C'est la Saint-Valentin sur Série-All ! Mais, en fait, la Saint-Valentin, qu'est-ce que c'est ? Une fête de l'amour ? Du commerce, de la luxure et de la promiscuité ? De tous les gens qui se prénomment Saint ?
Moi RasAlGhul, Président de Série-All – c'est pas vrai – ne possède aucune Saint-Valentin au compteur. Et je peux vous dire qu'étant immortel, je commence à trouver le temps long... Quoiqu'il en soit, vu que je ne sais pas ce que c'est, j'ai demandé de l'aide à plusieurs personnes autour de moi, pour qu'ils m'expliquent leurs visions respectives de l'amour.
Voici leurs réponses, en forme de couples de l'univers sériel. Amour et bons sentiments garantis !
- Les couples d'Altair
- Les couples de Cail1
- Le couple de Galax
- Les couples de Gizmo
- Les couples de Nicknack
Les couples d'Altair
Arthur et Merlin (Merthur) : Merlin
Aaaah Merlin et Arthur… Ils se sont détestés au premier regard, comme dans une comédie romantique, mais c’était pour mieux se vouer une fidélité sans faille par la suite... comme dans une comédie romantique. Et avec la bénédiction d’un dragon, ce qui, il faut bien l’admettre, vous pose tout de suite un couple. Dès le quatrième épisode, ils étaient prêts à sacrifier leur vie l’un pour l’autre – et ce n’était que la première preuve, au sein de dizaines d’autres, de la dévotion absolue qui les lie... pour le meilleur et pour le pire (oui, j’ai le cœur brisé, et non, je ne dirai pas pourquoi pour ne pas spoiler).
(Par mushroomtale)
Mais ce qui est le plus beau entre eux, ce sont tous ces petits moments du quotidien… Toutes ces fois où Merlin habille ou déshabille Arthur, dont la série, généreuse, nous laisse si souvent entrevoir le torse musculeux. Toutes ces fois où Merlin lui prépare ses repas. Lui donne son bain. Polit son armure (... son armure, on a dit !). Plie son linge... Toutes ces fois où Arthur, un rien possessif, retourne Camelot pour retrouver son Merlin. Toutes ces fois où il s’est confié à lui, son seul confident, dans de beaux moments de sincérité intime. Toutes ces fois où il s’est inquiété pour lui, l’a défendu face à son père, a voulu plaire à sa mère, ou simplement l’a dévoré des yeux. Et puis, surtout, il y a toutes ces chamailleries, cette dynamique de vieux couple qui fait le sel et l’humour de la série. Cette complicité de chaque plan qui est la colonne vertébrale du show (les mauvaises langues diront que c’est même son seul intérêt).
Alors, bien sûr, il y aura toujours des esprits chagrins pour dire que Merlin et Arthur ne sont pas vraiment un couple dans la série de la BBC. À ceux-là, je dirai de revoir la série : avez-vous déjà vu ailleurs plus parfaite alchimie entre deux personnages ?
Jessica Jones et Luke Cage (Lukejess) : Marvel's Jessica Jones
Quand j’ai commencé à regarder Jessica Jones, je ne connaissais ni l’héroïne éponyme, ni Luke Cage. Deux épisodes plus tard, j’étais fan des deux individuellement, et, cerise sur le gâteau, du couple qu’ils formaient désormais. C’est d’ailleurs la clef d’un couple de fiction réussi : être la réunion de deux êtres également intéressants et attachants personnellement.
(New Avengers Annual #01)
Il faut dire que les couples hétéros dans les fictions, c’est pas toujours le pied, tellement c’est devenu un passage obligé, un lieu commun galvaudé. En particulier chez les super-héros, où c’est souvent la foire aux clichés : faire-valoirs, boulets, demoiselles en détresse, compagnes sacrifiables à volonté histoire de créer un peu de drame dans la vie émotionnelle du héros… Être une moitié amoureuse de super-héros ou de super-héroïne, ce n’est pas une sinécure, et c’est rarement très valorisant ! Mais Jessica et Luke ne sont pas comme ça, eux. Eux, ils déchirent. Également badass, également complexes et attachants, conservant leur indépendance de vie et d’opinion malgré le fait qu’ils s’aiment, Jessica et Luke forment un couple égalitaire et fragile qui n’est jamais mièvre et qui sonne juste.
