

Elpiolito : Les saisons de Brokenwood se suivent et se ressemblent invariablement. La série propose toujours des crimes en apparence “fantasques” mais qui cachent bien souvent des histoires plus glauques (cette crise cardiaque d’un forain dans un train fantôme qui cache une sombre affaire d’attouchements sexuels et de viols, ce meurtre dans un asile par un ange noir qui cache des séances de torture), toujours dans le comté où le personnage sympathique d’il y a deux saisons peut révéler un visage plus inquiétant dans l’épisode du jour. Dommage que le rythme soit vraiment super lent cette saison, certains épisodes traînent inutilement en longueur et plombent beaucoup des intrigues un peu moins inspirées que d’habitude. Par contre, la série gagne haut la main l’award du comeback le plus WTF?! de l’année.

 Avis neutre

 

Fleabag - saison 2

 

affiche fleabag saison 2

 

Galax : Fleabag est une série formidable. Douze épisodes au total, mais des personnages qui resteront gravés pour toujours. Comme la première, mais en encore plus fort, cette saison m’a fait rire aux éclats comme aucune autre série ne le fait, m’a mis mal à l’aise comme pas possible et m’a aussi saisi lors des moments les plus sombres. Phoebe Waller-Bridge est parfaite. Elle boucle son histoire, l’histoire de son personnage et de son petit univers avec une maîtrise inégalée où elle jongle entre flashbacks, nouveaux personnages et relations humaines complexes pour parler un peu moins de sexe et beaucoup plus d’amour. Sortie de scène sur un coup de cœur.

fonz du mois : amy pond très favorable Avis très (très) favorable

 

Helper9 : À force d’attendre le retour de cette série depuis 2016, je n’en avais presque plus rien à faire. Puis l’épisode 1 commence, on a le droit à un résumé de la première saison, et déjà plus rien autour de moi n’existe. Je suis captivé. Puis on retrouve Fleabag et la nouvelle saison commence. Elle prononce quelques mots, lance son regard habituel au spectateur, et me voilà déjà conquis. Je savais d’avance que c’était la dernière saison, voilà pourquoi j’ai peut-être davantage apprécié regarder la série. Mais personnellement, le dernier épisode ne m’a pas du tout laissé sur ma faim ou frustré. Fleabag est un petit bijou, certes très court, mais qui n’a pas besoin de plus de saisons et d’épisodes pour être une série de très bonne qualité (+ l’humour à la british, ça vaut mille fois les sitcoms américaines avec les rires pré-enregistrés).

fonz du mois : amy pond très favorable Avis très favorable

 

Jo_ : Je viens de terminer la saison 2 de Fleabag (et donc, la série) au moment où j’écris ces lignes. Et je ressens un vrai grand vide à l’idée de ne plus voir ces personnages. J’avais mis quelques épisodes à accrocher au début, mais j’ai bien fait de persévérer. Phoebe Waller-Bridge est brillante dans cette série, et que dire d’Andrew Scott dans son rôle de prêtre, si ce n’est qu’il est proche de la perfection ? La tension entre les deux est si forte, si puissante, elle transperce tellement l’écran que j’ai encore du mal à m’en remettre. Les autres relations humaines de la série sont fines, subtiles. Rien n’est superflu et rien n’est survolé. La série sait parfaitement où elle va et comment nous y emmener jusqu’à la dernière scène. Bref, Fleabag c’est fini. Et Fleabag, c’était extra.

fonz du mois : amy pond très favorable Avis très (très) favorable

 

Koss : Le comeback de l’année. Trois ans après sa brillante première saison, Fleabag revient pour six épisodes de légende. Le fameux cap difficile de la deuxième œuvre après un premier succès ? Fleabag l’explose et parvient à proposer une saison dynamique, ultra maligne, hyper drôle et avec toujours plus de regards-caméra parfaitement dosés. D’ores et déjà la série de l’année.

fonz du mois : amy pond très favorable Avis très (très) favorable

 

