J'ai bien aimé cet épisode, car contrairement aux deux précédents, il apporte beaucoup à l'univers, et y a pas ce côté guimauve qui 'énervait.

Après l’excellent Xmas 2010, l'attaque des poissons volants de Dickens et le sympathique Xmas 2011, la forêt enchantée de Narnia, voici le Xmas 2012, les bonshommes de neige tueurs de Moffat !...

Sur le papier, c'est moins impressionnant c'est sûr. Mais cet épisode de Noël figure parmi mes préférés et est à nouveau ultra réussi selon moi.

Ce qui frappe immédiatement c'est que l'épisode n'est en rien un épisode spécial. Il s'inscrit en plein milieu d'une saison divisée et à l'image de son titre, propose une histoire très classique. Certes simple et pas forcément originale, l'intrigue concoctée par Moffat reprend (avec succès malgré tout) un ancien ennemi du Docteur dans une époque connue (une intelligence qui possde la neige). Mais la vraie originalité qu'il faut souligner c'est que The Snowmen a véritablement bouleversé enfin le format des spéciaux de la série, auparavant très codifié. Et il a bien niqué la numérotation des épisodes et des spéciaux ^^ Il est ainsi non seulement capital dans la saison, opérant un changement symbolisé par le relooking du Docteur, du TARDIS et du générique, tous trois réussi, mais aussi capital pour évoquer de façon frontale le deuil, un peu à l'instar de The Runaway Bride suivant le départ de Rose, mais dans des proportions augmentées.

Mais revenons à la base. La qualité de l’épisode réside d'une part dans les innombrables moments qui font rêver et qui nous émerveillent. L’ambiance de Noël est pour la troisième fois consécutive, vraiment travaillée, avec ce filtre bleuté magnifique et une production à couper le souffle, seulement tâchée par un petit effet visuel off. La magie qui nous invite à retourner dans notre enfance est encore une fois cette année au rendez-vous, avec par exemple, le TARDIS sur le nuage ou le conte de Clara qui résume bien le symbole du Docteur. Ce genre de moments pullulent et sont précisément ce que j'attends d'un épisode de Noël sorti de l'ère des contes de fée d'Eleven, même si le temps des contes de fée est révolu.

Car oui, exit le conte de fée, place au deuil et au dur retour à la réalité... Pour une compagne si marquante et importante qu'Amy, il fallait marquer le coup et ne pas passer trop vite à la suite, tout en trouvant un juste milieu (et ne pas montrer un Docteur triste et inactif pendant trois épisodes, comme certains fans le souhaiteraient visiblement). En fait, même si le scénario est simpliste, la construction de l'épisode est remarquable.

Dans une première partie, le Docteur est en deuil et s’isole. Sa dépression est magistralement montrée, elle est à la hauteur du départ des anciens compagnons, du coup. Son exclusion de l'univers est représentée avec des touches de poésie que j'ai déjà évoquées (le nuage, le TARDIS délabré) et une tristesse magnifiquement jouée par un Matt Smith, dont le personnage doit lutter à l'envie de s'impliquer. J'avoue ne pas comprendre les critiques sur le fait que le Docteur passe "vite à autre chose" alors que c'est précisément ce que l'épisode s'attache à montrer : il a du mal à passer à autre chose, mais aussi, a du mal à résister complètement à l'appel d'un mystère... C'est complexe et logique. Je ne vois notamment pas en quoi le Docteur de David Tennant, qui avait à peine le temps de sécher ses larmes avant d'être replongé dans une aventure bruyante dans des spéciaux de Noël plus que moyens, diffère. Dans un cas le Docteur était en deuil longtemps (surtout après Rose et Donna) mais les aventures ne lui laissent pas le temps de respirer et cela s'imposait à lui, dans l'autre cas la série n'a pas forcé les aventures au Docteur qui s'est isolé pendant longtemps, en hors-champ certes, mais un épisode entier est consacré à le ramener dans l'aventure. C'est tout aussi valable et surtout, une belle approche inédite.

