Quand j'ai su que les épisodes de cette saison seraient plus long, j'ai eu peur de certains qui s'étireraient inutilement en leur milieux. J'avoue que je n'avais pas envisagé le rebondissement débile et inutile dans les 10 dernières minutes, comme ici et cette histoire superflu et grotesque d'extra-terrestres.

C’est dommage, parce ce jusqu'à là, ça tenait pas trop mal la route. Tout n'était pas parfait, les compagnons du Docteur étaient réduit à jouer les comiques de service (lolilol, le Roi qui en veut au cul de Ryan) ou la figuration (pauvre Yaz, pire compagnon depuis Martha?), il y avait des trucs un peu bizarre (les morts-vivants qui filent à la maison de Becka juste pour voler une hache), voir bien m'enfoutiste (l'évasion Houdini, sérieusement...). mais le contexte des chasses aux sorcières étaient très bien. Surtout après avoir lu cet article :

https://www.liberation.fr/debats/2018/09/23/mona-chollet-il-est-difficile-de-ne-pas-voir-les-chasses-aux-sorcieres-comme-un-phenomene-de-haine-m_1680678

l'épisode prend une autre résonance.

Et Jodie Whittaker tient la dragée haute et est vraiment rentrée dans la peau de son personnage, un Docteur plein d'humour et d'auto-dérision, mais aussi de doutes.

Au final, nous avons un épisode mineur, mais sympa, mais gâché par un dernier tiers indigent et bâclé.

Premier épisode de la saison qui aborde ouvertement le fait que le Docteur est une femme, ce qui est un timing idéal et qui le rend assez intéressant.

De bons messages en lien avec le thème de la chasse aux sorcières, quelques symboles sympa et dialogues qui valent le détour - particulièrement le speech de la Doc enchaînée au Roi, avec son message pro-ouverture d'esprit.

Malheureusement le début est un peu pénible, la gestion des trucs typiques d'un épisode historique de Doctor Who est faiblarde, le scénario mi-prévisible mi-n'importe quoi, la fin consiste juste en la méchante qui déballe toute l'histoire et le plan de sa race, avec aucune tentative de dialogue avec le Docteur, une ellipse TRES gênante après le réveil de la Reine Morax, des erreurs de timing, etc. Il est amusant de constater que ce genre de scénar' à base de prison alienne, de possession de corps, etc. est en fait ultra classique, et n'aurait posé aucun problème dans d'autres saisons. Mais ici, même en passant outre les facilités, ce genre de twists ne collent plus à l'ère de Jodie Whitaker, car celle-ci se veut plus "professionelle" et politique.

Et je trouve que c'est révélateur d'une bonne chose : sur le point des historicals notamment et de leur ton, la série a évolué au-delà du simple "alien du passé à éliminer". Rosa et Demons of the Punjab ont vraiment été libérateur, et même des épisodes comme Kerblam!, ou les plus ratés Arachnids et Tsuranga, nous ont montré que la menace n'est pas toujours celle à laquelle on s'attend de base. La saison 11 a le mérite d'avoir un peu bousculé les codes, et c'est pourquoi le classicisme de la fin de The Witchfinders plombe beaucoup ce dernier - et met en lumière les 30 premières minutes, en dépit de tous ses défauts.

C'est donc un épisode très classique et solide, mais qui dénote presque dans sa saison, en étant pourtant étrangement intégrée à celle-ci par le fait qu'on place la Docteur au centre pour son genre.

Un autre problème comme toujours, ce sont les compagnons, qui sont vraiment faiblards. Comme l'a dit Koss : si tu as besoin de répéter à chaque épisode que les personnages forment une famille, c'est clairement parce qu'en vrai ils sont loin de l'être. Amy et 11 ou Clara et le Doc ne s'étaient pas qualifiés de "best friends" avant au moins leur deuxième saison. Pour Jodie, c'était marrant au premier épisode, mais il aurait fallu un peu plus envoyer la sauce par la suite. Ryan est parfois marrant mais l'acteur est toujours mauvais, Yaz n'existe pas assez et l'actrice n'est pas transcendante non plus, Graham est le perso le plus agaçant du trio mais aussi le plus présent, pourtant Bradley Walsh est de loin le meilleur du lot. Comme toujours, c'est un guest qui leur vole la vedette, ici le Roi Charles, assez marrant et plus mémorable que tous les autres. Même la petite-fille guérisseuse, j'ai plus envie qu'elle joigne le TARDIS...

Un standalone avec de très bonnes qualités tout du long, qui s'écroule un peu à la fin. Il me fait penser à The Woman Who Lived pour la période, le côté campagnard, le guest star comique et la menace alien OSEF sauvée par de bons dialogues sur un aspect de la personnalité du Docteur.

Il reste rétrospectivement l'un des meilleurs épisodes de la saison 11. Il met vachement en lumière Jodie et Thirteen, principalement grâce aux passages où elle intervient et où elle est prise pour une sorcière, et le speech qui s'en suit. C'est triste de voir qu'il s'agit de l'un des ses meilleurs moments de la saison, tant il est assez simple, mais ça donne à cet épisode le petit truc en plus nécessaire pour le rendre malgré tout un peu agréable.

Je trouve d'ailleurs que sur les trois/quatre derniers épisodes, Jodie est assez irréprochable dans toutes ses scènes. J'aurais aimé une saison qui la challenge vraiment plus et avec des scénarios où elle comprend plus les choses. Ici, si les 10 dernières minutes avaient été réécrits pour inclure une menace plus "fantastique", mystérieuse, ou pas d'alien du tout, bref, quelque chose d'autre qu'un truc super classique, ça aurait été un super épisode.

Plus de détails dans la critique...