Nick : La première saison avait été un coup de foudre, cette deuxième est la confirmation d’un amour fou, passionné, déraisonné, sans réserve et en même temps trop éphémère (six épisodes de moins de trente minutes et l’annonce qu’il n’y aura pas de saison 3). Fleabag est tellement belle, intelligente, drôle qu’on pourrait presque arrêter de créer des séries après elle, car on ne fera de toute façon jamais mieux.

fonz du mois : amy pond très favorable Avis trèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèèès favorable

 

Frankie Drake Mysteries - saison 3

 

affiche frankie drake mysteries


Elpiolito : Sorte de spin-off non officiel des Enquêtes de Murdoch, Frankie Drake Mysteries nous propose de suivre les enquêtes de Frankie et Trudy, deux femmes détectives dans les années 1920 à Toronto. Le point fort de la série est de proposer un cast principal composé uniquement de femmes, de la détective ancienne militaire fortement indépendante à la légiste brimée par ses collègues masculins, les hommes étant, pour beaucoup, des faire-valoirs. Même si ce n’est pas un summum de féminisme, les légers changements de dynamique sont bienvenus. Pour le reste, les enquêtes ne sont pas passionnantes, la reconstitution des années 1920 prend tellement de libertés que ce doit être une dimension parallèle et le cast n’est pas exceptionnel. Bref, résultat assez moyen au final.

 Avis neutre

 

Love, Death & Robots

 

affiche love, Death & Robots

 

Altaïr : un peu comme mes camarades ci-dessous, j'ai trouvé Love, Death & Robots extrêmement inégale. Avec une initiative similaire, je trouve que Robot Carnivale, suite de courts-métrages japonais sur le thème de la robotique et de l'intelligence articificielle réalisée il y a... quarante ans (!!!!), avait déployé plus de créativité, tant dans les styles graphiques que dans les histoires. Certains épisodes m'ont énervée, d'autres m'ont enchantée. J'ai détesté la violence gratuite et bête de certains épisodes, mais ai été enchantée par la poésie et le décalage d'autres. Et ce qui est intéressant, c'est qu'il suffit de voir les notes sur le site pour réaliser que d'une personne à l'autre, les réactions vis-à-vis de tel ou tel épisode diffèrent grandement mais ne laissent jamais indifférent. Rien que pour ça, je pense que la série vaut vraiment le coup d'œil. Pour ma part, je recommanderais L'œuvre de Zima, Les esprits de la nuit, Le coup de main, Métamorphes et La revanche du yaourt.

fonz du mois, Amy Pond spécial pour l'avis d'Altaïr Avis très favorable pour certains épisodes, défavorable pour d'autres, et toute la gradation entre pour les épisodes restants :)

 

Galax : Love, Death & Robots est une série extrêmement originale qui vaut le coup d’œil peu importe nos goûts. Malheureusement, si le concept est du jamais-vu, les épisodes en eux-mêmes paraissent souvent très aléatoires et déjà vus. Le format est loin de toujours bien fonctionner, et tout est très inégal : j’ai vu de vraies purges qui m’ont fait perdre dix minutes de ma vie, j’ai vu des épisodes que j’avais déjà vu cinquante fois en fiction et que j’ai déjà oubliés, et j’ai vu quelques petites pépites qui sont restées en tête ou que j’ai déjà envie de revoir. Et ce qui est drôle, c’est que ma liste d’épisodes fétiches serait bien différente de celle de Manew ci-dessous : je retiendrais/conseillerais plutôt Derrière la faille, Métamorphes et surtout Bonne chasse. Mais attention, personnellement ces épisodes sont arrivés très tard, il faut donc s’accrocher et être prêt à tout voir pour trouver son bonheur ; j’ai longtemps cru que la série ne me plairait pas du tout, jamais. Il me reste quelques épisodes à voir, qui sait ce qu'elle me réserve ? Et au pire, ce ne sonnt que quinze minutes max ! Voilà la force de la série.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable (mais très volatil)

 