Et si certains tristes sires ont trouvé que leurs ébats explosifs dans les premiers épisodes de Jessica Jones étaient racoleurs, c’est juste qu’ils n’ont pas compris que le sexe ne pouvait qu’être le ciment de leur couple – car avec qui d’autre la femme à la force surhumaine et l’homme indestructible pourraient-ils être eux-mêmes au lit ? Séparément, Luke et Jessica doivent sans arrêt être sur leurs gardes. Mais ensemble, ils peuvent être eux-mêmes.
Et c’est ça qui est beau.
Les couples de Cail1
Buffy et Angel : Buffy, The Vampire Slayer
Ah, le couple Buffy-Angel ! Quel couple ! Quelle histoire d’amour !
Elle, la tueuse de vampires…
Lui, le vampire torturé au regard ténébreux…
Apparemment, ces deux-là ne sont pas du tout faits pour s’aimer. Et pourtant, impossible pour eux de résister à leur attirance mutuelle. Ensemble, ils vivront une histoire d’amour passionnelle, dévorante, mais surtout tragique.
Buffy-Angel, c’est l’histoire d’un amour rendu impossible à cause d’un sort jeté à Angel par un groupe de bohémiens. Pour le punir de ses atrocités, ils lui ont rendu son âme avec une condition toute particulière : si ce dernier ne devait connaître ne serait-ce qu’un instant de pur bonheur, il perdrait de nouveau son âme et redeviendrait la créature terrifiante qu’il était. Voilà qui le condamne à connaître des sentiments et des désirs humains sans jamais vraiment pouvoir les vivre pleinement. Un programme qui n’a rien de glamour quand on sait que le monsieur est immortel.
En tombant amoureux de Buffy, Angel défie la malédiction qui pèse sur lui, et c’est lors de leurs premiers ébats amoureux qu’il redevient Angélus, son penchant maléfique. Dès lors, il sèmera la terreur dans le cœur de la tueuse et de ses amis. Une transformation radicale qui mènera les deux amoureux à s’affronter lors d’un combat à l’issue tragique (Acathla, parties 1 et 2).
Pour Buffy, Angel symbolise le premier amour, celui auquel on a envie de croire plus que tout, celui pour lequel nous sommes prêts à tous les sacrifices, celui auquel on reste attaché malgré tout et qu’il est impossible d’oublier… Le premier amour, c’est aussi celui finalement des amours déçus, celui qui nous brise le cœur et qui ne tient jamais ses promesses.
Buffy et Angel sont des âmes sœurs, ils s’aimeront toujours, mais ne pourront jamais être ensemble. Les petits cœurs d’artichaut seront forcément touchés par ce destin tragique et par cette histoire d’amour éternelle... ou presque.
Castle et Beckett (Caskett) : Castle
L’histoire d’amour de Richard Castle et de Kate Beckett fait partie de ces histoires qui font sourire. Au début de la série, Castle est un Dom Juan immature qui passe son temps à séduire les femmes, quand il n’est pas en train d’écrire un nouveau roman policier. Beckett, quant à elle, est un lieutenant de police obnubilée par la justice, depuis que sa mère a été assassinée dans une ruelle. Lors des premiers épisodes de la série, Kate se montre apparemment insensible au charme de l’écrivain, dont elle est pourtant fan. En réalité, ces deux-là sont presque tout de suite attirés l’un par l’autre. Ils ont juste décidé de dissimuler leur attirance mutuelle…
Oui, mais voilà. La force d’attraction entre eux est tellement forte qu’ils ne peuvent y échapper. Pendant plusieurs saisons, ils se contentent de jouer au jeu du chat et de la souris, et échangent des baisers à différentes occasions sans jamais céder à leurs pulsions. Et lorsque l’un décide finalement de déclarer son amour à l’autre, il y a toujours quelque chose qui vient contrecarrer une belle déclaration d’amour : le retour de l’ex-femme de Castle, ou encore la fausse amnésie de Beckett… C’est finalement à la fin de la saison 4 que les fans du couple assistent au moment tant attendu.
