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Le Fonz du mois : The Mask (évidemment)
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Sommaire :
- 13 Reasons Why
- After Life
- Better Call Saul
- Betty
- Creepshow
- Crimes parfaits
- Dave
- Elite
- High Fidelity
- Hollywood
- How to Get Away With Murder
- Killing Eve
- Kingdom
- Kipo et l'âge des Animonstres
- L'amie prodigieuse
- La casa de papel
- Little Fire Everywhere
- Mr. Robot
- Mythic Quest
- Rick et Morty
- Run
- Space Force
- Tales From the Loop
- The Mallorca Files
- The Plot Against America
- Upload
- Westworld
- ZeroZeroZero
13 Reasons Why - saison 4
Galax : Comme Manoune ci-dessous, je ne vois pas l'intérêt de la saison, qui court-circuite son propos sur les adolescents en se voulant plus sombre et mature, à base de flashbacks, de trauma PTSD, de dépression... tant de thèmes traités par dessus la jambe. À part traiter l'homosexualité sous quatre angles différents, je ne comprends pas vraiment le but de la saison. Les personnages ne font pas sens, et je n'aime pas souvent dire ça mais ici on sent clairement qu'ils sont écrits pour être écrits, pas pour exister. On a notamment le personnage d'Ani, très mal reçue en saison 3, qui est totalement évincée de la moitié de la saison par les scénaristes qui ne voulaient pas écoper d'un fardeau à gérer (et ils continuent de mal la gérer lorsqu'elle apparaît). La série n'a pas su rebondir après Hannah Baker et n'a pas créé d'univers convaincant. La preuve avec l'image de fin sur Clay/Tony, hors propos, ou bien le retour complètement malaisant de deux personnages de la première saison dans le final, qui semblent connaître tout le monde, ce qui n'a aucun sens. Même le côté "nostalgie de fin de lycée", sensation super facile à retranscrire en fiction avec trois fois rien car ça parle à tout le monde, est raté dans l'exécution. Les acteurs aussi font parfois des faux pas. La série fonctionne sur certains points parce que le monde actuel, et surtout les États-Unis, est complètement frappadingue, mais globalement il ne faut vraiment considérer la série que pour ses deux premières saisons, ça suffira. Avis défavorable.
Manoune398 : Ouf, c’est terminé ! Cette dernière saison de 13 Reasons Why n’est pas pire que la précédente, mais elle reste très médiocre. S’il y a des idées intéressantes (la violence scolaire, la dépression ou les troubles mentaux), elles ne sont pas bien exploitées et manquent atrocement de finesse. La série est sensationnaliste et devient un cliché des teenshows américains, avec un final relativement réussi mais qui joue beaucoup trop sur le pathos. Une vraie déception pour une série qui se voulait être une porte-parole des adolescents. Avis défavorable.
After Life - saison 2
Nick : On ne devrait plus avoir à présenter Ricky Gervais. Comique anglais caustique, il est le créateur à intervalle régulier de séries grinçantes, reines de l'humour méchant qui crée le malaise (The Office Uk ou Extras). Avec After Life, il semble avoir atteint une forme de maturité (sagesse ?) et nous offre ce qui est pour moi sa meilleure création. Car pour une fois, le mélange émotion et humour est bien dosé et les moments de gêne ont (presque) disparu. Dans cette saison 2 d'After Life, on continue de suivre Tony, toujours en deuil de sa femme. La série, de manière très maligne, sait que le processus de deuil ne se fait pas du jour au lendemain, en un déclic, que la démarche est longue et fastidieuse, avec des rechutes. Ainsi, elle adopte une structure proche d'Un Jour sans fin et on suit Tony répéter les mêmes choses épisode après épisode. Mais loin d'ennuyer, Gervais, en grande forme, arrive à jouer sur les variations des mêmes scènes et crée, à chaque fois, de grands moments d'échange, souvent bien drôles. Et si Tony (interprété magnifiquement par Ricky Gervais lui-même, épatant dans les scènes où il ne peut s’empêcher de pleurer en évoquant son bonheur perdu) n'arrive pas à se sortir de sa dépression, la bande d’hurluberlus qui l'accompagne grandit à ces côtés. Et c'est là qu'est, pour moi, le véritable changement par rapport aux autres séries de Gervais : je ressens de l'amour envers ses personnages, là où avant, il s'amusait à les faire toucher le fond, de manière très sadique. C'est pour ça qu'on sort souvent d'un épisode d'After Life avec le sourire, malgré le fait que la mort soit souvent évoquée. Avis favorable.