Manew : Voilà une série très dure à noter comme un tout. Composée de dix-hui épisodes totalement indépendants, Love, Death & Robots nous conte des histoires de civilisations, de robots, de morts et de voyages. Certains épisodes valent le détour : Le témoin pour son esthétique incroyable, Des fermiers équipés pour son concept fun, Un vieux démon pour son univers, La revanche du yaourt parce que le yaourt nous guide, Derrière la faille pour sa prouesse technique, et L’œuvre de Zima, peut-être l’épisode le plus abouti de cette collection. À l’opposé, on va se trouver face à des épisodes douteux assez peu utiles et pertinents, mais soit, si ça peut plaire à certains, pourquoi pas.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable (même si quand même... c’est inégal)

 

Miracle Workers

 

affiche miracle workers


Cail1 : Autant le dire tout de suite : Miracle Workers n’a rien d’une série miraculeuse. Malgré un concept plutôt sympa sur le papier – nous faire découvrir les dessous du Paradis – il ne faut pas vous attendre à quelque chose de surprenant ou de marquant. La dernière création de Simon Rich après l’excellente Man Seeking Woman ne parvient jamais vraiment à se dépasser, et cette première saison de sept épisodes reste plutôt moyenne dans son ensemble. Les personnages sont volontairement caricaturaux (à l’excès pour certains) et manquent trop souvent de nuances pour qu’on puisse s’y attacher réellement, un défaut qui s’amenuise au fil des épisodes. Quant à l’humour, on a un peu de tout, et la série passe constamment d’un humour au ras des pâquerettes à un humour plus raffiné, offrant parfois même de véritables réflexions sur les êtres humains. D’ailleurs, tout n’est pas à jeter : l’univers reste attrayant, avec un Paradis présenté comme une entreprise décomposée en plusieurs départements et qui mériterait d’être explorée encore davantage. De même, l’idée de dédramatiser tous les événements qui surviennent sur la Terre offre un ton léger qui rend la série rafraîchissante. Enfin, Steve Buscemi, qu’on ne présente plus, est excellent en Dieu, et sa performance permet souvent d’ailleurs de redonner de l’attrait à la série et de sauver ainsi un personnage qui aurait pu être très très lourd.

 Avis neutre

 

Nick : Je suis tout de même surpris du peu de personnes qui ont suivi Miracle Workers, sachant qu’il s’agit de la nouvelle création de Simon Rich, auteur de Man Seeking Woman. En même temps, je peux le comprendre aussi, parce que ça ne vole pas toujours très haut. Le point de départ est pourtant totalement dans l’esprit de Simon Rich, pouvant même ressembler à une idée d'un épisode de la recherche amoureuse de Josh Greenberg. Dans un au-delà ayant des allures d’une multinationale, Dieu, PDG dépressif et désabusé par l’Humanité, décide d’en finir et décide de détruire la Terre. Un duo présent au Bureau des Exécutions des Prières (dont Daniel Radcliffe) décide de l’en empêcher en lançant un pari avec Lui. La fin du monde sera annulée si un couple de grands timides se mettent ensemble avant un mois. Évidemment, c’est plus difficile que prévu.

De ce synopsis sympa mais assez maigre, Miracle Workers montre dans un premier temps assez vite ses limites. Si le couple à former est charmant, ce n’est pas le cas des autres personnages un peu creux. De plus, comme l’idée de base est assez faiblarde pour tenir les sept épisodes, la série improvise beaucoup, notamment lors des subplots avec Dieu, souvent inutiles et versant dans la première partie de la saison dans le pipi-caca navrant. Heureusement, Steve Buscemi reste impayable en Dieu dépressif, colérique, infantile et portant des pulls moches ou traînant en peignoir sur son canapé. Mais au final et à la longue, un (mini) miracle se produit, le charme finit par opérer par petites touches et la série finit par être attachante et attendrissante.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable (mais de justesse)

 

Now Apocalypse

 

affiche now apocalypse

 

Nick : Now Apocalypse est du 100 % Greg Araski. Tellement que j'ai cru au début que la série serait le remake de son Kaboom. En effet, on retrouve, sous la chaleur de Los Angeles, des personnages attachants, très portés sur le cul et portant des noms et prénoms improbables (Ulysses, Jethro, Ford, Barnabas Power), des couleurs fluo, du sexe, du sexe, du sexe tout le temps (souvent entre hommes), un personnage principal qui fantasme sur son coloc un peu bébête et qui se retrouve témoin de la prochaine fin de notre monde, des rêves bizarres et des reptiliens qui sodomisent des humains dans des ruelles sombres, le tout plongé dans un état d'esprit très nihiliste (le troisième épisode ne s'appelle-t-il pas The Rules Of Attraction ?).

