Avis sur les séries
Cette série limitée a su attiser ma curiosité et m'a profondément intriguée, mais je pense que le format sériel n'était pas adapté et que l'histoire aurait été plus mise en valeur au travers d'un film. Car si l'histoire est intéressante, son dénouement peut décevoir par son manque de puissance, pas à la hauteur du propos abordé. Comme toujours, Elisabeth Moss est remarquable et elle est très bien accompagnée, notamment par Jaimie Bell. Le résultat final n'était pas à la hauteur de mes espérances et le tout tombe un petit peu à l'eau, ce qui est assez dommage vu les belles qualités que les épisodes ont pu dévoiler.
La série ne casse pas trois pattes à un canard, mais elle est fraîche et bénéficie d'un bon casting. Leighton Meester est géniale dans son rôle et son alchimie avec Taran Killam est le point fort de l'histoire. Les enfants sont mignons et malgré quelques faiblesses dans les intrigues, les épisodes savent être amusants et pêchus. Deux saisons, ce n'est pas suffisant pour construire quelque chose de solide, mais on passe un assez bon moment dans l'ensemble.
Six Feet Under est un chef-d'œuvre difficile à décrire et pourtant si simple à capter. À chaque visionnage, une nouvelle leçon. Parce qu'en tant que spectateur nous évoluons, grandissons et vieillissons, on peut s'identifier à des personnages différents au gré de notre propre expérience.
C'est une série qui montre la vie. Ce qui se passe concrètement pour les personnages n'est pas le plus important. Le plus importance reste la façon dont ils gèrent ce qu'il leur arrive, la façon dont ils essaient de s'en sortir malgré les coups bas que la vie leur porte. Entrer sur le ring, quoi qu'il arrive. Être mis K.O parfois. Savoir recevoir des coups, en donner. Sortir vainqueur, de temps en temps. Elle montre la vie, également parce qu'elle montre la mort. Et du plus sombre instant, de cet immense élan de mélancolie et de désespoir, certaines décisions naissent, faisant avancer les personnges. De là naissent ces petits éclats de lumière, cet espoir qui constitue la beauté de l'existence humaine. Notre impuissance face à la vie qui passe nous rend tristes mais ce qui la rend belle et puissante. De par tous ces petits détails et instants indéfinissables, la série montre la façon dont les gens entrent et sortent de la vie des personnages, cet enchaînement de petits évènements parfois insignifiants qui les font inéxorablement avancer.
Chaque saison est unique, possède son petit quelque chose que certains trouveront magique mais auquel d'autres seront plus insensibles. Six Feet Under est un voyage intime et personnel où chacun peut se retrouver, comprenant le message universel de bienveillance, de courage et d'espoir que la série veut nous faire passer, luttant parfois pour l'appliquer. Tout est plus facile à dire qu'à faire, mais c'est une œuvre qui nous fait réfléchir à tout ce qui peut constituer notre vie. Six Feet Under, à l'image de notre monde, est parfaitement imparfaite.
Superstore ne partait pas d'un très bon pied, mais elle a su faire ses preuves et a pu gagner sa place au sein de l'univers télévisuel. Le concept est très bien exploité, les personnages sont aussi fous que crédibles, l'humour fonctionne à peu près tout le temps et le scénario est capable d'aborder des thèmes plus sérieux touchant les personnages et leur travail. On passe de bons moments dans ce Cloud 9, entre moments ridicules, audacieux et attachants. Une série qui a le mérite d'être plus crue que d'autres, surtout sur un network, et qui mérite d'être visionnée !
Avis sur les saisons
Cette saison s'est progressivement mise en place avec un départ un peu lent, un peu lourd, mais qui au fil des épisodes arrive à prendre son envol pour réellement complexifier et enrichir l'histoire de base.
Que ce soit le personnage d'Hannah, les personnages secondaires (heureusement, puisque c'est eux qui restent pour nous offrir une troisième saison), les différents point de vue, les faiblesses du système judiciaire, les difficultés à parler dans un monde où tout est encore à faire question place de la femme etc., tout a bien été traité.
J'ai trouvé cette deuxième saison plus qualitative que la première, car beaucoup plus ancrée dans le réel, plus dure mais aussi plus juste. Les auteurs sont également parvenus à lier l'histoire d'Hannah (et les cassettes) avec le présent pour faire évoluer les personnages tout en la gardant au centre de l'histoire, et c'est assez rare que ce genre de situation soit bien gérée donc je suis vraiment satisfaite de la construction des épisodes et de la saison en général.