Better Call Saul - saison 5
Galax : Une saison au départ très classique pour Better Call Saul, qui joue clairement la montre et reprend les problèmes de la saison 4 avec ses intrigues déséquilibrées (des magouilles d'avocat super cool, de la tension pourrie dans la partie cartel)... avant de subjuguer sur sa fin ! Je ne parle pas tant de l'épisode dans le désert, vastement surcoté car destiné à parler aux fans de Breaking Bad. Mais je parle bien de l'épisode 9 avec la scène la plus tendue de l'histoire de la télévision, qui capitalise à fond sur le meilleur personnage de la série : Kim Wexler. En rendant son sort totalement imprévisible, Gilligan et Gould donnent furieusement envie de voir la suite d'une série que j'imaginais condamnée à décevoir dans une fin anti-climatique. Peu importe ce que j'ai pensé de la plupart des épisodes : sortir de cette année ainsi, c'est une victoire pour la saison. Avis favorable.
Nick : Depuis la mort de Chuck, ll manquait à Better Call Saul un vrai antagoniste. Le flippant Lalo Salamanca, psychopathe à moustache, sourire et chemises moches, remplit ce rôle à la perfection et apporte avec lui des scènes de tension à couper au couteau, tel ce final de l'épisode Bad Choise Road qui n'a rien à envier aux moments les plus étouffants de Breaking Bad. À une saison de la fin, la série brouille plus que jamais les cartes et concernant le sort de Kim toutes les portes restent ouvertes, y compris celle où elle serait présente dans Breaking Bad, en hors-champ des événements vécus par Walter White. Ce qui est à la fois terriblement excitant et aussi pas mal casse-gueule. Car si la fin s'avère décevante, malgré le savoir-faire de la team Gilligan & Gould, c'est toute l'aura de la série qui serait touchée et dégradée, il y aurait un effet "tout ça pour ça" et je ne pourrais plus parler de Better Call Saul comme je le fais maintenant, les yeux brûlant d'admiration, osant même proclamer qu'elle est plus réussie que Breaking Bad. Avis très favorable.
Betty
Manoune398 : Que d’aventure, de liberté et d’amitié dans la belle ville de New York ! Caméra au vent, au plus près des actrices exceptionnellement authentiques et accompagnées d’une bande-son géniale, l’intrigue de Betty nous embarque dans ce groupe de filles passionnées de skateboard qui apprennent à se connaître. Navigant parmi les questionnements existentiels, le sexisme ou l’amitié, ces jeunes femmes nous offrent un voyage frais, amusant et dynamique. Une petite pépite ! Avis très favorable.
Nick : Betty ne raconte pas grand-chose finalement. On suit les déambulations de six filles qui font du skate sur six épisodes de moins d'une demi-heure. Mais Betty est une bulle de bonheur, une immersion d'un naturel bienfaiteur qui nous fait nous balader en compagnie d'une bande de filles et vivre à leurs côtés leurs petites aventures quotidiennes (mais vraiment, on a l’impression d’être avec elles), le sourire aux lèvres et une chaleur au ventre. Puis, au final, l'air de rien, Betty dit beaucoup sur notre société, notamment sur le mouvement MeToo, le tout entre deux tricks. Avis enthousiaste.
Creepshow
Nick : Back dans les années 80 avec Creepshow, cette anthologie d'horreur qui repend les codes esthétiques du film de 1981. Comme souvent dans ce genre de séries, c'est assez inégal, mais certaines histoires sortent du lot (une maison de poupée hantée ou un programme amaigrissant à base de sangsues mutantes) et on passe au final un bon moment dans ces comics transposés en films. Avis favorable.