Même si ça ne va pas totalement à fond dans la folie, cette série est un gentil n'importe quoi : ça couche, ça nique, ça s'enfile joyeusement et dans la bonne humeur. Et lorsque cela ne baise pas, on parle de sexe, comme quoi, on n'en sort pas. Mais surtout, et c'est ce qui me plaît dans l'œuvre de Araski, le sexe n'est jamais moralisateur ou signe de dépravation, au contraire, il est épicurien. Puis derrière le cul et la provoc, je trouve parfois une certaine candeur touchante. Alors, je ne sais pas si Now Apocalypse a les épaules pour tenir dix épisodes, mais les premiers épisodes sont sensuels et rafraîchissants et évoquent l'air de rien (à moins que cela ne soit pas fait exprès, allez savoir) des thèmes de société modernes (le #MeToo, le consentement lors de l'acte sexuel, etc., etc.).

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 

Russian Doll (Poupée Russe)

 

affiche poupée russe


Galax : Une série sur un pitch qui paraît prometteur ("une fille revit indéfiniment le jour de sa mort"), mais tu sens très vite l’arnaque, et… tu as raison. Le problème, hormis le rythme lent comme pas possible, la gestion des "mystères" et des "explications" sur le phénomène de retour à la vie gérées n’importe comment (mais ça, on s’y attend, tellement on est amenés à baisser nos attentes au fur et à mesure du visionnage...), bref, le vrai problème à part tous ces problèmes déjà cités, c’est que les deux personnages principaux sont complètement foirés. Natasha Lyonne en fait des caisses et semble ne pas appartenir au monde qui l’entoure (je ne crois pas que cela soit voulu), et l’écriture très pauvre rend son implication dans ce qui lui arrive totalement inégal d’un épisode à l’autre. Quant à son double masculin, il est d’une platitude et d’une absence de charisme inouï. Croyez-le ou non, la série ne devient intéressante que sur son final, et donne finalement envie de voir la suite… Mais il faudra que la créativité se poursuive sur toute une saison, ce qui n’est pas gagné. Pas convaincu du tout.

 Avis neutre

 

Jo_ : Gotta get up, gotta get out, gotta get home before the morning comes...

Cette petite mélodie risque de me trotter encore un certain temps dans la tête. Car oui, si Russian Doll n'est pas la série de l'année, elle réussit malgré tout son pari : nous plonger avec plaisir dans la journée infinie de Nadia (puis d'Alan). Attention, tout n'est pas rose pour autant. Malgré une idée de départ que j'adore au plus haut point (revivre toujours la même journée), certaines intrigues font cependant du surplace et on se retrouve avec des épisodes parfois très vides, des personnages insupportables, et des idées lancées à la volée qui ne trouveront jamais de réponses (oui, fruits, c'est à vous que je pense !). Pourtant, les derniers épisodes sauvent la mise, nous délivrant un message à la fois touchant et empathique. Avec le recul, on ne peut penser à l'ensemble de la saison sans éprouver une certaine nostalgie. Espérons donc que Russian Doll gommera ses défauts début 2020 !

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 

Koss : Natasha Lyonne fait la gueule. Pas de bol, elle est condamnée à revivre toujours le même jour (celui de son anniversaire) en mourant systématiquement à chaque fois. Résultat : elle fait encore plus la gueule. Russian Doll est une série qui n’est clairement pas aboutie, mais qui possède une héroïne très attachante, un récit assez bien construit et une morale sur le pardon et l’acceptation qui sonne juste. Clairement pas la série du siècle, mais je serai là pour une saison 2.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 

