« Shut the fuck up … and let me die in peace. » Un chouette épisode avec une intro jouissive mais assez tragique quand on voit ensuite la fin, Heisenberg n'étant rien d'autre que le masque d'un homme de plus en plus faible et isolé. 

Say My Name, ou comment Walter White est devenu une entité qui n'obéit plus à aucune logique, si ce n'est la fuite perpétuelle en avant. La série trouve presque une source inépuisable de contenu et de motivation : son protagoniste ne veut jamais arrêter par principe.

Après un début bad-ass qui relance le business (je comprends maintenant l'utilité d'avoir placé cette magnifique scène "positive" en introduction plutôt qu'en clôture : Breaking Bad ne clôture jamais sur du positif), les personnages sombrent petit à petit. On commence avec la négation "Oui oui Jesse on parlera plus tard...", Walt repousse l'inévitable, veut savourer sa victoire. Et puis il se prend des vestes, révélant ainsi tout son égo. Quand il a dit "la mort du gamin me chamboule autant que toi" à Jesse, c'est vraiment enrageant au possible car tu sais qu'il est complètement hypocrite et perdu dans ses propres mensonges.

Je ne suis pas fan de la manière dont il pète un ultime câble contre Mike, ce qui s'avère fatal. C'est presque trop gros, mais le symbole reste clair : l'impulsif Walt qui promettait à Jesse que plus personne ne sera blessé ou tué, est en réalité la seule chose qui apporte la destruction, le conflit, le chaos, et qui fait continuer la série. J'apprécie également que l'épisode fasse prendre compte à Walter de sa bêtise en repensant à Lydia qui possède la liste des noms, preuve que Walter n'est pas si malin qu'il le croit, en tout cas pas quand il prend des décisions si soudaines, guidées par des impulsions mégalo.

Je me demande jusqu'où ira ce tourbillon et qui il emportera avec Walt dans sa chute... Skyler ? Saul ? Jesse ?

Quoiqu'il en soit, très bonne semi-conclusion de cet arc "Mike, Jesse et Walter font une dernière danse de trop". Cette poussée vers l'avant non-nécessaire est au coeur de tous les enjeux à juste titre, comme Mike qui ne peut s'empêcher de dire une remarque de trop à Walter à la fin.

Et bien sûr, le "Say my name. You're goddamn right." est culte malgré tout, il représente le Breaking Bad popcorn épique factice qu'on aime tant et qui nous "déçoit" (de la bonne façon) toujours.