Crimes parfaits - saison 2
Elpiolito : Je suis tombé sur Crimes parfaits un peu par hasard l’autre jour en zappant et, comme il n’y avait rien d’autre, je suis resté regarder. Ce soir-là, France 3 diffusait deux épisodes inédits de cette série démarrée il y a un peu plus de deux ans.
Le principe est similaire à Columbo : un assassin connu dès le départ que l’on voit perpétrer son crime, puis un duo d’enquêteurs qui arrive pour le résoudre. Bien entendu, il reste quelques zones de flou pour laisser un peu de suspense (le mobile exact, la façon de se débarrasser de l’arme, etc.). Force est de constater que les deux épisodes que j’ai pu voir sont une réussite. Les crimes sont particulièrement bien pensés et ficelés, l’assassin essayant de se rapprocher au mieux du crime parfait. Surtout, les crimes ont une bonne part d’inédit : dans le milieu ultra-bouché des séries policières, proposer des variations suffisamment intéressantes pour surprendre est un vrai exploit. Les enquêtes tiennent la route avec une progression assez logique et des échanges inspecteurs-coupables proches de ceux de Columbo : le criminel n’est souvent pas passif durant l’enquête et met également des bâtons dans les roues, là encore de manière efficace jusqu’au dévoilement du petit détail qu’il a oublié et va le faire plonger. Le format de la série, plutôt court (quarante-cinq minutes), aide à maintenir un bon rythme : il n’y a pas de ventre mou ou des péripéties un peu trop capillotractées pour relancer l’intérêt, c’est net et précis et globalement équilibré. Le duo d’enquêteurs (ici Antoine Duléry et Élisa Ruschke) fonctionne bien, sans fioriture exagérée, et trouve du répondant face aux coupables, eux aussi sans fioritures exagérées. La réalisation est de bonne facture : classique mais efficace. Bref, une agréable surprise qui, sur un concept bien usé et répété, parvient à proposer des nouveautés et quelque chose d'intéressant. J’ai en tout cas très envie de voir d’autres épisodes. Avis très favorable.
Dave
Nick : Dave est une sitcom basée sur le vrai parcours de Dave Burd alias Little Dicky (oui, oui, petit pénis). Et la série est à l'image du personnage : on est au début perplexe devant ce rappeur blanc-bec et juif qui n'a pas vraiment la street credibility, mais qui se la joue, avant d’être emporté par son flow. Dave au final est une série pleine d'idées, de gags marrants, mais surtout portée par des personnages atypiques et hauts en couleurs qui se révèlent super attachants. Un vrai coup de cœur funky et faussement crétin car plus intelligent et profond qu’il n’y paraît. Avis très favorable.
Elite - saison 3
Galax : Un teenshow populaire attachant qui bénéficie beaucoup de ses emprunts au genre policier pour donner de la consistance à sa galerie de lycéens assez originaux. Elite aborde pas mal de thèmes de façon bien plus intéressante et moderne que 13 Reasons Why ne l'a fait cette année, par exemple. Une bonne surprise. Avis favorable.
High Fidelity
Nick : Transcription du livre culte (pour moi en tout cas) de Nick Horny, High Fidelity prend quelques libertés notamment avec Rob, le personnage principal, devenu une femme ici, ou le cadre qui quitte Londres pour le sol américain. Mais on retrouve la trame de fond et certaines scènes font échos à des passages du livre. Série sur une trentenaire fan de musique, mais perdue dans ses histoires d'amour, High Fidelity est accompagnée d'une bande son renversante et on suit avec plaisir cette quête de bonheur, notamment grâce aux personnages sympathiques qui l’accompagnent, même si le caractère renfrogné de Rob (mais c'était déjà le cas dans le bouquin) et le fait qu'il manque à la série un je-ne-sais-quoi de magie l’empêchent de passer du statut de divertissement sympa à celui d'excellente série. Avis favorable.
