Last Christmas #hatersgonnahate.

"Do you know what's rarer ? Second chances."

J'ai tendance à penser que Moffat s'améliore avec l'écriture de ses personnages plus ces derniers restent longtemps, tels que Rory, Eleven ou Clara (avec comme grosse exception River Song). Le départ des Ponds dans The God Complex avait beau être idéal, j'ai de loin préféré le traitement de leur éloignement du Docteur en saison 7A qui offrait un nouveau regard bien moins "fairy-tale" sur leurs aventures. Des tas de nouveaux concepts ont été introduits à ce moment, dont certains ayant été retenus comme définissant toute leur histoire (The first face this face saw, The Last Page).

Alors pour Clara, je fais confiance à Steven Moffat pour la suite son écriture - si mon hypothèse sur "2015 = la dernière année de Moffat en showrunner" se révèle être vraie, il est clair que garder Clara est un choix beaucoup plus sûr que de recréer une nouvelle dynamique pour 1 seule saison. (EDIT : ben au final il est encore resté pour une saison de plus mais ma crainte s'est révélée fondée : la dernière saison était mal conçue sans Jenna Coleman...).

Et puis, pourquoi se priver d'un tel duo d'acteurs ? J'adore Jenna Coleman et son binôme avec Peter Capaldi s'impose comme la meilleure dynamique Doctor/Compagnon que j'ai vu depuis bien longtemps. Je les trouve adorables ("I've always believed in Santa Claus, but he looks a little different to me." *hugs*) et j'avais déjà jubilé dans mon coin à la fin de Mummy on the Orient Express, alors je ne vais pas me plaindre de l'invitation de Twelve pour un tour de manège de plus, c'est même un merveilleux cadeau de Noël. Franchement, quand Clara accepte l'offre du Docteur de continuer, j'ai crié comme un gamin.

Et en plus, je n'aurais pas vraiment aimé que la fin qui précède soit la vraie. En apparence, son départ ici était plus ou moins parfait : elle en a finit avec ses mensonges envers le Doc, elle a revu Danny (dans la meilleure scène de ce personnage depuis... ah bah, sa meilleure scène tout court), elle a vécu toute sa vie avec un héros impossible, elle a voyagé partout dans le monde, ce qui était son rêve, elle n'a jamais refait sa vie (un peu comme Sarah Jane Smith, mais j'ai arrêté de compter les parallèles entre ces deux compagnes il y a longtemps). Finalement c'est pas un peu TROP parfait ?

Avec la volonté de Moffat de faire une saison plus sombre, moins conte de fée, sans compter qu'il veut toujours écouter ses critiques et les corriger, ça ne m'étonnerait pas que son vrai départ soit bien plus dramatique et pas une mort dramatique "adoucie" comme avec les Ponds. A la limite, partir sur leur double-mensonge dans Death in Heaven aurait été frustrant mais cohérent. Ca, c'était une porte de sortie, oui. Mais suite à la révélation du dît mensonge, ils ne pouvaient que repartir ensemble, c'est évident. Pour moi, cette fin "vieillesse en rêve" serait arrivée un peu comme un cheveu sur la soupe... en plus d'être tout de même assez expédiée pour dire au revoir à une compagne de cette importance (oui j'aime les longs départs mélodramatiques, chez moi c'est nécessaire pour avoir la larme à l'oeil !) et la scène aurait été incohérente si cela n'avait pas été un rêve (Clara aurait dû mourir bien avant les 62 années écoulées).

Bref, il est clair que je ne compte pas pénaliser ce special pour "ne pas être l'épisode de départ de la compagne", déjà car non seulement en soi les scènes finales étaient magnifiques et le miroir de The Time of the Doctor juste parfait, et de toute façon, si vraiment cette prolongation de son personnage est une très mauvaise décision, ça se ressentira tôt ou tard en saison 9.

Et j'en doute, d'ailleurs. Il y a encore tellement de choses à dire avec cette compagne. Rien qu'une relation enfin normale avec Twelve serait un bon début. Ou même si Clara prend un peu de recul et ne devient "que" passagère du TARDIS et amie du Docteur pendant que le fil rouge se concentre sur autre chose que sa petite personne, ça serait différent et très bien aussi. Clara est "la" compagne de Twelve après tout, si Last Christmas est représentatif de leur dynamique à venir, eh bien, je suis comblé. Et je suis beaucoup plus confiant que je ne l'étais au même stade il y a un an, après The Time of the Doctor, à l'époque où j'avais beaucoup de doutes sur la suite du show.

"Come on, it's Christmas, the North Pole ! Who you gonna call ?" (vous aussi vous avez répondu : "Ghostbusters !" ?)