La série est prête à passer à autre chose et à se concentrer sur l'évolution des autres personnages en gardant le souvenir d'Hannah, car tout le monde a une histoire qui s'est développée cette année, tout le monde est apte à porter le poids d'une nouvelle saison, même si Hannah n'est plus là.
La seule condition est de garder cette envie d'aborder des thématiques difficiles, mais actuelles, sur l'adolescence et la société américaine (ou occidentale). Si ça tourne au simple teen show, ce ne sera plus intéressant, mais s'ils se démerdent bien ça peut vraiment marcher.
Et j'étais la première sceptique quant à une deuxième saison...
Faire attention tout de même, je sus d'accord que ça peut vraiment être dérangeant pour les âmes sensibles (surtout adolescentes). Je conseille de ne pas regarder trop d'épisodes d'un coup, ou d'être accompagné. Ils le disent au début, et je suis assez d'accord avec eux. Il y a un truc dans cette série qui fait qu'elle est vraiment différente des autres.
Une troisième saison qui s'annonçait prometteuse mais qui se révèle être décevante sur sa fin. Le format est faible, avec un choix de narration que je n'ai pas trouvé judicieux. Treize épisodes, c'est beaucoup trop et l'intrigue tourne en rond. La fin est, selon moi, scandaleuse. Pris dans l'intrigue principale, le scénario ne parvient pas à raconter autre chose et perd de sa puissance sur des sujets essentiels.
Malgré tout, des personnages comme Jessica ou Tyler restent très intéressants, tout comme Clay qui continue d'être le point d'ancrage. C'est dommage, surtout quand on voit que c'est une série qui peut avoir un réel impact sur certaines personnes. La violence finit par faire partie intégrante de l'histoire plutôt que d'être seulement racontée et/ou dénoncée, et ça gâche les premières intentions.
Une dernière saison en demi-teinte pour 13 Reasons Why car elle part dans tous les sens, essayant de parler de sujets importants tout en faisant évoluer les personnages, sans oublier l'intrigue en elle-même qu'il faut continuer d'alimenter. Et ça ne fonctionne pas. Parce qu'à force de vouloir parler de tout, on finit par ne parler de rien, et des évènements qui auraient pu être forts en émotion et puissants, ne le sont pas.
La série était déjà perdue pour moi, après la désastreuse fin de la troisième saison. Je trouve qu'il y a cette idée un peu trop véhiculée selon laquelle certaines personnes mériteraient ou non de mourir, et passer autant de temps sur ça, ce n'est pas bon. Des procédés sont utilisés à des fins narratives mais ne sont pas explorés en profondeur, ce qui rend l'ensemble superficiel. C'est un teen show classique, sensationnaliste et assez peu crédible à la fin. Et c'est bien dommage, parce que c'est typiquement le genre de programme qui peut avoir un impact. Mais cette saison a prouvé que la série ne parvenait plus à faire dans le juste, simple et réaliste.
Avis sur les épisodes
Un très bon épisode qui ne surdramatise pas la situation (mais ça été le cas toute la saison dans l'ensemble). L'absence de boîte permet à Jessica d'enfin prendre les devants et oser témoigner. C'est aussi très intéressant de voir à quel point son entourage a évolué par rapport à ce qu'elle a vécu. Ils sont là pour elle, point. Et c'est tout ce qu'elle a jamais demandé.
L'épisode est surtout très bien foutu et met Justin en avant de la plus parfaite des manières. C'est l'un de mes personnages préférés, je trouve qu'il est bien écrit, avec beaucoup de justesse (dans ses conneries mais aussi dans ses fragilités). Son histoire avec Jessica est entachée des erreurs qu'il a commises mais cet aspect tragique (qui est super bien traité, du coup ça joue vachement) rend leur histoire complexe et puissante.
L'épisode est donc bien écrit autour de l'impact que Bryce a sur son entourage. Justin l'explique très bien, et sans rien excuser, bah, ça explique tout simplement.
Le verdict était attendu, malheureusement, mais les choses ne font que commencer pour Bryce. Le discours d'Olivia est en effet à écouter, et parfaitement dans l'ère du temps.
La série boucle ses principales intrigues et se tourne depuis plusieurs épisodes vers Tyler. Si Tyler ne prend pas un flingue et essaie de déglinguer tout le monde dans le final, la série m'aura définitivement surprise. Clairement, tout amène à croire qu'il va péter un câble et en plus il a vraiment la tête (pauvre acteur, ils l'ont bien trouvé).