Manew : Originale et décalée, Natasha Lyonne fait du Natasha Lyonne à tel point qu’on a parfois l’impression d’un spin-off de Orange Is the New Black. Pourtant, le show est bien différent. Ici on parle de drogue, d’alcool et de jour sans fin. Bill Murray sous ecstasy, Russian Doll tente de délivrer des messages intéressants qui ne percutent pas toujours autant qu’ils devraient, la faute à une forme foutraque et quelques lenteurs. Accessoirement, on pourra déplorer des personnages secondaires on ne peut plus transparents. Reste que cette série est divertissante et suffisamment originale pour valoir le détour.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis (plutôt) favorable

 

Nick : Poupée Russe est une série possédant un concept hyper accrocheur, mais en même temps frustrante et irritante. Un exploit. Elle donne l’impression durant toute sa durée que chaque détail compte et que tout est réfléchi. Mais une fois regardée dans l’intégralité, on se rend compte que non, ce n’est pas le cas. Selon moi, les scénaristes avaient le début et la fin en tête, puis ont meublé pour joindre les deux bouts. Du coup, la série m’a donné l’impression de changer de direction sans arrêt. Un coup, il est question d’un mystérieux SDF, avant que ce dernier disparaisse de l’histoire. Un autre coup, Nadia comprend qu’elle ne peut plus mourir devant ses amis, pour l'épisode suivant insister pour se faire accompagner par ses deux meilleures copines.

 
Spoiler

Et même lorsque Nadia rencontre Alan, un jeune homme qui "vit" la même situation qu’elle, les scénaristes n’auront de cesse de vouloir les séparer pour les motifs les plus diverses et débiles. Rhaaa que c’est frustrant.

Ce côté erratique finit parce que le pourquoi du comment va sembler très léger, voire assez décevant. Tout n’est pas à jeter, car, à l’image de Nadia avec ses boucles rousses, sa voix rauque et son allure déglinguée, ces poupées russes font passer un bon moment. Dommage que les scénaristes ont fait preuve d’autant de roublardise et d’aussi peu d’exigence d’écriture.

 Avis neutre

 

Santa Clarita Diet - saison 3

 

affiche santa clarita diet saison 3


Jo_ : La Santa Clarita Diet nouvelle est arrivée et on ne peut pas franchement dire qu’elle a un arrière-goût de framboise. J’ai trouvé cette saison très moyenne et assez constante dans sa facilité scénaristique. La plupart des intrigues étaient pauvres. Et quand plane un sentiment de danger autour de la famille Hammond, on sait d’ores et déjà que tout va s’arranger car on est dans une comédie américaine (LOL). Si ça a fonctionné précédemment, je commence à trouver le procédé très facile et paresseux. Paresseux également dans sa manière d’aborder des sujets sensibles. L’immortalité, la solitude qui en découle, la perte de ses proches… Ces thématiques auraient pu donner lieu à de très belles scènes, mais là encore, tout est survolé, et nous laisse un goût d’inachevé dans la bouche. Je l’ai dit dans un de mes avis, mais même Christophe Lambert aborde mieux la question en une heure et demie de Highlander que Santa Clarita Diet en une saison de dix épisodes. Heureusement que l’attachement aux personnages sauve un peu le tableau. Ils restent tous hauts en couleur et particulièrement sympathiques. Et puis, on a quand même des guests qui font plaisir à voir (Joel McHale et Nathan Fillion pour ne citer qu’eux). Je regarderai la saison 4, mais avec un œil particulièrement critique.

 Avis neutre (à la limite du favorable)

 

SMILF - saison 2

 

affiche SMILF saison 2


MarieLouise : Frankie Shaw n’aura pas pu le terminer, son… show (badoum-tsoiiin). Mise en cause par l’une de ses actrices principales – Samara Weaving l’a accusée d’avoir mal géré le tournage d’une scène de sexe en saison 2 – et par ses scénaristes – qui l’ont accusée de séparer les auteurs blancs et noirs dans des pièces différentes –, la créatrice et interprète principale de SMILF a vu son contrat suspendu par Showtime, l’empêchant de rempiler pour une saison 3 (et laissant sa série inachevée). Même si je comprends cette annulation, j’avoue que je suis un peu déçue : cette série était paradoxalement un petit OVNI bourré de féminisme, de tolérance et d’empathie, qui abordait des sujets souvent compliqués. La saison 2 nous aura au moins offert un magistral épisode d’accouchement, hyper réaliste et poétique à la fois, qui m’a gardée scotchée devant mon écran pendant trente minutes. Tant pis pour toi, Frankie, tu aurais dû être autant #metoo dans la vraie vie que dans ta série !

