Parce que le petit monde des séries bouge très vite et que l’on n’a pas forcément le temps de tout suivre, l’équipe de SerieAll se mobilise. Qu’est ce que vous avez manqué depuis votre gueule de bois du Nouvel an ? Comment la fin de Megaupload va peut-être empêcher certaines séries d’être rapidement diffusées ? La nouvelle année s’annonce t-elle si mauvaise que ça ? On vous fait part de nos impressions sur les évènements séries immanquables du mois de janvier, en espérant que notre avis vous soit utile !
Alcatraz : La nouveauté Fox de janvier
Et on commence de suite avec Alcatraz, la grosse nouveauté de ce mois de janvier et l’une des nouvelles séries phares de la Fox, avec Terra Nova. Alors que cette dernière a été un bide assez conséquent, on est en droit de se demander si la petite dernière de J.J. Abrams vaut le coup d’œil.
L’histoire débute en 1963 avec la fermeture du célèbre pénitencier d’Alcatraz, dont les différents détenus ont été transférés ailleurs, du moins officiellement. Officieusement, détenus et gardiens se sont mystérieusement volatilisés sans laisser de trace. Seulement ces derniers refont tous surface de nos jours, sans avoir pris la moindre ride. Une équipe est alors créée pour retrouver les 302 prisonniers et gardiens qui ont traversé le temps.
Si cette courte présentation vous a rappelé les 4400, rassurez-vous, nous aussi ! Et ce n’est pas la seule série qui a été reprise dans Alcatraz : le duo d’agents rappelle fortement le Olivia/Peter de Fringe (autre série de J. J. Abrams) et bien entendu la réalisation et le fond de la série rappellent Lost (encore une série de J. J. Abrams). Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’on y retrouver Jorge Garcia, le Hurley de Lost qui se retrouve ici à faire... du Hurley, avec ses répliques qui font toujours mouche certes, mais qui reste du Hurley de Lost.
Mais là où les séries citées se révélaient être sympathiques dans leur genre, Alcatraz tient plutôt au sous-produit de fin de soldes, une sorte de parodie de ce que J.J. Abrams a produit ces dernières années à la télévision, qu’à la bonne pioche. Là où Lost avait su nous conduire, dès le pilot, vers un univers fascinant et des personnages construits, Alcatraz se vautre lamentablement en ne croyant pas à son idée de départ.
Les épisodes suivants ne changent pas vraiment la donne : ils sont découpés selon le format un épisode - un prisonnier. Il semble donc que la série s’oriente vers une succession de stand-alone sans grand intérêt qui ne font pas avancer le fil rouge (et vu le nombre de prisonniers, cela risque d’en faire beaucoup). Et ce n’est pas forcément le casting qui va changer ça : Sam Neill hérite ici d’un personnage sans grand intérêt et Sarah Jones nous offre une performance peu crédible, faisant passer son personnage pour une nunuche.
Bref, à l’instar d’un bon gâteau, la recette d’Alcatraz semblait prometteuse. Malheureusement le pâtissier J.J. semble bien fatigué et nous offre donc quelque chose de réchauffé que les maigres décorations, ajoutées un peu n’importe comment pour faire preuve d’originalité, ne parviendront pas à rendre meilleur. Une série qui, pour le moment, nous a donc plutôt déçus. Les moins difficiles d’entre vous y trouveront peut-être leur compte, les autres chercheront autre chose à se mettre sous la dent.
Si vous voulez une opinion plus détaillée du pilot, je vous invite à lire la critique par MoolFreet.
Touch : le retour de Jack Bauer
Ce mois de janvier nous a également apporté la dernière nouveauté d’un autre grand nom de la télévision américaine, Tim Kring. Mais si, rappelez-vous, le papa de Heroes... ah, je vois à vos têtes que vous ne l’avez pas oublié. Donc M. Kring nous revient cette fois-ci avec Kiefer Sutherland et Danny Glover pour nous parler d’un petit garçon autiste capable de prédire l’avenir en manipulant les nombres et de son papa qui essaye de le comprendre : ça vous fait peur ? Nous aussi !
Et pourtant, pourtant, le pilot de la série n’est pas aussi catastrophique qu’on pouvait le penser. Alors oui, le postulat de base est plutôt bancal et son traitement n’est pas terrible. On a affaire à une vision du monde proche de la numérologie de bazar (Dieu existe dans les nombres, tout ça...) qui embarque la série dans des discours explicatifs particulièrement pompeux et horriblement déterministes. Les dialogues semblent être écrits par des scénaristes sous l’emprise de la drogue (et pas dans le bon sens du terme) et les références à Heroes, Person of Interest et au 11 septembre ne sont pas du meilleur goût.