Cette idée de baser tout un épisode sur le deuil du Docteur est d’ailleurs la preuve que Steven Moffat sait parfaitement représenter les émotions et les changements des caractères des personnages quand il le veut, chose que Russell T. Davies s'est toujours refusé à faire pour le départ de compagnons (il suffit de comparer cet épisode avec The Runaway Bride qui pourtant, suivait le dramatique Doomsday) préférant privilégier un départ et un renouveau rapide, ce qui est très représentatif de la série. Les deux approches se valent mais pour des compagnons tels que les Ponds, aussi emblématiques et étant restés très longtemps, un épisode tels que The Snowmen tombait à point nommé.

A partir de l'introduction de miss Clara, on comprend que son rôle est de lui faire petit à petit descendre de son nuage, lui faire revenir passer à la réalité et lui fait oublier les Ponds. C’est exactement ce qui nous arrive pendant l’épisode : après l’épisode précédent assez bouleversant, Clara nous fait passer la pilule, petit à petit, en nous charmant et nous intrigant. Avec cet épisode de Noël et l'épisode précédent, Doctor Who comprend en plein dans le mille l'état dans lequel la plupart du public se trouve et l'intègre formidablement bien dans son récit.

L’épisode prend donc un autre cap à partir du test en un seul mot et de la réponse jouissive de Clara : "Pond". La créativité qu'a fait preuve le scénariste pour faire avancer l'intrigue est remarquable et est ô combien précieuse pour passer rapidement sur des détails. C'est donc avec un test basé sur des réponses en un seul mot, par opposition aux speechs épiques de Vastra ou du Docteur, que Clara et le Docteur reprennent contact. C'est aussi en imitant Sherlock dans une délicieuse pastiche au célèbre détective que le Docteur rejoint le manoir de Clara. Dans les deux cas, la narration est forte.

Ensuite à partir de ce moment, l'intrigue bascule dans la résolution de son histoire du jour, concernant la neige et la Grande Intelligence mais ce que l'épisode perd en poésie et en charme, il le regagne en dynamique excellente entre Clara et le Docteur. Les dialogues sont tout simplement fameux. C’est presque incroyable comment toutes les répliques sans aucune exception font mouche. Clara et le Docteur forment une dynamique prometteuse, grâce à cette compagne assez rêveuse, énergique et aussi, issue d'une autre époque.

Le scénariste est en fait en mini-roue libre sur les double-sens constants des dialogues dès qu'il se lâche sur le mot "Pond", et ça ne s'arrête plus :

DOCTOR: No one can control the clouds, that would be silly. The Wind, a little bit.

DOCTOR: Clever staircase. It’s taller on the inside.

DOCTOR: It’s called the TARDIS. It can travel anywhere in time and space. And, it’s mine.

CLARA: It’s… Smaller on the outside !

Je ne m'en lasse pas. C'est vrai qu'avec le recul la plupart de ces lignes resteront des tics récurrents chez Steven Moffat qui en usera parfois à l'extrême, mais ça fonctionne ici tellement bien.

The Snowmen parvient aussi à juxtaposer l'humour avec le sérieux. Certaines situations sont à mourir de rire, comme la scène du vers de mémoire avec Strax ou celle du manoir avec la gouvernante qui s'évanouit. Le trio Paternoster constitué de Vastra, Jenny et Strax, est un gang atypique et assez marquant, et il fait bon d'avoir enfin de vrais personnages récurrents dans l'ère de Matt Smith !

Au fond The Snowmen sera retenu pour être un Noël qui a marqué un tournant. Si A Christmas Carol était la définition du conte de Noël Victorien pour l'ère Eleven, et que The Doctor The Widow and the Wardrobe marquait une affirmation de l'étiquette "Noël à la sauce Doctor Who", The Snowmen est la réinterprétation de cette tradition dans une histoire plus typique de Doctor Who.

Il faut, enfin, saluer avec quelle efficacité on nous ramène dans le show à travers une compagne censée faire son grand retour dans la série après être morte... pour mourir une nouvelle fois. Celle qui était destinée à être une sorte de "pseudo-River", devient une véritable énigme qui donne furieusement envie de découvrir comment elle peut exister.

The Snowmen est un vrai conte magique qui est bourré de punchlines, de scènes fortes et qui est extrêmement bien pensé pour assurer la transition entre les deux mi-saisons. Un conte de Noël unique qui part d'un postulat intéressant et une approche originale du deuil et qui reprend la tradition établie par The Christmas Invasion 7 ans avant lui pour la transformer en quelque chose de nouveau.