Hollywood
Marie-Louise : Ryan Murphy qui fait à fond du Ryan Murphy, ça plaît ou ça déplaît, il y a rarement d'entre-deux. Chez moi, la plupart du temps, ça plus-que-plaît, et Hollywood n’a pas fait exception. Sous prétexte de nous faire découvrir un fait divers qui a eu lieu dans les années 1930 (le suicide de Peg Entwistle, jeune actrice désespérée qui s’est jetée du haut de la lettre H du panneau « HOLLYWOODLAND »), Ryan Murphy nous offre une mini-série de sept épisodes feel good, généreuse et engagée. Sa galerie de personnages non-manichéens ne gâche rien : des gays, des bis, des hétéros, qui s’assument, ou ne s’assument pas, ou sont en cours de processus pour s’assumer ; des Noirs, des Asiatiques, des Blancs, qui luttent ensemble, ou séparément, pour l’égalité de traitement ; des femmes mûres magnifiées, qui ont le pouvoir ou le (re)prennent ; des personnages estampillés « peste » dans les autres fictions, et qui renversent tous les clichés à coup d’entraide et de bienveillance. C’est acidulé, c’est plein d’humour et de sexe, c’est rapide à regarder : foncez ! Avis très favorable.
How to Get Away With Murder - saison 6
Galax : Ce genre de séries n'est pas censé avoir une bonne fin. Ne serait-ce qu'avoir une fin tout court. How to Get Away With Murder est une des dernières séries typiquement "issue de network américain" qui était encore debout et plutôt populaire, avec tout de même un aspect feuilleton à chaque saison très présent. Je compte très peu de séries du genre qui se terminent convenablement. Et pourtant... la fin est dingue. En six saisons, la série a eu son lot de mauvaises passes, clairement, et je suppose que c'est une série que beaucoup ont démarré par curiosité, par buzz, pour Viola Davis, etc. Laissez-moi vous dire qu'au terme de la série, Viola Davis est toujours aussi impériale (elle livre un speech dans son épisode final qui lui vaudra probablement une récompense aux Emmys, j'espère), mais aussi que le scénario retombe sur ses pattes avec une main de maître. Non sans quelques twists de fin un peu gros, typiques de la série, mais terriblement divertissants. Le dernier épisode m'a laissé sans voix et en larmes, ce genre d'issue imprévisible mais parfaite. Avis favorable – très favorable pour le final.
Killing Eve - saison 3
Manoune398 : Cette troisième saison de Killing Eve relance la série en se penchant sur le personnage de Villanelle, petit monstre touchant et attachant qui n’a pas fini de nous surprendre ! En contrepartie, le personnage d’Eve se trouve plus en retrait et ne semble pas exister sans sa meilleure ennemie, mais ce n’est pas si dérangeant que cela puisque l’intrigue s’ouvre sur Carolyn et Konstantin, deux personnages qui ont une place tout aussi primordiale. J’ai particulièrement apprécié la fin, mais j’espère que la série s’arrêtera à la saison suivante. Avis favorable.
Kingdom - saison 2
Nick : Déjà sympa, mais souffrant de longueurs, Kingdom a rectifié le tir et a offert une deuxième saison enthousiasmante qui a fait alterner scènes d’attaque de zombies (pardon, d’infectés par un mystérieux virus asiatique (hum, hum)) très intenses et haletantes et intrigues politiques plus passionnantes que par le passé. Et comme en plus, la série n'hésite plus à sacrifier quelques personnages sur la route (dont un que je pensais intouchable) et que la reconstitution ainsi que les costumes sont toujours aussi beaux à regarder, au final, cela fait de Kingdom un divertissement hyper-sympa à regarder (pour ceux qui aiment les séries de zombies, évidemment). Avis favorable.