Mais si l’on passe outre ce discours digne d’Elisabeth Tessier, le pilot nous offre surtout une relation père-fils très touchante et profondément humaine. Face à l’impossibilité de communiquer, le héros guette malgré tout le moindre signe pour lui permettre de toucher son fils, rendant le tout plutôt bouleversant. La performance à contre-emploi de Kiefer Sutherland (Jack Bauer dans 24) y est pour beaucoup, l’acteur offre ici une composition poignante et porte la série à lui seul. La bonne réalisation contribue à renforcer cet aspect de la série, probablement sa seule qualité d’ailleurs.
Après, il nous est difficile de savoir comment la série se comportera par la suite. Pour le moment, il semble que les épisodes vont s’orienter vers une succession d’histoires qui s’entrecoupent pour prouver que Jack est capable de prédire l’avenir. Alors que ça fonctionne sur le pilot (une histoire qui va vite, un certain effet de surprise, Jack Bauer qui se fait botter les fesses par le MIB de Lost), il y a fort à parier que sur la longueur, l’intrigue va lasser. Et puis, il y a peu de chance que les défauts précédemment cités soient corrigés : la série risque donc de tourner rapidement à vide.
Un avis plus détaillé de ce pilot est disponible via la critique de sephja.
House of Lies : Don Cheadle tente la sitcom
Un petit tour du côté du câble puisque Showtime lançait ce mois-ci sa nouveauté House of Lies, adaptée du roman House of Lies: How Management Consultants Steal Your Watch and Then Tell You the Time. Une comédie avec Don Cheadle dans le rôle titre, on était curieux de voir ce que cela donnait, d’autant que la chaîne de Dexter n’a pas mis longtemps pour commander une seconde saison.
Là encore, c’est une déception. Sorte de mix entre Better off Ted et Californication, la série rejoint rapidement le club de ces nouvelles comédies hystériques qui préfèrent aller à 200 à l’heure plutôt que de présenter, développer et affirmer ses personnages. Hormis le personnage principal incarné par Don Cheadle, les autres se contentent de faire de la figuration alors qu’ils sont censés être une équipe.
Et si encore la comédie était drôle ! Mais jusque-là, ce n’est pas vraiment le cas. Alors qu’elle se veut une image satirique du monde de l’entreprise, du capitalisme et du management, elle tombe finalement dans les travers qu’elle dénonce. Elle va vite, trop vite, et les solutions confuses et soit disant complexes proposées par cette équipe de consulting prête à tout pour sauver des entreprises ne parviennent qu’à nous convaincre d’une seule chose : c’est la série qui est confuse et inutilement complexe.
Face à une série où l’on ne comprend finalement pas grand chose, certains se réconforteront avec la présence de Kristen Bell, les autres passeront sûrement leur chemin.
Pour plus de détails vous pouvez retrouver sur le site les critiques de la série réalisées par Antofisherb.
Luck : Equidia façon HBO
Luck, nouveauté de janvier sur HBO, c’est d’abord un superbe casting : Dustin Hoffman, Nick Nolte, Kevin Dunn, Dennis Farina, Michael Gambon, j’en oublie sûrement. C’est aussi un grand réalisateur pour le pilot, j’ai nommé Michael Mann. C’est enfin un univers jusque-là peu exploité à la télévision, celui des courses hippiques. Bref, on est en présence d’un projet intriguant qui pourrait bien être une très bonne pioche.
Après visionnage, l’avis est plus mitigé. Sur la forme, il n’y a strictement rien à reprocher : la réalisation est impeccable, le casting 4 étoiles est à la hauteur des attentes, la musique est jolie et bien utilisée. On a ici affaire a du lourd et certaines séries devraient s’en inspirer.
Là où l’on est un peu rebuté en revanche, c’est sur le fond. Parce que voilà, la série parle de chevaux, de paris hippiques, de bookmaker, d’écuries et les pauvres incultes que nous sommes n’y comprennent pas grand chose. Aucune explication n’est donnée au novice qui se perd du coup très vite. En conséquence, l’intérêt que l’on porte à la série en pâtit énormément et il est vraiment dommage de voir certaines scènes de tension se perdre dans leur conclusion, la faute à des enjeux mal expliqués. Au final, on a surtout eu l’impression de regarder pendant une heure la chaîne Equidia (avec un peu plus de budget quand même).
Après, ce n’est que notre avis et vous pouvez toujours regarder le pilot pour vous faire votre propre opinion : rien que sur la forme, il serait dommage de passer à côté. Et puis, sait-on jamais, peut-être que les habitués du PMU de la grosse Roselyne trouveront leur compte avec la série, entre deux verres de pastis. (On me souffle dans l’oreillette que si quelqu’un a le numéro d’une certaine jockey blonde, la personne est fortement invitée à le poster en commentaire).