Et contrairement aux nombreuses séries qui n’ont pas survécu à la mise en couple de leurs héros principaux, celui de Castle-Beckett une fois formé n’a fait que relancer l’intérêt que l’on pouvait avoir pour la série, ou du moins pour son duo principal. Il faut dire que cette déclaration entraîne une multitude de situations cocasses, touchantes ou tristes, au cours desquelles les fans peuvent suivre la formation et l’évolution de ce couple. C’est le cas notamment lorsque les deux amoureux tentent de dissimuler leur relation auprès de leurs collègues et amis. C’est le cas aussi lorsqu’ils envisagent de vivre ensemble, ou lorsqu’ils évoquent l’idée du mariage. En fait, le couple Castle-Beckett, c’est un couple comme les autres. Un couple avec ses hauts et ses bas, mais toujours touchant, drôle et attendrissant.
Collègues, amis, amants, amoureux, mari et femme… Castle et Beckett, c’est tout ça à la fois. Difficile d’imaginer comment rester insensible…
Le couple de Galax
Homer et Marge : The Simpsons
Probablement l'un des plus vieux couples à la télé encore à l'antenne. Leur secret ? Ils sont en animation ! Depuis 1989, Homer et Marge Simpson représentent le couple idéal typique américain, dans ses moments intimes comme dans ses (nombreux, très nombreux) défauts et imperfections. Évidemment, la simple façon de montrer un couple imparfait mais qui s'aime plus que tout ne pouvait pas suffire pour caractériser leur mariage pendant vingt-sept ans. Ainsi, on a apporté à chaque saison du ciment à leur relation, un nouveau background à leur histoire – notamment à travers des flashbacks – et on les fait sans cesse vivre et se confronter à toutes les aventures qu'ils vivent. À force, on pourrait penser qu'on a fait le tour de la question, mais il y aura toujours autant de façons de montrer le couple Homer/Marge sous une nouvelle approche, que de nouvelles formes modernes de couple. Homer et Marge sont doucement mais sûrement devenus le reflet des couples de la société depuis maintenant presque trente ans, au fur et à mesure qu’ils grandissaient chacun de leur côté.
(Par leif-j)
Bien sûr, être un tel pilier pour la série suppose forcément qu'on a tendance à parfois trop tirer sur la corde. Les épisodes de style « dispute du couple » doivent facilement représenter 10% des scénarios des six-cents épisodes de la série, ce qui est parfois fatiguant. Mais, comme dans une vraie relation, il y a souvent des hauts et des bas, et bien que beaucoup d'épisodes sont passés à deux doigts de massacrer leur relation, le couple tient bon et reste l’un des piliers de la série. Encore aujourd'hui, ils sont au centre dès que les créateurs veulent saisir une opportunité de faire le buzz – la preuve avec toute la promotion autour du season premiere de cette année qui promettait leur divorce, scénario finalement tombé à l'eau pour les montrer plus amoureux que jamais. Oui, finalement, on en revient toujours à la même chose : Homer et Marge sont faits pour vivre ensemble, pour toujours. C’est ce qui représente en fait la preuve de leur amour : ils sont devenus tellement symboliques qu'il est juste impossible de les imaginer autrement qu’ensemble.