C'est vraiment bien, je suis très satisfaite de voir qu'autant de thèmes difficiles, actuels et complexes soient vraiment traités sous plusieurs points de vue mais toujours avec justesse et vérité. C'est vraiment quelque chose qui peut avoir un impact sur ses téléspectateurs et j'espère que ça permettra quelques remises en question sinon au moins quelques réflexions.
Très bon final. C'est vrai que tout au long de la saison, on s'est concentrés sur les répercussions du suicide d'Hannah et sur la justice que méritaient certains personnages (Bryce en tête). En regardant ce dernier épisode, j'ai enfin la sensation que tout le monde peut dire au revoir à Hannah, comme ça aurait dû être déjà fait. Pris dans les procédures et tout ce qui a suivi, personne ne lui avait réellement dit "au revoir". C'est le cas durant la première partie de l'épisode et c'était franchement poignant. J'ai vraiment eu la larme à l'œil parce que seulement le positif en sort : une jeune adolescente s'est donnée la mort, et c'est tragique, point à la ligne, et c'est important de se souvenir de la personne qu'elle était, de la lumière qu'elle apportait. J'ai trouvé que l'épisode lui rendait parfaitement hommage. Malgré l'issue négative, c'est finalement assez représentatif de la réalité : Bryce est riche, il a du pouvoir, et la société a tout à faire question justice sur le viol et l'image de la femme (les témoignages étaient presque extra-diégèse j'ai trouvé, mais évidemment totalement dans le coup).
C'était aussi l'occasion de faire le point sur les autres personnages, ceux qui sont restés, et voir à quel point les choses ont changé comparé à l'épisode 1. Je shippe grave le brotherhood de Justin et Clay par contre, parce qu'ils seront jamais vraiment meilleurs amis mais en même temps j'ai l'impression qu'ils seront toujours là l'un pour l'autre (par contre Justin qui replonge, bof bof). On dit au revoir à Olivia et on voit tout le monde tourner la page, y compris Clay.
Ensuite, on passe à Tyler. La scène de l'agression est vraiment extrêmement violente, je n'ai pas pu voir toute la scène. Ce n'est pas juste visuel, mais c'est aussi tout ce que ça représente : Tyler qui allait mieux, trois mecs contre un, Montgomery qui clairement n'a pas tout compris à ce qui s'était passé durant tous ces mois et qui croit que tout redevient comme avant (au moins Bryce est malin et a compris ce qu'il devait faire ou ne pas faire même si c'est encore dans la manipulation et qu'il reste le même, en tout cas à mon sens), et puis le fait qu'on nous mette dans la gueule "bah non les gars, Hannah s'est tuée mais il y en a plein qui continuent de se faire harceler et violenter", ce qui est totalement juste mais pas forcément ce qu'on voudrait voir. C'est donc hyper violent pour plusieurs raisons et franchement j'étais pas bien.
Comme prévu, il prend les armes. Bon, je pensais vraiment qu'il allait aller au bout, mais Clay (il a du courage quand même, ce personnage) l'en dissuade. Il fait clairement un transfert d'Hannah à Tyler parce que je pense qu'il ne veut sincèrement pas que la situation se répète mais c'est vrai que certaines phrases étaient assez maladroites.
Je ne sais pas de quoi sera faite la saison 3, mais les personnages sont assez développés maintenant pour permettre de continuer la série sans problèmes. Tant qu'ils gardent cette même envie d'explorer des thématiques comme celles-ci, ça me va.
13 Reasons Why n'est pas une mauvaise série, et je ne pense pas qu'elle pourra le devenir parce qu'elle parle de sujets graves et veut réellement impacter son public. Je continue, malgré cela, de penser que deux saisons étaient suffisantes, surtout après ce premier épisode plutôt confus et maladroit.
La voix-off d'Ani est trop présente, surtout qu'elle se situe dans une autre timeline. Et je me suis mélangée les pinceaux, j'ai trouvé la narration envahissante. Comme Galax, j'aime bien le format et l'étalonnage qui changent (heureusement, d'ailleurs), mais ça s'éparpille un peu trop.
Maintenant, malgré mon inquiétude quant à treize épisodes (c'est beaucoup !), l'histoire en elle-même a du potentiel et le seul risque serait que ça tourne en rond pour les personnages et qu'ils stagnent. Mais j'attends de voir, je reste assez curieuse de voir comment tout ça va se dérouler.