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Avis sur les épisodes
Ressemblance et dissonance
Par son entame, la série se voulait un récit fantastique avec vampire et sorciers mélangé avec un univers érudit à la Umberto Eco. Mais après quatre épisodes, le vernis érudit s'effrite et ne laisse rien apparaître, hormis un récit à la Twilight qui ne s'assume pas, avec des problèmes de transition particulièrement appuyé. Diana est trop versatile, trop impuissante et trop niaise pour être une brillante professeur universitaire, elle subit et n'agit qu'en montrant un refus des règles ... allez, c'est Twilight.
Mais, surtout la série ne raconte rien d'impérissable, aucun twist, aucun revirement, juste de l'exposition assez fade et un mystère qui peine à intriguer. Oui, les pouvoirs de Diana sont puissants, mais ils ne servent pas l'intrigue, à aucun moment car elle n'est pas connectée avec les autres éléments du scénario. En gros, la façade est élégante, ça tient un temps, mais une fois le vernis enlevé, les intentions ne collent pas avec les actes.
Là est la dissonnance. Là est le gros du travail pour les scénaristes. II faut remettre de l'ordre et de la cohérence, sans quoi, toute cette intrigue sombrera dans le ridicule du néant qui forme son coeur. Pour un show vampirique, c'est amusant.
Le confinement est-il un acte de soumission ou un acte de foi ?
L'épisode est correct, la scène de couple entre Matthew et Diana est grotesque, voilà c'est l'avis mais mon problème, c'est notre rapport avec Diana.En effet, le personnage ne joue de rôle que dans une seule intrigue, celle de son histoire romantique avec Matthews. Elle ne connait aucun des autres personnages et ne voit pas les autres éléments de l'intrigue. Tout avance autour d'elle, mais son rôle au sein de la série est celle d'une touriste naive, visitant les vestiges d'un passé certes intéressant, mais déconnecté de l'intrigue politique autour de la confrérie.
Du coup, l'identité du show n'est pas affirmé, c'est un patchwork, un assemblement incohérent d'influences visuelles bien éxecutés, mais sans dynamique propre. Le message n'est pas claire, le show se répète et nous fait attendre en multipliant les mystery boxes, les non dits pour pallier son incapacité à construire une vraie dynamique. Et l'héroïne est confinée à l'écart du reste du monde, à l'écart de sa propre vie qui parait pour le moins vide.
Diana Bishop n'est que ses pouvoirs et rien d'autre. Seules ses conversations avec ses tantes pourraient lui donner un peu plus d'épaisseur. Mais c'est creux, une coquille vide avec des promesses, certes, mais sans dynamique claire pour donner confiance. Et oui, je parle de la série, mais de la gestion minable de la france de 2020.
Condescendance et perte de cohérence
Toujours le même soucis, même si la série essaie de faire croire à une évolution pour masquer une absence de générosité et un univers incapable de s'étendre. Les personnages incarnent des ensembles, mais l'univers global n'est jamais visible et les individus ne s'expriment jamais dans un autre but que de faire exister l'intrigue globale. Rien n'est clair et précis, tout est sous-entendu et imprécis, comme le personnage de Gerber, dont l'acteur peine à exister à cause d'un personnage particulièrement non caractérisé.
Bref, on navigue en Auvergne... pardon en Auvergne...... LOLUUUUUUUUUAIIIIIIIIIIIISSSSSSSSSSS Clermont, Clermont, Clermont, allez jaune et bleu, jaune et bleu, jaune et .......
Heu, pardon... enfin, je ne sais pas si ça a été réellement tourné vers chez moi, mais je n'ai pas reconnu le coin, malgré ses chemins tortueux de la campagne Ambertoise. Qui ne saute pas n'est pas auvergnat, qui ne saute n'est pas auvergnat !!!! Oh,ohohohohoho, Clermont, Clermont...
Bon, je ne vais pas y arriver. Bref, en voyant les avis de Koss sur The 100 season 1, je me posais la question sur l'élément qui fait qu'on se met à regarder une série de haut. Non pas pour dire que Koss a tord (c'est souvent le cas), mais pour me demander pourquoi je juge toujours les épisodes en me plaçant au dessus des auteurs du show. Comme si être incapable de surprendre, être incapable de convaincre de l'existence d'un univers et être impuissant à affirmer une identité était le péché inexcusable d'une série télévisée.
Ma mission : je dois me forcer à redescendre mon point de vue et voir ce que je manque... demain, j'arrête... Clermont, Clermont,au Puy de Dôme jusqu'au Sancy, l'Auvergne ma terre c'est ma patrie, Clermontois.....
Sorcière à l'Ouest et Flash opportun
Bon, allez, regardons ce que la série a à offrir, oublions mes réticences et regardons le programme en faisant fi de la moindre morgue ou de ce dédain qui mène vers le désintérêt. Pourquoi regardez un programme sans faire l'effort de jouer le jeu, de faire fi de son impuissance à adhérer à une histoire qui a multiplié les imprécisions ? Il faut s'acharner, il faut lutter contre soi et voir la vérité en face : cette série est meilleure que ce que je crois, c'est juste qu'elle repose sur des ressorts scénaristiques tabous à mes yeux.
Donc Diana apprend à utiliser ses pouvoirs et cela va donner deux bonnes scènes dont celle avec la flamme, même si on est vite pénalisé par le fait qu'on ignore la nature de la relation entre les personnages. La série dit, mais jamais de manière claire; elle relève, mais toujours de façon directe, sans obliger Diana à mériter sa révélation. Pas de prix à payer, juste un flash back très très TRES opportuniste en, mode : "Tiens, voilà ton passé. Et voilà le secret de ta famille" offert sur un plateau.
Et ça ne passe pas, bien que j'aime beaucoup le concept de la maison hantée... mais rien n'est suffisamment clair pour nous faire apprécier la portée des retournements de situation. Gerber se fait piéger... ben, on ne le connait pas, il n'a aucun lien avec les personnages principaux donc... voilà, je recommence, je n'y arrive pas, je n'adhère pas, la narration n'est pas maîtrisée, les périméties sont molles et les transitions inexistantes.
Mais j'ai surement tort, car tout le monde semble adhérer à cette romance nieunieutte entre sorcière et vampire, oscillant entre cliché et quelques éclats intéressants. Comme quand Diana dit qu'elle n'a pas peur de Matthew car il est trop faible face à elle... j'aime, c'est intéressant... mais ce n'est qu'un bon mot qui n'est pas suivi dans les actes. Et pop, une lettre magique qui fait avancer l'intrigue du livre... c'est vraiment trop ... "tada, c'est magique".
Bon, encore un épisode et je passerais à autre chose. Le plaisir de tourner la page...