Les couples de Gizmo
Jim et Pam : The Office US
Nous avons tous été un Jim ou une Pam dans notre vie. Jim et Pam, c’est la romance la plus réaliste qui puisse exister, mais aussi l’une des plus rares qu’on puisse voir à la télévision. Jim est un mec qui ne sait pas trop quoi faire de sa vie. Du coup, il vend du papier dans une entreprise dirigée par un grand enfant. Pam est une standardiste arrivée ici par hasard / par erreur, dont le rêve est de devenir artiste.
(Par Ladadoodles)
Jim est amoureux de Pam. Cette fille, située à quelques pas de lui, avec laquelle il entretient une solide amitié, est son seul repère dans un monde qui n’a pas vraiment de sens à ses yeux. Mais vous connaissez la vie. Pam brise le cœur de Jim, Jim brise le cœur de Pam. Pour certains d’entre nous, l’aventure s’arrête là. Puis Jim et Pam se réconcilient, se retrouvent, s’aiment, se marient… Il y a quelque chose de simple et d’universel dans ce couple, permettant à chacun de s’identifier au fil des étapes de leur vie commune.
Tom et Lynette : Desperate Housewives
Un peu à l’image de Jim et Pam, Tom et Lynette peuvent rebuter par leur « normalité ». Mais être normal à Wisteria Lane relève de l’exceptionnel. Doug Savant et Felicity Huffman incarnent avec talent un couple d’une rare justesse. Ensemble, ils résistent à tous les obstacles : tornade, incendie, deuxième femme cachée, crash d’avion, prise d’otages ou émeute... Rien ne les arrête. Car, avec ce couple, le danger est beaucoup plus terre à terre : enfants ingérables, problèmes d’argent, cancer tenace, boulot chronophage, lassitude d’un couple trop vieux…
Souvent considérés comme les garants d’intrigues secondaires peu palpitantes (la pizzeria, les belles-familles, Renée…), ils demeurent sans conteste le couple le plus crédible de la série, parvenant toujours à ramener un peu de cœur, même dans les périodes les plus sombres du show. Ainsi, bien que les deux dernières saisons n’aient pas toujours été tendres avec le couple Scavo, et tandis que les derniers épisodes de la série peinent à réveiller ses spectateurs, il suffit de voir Lynette lâcher son sac de glace et se précipiter vers Tom pour ressentir toute la fabuleuse alchimie qui lie ce couple.
Les couples de Nicknack
Jerry et Elaine : Seinfeld
Dans une sitcom classique, en amour, on recherche très souvent son alter ego, une personne avec qui on partage plein de points en commun. Jerry et Elaine, des points en commun, ils en ont plein. Entre autres :
- Une capacité à parler inlassablement de tout, de rien, tout le temps.
- Une impossibilité à garder une relation amoureuse plus de deux jours.
- Une immaturité, un égocentrisme où tout ce qui n’est pas centré sur eux ne les intéresse pas. Ou alors pour s’en moquer.
Donc dans une rom-com classique, Jerry et Elaine auraient fini ensemble au bout des neuf saisons. Sauf que Seinfeld n’est pas une série classique. Ici, pas de happy end, pas de bons sentiments, pas de morale. Ici, c’est cynisme et nihilisme à tous les étages. Ici, être en couple est une convention à respecter pour être dans le moule de la communauté ou juste se faire plaisir, rien à voir avec l’amour. Donc, malgré la complicité qui les unit, Jerry et Elaine ne seront jamais plus que des amis.
Jamais ? Faux, car ils tenteront, le temps du dernier épisode de la saison 2, le sexfriending (même si à l’époque, cette appellation n’existait pas). C'est-à-dire essayer de concilier le « this » (l’amitié) et le « that » (le sexe). Et pour optimiser les chances de réussite, ils instaurent des règles : ne pas s’appeler le lendemain, ne pas s’obliger à dormir ensemble etc, etc. Mais cela ne fonctionnera pas, comme l’avait prédit George (« depuis le début de l’humanité, tout le monde a échoué, et vous seriez l’exception ? »), car Elaine voudra le « this, that and the other ». Pourtant, lors d’un autre épisode hilarant où Jerry se découvre capable de ressentir des émotions, qui demande-t-il en mariage ? Elaine. Mais quand celle-ci acceptera, il sera trop tard, Jerry aura repris ses esprits et sera redevenu comme avant, un être superficiel dont la vie tourne autour de Superman et des corn-flakes (dixit George). Anyway, complices comme les doigts de la main, toujours partants pour se moquer de l’autre, Jerry et Elaine forment un formidable et inoubliable duo. Même si on n’a pas forcément envie d’être leur ami.
