2 mois 6 jours 6 heures 53 minutes devant l'écran
Moyenne
12.31
Nombre de notes
2333
Nombre d'avis
350
261
Favorables
53
Neutres
36
Défavorables
Avis sur les séries
L'avis de chevrere sur
Daebak
Récit initiatique sur la quête du héros, récit noire d'une vengeance qui tourne autour du hasard, entre drame et récit légendaire, Daebak est une bonne pioche et un show qui, s'il ne transcende pas le genre, sait mélanger les genres sans perdre son équilibre.
Le récit Campbellien sur la quête du héros reste le point fort de ce drama tant Jang Geun Suk parvient à marquer les évolutions d'un personnage qui passe du statut de brute idiote à guerrier éclairé. Evidemment, c'est prévisible et fléché, mais voire un héros positif qui parvient jusqu'au bout à maintenir la balance entre ses actes et ses idéaux ancre parfaitement le récit dans l'affect du spectateur.
Le jeu et le hasard sont un autre thème important dans la série et le seul qui propose un problème car nous ne sommes pas familiarisés avec les jeux de hasard Coréens. Cette partie, volontairement grandguignolesque, est celle qui marque le plus l'identité Coréenne du show, avec jeux de regard et effet de manche jouissif et improbable. C'est surtout l'occasion de marque l'opposition entre plusieurs personnages et d'offrir quelques scènes magnifiques comme la révélation de Lame de Chien et la fille du Fourbe Golsa.
Ici, la série lie divertissement et drame antique, où les Dieux agissent sur les destinés via la chance d'un simple lancer de pièce. Voire le hasard comme un moyen de justifier les Deus Ex Machina, une belle idée, un peu trop suremployé à mon goût, mais plaisante.
Et puis le final entre Dae Gil et Yi In Jwa dans l'épisode 23 autour de la piège est juste énorme.
Le récit légendaire est le dernier de ce show, la série s'inscrivant dans l'histoire de la fin de règne d'un roi et l'avènement perturbé du prince à la couronne. Cette partie, plus politique, est aussi réussi avec des personnages secondaires nombreux et clairement identifiable via des couleurs ou des codes de mise en scène claires et bien pensés. Très visuelle et élégante, Daebak est une série réfléchie dans sa mise en scène qui sait jouer avec la palette des couleurs pour imposer les forces en présence. Yin In Jwa porte des couleurs ternes et secondaires, le prince des couleurs soyeuses qui jurent beaucoup, Dae Gil des couleurs monochromes et naturelles, tout est pensé pour clarifier les rapports de force entre le prince, le héros et le scélérat.
Mais, bien au-delà, Daebak pose la question du rapport de l'homme à la politique et de son caractère inhumain, où le mensonge et la trahison sont la norme et surtout le fruit des déceptions et des inimités autour d'un pouvoir si convoité, mais au final si vain quand même le monarque ne peut empêcher la mort de celui qui lui est le plus cher.
Au dessus du roi, il y a la force de Dieu qui s'exprime par la mort, un Dieu manipulateur à l'humour indéfinissable, cruel et versatile auquel le héros va apprendre à échapper pour construire un monde plus stable, loin d'une lumière divine certes fascinante, mais trop instable pour assurer la pérénnité d'un royaume.
C'est finalement cela la grande force de Daebak, savoir montrer que la quête du héros n'est pas de devenir un être de lumière, mais d'apprendre à comprendre que le bonheur et la maîtrise de sa propre destinée vont de pair. Et qu'il n'y a pas de terres plus corrompues que celles des Dieux dont les prophéties sont aussi inutiles que les les complots de palais entre puissants et jaloux.
Au final, Daebak est une série Coréenne par ses effets de style un peu outrancier, universelle par sa quête du héros et forte par la réflexion qu'elle mène sur la nature corruptible de l'être humain et sur la profonde faiblesse du politique. Mais surtout, Daebak, c'est juste kiffant, point barre.
L'avis de chevrere sur
Game of Silence
Pitch de départ : quatre amis d'enfance vont se retrouver suite à la mort de l'un d'entre eux, réveillant des souvenirs malheureux du passé. En effet, les quatre garçons ont été enfermés à Quittman, centre fermé privé pour mineurs où les violences physiques et parfois sexuelles étaient monnaie courante.