Kipo et l’âge des Animonstres
Helper9 : Kipo et l'âge des Animonstres est une bonne série d’animation signée Netflix. Deux saisons sont déjà disponibles, la première depuis janvier dernier et la deuxième depuis juin. C’est typiquement le genre de série animée qui peut plaire aux petits comme aux grands. L’histoire n’est pas des plus originales : des humains qui tentent de survivre dans un monde dévasté et désormais dominé par les animonstres (des animaux mutants). Mais personnellement, j’ai vraiment accroché. Ça me rappelle les dessins animés des années 90-2000. On suit les péripéties de Kipo, jeune ado livrée à elle-même à la surface de la Terre, qui ne va pas tarder à comprendre que la situation est bien plus compliquée qu’une simple fin du monde. Accompagnée de ses amis (humains et mutants), elle va faire tout son possible pour connaître toute la vérité et déjouer les plans du ou des méchants tout en apprenant toujours plus sur qui elle est vraiment. C’est bien réalisé, c’est coloré, amusant, attachant. Ça se dévore rapidement. Un bon moment. Avis très favorable.
L'Amie prodigieuse - saison 2
Marie-Louise : On retrouve Elena et Lila pour l’adaptation du deuxième tome de la saga d’Elena Ferrante qui, comme en première saison, reste extrêmement fidèle au livre. Cela pourrait en décevoir certains, être considéré comme un manque d’originalité artistique, mais pour ma part cela me convient parfaitement. Cette saison 2 permet de mettre en image l’évolution de nos deux jeunes italiennes préférées, qui ont grandi et continuent d’évoluer, mais commencent à clairement prendre des chemins différents : l’instruction et l’émancipation pour Elena, le piège d’une cage dorée pleine de mépris et de violence pour Lila. L’Amie prodigieuse permet une nouvelle fois de dépeindre la condition des classes populaires, et notamment des femmes, dans l’Italie des années 1960. Les acteurs sont magnifiques de justesse, la photographie léchée, la bande-son hypnotisante, et on a à nouveau droit au petit cliffangher de fin de saison qui donne envie de connaître la suite, vite. Avis très favorable.
La casa de papel - partie 4
Galax : Cette "saison 2 partie 2" ou "partie 4" pour Netflix, est un fiasco total. La première partie de saison ou "partie 3 Netflix" était déjà limite limite, mais ici c'est une saison insultante pour n'importe quel fan et n'importe quel spectateur. Comprendre que même les fans ne trouveront pas leur compte dans cette bouillie de références mal foutue et seront déçus par le sort de plusieurs personnages. Et que le spectateur lambda sera abasourdi par la débilité du scénario (en tout cas, je l'ai été). Il y a notamment un personnage ultra apprécié qui passe tout son dernier épisode la tête plantée à travers une porte avant de mourir de la façon la plus con possible. Probablement un des pires épisodes de série télé que j'ai vu. Si vous avez arrêté La casa de papel, comme beaucoup : vous avez bien fait. Si vous continuez pour savoir comment ça finit, comme moi : pas la peine, en vrai. Ça ne finira que mal. Avis complètement défavorable.
Little Fires Everywhere
Helper9 : Un véritable coup de cœur pour cette mini-série made in Hulu qu'est Little Fires Everywhere. Une histoire qui prend place dans les années 90 (un retour dans le passé qui fait du bien) et qui aborde une multitude de sujets sans se disperser dans tous les sens (entre autres : les différences sociales, la pression d’être parfait, l’importance d’une carrière, l’argent, le racisme, l’homosexualité, le harcèlement, être mère porteuse, l’avortement, l’immigration, l’adoption, la justice biaisée, le mensonge…). Et que dire du casting ? Des acteurs confirmés comme Reese Witherspoon, Kerry Washington, Joshua Jackson… et de jeunes acteurs prometteurs. Une série qui fait malheureusement encore écho à la société actuelle (surtout aux USA). Avis très favorable.
