Malgré de grands noms du cinéma d’horreur (Tobe Hopper, John Carpenter, Dario Argento, Joe Dante, une anthologie très décevante. Seul la Maison des Sévices tient son rang, les autres segments alternent le sympa sans plus ou le sans-intérêt. Pas du tout indispensable…

Venant d'une série qui fait constamment référence à l'Histoire des films noirs ou polars, c'est assez inévitable que la résolution de l’intrigue semble prendre des chemins connus, avec des membres de la famille (méga-riche forcément) qui trempent dans des affaires louches ou un trafic de prostitutions clandestins (la scène du kidnapping des adolescentes dans le bus des immigrés mexicains fait froid dans le dos).

Mais qu'importe en fait, car le principal reste cette atmosphère teintée de mélancolie. Le montage qui mélange des scènes n'ayant pas la même chronologie ajoute aussi au sentiment de rêverie éveillé qui est un des autres charmes de Sugar.

John Sugar est vraiment trop fort : il arrive à amadouer deux dobermans, défonce la tête des méchants alors qu'il est seul et en joue puis survit à un couteau de 20 cm enfoncé dans son abdomen. Cela dit, la confrontation avec Stallings est plaisante et intense, d'autant que ce dernier est un chouette méchant qui fait (faisait) littéralement froid dans le dos. Le reste, par contre, avec la trahison des supérieurs de Sugar est beaucoup plus classique. 

Enfin, je n'aurai jamais pensé que les Siegel me toucheraient un jour (cf la discussion à l'hôpital entre Bernie et son papa) 

Comme je l'ai dit dans l'avis de Manoune dans l’épisode précédent, je n'ai pas cru à la dernière scène de l'épisode 6, ce twist de fou, totalement lunaire. Je pensais à une hallucination de Jack (ou de nous, spectateur) Et pourtant, à contrecœur, j'ai dû l'accepter, chaque scène confirmant que la série contre toute attente venait de prendre le chemin

Alors certes, c'est totalement inattendu, la série avec ses références et son histoire classique d'un enlèvement d'une fille de famille riche semblaient vouloir suivre les chemins éprouvés du film noir, en lui rendant hommage sans tenter de les bousculer. Donc oui, cet effet est réussi et clairement ceux qui suivaient la série ont tous été dans la surprise totale. Mais est-ce bonne chose ? Mouais, pas certain.

En tout cas moi, cela m'a fait décrocher. Sugar, la série, a perdu de sa magie, la fascination que j'avais pour John Sugar a disparu, je l'aimais pour sa complexité d'homme taiseux emplis de mélancolie et d'humanité ("homme", quel sot je fus, avec le recul), j'ai donc suivi l'épisode sous le choc et perdu dans un mauvais trip, un mauvais rêve dont je n'arrivais à extraire (une mauvaise blague ?), me contrefoutant de ce qui passait à l'écran, tellement je n'arrivais pas à en croire mes yeux. Le fils du sénateur, c'est donc lui ? Mais de quel sénateur, il y a eu un sénateur dans la série ? Je ne m'en souviens plus. Qui cela intéresse encore d'ailleurs maintenant que le château de cartes vient de s’écrouler ?

C’est vraiment dommage que la série se soit autant auto-détruite avec ce cliff (les scènes de flashback sur la Planète sont kitsch à faire mal aux yeux), car il y a vraiment un truc sympa à déambuler avec John dans sa grosse Chevrolet sous le soleil de LA.

Mais comme j’ai été déçu, je ne fermerai pas les yeux sur cet énième cliché du meilleur ami qui est finalement le grand méchant de l’Histoire. Vraiment le truc déjà vu des milliards de fois, au point que je ne comprends pas qu’on puisse encore oser l’utiliser.

Ainsi, John reste sur Terre pour se lancer à la poursuite d’Henry ? Je ne suis pas certain qu’une saison 2 soit une bonne idée…