Voilà, ce n'est pas un petit thème, léger et mignon... non,non,non, on parle de violence sur mineurs perpétré par des adultes en connaissance de cause et d'une vengeance froide, sordide où des adultes en souffrance cherchent à expier leur rage envers leurs anciens bourreaux.
Pour parler de cela, il faut de la finesse, de la maîtrise et une mise en scène élégante qui sait donner du sens au silence et au non dit. Sauf que cette série est très loin du compte alors ce sera exposition à la matraque, facilité scénaristique et cliffhanger putassier.
Pourtant, le casting et bon, surtout le personnage de Shawn qui casse l'image du black side kick rigolo lors de scènes réussis avec la veuve de Botts. Mais, même le talent de Michael Raymond-James ne peut empêcher l'inévitable d'arriver : à force de twists improbables, on finit, la mort dans l'âme, à ne plus y croire.
Jamais les créateurs de ce show n'aurait dû choisir les networks pour diffuser un tel programme, tant l'autocensure ruine vite les bonnes idées de l'épisode trois. Au lieu de montrer comment l'incarcération a détruit les rêves et les espoirs des héros, le show fait une série comme les autres, avec une évolution prévisible et des tours de passe-passe à la limite du ridicule (la palme à la scène du coffre-fort avec Gil, grotesque).
Game of Silence aurait du passer sur le câble, faire moins de twist, prendre son temps, gagner en profondeur, garder cette ambiance du pilot qui rappelait Stand By Me. Au lieu de cela, un drame poussif sur l'obsession de la vengeance qui part d'un thème lourd pour produire du divertissement à la limite du putassier.
Un beau gâchis.
L'avis de chevrere sur
Hostages (2013)
Ayant vu la série originale, je m'étais convaincu que l'adaptation ne pouvait qu'échouer en versant dans le grandguignolesque à outrance... malheureusement, j'avais raison d'en attendre moins. La faute à un pilot catastrophique, à une exposition des personnages très maladroites qui versent assez vite dans les backstorys inutiles pour gagner du temps.
Hostages lance beaucoup d'histoires en une saison et n'en exploite quasiment aucune pleinement, excepté l'intrigue familialedu personnage de Dylan Mc Dermott. C'est le principal problème de ce type de production moderne, ces dramas conçus autour de la multiplication de storylines pour permettre d'engendrer des twists parfois surprenants, mais sans réel intensité dramatique.
Même dans le final, la scène entre la femme du président et la doctoresse n'est qu'une façon artificielle de mattre la pression... et que dire de l'intrigue autour de la grossesse vite écartée sans jamais revenir. Trop inégale, Hostages peine à avoir des personnages assez attachants, à l'exception de la femme de Carlisle, et à se trouver une âme, une profondeur autre qu'une histoire de complot digne de 24.
Pourtant, les moyens ont été mis dans la réalisation, dans un casting assez pléthorique, mais le show est priss entre sa volonté de divertir et une histoire qui pose des questions intimes sur le bien, le mal et les limites de notre propre moralité. Incapable d'investir la psyche de personnages trop minces pour devenir attachants, Hostages échoue, malgré plusieurs efforts dans l'écriture qui ne suffisent pas à masquer les nombreuses incohérences du récit.
L'avis de chevrere sur
Top of the Lake
Top of the Lake n'est pas une grande série, juste un joli exercice de mise en scène qui ne se montre pas à la hauteur de ses ambitions.
On en ressort frustrés, comme un gros mensonge, celui d'un objet souvent élégant, superbe par éclat, mais terriblement pathétique dans son écriture et son incapacité à se conclure.
La définition même du pétard foireux, comme quoi le style ne fait pas tout.
Avis sur les saisons
L'avis de chevrere sur
Big School (2013) / Saison 2
Autant j'avais très peu apprécié la saison un, autant cette deuxième année aura réservé quelques bonnes surprises, avec de très bonnes scènes entre Walliams et Glennister.
L'épisode de l'inspection m'offra même un fou rire lors de la séquence H2O, moment délicatement absurde bien mis en valeur par une remarquable interprétation. Hélas, la série traine encore de gros problèmes de rythme, sombrant dans un humour scolaire bas de gamme et trop régressif.
Une surprise, même si on reste très loin de Bad Education et sa surprenante saison trois.
