Fait assez rare dans cet anime, l’introduction prend le temps de gérer les conséquences des événements précédents. Ce n’est pas toujours le cas mais ici c’est plus que pertinent, vu l’ampleur colossale (sur le papier du moins) du contact entre l’Ange et Shinji. La réalisation souligne le mur de secrets qui fait encore face à Misato et à l’audience, et la froideur militaire avec laquelle son unique question est fermée laisse toujours plus songeur…

S’en suit un drame aux USA (dans ce que je présume être la zone 51) qui pousse sans doute l’anime à entamer son dernier acte : encore une recrue en urgence, plus de secrets, et d’autres projets hyper douteux sur le papier : injecter une “capsule autonome”, le Dummy System, dans une EVA, donc essentiellement la transformer en IA, me semble être la pire idée possible dans un tel univers ! Comme le dit Ritsuko, encore une fois ils essaient de maîtriser des choses qu’ils ne comprennent pas — au point où on peut même questionner si nous aurons toutes les réponses absolues concernant les Anges ou les Eva. La science aura forcément ses limites dans une série si métaphysique voire carrément inspirée par la religion.

Sans rentrer dans le lore et les événements pré-datant la série, le monde d’Evangelion semble hyper vaste et pourrait légitimement donner lieu à des spin-offs centrés sur les autres centres de la NERV, bien que l’anime laisse tout de même entrevoir suffisamment, sur son petit run d’épisodes, de quoi il en retourne à l’internationnal, assez pour donner de l’ampleur à ses intrigues et paraître réaliste.

C’est cool de voir que l’introduction des potes de Shinji en début d’anime n’est pas laissée de côté, même si la façon dont l’anime tient le suspens sur l’identité du nouveau pilote (assez cramée dès qu’on nous rappelle l’enjeu autour de sa petite soeur) semble un peu mécanique. Il y a quelques raccourcis aussi (la façon dont Shinji l’apprend — par l’intermédiaire de leur troisième pote), résultant du flou concernant l’identification des pilotes, qui n’est pas forcément souhaité par l’histoire à mon sens.

Ce n’est donc pas l’épisode du siècle mais il a tout de même plein de qualités, et même si on l’avait peu vu, le nouveau personnage Suzuhara subit un changement de personnalité qui jette un froid pour l’audience. Ces “cold-endings” sont toujours plus que suffisantes pour nous donner furieusement envie de voir le prochain chapitre, de cette histoire qui ne semble pas connaître de vraie routine…