Lire la critique du pilot par Antofisherb.
Sherlock : le retour du détective le plus hype du moment
En 2010, la BBC nous avait offert une relecture du mythe de Sherlock Holmes en transposant ses aventures au XXIème siècle. Contre toute attente, la série de Steven Moffat et Mark Gatiss s’est révélée être un beau succès, tant populaire que critique. Une seconde saison avait alors été commandée et était attendue de pied ferme, tant le season final avait marqué. Il aura toutefois fallut attendre pratiquement un an et demi pour avoir les nouvelles enquêtes du détective et savoir comment il comptait se sortir du mauvais pas dans lequel il s’était fourré.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la seconde saison est à la hauteur de la première, voir même un peu au dessus. Le duo Sherlock-Watson est toujours agréable à suivre, la réalisation est parfaitement maîtrisée et les personnages s’étoffent à chaque épisode, montrant une véritable direction scénaristique. Toujours aussi drôle et haletante, la série nous offre une seconde saison vraiment aboutie.
Si l’on rentre plus dans les détails, c’est surtout la rencontre entre Holmes et Irene Adler au cours du premier épisode qui nous aura marqué. Magistralement maîtrisée et d’une audace folle, cet épisode est une véritable claque et risque bien de devenir une référence. Après une telle entrée en matière, le second épisode pouvait difficilement faire mieux et va au contraire se révéler beaucoup plus décevant.
Le dernier épisode de la saison, qui voit Holmes se confronter à Moriarty, remonte le niveau et propose une fin assez déroutante, capable de détruire le cerveau des plus faibles d’entre nous. Alors que bon nombre de séries nous laissent dans le flou en fin de saison en jouant sur notre crédulité, les auteurs de Sherlock ont décidé de plutôt faire appel à l’imagination et l’intelligence du spectateur plutôt qu’à sa naïveté, ce qui est nettement plus appréciable.
La saison n’est pas non plus exempte de défauts : quelques faiblesses se font sentir par ci par là, quelques raccourcis sont utilisés pour servir l’intrigue. Mais ce ne sont que de menus broutilles en comparaison du plaisir procuré par ce qui est, jusque là, la saison la plus aboutie de l’année. On passe vraiment par toutes les émotions pendant ses 3x90 minutes et il sera vraiment difficile d'apprécier une série une autre série policière cette année. Bref, on est “Sherlocked”.
Lire les critiques de la seconde saison de Sherlock par Elpiolito
Are you there Chelsea? : vodka et compagnie
On retourne dans le petit monde des comédies avec une nouveauté signée NBC, Are You There, Chelsea? Cette dernière est inspirée de Chelsea Handler et décrit la vie d’une barmaid dans la vingtaine qui dit ce qu’elle pense, surtout quand elle à un coup dans le nez (ce qui lui arrive assez régulièrement).
Au pitch, on pourrait penser que la comédie ne vole pas haut : c’est le cas. C’est simple, les blagues sont bêtes et méchantes et ont tendance à presque toujours viser sous la ceinture. Néanmoins, le casting est intéressant malgré une Laura Prepon qui en fait un peu trop et les situations sont plutôt drôles (principalement grâce au côté loufoque des personnages).
Are You There, Chelsea? est donc l’exemple typique de la comédie sans prise de tête : on pose le cerveau à côté du canapé et on profite. Les fans de Blue Moutain State devraient y trouver leur compte, les autres crieront sûrement au navet.
Vous pouvez lire la critique du pilot par Aureylien pour un avis plus détaillé.
Californication : Hank Moody, 5ème
Janvier marquait aussi la reprise de Californication et des aventures de Hank Moody. Et la première chose à noter ici, c’est que la série a fait un saut dans le temps : Hank est sorti de prison et vit à New York. Il va cependant devoir retourner à Los Angeles pour écrire un scénario pour un rappeur connu.
Ce changement est plutôt profitable pour la série : Karen n’est plus au centre de la vie de Hank, ce qui permet à la série de retrouver un second souffle, offrant quelques scènes assez épiques. Pour le reste, cela reste du Californication : les situations et les paroles sont très crues, Hank est au top de sa forme et David Duchovny a toujours l’interprétation juste.
C’est donc un plaisir de retourner vivre à Los Angeles avec lui et de profiter de ses bons mots.