Mr. Robot - saison 4
Galax : La saison date de fin 2019, mais j'ai profité du confinement pour la finir. Si vous lisez ces mots, c'est que le bon Nicknackpadiwak a accepté de laisser ce paragraphe malgré le hors-jeu de la série au niveau des dates de ce volume. Je tenais tout de même à tenter d'exploiter la dernière occasion que j'aurais de parler de la série pour insister sur la perfection absolue de cette saison ultime. C'est ce genre de séries qui fait beaucoup parler d'elle dans sa première saison, puis tombe un peu dans l'oubli, et pas parce qu'elle perd en qualité, au contraire. Mais parce que derrière le buzz et le côté attrayant de suivre une série moderne et stylisée sur un hacker, Mr. Robot avait un vrai propos et de vrais twists en réserve. Le basculement sur l'émotion et la satisfaction de tous les épisodes de fin en sont la preuve. De plus, sur la forme, c'est probablement une série inégalée à ce jour. Après un épisode full plan-séquence l'an passé, la série a livré ici un épisode muet, un épisode théâtral ou un épisode presque fantastique aux teintes de spécial Noël. La variété des tons et des thèmes est impossible à challenger. Et à nouveau, le final de la série est incroyablement parfait et donne du sens à toute l'oeuvre. Avis très favorable.
Mythic Quest : Raven's Banquet
Nick : On se souvient que les premières saisons de The Office ou Parks & Recreation n’étaient pas des réussites immédiates, leur statut de séries cultes n'est venu que petit à petit. Mythic Quest est-elle partie pour leur emprunter le pas ? L'avenir nous le dira. En tout cas, sa première saison est assez inégale, mais pleine de promesses. Je pense qu’une fois que les personnages seront bien en place (certains sont déjà bien drôles), la sitcom montera en puissance et pourra rivaliser avec ses grandes sœurs. Dans l'état, elle n'est juste qu'une série en dent de scie, mais parlant d'un milieu rarement vu à l'écran (les coulisses d'une société conceptrice de jeux vidéo) et qui propose de très bons moments de rire. Avis favorable.
Rick et Morty - saison 4
Galax : Une saison compliquée. Harmon et Roiland ont pris tout ce qui était super dans la série, l'ont décomposé et ont rétrogradé en vitesse trois fois inférieure pour jouer la montre, jouer le méta, faire durer la série, ne pas faire avancer ses personnages, et fonctionner uniquement au gimmick. Rick est beaucoup trop OP, les idées s'essoufflent... Si quelques soubresauts de concepts fonctionnent encore vachement bien dans la seconde partie de saison (la cuve d'acide, le final...), cela ne retire pas la sensation d'avoir eu une saison creuse, qui sera probablement vue comme un âge sombre pour la série dans son ensemble. Avis défavorable.
Nick : J'ai durant trois saisons fantasmé Rick and Morty comme étant une série plus intelligente qu'elle n'était. Je voyais en elle une série touffue, à l'univers lié, je croyais que Harmon et Roiland avaient un plan sur le long terme en tête, qu'ils nous laissaient des indices à droite et à gauche afin d'offrir au final une série monstrueuse, cohérente et métaphysique. En acceptant d'être reconduite pour sept saisons, j'ai eu comme un doute. Puis l'épisode Never Ricking Morty a brisé les dernières illusions (je ne saurais que trop vous conseiller l'excellente critique de Galax pour plus d'explications). Pas de plan prévu, pas d'univers canon, Rick and Morty ne sera jamais qu'une série de standalone sans souci de cohérence narrative, allant dans tous les sens et n'ayant aucune ambition à part faire des gags sur les pets, de la tripaille gratuite et systématique, avec, tout de même, quelques éclairs de génie disséminés. Frustrant et triste, mais il faut l'accepter. Avis déçu.
Run
Nick : Imaginez un voyage en train à côté d'un couple relou qui passe le trajet à se chamailler puis à se réconcilier à coup de bisous avant de se reprendre la tête pour des bêtises futiles. C'est cette drôle d'expérience que nous propose Run, pourtant partie avec les meilleures intentions (une idée de départ d'un bon rom-com et Phoebe Waller-Bridge quelque part au commande). Mais très vite, c'est la panne sèche, Billy et Ruby deviennent plus odieux, égoïstes et insupportables que touchants tandis que le scénario ne sait plus quoi faire pour tenir son run de sept épisodes (notamment cette histoire grotesque d'homicide involontaire). Bref, Run est un cul de sac. Avis défavorable.