Dernier détail rigolo : en forme de petit clin d’œil volontaire ou pas à Œdipe, la mère de Jerry s’appelle Helen...
David et Keith : Six Feet Under
Rarement deux personnages se sont autant battus pour le « Couple », cette étrange entité, que David Fisher et Keith Charles. Ils sont passés par tous les stades : grand amour, séparations, sex-friends, rabibochage, thérapie de couple, union libre. Quel combat. Car ce que rappelle Six Feet Under durant ses cinq saisons est que, rester en couple, ce n’est pas facile tous les jours, c’est même parfois une bataille.
En effet, le couple, c’est aussi devoir supporter au quotidien les défauts de l’autre, le soir en rentrant du boulot (la mauvaise humeur chronique de Keith, les sempiternels doutes de David). Et ce n’est pas toujours évident quand il est si facile de baisser les bras. Mais le couple, nous dit D&K, ce sont aussi des moments de bonheur, de complicité. De sexe aussi. Et surtout, c’est aider l’autre à devenir meilleur, le tirer vers le haut. Et Keith est beaucoup dans la métamorphose de David, de l’homo honteux à celui épanoui et SPOILER de père adoptif.
Le couple, on en chie, mais au final, ça vaut le coup quand ça fonctionne. Quand on vous dit que Six Feet Under est une leçon de vie…
Les couples de Ras
Naomi et Emily (Naomily) : Skins saisons 3, 4 et 7
Pour ceux qui ont lu mon article sur les shippers, ou même sur Jump the Shark, vous connaissez l’étendue de l’amour que je porte à Naomily. Ce couple a sans doute été le premier dans lequel je me suis autant investi. L’histoire est des plus classiques : une fille sait qu’elle aime les filles, l’autre refuse de se l’avouer. Leur relation va pourtant me retourner, grâce à l’écriture toute en finesse des scénaristes, ainsi qu’aux jeux sans faille de Kathryn Prescott et Lily Loveless. Regard après regard, petit geste après petit geste, les deux personnages entretiennent une alchimie naissante et qui va inévitablement finir par exploser. Naomily représente les balbutiements des amours adolescents, mais également le feu sacré qui les anime. Les deux jeunes filles vont se tourner autour, s’aimer, se déchirer, se tromper, s’égarer, se retrouver.
(Par elaineK)
Embarqué dans un ascenseur émotionnel, je ne peux jamais reprendre mon souffle, coupé par la force de l’amour que se porte ce couple. Je suis amoureux de Naomily : je riais avec elle lors des premières expériences maladroites, je pleurais avec elles lors des ruptures. Les deux personnages consomment un amour brut, sauvage, rempli d’émotion et de rage adolescente. J’ai été touché en plein cœur par l’amour que se portent Naomi et Emily. Il était incohérent, désorganisé, rapide. Elles se sont aimées, détestées, consumées l’une l’autre. Elles ont vécu, sans doute n’importe comment, mais elles ont vécu. Un soir au lac, elles se sont trouvées. Un soir sur le toit d’une boîte de nuit, elle se sont perdues. Un soir dans la grange de Freddy, elles se sont finalement retrouvées. Et malgré le camouflet que représente la saison 7 pour les deux personnages, je ne peux que sourire. Ce n’est pas tous les jours que l’on voit une relation si belle et intense.