fonz du mois : amy pond très favorable Avis très favorable

 

The OA - saison 2

 

affiche the oa saison 2


Galax : La série OVNI de 2016 revient après trois ans de conception pour aboutir à un résultat encore plus déjanté, ubuesque et sans queue ni tête, tout en étant bien plus construit et maîtrisé. Oui, c’est une série de tous les paradoxes. La gestion de la nouvelle dimension explorée est fantastique, les épisodes ont tous un thème clair et une note de folie complètement loufoque qui marche plus souvent que non (sans trop spoiler, on se souviendra surtout d’un Octopus géant télépathique). Bref, si vous cherchez une série originale, dépaysante, hypnotisante et qui a probablement autant de chances de vous plaire comme de vous donner envie de ne plus jamais en entendre parler, tant elle est particulière, n’hésitez plus : la saison 2 confirme que The OA ne sacrifiera son identité si déroutante pour rien au monde. Le cliffhanger de fin de saison est de plus absolument ahurissant : alors qu’on pensait enfin mettre la main sur certaines clés de réponse sur les mystères de la série, celle-ci nous balance violemment notre certitude au visage et emprunte le chemin le plus imprévisible que j’ai pu voir dans une série. Vivement la suite !

fonz du mois : amy pond très favorable Avis très favorable

 

The Umbrella Academy

 

affiche the umbrella academy


Galax : L’exemple parfait de la série Netflix qui souffre beaucoup trop de la nécessité de binge-watcher. Si ce n’est pas votre kiff, la série sera un calvaire à suivre. C’est long, mais que c’est long… Malheureusement pour nous, The Umbrella Academy part d’un bon postulat et d’un pilote vraiment encourageant. Mais accrochez-vous pour la suite. Sur les sept ou huit personnages principaux, seuls deux sont vraiment attachants et on ne les voit vraiment pas assez. Une autre se révèle juste avant la fin de saison, et la dernière à peu près potable… est jouée par Ellen Page et souffre du syndrome Ellen Page (actrice géniale qu’on ne voit jamais assez et qui est donc sous-exploitée à la mort). Le reste des personnages est une catastrophe, les backstories semblent toujours inutiles à l’intrigue fil rouge, qui nous est constamment rappelée mais semble ne jamais être le cœur des soucis des personnages (sauf des deux ou trois potables mentionnés plus haut, justement). Quelques personnages secondaires relèvent le niveau, et sont également sous-exploités par définition.

Les incohérences et les facilités pleuvent, l’univers de la série est intéressant mais rien n’est fait pour être intrigant. La plupart des rebondissements se voient venir et l’intrigue est bourrée de clichés. La fin accélère d’un coup brutal le rythme et finit en loupé, sans même délivrer une bonne scène d’action (des scènes qui font la qualité de la série au début). La saison 2 présagée semble encore moins intéressante que tout le reste. Bref, pas une catastrophe, mais quand seulement 25 % des éléments de la série sont réussis, on ne peut pas appeler ça une réussite.

 Avis neutre

 

Helper9 : Moi qui ne suis pas du tout attiré par le monde des super-héros, je dois dire que j’ai été plutôt satisfait de cette nouvelle série Netflix (basée sur les bandes-dessinées du même nom). Un casting de qualité, chaque personnalité est mise en avant et il n’y a pas tout un tas d’intrigues qui nous font perdre le fil de l’histoire. (Une deuxième saison est déjà prévue.)

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 

Manew : Moi qui suis plutôt attiré par le monde des super-héros, je dois dire que je n’ai pas été totalement satisfait par cette nouvelle série Netflix (basée sur les excellentes bandes-dessinées du même nom). Malgré un casting de grande qualité, les personnalités ne sont pas mises en avant de manière égale et cela se ressent sur les intrigues. On se retrouve confronté à des situations dont on se fout royalement, en guise de filler du scénario principal qui, lui, peine à avancer. La série gagnerait selon moi à être plus décomplexée, à l’image du comics.

