Un final cohérent qui a un seul objectif : être raccord et donner plus de sens à Rogue One qu’il n’en avait déjà ce qui est réussi (pour avoir revu le film dans la foulée, l’expérience est largement amplifiée et bonifiée avec le point de vue de Cassian mais aussi les petites interactions sur Yavin IV).

Là où le final est moins bon c’est dans son premier acte qui apparaît comme un petit meublage — nos héros s’en sortent après une séquence défense d’une percée ennemie et tirs croisés dans des scènes d’action de couloir honnêtement assez floues/pas hyper bien réalisées. Et l’intervention salvatrice de K2SO n’a rien d’étonnant — je suspecterai limite que l’épisode devait se terminer après, et appartenir à l’épisode précédent, mais qu’ils ont voulu lisser et répartir le temps entre les deux épisodes.

Ensuite, avoir le conseil de la résistance qui refuse de croire à l’existence d’une arme super-secrète, c’est très cohérent car finalement ça paraît limite fantaisiste après le réalisme dans lequel la série a baigné. C’est donc un joli point de raccordement qui replace toujours Cassian en tant qu’électron libre mais avec le soutien tacite de l’héritage de Luthen/Mon (même si, fidèle à elle-même, elle demande à sa cousine de l’espionner), bref Cassian reste un pseudo-héros non assumé qui prend les bons choix. Evidemment, les derniers mots échangés par Vel et Cassian, ou Bail Organa et Cassian, sont porteurs de sens quand on connaît le futur imminent de Cassian dans Rogue One. Mais d’autres points de raccordage semblent assez random : l’indic de Cassian pour accéder à Saw par exemple (mais à vrai dire cette scène faisait aussi très random dans Rogue One et aurait pu être entièrement supprimée pour recentrer plus le premier acte sur le point de vue de Jyn).

Il reste donc une petite impression de final trop rapide. Partagaz se donne la mort dans une scène finale hyper bien réalisée, nous faisant presque regretter (encore une fois) qu’on ait pas plus suivi son point de vue. De même, je trouvais initialement que la série n’a pas hyper bien fait son job de nous faire comprendre pourquoi Kleya serait aussi mal accueillie sur le camp de la résistance, et d’ailleurs les retombées sont assez maigres, l’épisode étant plutôt court et préfère axé sur une fin plus douce avec Vel (teasant une pseudo-romance ?). Mais peut-être est-ce bien justement le but : montrer que Luthen et Kleya, malgré leurs contributions énormes, finissaient par se perdre et ne pas réaliser le soutien autour d’eux, alors qu’en réalité, elle sera bien reçue. Mais Vel étant elle aussi une rebelle “de Luthen”, difficile de le lire ainsi. Peut-être que plus de scènes auraient permis de confirmer ce point de vue de “rebelles parmi les rebelles”.

Par contre, le fait de transformer le “I have friends everywhere” d’un message codé d’espion à une affirmation rassurante d’une inconnue en passe de devenir une amie, c’est très poétique et une belle idée.

Pareil, même si le “tour d’adieux” de la série est forcément limité vu la nature de celle-ci, le bref moment où Vel trinque avec Cassian en l’honneur de tous les morts de la série fait son petit effet. De même, le montage final évoquant le sort de tous les personnages rend honneur à tous ceux pour qui c’est possible. A savoir, Wilmon ou le mari de Mon, c’est franchement osef, mais voir Krennic face à l’étoile de la mort, Kleya baignée dans une lumière d’un nouveau jour sur Yavin, ou encore Dedra qui termine dans la prison Narkina (purée !) c’est très impactant.

Le plan final revient sur le départ de Bix avec un twist plutôt réussi qui vient encore éclairer la série et le sort de Cassian un peu différemment — en plus d’ouvrir la voie aux aventures du fils de Cassian contre le Premier Ordre 20 ans plus tard, bien sûr ! Je suis sûr que les cyniques de LucasFilm y ont pensé.

Il manquait pas grand-chose à ce que la saison 2 soit vraiment phénoménale, elle avait certainement beaucoup d’ambition et peut-être trop d’intrigues à raconter, mais ça reste un beau parcours et un joli exemple de préquel.

Un dernier épisode assez déstabilisant dans sa construction (une nouvelle fois, j'ai envie de dire), car une fois passé le gunfight époustouflant, il est anti-climax au possible. En plus, bon nombre d'arcs de personnages ne trouve pas réellement de fin (Val, Kleya, voire même celui de la sœur d'Andor, intrigue qu'on a abandonné depuis le milieu de la saison 1 et qui fait un petit coucou ici) ou ont un dénouement brutal (je pense à la "pauvre" Dedra tandis que je n'ai pas compris le pourquoi de l'arrestation de Partagaz, trop soudaine). Mais en même temps, cela continue à donner à la série son côté réaliste, on n'a pas tous dans la vraie vie une conclusion au même moment, n'est-ce pas ?

Pas exempte de défauts (le rythme notamment sur cette saison 2 qui hoquette beaucoup), cette série est néanmoins une des plus belles pages de l'univers Star Wars, la plus adulte certainement. Et comme tout le monde, je vais remater dans la foulée Rogue One.

Jusqu'au bout, l'idée des ellipses, année après année, n'a pas été une bonne chose. Une pensée pour Yavin IV qui passe de camps de clodo à MEGA BASE DES REBELLES, sans qu'on sache ni pourquoi ni comment. Là, il y avait sans doute quelque chose à explorer pendant que la série s'est un peu perdu à raconter des choses accessoires. Résultat ? On se retrouve dans cet épisode à ne pas savoir vraiment que raconter, à combler tant bien que mal le temps qui reste jusqu'à Rogue One. Au dernier moment, la série semble même se rappeler qu'Andor devait avoir un indic chez Saw Guerrera et balance l'information en bout de course.

Belle route tout de même. L'enchainement avec Rogue One (que j'ai regardé à la suite) fait par contre assez mal, tant tout est assez frénétique dans le film. Paradoxalement, en renforcement la crédibilité d'un film monté et remonté, la série vient l'affaiblir sur ce point précis.