Tami et Eric : Friday Night Lights
Si Naomily représente la passion brûlante des amours à l’aune de l’âge adulte, les Taylor incarnent davantage la stabilité de la vie mariée. Tami et Eric sont les parfaits citoyens américains : ils se sont rencontrés au lycée et sont restés ensemble depuis, ils ont une fille, ils ont une maison. Ce qui fait la force de cette relation, c’est la complicité unissant les deux personnages. Les Taylor donnent encore l’impression d’être un jeune couple : ça se taquine, ça badine dans tous les sens mais, surtout, ça se soutient dans les épreuves de la vie. J’ai envie d’être comme Coach Taylor plus tard ; sa bonté, son côté tough but fair, ses phrases de motivation absolument géniales, tout cela est autant d’inspiration pour ma vie adulte. En Tami, il a trouvé exactement ce qu’il lui fallait : une personne portée sur la vie en général, pas uniquement sur les terrains de football américain, une femme sachant lui dire quand les choses ne vont pas, une partenaire prête à l’accompagner dans ses épreuves.
Cette complémentarité se ressent dans leurs dialogues, toujours empreints de bons mots. Ce qui est fort avec les Taylor – et merci la super écriture de l’équipe derrière Friday Night Lights –, c’est qu’ils réussissent à rendre crédible ce qu’ils traversent, comme s’ils étaient un couple de la vie de tous les jours. Comme toutes les relations, la leur ne sera pas épargnée par des conflits : que ce soit concernant leur fille Julie, qui ne cesse de grandir, ou les aspirations professionnelles de chacun qui entrent en collision, les Taylor réussiront toujours à arriver à des compromis. Le mariage, c’est un partenariat. Les deux personnages l’ont compris, et c’est ce qui rend le couple Taylor si pertinent et sympathique. La scène des deux devant le Père Noël dans Always (5.13) me fait toujours autant chaud au cœur, même après de nombreux – nombreux – visionnages. Clear eyes, full hearts, can’t lose.
Bonus 1 : Les couples de Dewey, en mode Guerre et Paix
Jude et Connor : The Fosters
Pour dire à quel point j’adore ce couple : je ne suis d’habitude vraiment pas un shipper. J’aime parfois faire des associations bizarres, voire glauques, juste pour déconner (Jolly FTW), mais je ne suis pas du genre à m’impliquer à fond dedans. Sans doute bien souvent par peur que la mise en couple ne casse parfois la magie dudit couple (c’est ce qu’il s’est passé par exemple pour House et Cuddy, de mon point de vue) voire de la série elle-même. Sauf pour Jonnor, qui est sans doute la première (et à ce jour, seule) exception à la règle.
Il faut dire que ce couple a vraiment tout pour me charmer. Il s’agit déjà de l’un des rares couples homosexuels que j’aie pu voir dans une œuvre audiovisuelle, qui soit aussi bien traité. Loin des sempiternels clichés du genre, le couple que forment Jude et Connor s’est construit le plus progressivement et le plus naturellement possible, naissant sous la forme d’une sincère et touchante amitié de prime abord, jusqu’au développement de sentiments plus profonds, tout en découvrant et explorant leurs émotions et sexualité naissantes, et se confrontant aux réalités que peuvent rencontrer (ou subir contre leur gré) deux jeunes de treize ans qui s’aiment dans notre société actuelle. La finesse d’écriture que peut avoir la série ayant toujours répondu présente sur cette intrigue, on aura toujours eu droit, la concernant, à des développements intéressants et éloignés des stéréotypes habituels. Tout en nous livrant de nombreux et vrais moments d’émotions.