Quant à l'épisode en lui-même (bah oui, c'est quand même à 90% une histoire qui se suffit à elle-même, même si tout le monde ne parle que de Clara), j'ai été ravi de retrouver un conte de Noël en bonne et due forme, qui mélange deux aspects : l'esprit de fête de Noël bien sûr, et aussi le scénario pur Doctor Who tourné vers la science-fiction. Comme le dit Santa dans l'épisode, Clara a-t-elle vraiment grandi des contes de fées ? Ce Christmas Special faisait très "ère Eleven" tant au niveau de l'ambiance que de tous les éléments qui remplissent un "christmassy agenda". Le mix entre la légèreté de Noël et l'ambiance Who n'est pas chose aisée et parfois Steven n'y est pas arrivé (cf le basculement vers la SF très mal géré dans le Noël 2011 ou le début poussif du Noël 2013).

Mais ici on peut dire qu'il a à nouveau trouver la bonne formule : ce dixième Christmas Special intègre carrément le père Noël dans son récit, et il le fait avec beaucoup de soin et de respect pour le mythe. J'avais très peur pour cet aspect de l'épisode qui aurait pu tomber dans la caricature, mais la prestation de Nick Frost, le temps d'écran du père Noël, son intégration au scénario : c'était ni too much, ni dispensable, tout sonnait juste et naturel. Ca va même plus loin, le Père Noël devient carrément le point fort de l'épisode vu qu'on ne manque pas de faire divers parallèles entre le père Noël et le Docteur, l'alchimie/la compétition entre les deux personnages à l'écran est exquise... on en aurait presque voulu plus ! Les deux univers se marient tellement bien que Santa devient une évidence : la dernière analogie entre lui et le Docteur remonte d'ailleurs au dernier Noël en fait, où le Docteur était devenu dans sa dernière heure le vieillard qui défend la planète, un héros pour les enfants de la ville de Noël. Finalement le Père Noël représente un peu tout Doctor Who : un vieux héros qui voyage avec ses compagnons et qui fait rêver les enfants. C'est fort.

Evidemment il y a des scènes avec la subtilité d'un éléphant, comme la scène du traîneau à la fin, un pur délire (Twelve : "Look at me ! I'm riding a sleigh !!!"... je crois que je commence à adorer ce Docteur...) mais Noël est présent sous tous ses aspects, et ce qui prime avant tout, ce sont les scènes évoquant une certaine tristesse et la nostalgie de Noël. Enfin bien sûr tout cela, c'est si on est en phase avec le principe même de "Christmas Specials", car il y a des fans qui n'ont jamais aimé cette idée. Dommage, car je trouve que l'esprit de Noël colle parfaitement à Doctor Who et cet épisode en est la nouvelle preuve.

"You know the big problem in telling fantasy and reality apart ? They’re both ridiculous." (très, très en forme Twelve dans cet épisode)

Quant à l'autre face de l'épisode, la partie sci-fi qui doit assurer le show, on nous sert cette année un base-under siege avec des monstres gluants dans un enchevêtrement de rêves. C'est peut-être mon côté fanboy d'Eleven qui parle car ça m'a fait plaisir de revoir des intrigues complexes et infinissables avec plein de surenchères. Ce n'est pas du pur timey-wimey (plus du "dreamy-weamy") mais ça m'a rappelé les scénarios déjantés de Moffat, style dans lequel il excèle. Un petit retour en arrière nostalgique après tous les épisodes linéaires qu'on a eu cette saison.

Du coup les twists s'enchainent et tout est permis. Les Kantrofarris rejoignent la liste des bons "monstres à concept" où l'on pourrait tout à fait envisager un retour, et sont facilement parmi les meilleurs aliens tous épisodes de Noël confondus. Une fois passés les premiers twists, plutôt prévisibles, le scénario s'est révélé bien plus malin que je ne le pensais au départ et multiplie les idées astucieuses notamment dans les moyens qu'ils trouvent pour tenter de discerner le rêve de la réalité et l'inclusion de Santa dans tout ce bazar. Le concept de rêves dans les rêves est poussé à son paroxysme.

Jusque dans l'image de fin : le TARDIS, vu en train de décoller à travers la fenêtre de la chambre de Clara, avec une mandarine posée sur le rebord. La même que celle du père Noël. Pour le coup c'est un peu comme la toupie de Inception : "ah ah tu as vu à la fin on te colle le détail qui tue pour semer le doute dans ton esprit". C'est un procédé qui se vulgarise de plus en plus (Amy's Choice, The Doctor's Wife, Nightmare in Silver, Listen...), ce fait de créer des fins "ouvertes au dernier moment sur un détail", et cela convient parfaitement dans une série telle que Doctor Who qui veut toujours émerveiller le spectateur et le plonger dans un monde où tout est possible. Je suis fan de ce genre de détails libre à l'interprétation.