Alors je sais que l'épisode n'est pas parfait, notamment sur sa menace de dame de glace pas des plus palpitantes, malgré une résolution assez poétique. Ce spécial, après avoir été extrêmement bien reçu à sa sortie, perd peu à peu de sa réputation parmi les fans et il est vrai qu'il ne vieillit pas mieux que d'autres. Mais il faut remettre les choses dans leur contexte. A sa sortie j'étais à la fois en deuil, mais je n'avais aussi jamais été aussi excité à l'annonce d'une nouvelle ère. Tout semblait nouveau, poli et lissé, prometteur. L'épisode prend non seulement le temps de gérer l'aftermath du précédent, mais il est aussi fun, revigorant, et est exactement ce dont nous avions besoin à l'époque. Même si dans les temps du binge-watching et du rattrapage de la série, les spécificités de The Snowmen nous apparaissent moins importantes, c'était quelque chose à sa sortie de peu anodin, et dont je garde un souvenir très précieux.

J'entretiens, de plus, un rapport très subjectif à l'épisode puisqu'il s'agit du premier que j'ai vu en live. Je me souviens encore quand, où, comment et ma réaction suivant le générique de fin : "AHHHH J'AI TROP ENVIE DE LE REVOIR.".

Comme quoi, il en faut peu, mais c'est la magie de Doctor Who.

Avis partagé sur cet épisode de noël de Dr Who, qui nous offre du bon et du moins bon.

Dans les points positifs :

- Clara, la nouvelle compagne, gros plus de cet épisode. J'ai vraiment bien aimé le personnage, elle confirme la bonne impression que j'avais d'elle dans Asylum of the Dalek, elle interagit bien avec le docteur. Non, j'accroche bien à la nouvelle compagne.

- Les sidekicks étaient plutôt bien foutu, pour un épisode de noel (autrement, j'aurais peut-être été un peu plus dur). Vraiment agréable de retrouver des compagnons du docteur, je trouve que le trio fonctionnait bien et apportait de l'humour bienvenue (à la limite du ridicule parfois mais c'est tout).

- De jolies images, parfaites pour un conte de noel, comme le docteur dans les nuages.

- Le futur de la saison : même si je me demande encore si l'on aura une réponse à l'histoire des silences, le nouveau mystère autour de Clara me botte assez et je pense que l'on pourra avoir des choses sympathiques qui en sortiront

- les multiples références, un régal

Néanmoins, l'épisode est ternis par beaucoup d'autres choses qui l'empêche d'atteindre "A christmas carol" ou "Eleventh Hour" (pour le côté nouveauté) :

- les effets spéciaux sont un peu (beaucoup) pourris, on a été habitué à mieux

- l'intrigue est super pourrie : je n'ai pratiquement rien compris à ce qui se passait si ce n'est que les bonshommes de neige attaquent et que pleurer les fait fondre...

- Le méchant est ridicule : si l'acteur ne dégageait pas une certaine aura (en gros, il est quand même bon), le méchant serait inexistant. A aucun moment on ne sent de réelle menace et même la femme de glace ne donne jamais l'impression d'être un danger pour l'équipe, c'en est même ridicule.

- La mise en abime du docteur n'est pas super bien traitée. La première partie passe encore mais le reste est beaucoup trop bâclé et aurait mérité un meilleur traitement. Dans le genre, RTD nous avait offert mieux pour le départ du docteur en saison 4 (l'épisode sur Mars et le petage de câble du docteur était magique).

Bref, un épisode en demi teinte : de bonnes choses, de bonnes idées mais aussi de très mauvaises et une intrigue quasi inexistante. Même si c'est un épisode de noel sujet au mode "conte de fée", certaines choses sont quand même décevantes.

Néanmoins, l'impression finale reste bonne, surtout grâce à la nouvelle compagne qui apporte un peu de fraicheur dans la série qui en manquait cruellement.

pour moi le deuxième meilleure christmas special de la série après a christmas carol!

Le nouveau compagnon est très prometeur!

Le doctor est très bon, le nouveau Tardis est mieux que l'ancien et l'univers de cet épisode est chalereux!

Les seuls défauts sont les méchants de l'épisode et aussi trop d'effets spéciaux pour les crédits du début!