Space Force
Nick : Voilà comment j'imagine la réunion de création de Space Force :
Greg Daniels : « Bon, les gars, on vient de signer avec Netflix pour faire une série comique. Alors, attention, on a du lourd au casting : Steve Carell et John Malkovich, excusez du peu. Bon du coup, genre, ce sera une série sur un colonel à la Michael Scott qui gère un programme de conquête spéciale, ce sera hyper drôle, avec des personnages farfelus et on en profitera pour faire quelques tacles bien sentis envers Donald Trump. Alors ? C'est qui le boss ? »
Tout le monde : « Ouais, excellent !! »
Greg : « Ok, cool, voilà. Bon allez, on commence l'écriture. Qui a des idées drôles ? »
Tout le monde : « ...... »
Greg : « Ok, pause déjeuner, on y réfléchit après. »
Tout le monde : « Cool, en plus, c'est frites à la cantine aujourd'hui. »
Car oui, Space Force sent le labeur et la sueur dans la création de l'humour. On voit que la série cherche à être drôle, mais n'y arrive pas. Elle enchaîne les gags comme à l'usine, sans cœur, sans panache. La série se voulait la nouvelle The Office, elle n'est qu'un ersatz de Police Academy, mixé avec les gags les moins inspirés des Hot Shot. L'exemple le plus représentatif de ce fiasco est Tony, l'attaché de presse, interprété par le bon Ben Schwartz vu dans Parks & Recreation. On sent une volonté d'en faire un personnage culte, ce genre de personnage secondaire qui finit par acquérir plus de notoriété que les principaux. Sauf que c'est trop imposé et il devient crispant à être autant mis en avant pour du vent. Enfin, ultime preuve du manque total d'inspiration, on adjoint à Steve Carell une fille rebelle, source, je ne vous le cache pas, de subplots confondants d'inutilité. Et ne parlons pas de Lisa Kudrow, totalement sous-exploitée. Bref, Space Force est un accident industriel. Avis catastrophé.
Tales From the Loop
Nick : Tales From The Loop est une sorte de conte de fées futuriste, cruel, beau, poétique, lent, contemplatif, bouleversant, ennuyeux, sombre et incroyable, une série anthologique connectée avec elle-même où un personnage secondaire devient le principal d'un épisode à l'autre, voire un Black Mirror évanescent et sans son aspect moralisateur, un Dark épuré et dégraissé. Il faut parfois se battre pour tenir certains épisodes sans s'endormir, mais le jeu en vaut la chandelle, car on sort de la série bouleversé ou troublé, la tête pleine d'images et de sentiments mêlés (émerveillement et tristesse). Avis très favorable.
The Mallorca Files
Elpiolito : La première série estivale de France 2 est une série policière qui aurait dû être diffusée sur France 3 l’après-midi, entre un épisode de Derrick et un de Rex. Dans les deux premiers épisodes que j’ai pu voir de The Mallorca Files, rien n’est vraiment intéressant : un duo d’enquêteurs aux caractères différents mais unis contre le crime déjà vu mille fois (la psychorigide et procédurière vs. le gars cool et tranquille), des enquêtes policières guère palpitantes avec un suspense mal géré, un humour qui tombe complètement à plat (cette course poursuite avec des voiturettes de golf…), une réalisation expérimentale qui se rapproche beaucoup de ce que fait mon cousin lorsqu’il filme un mariage en fin de soirée (saturation de couleur, plans mal cadrés/obliques qui font genre, etc.)… Et ce n’est même pas le côté dépaysement de Majorque qui vient relever le niveau : l'île ne semble être exploitée que pour montrer de jolis paysages de carte postale (souvent gâchés par la mauvaise réalisation), ça ne semble pas vraiment avoir d’incidence sur le reste. Au final, on a donc une série plate et sans relief : ce n’est pas une catastrophe, c’est juste pas très palpitant, le genre de séries que tu mets en fond pour faire un peu de bruit en suivant d’un oeil distrait ou pour t’occuper dans la canapé avant de faire ta sieste. Avis défavorable.