Pour moi cette image, et la dernière ligne de l'épisode ("I never get a second chance, so what happened this time ? Don't even know who to thank.") cela veut dire que c'est le Père Noël qui a réunit le Doc et Clara, ce qui ne fait que rendre l'épisode, bon, encore plus guimauve, certes (c'est Noël hein), et surtout encore plus magique.

"There's a horror film called Alien ? That's very offensive ! No wonder you keep getting invaded !"

Les reprises de la littérature et d’œuvres cinématographiques sont nombreuses mais assumées. L'épisode est un énorme hommage à Alien il faut croire. Et c'est fou le nombre de références à la pop-culture dans cet épisode - certaines lignes sont très bien trouvées et les punchlines sont innombrables (ma préférée est sans doute celle que j'ai cité juste au-dessus).Certaines punchlines sont directement issues des tics habituels de Moffat, avec une surabondance de "stevey-wimey" en tout genre et de catchphrases inquiétantes "It's a long story !", et le mieux c'est que TOUT est excusé dans le scénario, vu qu'il s'agit de rêves !

Cela dit, je me serais franchement bien passé du "Don't think about them !" (le fait que les Dream Crabs soient psychiques n'est qu'une diversion dans le scénario avant qu'on introduise la notion bien plus brillante et intéressante des rêves dans des rêves). Enfin dans l'ensemble, le scénario est une pépite et de très haute volée. Il faut quand même avoir du talent pour rendre à l'écran une production basée sur le pitch "le père Noël rencontre Alien et Inception dans un épisode de Doctor Who" !

La réalisation de l'épisode est due à Paul Wilmshurt, directeur des magnifiques Kill The Moon et Mummy on the Orient Express, et il ne déçoit pas vraiment. C'est joli et la photographie est belle. Le gros boulot a été mis sur la lumière et le jeu des couleurs est magnifique par moments. Les costumes et maquillages sont comme d'habitude chez Who, très crédibles.

Je salue aussi la transposition de l'ambiance de Noël, réussie SANS filtre bleu, dans lequel était littéralement engloutis certains Christmas - A Christmas Carol et The Snowmen surtout, bien que ces deux épisodes restent parmi les Noëls les plus beaux esthétiquement parlant. Bon, le toit de la maison de Clara, c'était vraiment infâme (même si c'est supposé être un rêve), et la scène du traîneau comporte des angles douteux encore plus moches que le traîneau de A Christmas Carol... que serait un épisode de Noël de Who sans au moins un effet visuel cheap ?

"Last Christmas" était un épisode vraiment polyvalent, qui raconte une histoire Whovienne classique portée par des concepts de science-fiction brillants, avec une touche angoissante, et qui évoque aussi l'esprit enchanteur de Noël et son côté plus nostalgique sur la fin - "Every Christmas is last Christmas".

Voilà maintenant 10 ans que la tradition est perpétuée et si ce Christmas était vraiment le "Last", ce serait bien dommage, tant Doctor Who et Noël semblent se donner rendez-vous tous les ans pour nous émerveiller et nous rappeler les fondements de la série. Car oui, "Last Christmas", c'est toute l'histoire de Doctor Who, c'est un long rêve sans fin où l'imprévisible peut débarquer à tout moment...

C'était pas mal mais sans plus.

Les idées sont là et elles sont excellentes, comme d'hab avec Moffy, le tout est très christmassy finalement, mais ça manque cruellement d'intensité sur tout le long de l'épisode si on ajoute en prime le fait qu'il y ai pas mal de longueurs.

J'met 14 parce que j'ai quand même passé un bon moment, -1 parce que le retour de Clara, c'est quand même un truc complètement dispensable. (J'espère qu'on aura un autre compagnon en prime pour la saison 9, sinon ça sera très décevant de ce coté là, la dynamique TARDISienne doit changer.)

C'était pas oufissime mais c'était bien quand même.

(On est loin de cette horreur de Voyage of the Damned par exemple)

Episode génial !! Un excellent mix entre Inception (Bien que ce n'est pas ce film qui ai inventé le concept du rêve dans le rêve (dans le rêve dans le rêve dans le rêve dans le rêve...) c'est la première chose à laquelle j'ai pensé) et Alien.

Très heureux de voir Clara Oswald rester ! Ce personnage a prouvé qu'il pouvait évolué et une saison 9 sera probablement tout aussi bénéfique que l'a été la 8 pour elle. De plus, cela permet de garder la merveilleuse acrice qu'est Jenna-Louise Coleman !

Bravo a Moffat pour cet excellent script a tout les acteurs qui jouaient très bien !