Un épisode magistral, le coeur de la série, l'origine de ce noeud gordien psychologique qu'est la série. Toutes les tensions des personnages, toutes les situations découlent de cet épisode qui se veut long et indigeste.

Episode absolument incroyable !

Moi qui trouvait que cette saison 2 ronronnait, là on est parti au contraire sur un roller-coaster d'émotions.

Limite cet épisode peut se voir complètement indifféremment du reste de la série. C'est presque une pièce de théâtre, unité de lieu, de temps et d'action, avec des personnages particulièrement incarnés et bien écrits. Jamie Lee Curtis est absolument in-cro-yable.

Par contre, oui, c'est éprouvant. Comme on s'attache à ces personnages, notamment à Michael, et que tout est filmé comme si on était le convive de plus à cette soirée de Noël catastrophique, on est contraint de "vivre" cet épisode - parfois dans ces beaux moments comme cette belle (et étonnante !) complicité entre Richie et sa femme, mais aussi et surtout dans les pires avec ces pétages de plomb finaux où on respire à peine.

Mais c'est franchement un épisode magistral qui ne laisse pas indemme.

Quitte à entendre crier, j'avais préféré l'épisode en première saison qui se déroulait durant un rush en cuisine. Nous surprenant par un flashback, l'épisode est certes fatigant, flirtant avec les limites du supportable (en tout cas pour moi) mais il parvient à nous faire ressentir pas mal d'émotions. Les guest sont incroyables (Jamie Lee Curtis principalement), et c'est vraiment intéressant de voir Mikey.

Ce que j'ai trouvé touchant, c'est que le scénario creuse dessous les cris et les disputes pour nous offrir des instants de vulnérabilité, même fugaces, chez nos personnages, que l'on comprend mieux. Richie a probablement droit à sa première scène calme et mignonne, les expressions de Claire face aux troubles de sa mère sont géniales, l'attitude de Jimmy et surtout le comportement de Michael. Et là où la communication se fait toujours dans l'agressivité, dans un ensemble de nervosité, d'humour jaune et de problèmes individuels, la tension n'est jamais aussi grande que dans le silence.

Enfin, j'ai particulièrement aimé Carmy ici. Quand des séries veulent nous faire partager les difficultés relationnelles des personnages, souvent elles reviennent dans leur enfance pour nous faire comprendre pourquoi ils sont comme ça. Or ici, c'est seulement cinq ans avant notre présent, et Carmy est un adulte. Pourtant, la peine et l'impuissance qu'il ressent face à sa mère, sa différence (calme, discret, sensible, weirdo) est bien marquée par rapport aux autres (notamment Richie et Mikey). J'ai trouvé ça vraiment puissant d'avoir un personnage masculin dépeint comme ça (et surtout ça fait le pont avec sa vulnérabilité dans sa relation avec Claire). D'autant plus que les personnages ne sont jamais qu'une seule chose, comme la tante (Paulson) qui le comprend et s'inquiète pour lui, ou son mari Steven dont tout le monde se fout mais qui délivre un speech maladroit qui calme la tablée malgré tout.

Le ton peut fatiguer, c'est sûr, mais l'écriture et la direction des personnages est brilliante. Un épisode de Noël ironique, assez triste malgré la nervosité qui peut nous induire en erreur et nous faire penser que c'est drôle. Parti pris de la série : les familles dysfonctionnelles ne sont jamais drôles.

Cet épisode dans le passé est exceptionnel et ce, à bien des égards. Déjà de part sa durée : il dépasse l'heure là où tous les autres font 30 minutes. Il comporte également un nombre de guests assez fou (la maman des Berzatto <3), et surtout, il a un rythme de fou.

Il faut clairement être accroché pour suivre cet épisode. Il n'y a aucun moment de répit, et on sort de là vraiment vidé et fatigué. Tout s'enchaîne, va à 100 à l'heure, dans les pleurs et les cris. Et quand il y'a une minute de calme, c'est uniquement de la tension et de l'attente sur la suite.

Bien qu'éprouvant, cet épisode nous permet de comprendre énormément sur les relations qui unissent les membres "historiques" du restaurant, et de toucher du doigt leurs (nombreuses) névroses.