L'avis de chevrere sur
Camping / Saison 1
Attention à ceux qui voudrait prendre le risque, cette série n'a rien d'un simple voyage en campagne ou d'une comédie d'été, non. Camping est sombre, glauque, très culotté mais aussi un peu décevante tant le potentiel était là pour offrir un final vraiment tragique... dommage.
Camping, c'est une galerie de personnages détestables, hypocrites, malsain soit dans leur rapport aux autres, dans les mensonges qu'ils se font à eux-mêmes ou dans leur égoïsme marqué. Seuls les enfants sortent indemnes d'un jeu de massacre d'une série qui ose jouer dans un registre raremment exploité, celle de l'absence de limites dans la médiocrité humaine.
Dans Camping, l'homme est une bête à peine civilisée, un animal mis dans un costume qui le gène, pris entre des valeurs superficiels et des désirs égoïstes : sexe, alcool, drogue ou pouvoir. La série ne laisse pas d'occasion de respirer, mais ne parvient pas à embrasser pleinement la totalité de son intrigue, laissant de nombreux trous assez agaçant.
Série déroutante et assez réussi, Camping est à déconseiller au plus jeune et à ceux qui croient que l'homme est un être bien éduqué et responsable doté d'une conscience. Camping, ou l'homme ramené épisode aprés épisode au simple rang de bête.
L'avis de chevrere sur
Eve (2015) / Saison 1
Pitch :
Serie pour ado diffusé par la CBBC, Eve est une androide crée par Mary Douglas, une scientifique aussi brillante qu'asociale. Lorsque sa ppire ennemie Katherine Calvin met la main sur sa société, elle décide de faire détruire sa création nommée projet éternité par son homme de confiance, Nick Clarke. Seulement, celui-ci hésite et décide de dissimuler cet androide chez lui.
Qualités de la saison (du mieux au moins pire):
Les acteurs font le métier et fonctionne bien ensemble, même si les personnages archétypaux sont légions, comme dans chaque série pour préadolescent. Mais la dynamique de groupe et marche et justifie certains comportements trop humains d'Eve, Poppy Lee Fryar offrant une performance plus proche du David de A.I., avec un jeu trés haché composé d'attitudes excessives déconnectée.
Certains personnages comme le jeune Will sont plaisants, offrant une interaction avec Eve qui parvient à sortir du cadre de départ et d'une relation frère - soeur basique. Will n'est pas son défenseur, il projete sur elle tout un fantasme de la femme idéale qui offre certaines finesses d'écriture intéressants. La thème de la femme, surtout de la mère, est au coeur du récit et de sa mythologie, surtout que le père n'a que peu de contrôle sur son enfant, la faute à Katherine qui le garde sous pression pour soutirer tous ses secrets.
Eve sert donc de récépteur et incarne dans les meilleurs moments du show une vision d'une féminité loin de tous les clichés. Dommage alors que sa relation avec sa créatrice joue dans un registre trop planplan, empêchant le show de décoller vraiment dans le dernier acte. Tout est trop sage, la faute à un format de production et une cible qui ne laisse que peu de libertés au scénariste. Pas de sexe, pas de drogue, le cahier des charges est clair pour un style qui apparait vers une version British de ABC Family.
Le ton évoque par moment Kyle XY, voire même le Cameleon pour sa structure très hierarchisée et son personnage de méchante si semblable à Miss Parker. Une méchante qui va subir un traitement décevant, ce qui m'emmène vers les défauts de cette série.
Defauts (du moins pire au détestable) :
L'intrigue ne tenant pas sur 13 épisodes (un raccourcissement à 8 aurait été utile), le show fait du remplissage pas toujours malin, avec deux épisodes très moyen comme exemple: le 1 et le 12. Le traitement du prof de Maths est une calamité, les résolutions des dilemmes manquent de finesse et certains personnages peinent à dépasser le cadre du simple couteau suisse scénaristique.
Ainsi, les séquences "Yeux rouges" d'Eve sont désamorcés par une pirouette pathétique, donnant le sentiment d'un manque de rigueur dans le travail préparatoire. Le personnage de Zach, comme un parfait exemple, passe de l'antagoniste intriguant au simple moyen de justifier certains rebondissements tirés par les cheveux.
Certaines thématiques, trop légère et pauvre comme la séquence du football, servent juste à viser un public cible que je ne suis pas. Les plus de quatorze ans peuvent passer leur chemin, certaines lourdeurs ruinant les quelques bons effets de narration et une réalisation propre, bien que beaucoup trop sage.