Ce qui a mon avis est de toutes manière une preuve irréfutable de la beauté de ce couple, c’est son impact sur sa propre série. Ayant l’avantage non négligeable d’être composée de deux des personnages les mieux écrits et les plus intéressants de cette dernière, l’intrigue qui en découle a naturellement boosté sa qualité. De la même manière que cette dernière a considérablement gagné en niveau à partir du moment où Jude est devenu un personnage principal, la série a connu jusqu’à présent ses meilleures heures lorsqu’elle se consacrait à la storyline qui donna vie à leur histoire d’amour, puis l'entretint. De plus, ils sont à ce jour le plus jeune couple gay ayant été formé à la télévision, et ont également permis la mise en scène du plus jeune baiser gay de l’histoire de l’audiovisuel. Donc si jamais The Fosters était amenée à rester dans l’inconscient collectif comme une référence historique de la culture télévisuelle américaine, nul doute que ce sera grâce à cela.
Et puis, mince, ils sont tellement mignons ensemble ! Entre Jude qui est l’incarnation de l’adorabilité, et Connor qui est terriblement attachant, c’est toujours un vrai plaisir de les voir se rapprocher l’un de l’autre, se questionner, s’amuser, se disputer, se réconcilier et, ensemble, surmonter les obstacles qui se dressent sur leur chemin pour mieux vivre leur bonheur ensuite. Jonnor, c’est de loin la plus belle création de cette série, et assurément le couple de série télé qui m’a le plus touché ces dernières années. Il y a pourtant parfois eu de solides concurrents dans ceux que j’ai pu suivre (dont certains sont d’ailleurs cités par mes camarades dans ce même papier). Sa simple existence, quand on connaît toute la joie et l’espoir qu’il apporte de surcroît à toute une communauté trop longtemps opprimée, me réjouit au plus haut point et m’emplit d’optimisme quant à l’avenir des séries, comme de l’humanité. C’est un véritable symbole, l’amour à l’état pur et avec un grand A : non seulement envers les personnages, leur conseillant de s’aimer, mais aussi à l’égard de tous leurs spectateurs, sans la moindre distinction possible, à travers le magnifique message qu’il répand.
Alors profitons-en bien tant que cela dure, car malheureusement les signaux que nous ont envoyés la saison 3B concernant l’avenir à long terme du couple ne sont pas des masses optimistes… Espérons juste que si l’impensable venait à se produire, ce serait pour mieux les remettre ensemble par la suite. Et si ce n’est pas le cas, que leur fin soit au moins à la hauteur du reste de leur intrigue. Quoi qu’il en soit, pour tout ce qu’il a déjà apporté, et tout ce qu’il apportera à l’avenir, d’avance merci à ce couple d’avoir existé.
Lois et Hal : Malcolm in the Middle
Eux par contre, même des années après l’arrêt de leur série, s’il y a bien un seul couple de toute l’histoire des séries TV dont je croirai toujours fermement à la solidité, dont je ne douterai jamais qu’ils resteront ensemble jusqu’à la mort même si les pires merdes devaient leur arriver d’ici là, ce sont bien les parents terribles de Malcolm !
À l’instar de pas mal de couples marquants, celui de Hal et Lois fonctionne à plein tube, principalement parce que ses deux éléments sont entièrement complémentaires. Chacun est le contraire global de l’autre, mais avec toujours comme points communs leurs folie et extravagance sous-jacentes, couplées aux éclats de rire qu’ils provoquent tous deux (étant certainement les personnages les plus drôles de toute la série, avec Dewey).
Là où à l’époque il était en plus plutôt original, c’est dans l’inversion des représentations standards du couple classique de sitcom à la télévision américaine, que les personnages étaient pertinents. Hal avait un rôle en effet plus proche de ceux habituellement attribués aux femmes. Celui du parent attentionné, manipulable, très sociable, amical – Hal invitait d’ailleurs souvent ses amis à la maison pour toutes sortes d’activités, là où Lois n’en invitait jamais – et rêveur voire parfois déconnecté de la réalité. Au contraire, Lois était clairement la figure dominante de la famille, menant à la baguette et parfois à la limite de la tyrannie ses enfants – comme parfois son mari. Elle avait des avis souvent tranchés et bien ancrés en elle, incarnant la voie de la raison et gardant les pieds sur terre. Cependant, elle demeurait également profondément protectrice et aimante, même derrière son apparente dureté, d’où souvent ses tendances suspicieuses – voir paranoïaques –, qui la rendait parfois assez associable envers les membres extérieurs à sa famille, ce qui était à l’époque plus le lot des patriarches dans les sitcoms.
