Avis sur les séries
Avis sur les saisons
Avis sur les épisodes
Pitch : une histoire surnaurelle dans la bibliothèque d'Oxford mettant en jeu une lutte entre vampire et sorcière.
Avis : La Direction artistique et le casting justifie pleinement le visionnage. Entre Umberto Eco et la mode des romans jeunesses à base de créatures fantastiques, une série atypique qui brille par ses visuels élégants et un choix dans la palette des couleurs assez envoutants. Du beau travail, bien ciselé.
L'intrigue est par contre moins convaincante : on ne sait pas où on va. Tout paraît assez rigide et l'ensemble a un côté série écrite par Tim Kring aussi excitant qu'inquiétant. Car avec cette volonté de privilégier le réalisme, l'ensemble reste assez statique... en gros, l'épisode a un balai dans le cul et n'expose pas grand chose.
Bref, c'est beau, c'est très soigné, mais cela ne convainct pas totalement.
Prolongation et personnalisation.
L'univers de la série est compliqué à installer car les auteurs hésitent entre une esthétique érudit et une superbe utilisation de ses visuels et assumer sa nature de récits fantastiques en donnant des codes clairs qui définissent chaque catégorie de monstres. Tout arrive au compte goutte et le sentiment d'un énorme "balai dans le cul" reste très sensible.
Pourtant, le casting est impeccable, la réalisation élégante, mais discrète, les décors réellement marquants, l'ambiance est là... mais l'intrigue traine, cherche des points d'accroche, mais souffre du manque d'impact de son héroïne. Jolie, élégante, mais coincé et impuissante. Au moins, le show a de quoi avancer... reste à avancer.
La suspension de la crédulité et l'effet celluloid.
A discovery of Witches n'est pas une mauvaise série, elle a une ambition indéniable et conserve les mêmes qualités esthétiques et son gigantesque baton dans le fondement. Mais surtout, elle souffre de l'effet celluloid, à savoir que ses personnages semblent ne pas exister au même niveau que le décor où il se trouve.
Ils coexistent entre eux, mais jamais avec d'autres éléments, d'autres personnages pour les intégrer dans l'univers où il se trouve. Du coup, l'intrigue avance assez lourdement, sans élément de transition car l'univers n'est pas connecté aux personnages. C'est au final le contraire de Teen Wolf où le fantastique ne surgissait que suite à une isolation du personnage, une mise à l'écart de l'univers du show. Il y a le monde réel, avec ses interactions classiques et, hop, petit décalage de mise en scène qui nous dit que l'on est sorti du cadre réaliste pour pénétrer un univers fantastique. Du coup, on y croit et on s'attache plus.
Mais là, il n'y a pas de second plan, tout ne se passe que sur une seule dimension, celle du celluloïd... du coup, Diana n'est pas une universitaire, Clairmont n'est pas vraiment un biologiste s'il n'y a pas ses petits éléments inutiles, ses moments du quotidien qui l'ancre dans le réel. Tout est trop lisse, du coup, difficile de s'attacher à Diana car on ne la voit pas réellement exister. Tout sonne superficiel, unidimensionnel. C'est dommage, car Matthew Goode est excellent.