Smash : NBC s’attaque à Broadway
NBC, on le sait, est à la ramasse depuis plusieurs années : la chaîne accumule les flops et ce ne sont pas The Playboy Club ou Free Agents qui vont dire le contraire. Mais le network a une dernière cartouche en réserve et espère bien remonter la pente avec : je parle bien sûr de Smash. Elle a d’ailleurs tellement confiance en sa nouveauté qu’elle n’a pas hésité à diffuser le pilot sur les plateformes légales de téléchargement, histoire de faire monter le buzz avant la diffusion officielle.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les avis sont mitigés. Bon, tout le monde s’accorde à dire que la réalisation est correcte, le casting pas trop mal et les chansons plutôt maîtrisées, et surtout mieux intégrées que dans Glee (puisque c’est la référence du moment en matière de série musicale).
Après, il semble que ce soit une question de goût : certains ont accroché, d’autre pas. De ceux qui ont plutôt bien aimé le pilot, on retiendra le côté virulent de la série sur Hollywood et l’American Dream dégoulinant de Broadway où tout le monde se déteste et peine à travailler ensemble. De ceux qui ont moins aimé, on retiendra les clichés trop importants, de grandes facilités scénaristiques (tous les acteurs du projet se trouvent en moins d’une heure) qui laissent entrevoir une série assez banale, sans forcément de potentiel scénaristique fort.
Difficile donc de vous donner un avis tranché sur la série à partir de ce simple pilot, celui-ci ayant particulièrement divisé la rédaction du site. Certains crient à la daube intersidérale, d’autres y voient peut-être l’une des bonnes surprises de ce début d’année. On ne peut donc que vous conseiller de regarder au moins le pilot, histoire de vous faire votre propre idée et venir en débattre avec nous (il y a d’ailleurs déjà eu un débat sur la courbe de poids de Marilyn Monroe, nous sommes des gens ouverts).
Lire la critique de MoolFreet.
Todd and the Book of Pure Evil : Let’s rock ! \m/
Et on termine ce bilan avec l’une des chouchous du Club des Spectateurs du Bon Goût, j’ai nommé Todd and the Book of Pure Evil (TBPE pour les intimes). Plutôt destiné à des amateurs d’humour gras et un peu goret, la première saison de cette série venue du Canada nous avait convaincue, malgré une qualité scénaristique trop irrégulière et un casting pas toujours très bon. La seconde saison, qui vient juste de s’achever, avait donc de la place pour améliorer la recette éprouvée en saison 1.
Et on peut dire qu’il y a eu quelques améliorations notables. La réalisation semble meilleure, les acteurs on nettement progressé (mention spéciale à Alex House, assez épatant toute la saison) et la mythologie de la série a fortement progressé, notamment grâce à la mise en avant du personnage d’Hannah qui a rendu le tout plus intéressant.
Malheureusement, cette saison 2 ne corrige pas tous les défauts et la qualité des scénarios varie beaucoup d’un épisode à l’autre : on passe d’un gros délire à un flop complet, et c’est bien dommage. De même, le season final déçoit : il reste correct mais la série nous avait habitués à beaucoup plus de fun. Peut-être un peu trop fade, limité dans ses perspectives pour une hypothétique saison 3, il laisse en tout cas un goût d’inachevé regrettable, comme d’autres épisodes dans l’année.
TBPE reste toutefois une série un peu à part qui nous offre encore de bons moments de fun cette saison : si vous avez regardé la première saison, la seconde devrait toujours vous plaire.
On aurait aimé vous en parler, mais on a trouvé personne pour le faire :
- Hell on Wheels : la première saison du western façon AMC s’est achevée ce mois de janvier. Malheureusement, on ne va pas vous en dire plus qu’Antofisherb dans sa critique du final, que je vous invite à lire si vous voulez vous confronter à son point de vue.
- Chuck : après cinq années, dix annonces d’annulation et 150 000 000 actions menées par les fans, Chuck s’est terminée à la fin janvier. Notre fanboy, Chuck44, nous a ainsi offert quelques critiques de cette dernière saison, toutes teintées de son amour sans faille pour la série. Des commentaires moins extrêmes sont également disponibles sur les fiches des épisodes pour ceux qui souhaitent savoir si l’aventure Chuck s’est correctement achevée.
Ce bilan est le fruit d’un travail de réflexion mené par différents rédacteurs et membres du site dans le but de vous aiguiller dans vos choix de série. Les opinions présentées ici n’engagent qu’eux et comme ils l’assument totalement, voici leur nom : Alanparish, Aureylien, Cad, Elpiolito, Fafa, Kaidjin, Koss, Puck et Sephja. Si vous aussi vous souhaitez participer au prochain bilan, n’hésitez pas à venir donner de la voix sur le forum ! (et promis, on ne mord pas)