[Toute ressemblance avec le paragraphe d’un collègue n’est pas totalement fortuite.]

Mais stop aux critiques, The Umbrella Academy est une série sympathique, bourrée de bonnes idées et d’excellents personnages (portés par un top 3 : Five, Cha-Cha, Hazel) et de situations rocambolesques rattrapant les moments de flottement. J’espère que la saison 2 saura assumer plus clairement sa folie et son originalité.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 

The Walking Dead - saison 9

 

affiche walking dead saison 9


Cail1 : Avec un nouveau showrunner aux commandes, les départs remarqués d’Andrew Lincoln et Lauren Cohan, et l’arrivée de nouveaux protagonistes, la saison 9 de The Walking Dead devait être celle du renouveau. Seize épisodes plus tard, force est de constater que le changement, c’est pas pour maintenant. En plus d’être légèrement bâclée, la fin du personnage de Rick Grimes n’aura finalement pas permis de relancer véritablement la machine. Il faut dire que durant toute la deuxième partie de cette saison, les scénaristes ont fait le choix de tout miser sur l’arrivée d’un nouveau groupe d’antagonistes : les chuchoteurs. Si ces nouveaux ennemis ont le mérite de proposer une approche originale et intéressante de la survie, la série retrouve très vite ses vieux travers, soit en étirant ses intrigues ou au contraire en les simplifiant maladroitement, misant trop souvent sur des ficelles scénaristiques usées. Si tout n’est pas à jeter dans cette nouvelle saison, on ne peut s’empêcher de penser malgré tout que la série est à bout de course et qu’il sera dorénavant très difficile pour elle de véritablement se renouveler. Cela dit, je serai présent l’année prochaine, car je ne peux pas lutter contre le fan qui est en moi.

 Avis neutre

 

True Detective - saison 3

 

affiche true detective saison 3

 

Galax : Une saison complètement inutile. Passés les deux premiers épisodes au mieux, on se rend compte que True Detective a perdu tout son charme. Puisque la saison 2 n’a pas marché, Nic Pizzolatto revient avec un pur plagiat de la saison 1. C’est bien simple, il n’y a aucun intérêt de voir cette saison si vous avez déjà vu la 1, que vous l’ayez appréciée ou pas. C’est long, moins bien ficelé, moins bien écrit. Plusieurs époques mais avec peu de variations. Beaucoup d’interviews qui ne mènent nulle part. Une amnésie du protagoniste qui n’est presque pas exploitée. La possibilité de référencer les autres saisons et créer un "True Detective-verse" est teasée mais totalement avortée… Bref. Mahershela Ali est vraiment la seule qualité de la saison, si on lui donnait mieux à faire. Franchement, j’ai préféré la saison 2, qui avec le temps avait vraiment réussi à capter mon attention et finalement m’a laissé un meilleur souvenir.

 Avis neutre

 

You're the Worst - saison 5

 

affiche you're the worst saison 5

 

Koss :  Comme un coït interrompu. Cette dernière saison de You're the Worst est incontestablement la meilleure. Construction de haute volée, personnages accomplis jusqu’au bout (Edgar est la véritable révélation de cette saison) et scénario habile : Gretchen et Jimmy vont-ils se marier ? Le show tease pendant une saison complète leur rupture, à l’aide de flashforwards annonçant leur fin. Une technique un peu hasardeuse qui pourtant permet d’entretenir une incertitude jusqu’au bout. Malheureusement, la fin n’est pas vraiment à la hauteur du reste, en choisissant une solution de relative facilité. Il faudra laisser peut-être passer le temps pour réévaluer la dernière ligne droite, de ce qui fut, malgré tout, un show de qualité.

fonz du mois : amy pond avis favorable Avis favorable

 

 

Et voilà, c'est tout pour le moment. Gageons que pour le prochain numéro du Vrickavrack, il y aura des invités :

 
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Dragon de Game of Thrones

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Silencieux

Toujours un plaisir de lire un bon p'tit Vrickavrack, merci !

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