Seulement, le pire reste à venir : messieurs les scénaristes, arrêtez de faire du vaudeville par pitié, surtout avec Abe qui ne fonctionne pas comme simple comic relief. Les scénes dites "de placard" sonnent vraiment faux et donnent une tonalité très cheap qui ruinent les bonnes intentions que l'on perçoit.
Bialn :
En résumé, un teen show pour préado intriguant quand il se pose la question de la féminité via le miroir distordu et amusant d'Eve, personnage lunaire et déconnecté de toutes valeurs morales. La scène du mensonge à Will montre que la série peut se transcender lorsqu'elle ose sortir du cadre de son cahier des charges pour s'interroger sur la nature tordue de l'interaction sociale.
Par contre, la mythologie autour de Mary ne fonctionne pas vraimennt, là où Katherine possédait plus de potentiel dans un registre de tragédie et de comédie. Potentiel mal exploité pour un teen show touchant, mais parsemé de scènes ridicules qui cassent le rythme et empêche de voir Eve pour ce qu'elle est : l'idéal féminin dans toute son imperfection.
L'avis de chevrere sur
Joker Game / Saison 1
Aia, aie, aie, je vais me montrer un peu dur car le show a de nombreuses qualités esthétiques, musicales et graphiques qui saute vraiment aux yeux. Le trait est soigné, la composition est soignée avec un sens de la mise en perspective a souligner, surtout que le show joue sur les faux semblants liés au monde de l'espionnage.
Le message global est intéressant, racontant l'émancipation du métier d'espion d'un cadre militaire qui l'empêche d'être efficace aux yeux de Yuri et de la section D. Il est question non plus de se battre pour sa patrie, mais pour des intérêts commerciaux et stratégiques, quitte à jouer contre sa propre hiérarchie.
Une équipe d'espion libre comme l'air, disséminés sur les fronts Européens, Pacifique et Chinois pour opérer à discréditer tous ceux qui pourraient nuire à l'intérêt du Japon. Et là, avec plein de personnages disséminés apparait le premier problème : le character design.
C'est un peu cliché de dire que les Japonais se ressemble tous 'et joyeusement raciste) mais ici aucun effort n'est fait pour nous permettre d'identifier et de différencier les membres de cet équipe. Hormis le premier personnage et son look à la phoenix Wright, impossible de s'attacher à qui que ce soit tant les héros de Joker Game restent impersonnels.
Peu ou pas d'exposition, des intrigues souvent bâclés à cause d'un format de vingt minutes trop court, aucune continuité... et du coup un manque constant d'implication émotionnelle du visionneur. Seul persiste quelques tours de passe passe malin, mais vite répétitif est prévisible... globalement décevant tant il y avait matière à faire bien mieux.
Avis sur les épisodes
L'avis de chevrere sur
1 Litre of Tears / 1.07 The place where I am
En continuant d'explorer les conséquences de la révélation d'un handicap sur la vie sociale de son héroïne, les auteurs évitent le piège du pathos, même si certains passages flirtent avec le misérabilisme. La séquence au conseil des parents d'élèves est admirable de ce point de vue dans la manière dont elle refuse d'opposer les handicapés au valide.
Dans une société aussi concurrentiel que le Japon, avec une école qui cherchent plus à pousser qu'à soutenir, Aya perd sa place et doit sacrifier ce qui constituait son quotidien. Son désarroi est assez touchant, car sa maladie n'affectant pas ses capacités intellectuelles, elle ne se sent pas différents des autres.
Sa relation avec Mari est assez basique, mais ce type de récit simple est exactement ce dont le show a besoin pour l'instant. Montrer combien Aya dépend des autres et n'a aucun moyen de retrouver la moindre autonomie.
Le choix est donc cette fois celui des autres : accepter d'aider les plus fragiles ou les laisser de côté, en attendant que leur handicap les fasse lentement disparaître. Sans être une totale réussite, cet épisode parvient à rester juste sur un thème difficile, celui de la dépendance involontaire, de l'impossibilité de vivre avec un handicap physique qui vous écrase au quotidien, à chaque seconde, à chaque pas.
L'avis de chevrere sur
1 Litre of Tears / 1.08 1 litre of tears
Quelle idée à la con de devoir mettre un commentaire au-dessus de 15... ou plutôt, quelle jolie concept, cela dépend du point de vue, du recul, de notre capacité à accepter la force d'une scène finale cliché, mais pourtant totalement bouleversante.