Mais peu importe leurs différends et les coups durs qu’ils ont pu traverser, pas une fois de la série le spectateur ne doute de la sincérité de leur amour l’un pour l’autre, et de leur dévotion à leur famille, ainsi que de la force du lien qui les a unis et qui les maintient ensemble. De même, le spectateur peut ainsi s’amuser à loisir de leurs tracas, comme partager tout aussi sereinement leurs instants de bonheur. Je ne me souviens pas d’un autre couple que j’ai pu suivre dans une série, en lequel on pouvait avoir une telle confiance et qui ait été à ce point aussi solide qu’un roc à toute épreuve. Il valait mieux remarque, pour être en capacité de tenir et d’élever une telle famille. Le simple fait qu’ils y aient survécu constitue bien la preuve ultime qu’ils étaient faits l’un pour l’autre.
Bonus 2 : Le couple de notre relectrice adorée MarieLouise
Don et Peggy : Mad Men
Don Draper et Peggy Olson, ce sont deux personnages qui nous donnent l’illusion de les avoir cernés dès le premier instant. Don, le magnat de la publicité, homme de pouvoir, séducteur, riche, écouté, bien établi dans son rôle – propre aux années soixante – d’homme tout-puissant (et qui couche à tout va avec un tel entrain qu’il m’a souvent donné quelques coups de chaud). Peggy, la petite secrétaire fraîche et naïve, soumise, conciliante, elle aussi bien installée dans son rôle de femme effacée de ces mêmes années soixante (et qui trouve une utilité toute particulière à une ceinture vibrante censée faire perdre du poids) (mais qui ne fait pas perdre du poids) (mais que tu as quand même envie d’utiliser) (wink wink) (tu as besoin d’un dessin, ou c’est bon, tu as compris pourquoi cette ceinture est géniale ?).
Bref, on croit les avoir cernés, les loulous. Mais au contact l’une de l’autre, ces deux personnalités nous amènent rarement là où l’on pense qu’elles vont aller. Leur relation, que l’on imagine devenir romantique, ne le sera jamais ; elle sera platonique, amicale, fraternelle, d’égal à égale, père-fille, mère-fils, mais aucun sentiment amoureux ne viendra troubler cet équilibre instable. Instable, car entre amour et haine, admiration et dédain, solidarité et traîtrise, cette relation est telle des montagnes russes.
Tantôt Peggy souhaite ressembler à son mentor – au point de reproduire le même type de comportement tyrannique qu’elle a elle-même subi – tantôt elle l’exècre et fait tout son possible pour s’éloigner et se détacher de lui. Tantôt Don fait comprendre à Peggy qu’elle ne réussira jamais à l’égaler, tantôt il se retrouve lui-même en sa protégée, et est fier de voir en elle une challengeuse de taille. Évidemment, Peggy dépassera le maître (cette dernière scène badass d’elle, bordel, quelle évolution du personnage !), grâce à lui – ou malgré lui.
Elle aura au passage appris le culot et l’opportunisme, raflé le respect et la considération de ses prochains, et sans doute gagné une amitié solide. Car en effet, ces deux-là lisent clairement l’un en l’autre ; impossible pour eux d’essayer de se tromper, aucun faux-semblant n’est envisageable. Un seul regard échangé entre Peggy et Don suffit parfois à faire passer un message, là où des lignes de dialogues n’auraient jamais réussi. En un instant, ils se comprennent, ils se complètent. Ils se ressemblent, s’opposent, s’affrontent ou se réunissent. Mais jamais ils ne baisent.
Et quel putain de kiff d’être spectatrice de ça !