The Plot Against America
Nick : Les retrouvailles de David Simon et Ed Burns, douze ans après Generation Kill : une adaptation de Philip Roth et une uchronie où durant la Seconde Guerre mondiale, un fasciste prendrait la tête des USA, The Plot Against America sentait le chef-d’œuvre à plein nez, limite même pas besoin de regarder pour confirmer. Et en effet, c’est très bon, le savoir-faire est là : les personnages sont immédiatement attachants, on tremble pour la famille Levin, les épisodes passent comme une flèche, pas le temps de s’ennuyer, on y évoque les questions du racisme, du pouvoir et aussi du communautarisme et on peut même y voir une charge envers le gouvernement actuel des USA. Sauf que si j’aime vraiment bien, je n’en suis pas ouf de ouf. Je pense que la série arrive trop tôt après The Deuce, car après cette grande histoire d’amour de trois ans, The Plot Agaisnt America, mini-série de six épisodes, ressemble plus à une aventure sans lendemain, dans laquelle je ne désire pas trop m’engager. Avis seulement favorable.
Upload
Nick : En manque depuis la fin de The Good Place ? Upload en est le médicament générique. En effet, on est vraiment dans les mêmes eaux avec cette vision de la vie après la mort (ici, un téléchargement des données du défunt dans un lieu paradisiaque) et on y retrouve les mêmes défauts (certains personnages sont grossièrement dessinés, voire assez vite insupportables, une forme de légèreté, là on pourrait se lancer dans des questionnements existentiels), mais aussi ses qualités (une certaine fraîcheur, des idées parfois excellentes, une histoire d’amour mignonnette). Upload n’est pas la sitcom de l’année, mais on peut trouver matière à grignoter, comme un bon gros bonbon sucré. Avis favorable.
Westworld - saison 3
Galax : Je ne pensais pas que Westworld entrait dans les créneaux possibles pour ce Vrickavrack : j'ai tellement déjà peu de souvenirs de la saison qu'elle me paraît bien plus loin qu'elle ne l'est réellement. C'est dingue à quel point avoir été déçu par la fin d'un truc rend le tout complètement oubliable. Comme le résume Nick : on est passé d'un show sur-compliqué (mais néanmoins super intéressant et spectaculaire à mon sens), à quelque chose de moderne en apparence, complètement éclaté en vrai. Cela démarrait si bien, j'étais quasi euphorique au début, et tout s'est effondré petit à petit. Je vous renvoie à nos nombreux podcasts et notamment notre bilan de fin de saison... Avis favoraah... euh, ben, défavorable...
Nick : Après deux saisons que j'avais trouvées moyennement convaincantes, Westworld m'avait scotché sur son premier épisode de la saison 3. Fini les scénarios inutilement alambiqués, cette saison se promettait d'être plus simple à suivre, plus direct et plus belle. Sauf que cela n'a duré qu'une poignée d'épisodes, avant qu'elle ne finisse par ressembler à une grosse série Z boursouflée, crétine et sans émotion, exaspérante et ennuyeuse, au scénario con comme une chaise, et plombée par un Vincent Cassel en roue libre. Avis défavorable.
ZeroZeroZero
Nick : ZeroZeroZero nage dans les mêmes eaux que Gomorra, sauf qu'ici, on prend du recul et on quitte les quartiers napolitains pour appréhender le trafic de drogue au niveau international. Cela donne une série très dense qui virevolte de personnage en personnage tous plus corrompus et impitoyables les uns que les autres. Ma grosse réserve est que la série reprend toutes les ficelles qui me lassaient déjà dans Gomorra (don de divination de certains ou au contraire extrême crédulité d'autres, téléportation d'un lieu à un autre pour arranger le scénario, immunité totale des personnages principaux à qui il n'arrivera rien (allez, je spoile, à une exception près)). C'est vraiment dommage que le scénario sacrifie autant la vraisemblance pour arriver à ses fins, car malgré ça (ou bien, est-ce grâce à ça), ZeroZeroZero est une série prenante, qui évite de glorifier ces malfrats et qui fait froid dans le dos. Avis favorable.
À bientôt les cocos !
Merci à tous les participants, et spécialement à Helper9 !