Autant le dire, cet épisode est de loin le meilleur de la saison, surtout la scène où Asou s'emporte contre toute la classe pour révéler son regard particulier sur la situation d'Aya. Pour ceux qui vivent au quotidien, la jeune femme apparaît comme un affront, une anomalie qui empêche de vivre pleinement l'innocence des jours heureux... pour Asou qui ne parvient pas à faire le deuil et à revivre, elle incarne le point de vue de son frère, un refus de se laisser emporter par un cynisme égoïste, celui du deuil refoulé.
La suite est très classique, mais parfaitement exécuté, surtout l'accueil glacial du discours d'Aya, témoignant d'une mentalité très Japonaise du refus de l'impuissance. Dommage que cet aspect du récit ne ressorte pas aussi bien du côté du médecin... d'où un premier acte qui donne l'impression de traîner la patte.
Au final, le changement de mentalité d'Aya prend son sens grâce à une belle gestion de la progression du récit et Ryo Nishikido absolument parfait dans un rôle compliqué. Du mélodrame de haute-volée, séduisant et bien executé qui vous submerge en se posant la question de savoir quelle réaction est digne face à un malheur inévitable.
L'avis de chevrere sur
1 Litre of Tears / 1.09 I live now
Après avoir sombré dans le mélodrame total, la série s'oriente vers un virage intéressant, celui de couper son héroïne de son dernier refuge : sa famille, ses amis et le monde extérieur. Ainsi, le centre pour jeunes handicapés est cerné de murs en béton, symbole d'un rejet et d'une isolation qui s'installe peu à peu.
Mais l'idée géniale de mise en scène, le moment superbe qui justifie ce 15 est cette séquence où Aya (et de facto le spectateur) comprend que ces mots qui lui paraissent clairs sont devenus inaudibles et brouillons pour le monde extérieur.
Cette séquence est génial car elle nous prend par surprise, nous plaçant au même niveau qu'elle, coupé du reste des personnages et de leur difficulté à comprendre Aya. Le vocabulaire devient celui de la frustration, tandis que le nouveau senpai de la jeune femme apparaît comme son propre miroir.
Pour comprendre le handicap, il faut saisir combien ce qui nous parait normal devient irréel pour ceux qui n'ont plus les moyens de communiquer. C'est la frustration de l'être muré dans son silence, qui comprend que sa bataille est en train d'être perdu.
Toujours aussi intéressant, le personnage d'Asou est le coeur d'un épisode qui pose la question du passage forcée à l'âge adulte du jeune garçon. La fin de l'innocence, alors que l'héroïne est lentement muré à l'intérieur d'elle-même, glissant peu à peu vers le cauchemar d'une solitude totale et terrifiante.
L'avis de chevrere sur
1 Litre of Tears / 1.10 Love letter
Après deux épisodes qui jouaient à fond la carte du mélodrame, la série se prépare pour un final qui se doit de revenir à la réalité, tandis qu'Aya revient au stade d'impuissance d'un nourrisson. Cette démarche est intéressante, mais pas assez poussé, comme si le show avait peur de verser dans le misérabilisme.
La grosse ellipse qui marque le début de l'épisode n'aide pas, marquant une volonté de survoler la perte pour la jeune femme de tous ses moyens d'expressions. C'est triste, mais on reste avec le sentiment d'une écriture incapable de donner à ce drame la simplicité dont il a besoin.
Ainsi, la scène du bouquet est trop facile, tout comme le journal... seule la scène où les parents comprennent leur impuissance face à la souffrance de leur enfant est vraiment touchante. C'est le retour au nouveau-né, à la frustration épuisante des premiers mois avant l'euphorie des premiers succès.
Aya perd tout et voit son monde se retrecir devant elle... seul espoir, n'emportez personne avec elle, s'isoler le temps que sa torture s'achève. Ce serait beau, voire bouleversant si la forme n'était pas aussi ampoulé dans son envie de garder le lyrisme des deux épisodes précédents.
Il y a un temps pour le mélo et un temps pour la réalité, simple, cru, nu, brutale, où les faiblesses humaines finissent par transparaître, où la fatigue tue jusqu'à l'envie de vivre. Et il n'y a rien de lyrique là dedans, il n'y a pas de musique de fond, il n'y a rien...