Deux mauvais choix qui relancent pourtant la série vers une nouvelle direction
J’en avais parlé dans ma critique du précédent épisode : concernant l’intrigue Bree, le moment était venu pour le nouveau showrunner de prendre de VRAIS risques. Bref, soyons clair : de tuer Bree. Cet épisode d’ouverture de saison d’hiver prend l’option radicalement inverse en faisant intervenir Renée pour sauver la rouquine. Parfois, je regrette amèrement le fait que la série soit diffusée sur ABC au lieu d’HBO, comme cela devait l’être initialement. En vérité, le duo Renée – Bree, entre humour et sérieux, est terriblement efficace et porte à lui seul l’épisode. Je regrette juste ce choix publicitaire qui n’augure rien de bon pour la fin de la série.
La seconde mauvaise idée pour moi, fut de tuer Chuck. C’était probablement le personnage le plus dangereux pour nos héroïnes depuis bien longtemps. Le sortir de la scène aussi rapidement, au profit d’un twist facile, est décevant. J’aimais terriblement ses face-à-face avec les Housewives. Susan fait d’ailleurs justement remarquer à Mike qu’elle était proche de craquer. Un peu de la même manière que celle de Bree, le regret restera toujours concernant cette radicale décision. Celle-ci a au moins pour effet de réunir les quatre femmes autour d’une même intrigue. De façon salutaire, cette nouvelle modifie les plans et repositionne les choix et les intrigues, avant la course finale.
Les premiers bénéficiaires de la nouvelle direction prise, ce sont bien sûr Lynette et Tom. Dieu sait que je ne supporte plus Lynette depuis longtemps. Pourtant, dans cette scène de cuisine face à Tom, elle me touche. Pour la première fois dans la série, face à son mari, l’envahissante blonde reconnait ses erreurs, son mauvais caractère et refuse que son mari retourne une nouvelle fois vers elle. Comme je l’avais rapidement pronostiqué en début de saison, après la phase de colère et de coups bas, Lynette se situe désormais dans celle de l’acceptation. Néanmoins, la prévisibilité de l’arc scénaristique a pour une fois de la peine à masquer l’indéniable émotion ressentie.
Deux boulets qui ralentissent l’évolution de la série
Cela se gâte plus sérieusement pour les deux autres héroïnes. L’intrigue de Gaby souffre d’un problème terriblement évident puisqu’elle repose sur un faux-suspens. Même si le grossier montage d’ouverture cherche à nous montrer le contraire, il est impossible que cela soit Carlos qui ait mis fin aux jours de Chuck. La série est beaucoup trop routinière pour transformer un personnage aussi gentil en meurtrier de sang froid. Le couple Solis bénéficie, toutefois, d’une très jolie scène en fin d’épisode. Au lit, Gabrielle avoue ainsi à son mari qu’elle n’hésiterait pas à le tuer si, d’aventure, il s’avérait que c’était bien lui qui avait tué Chuck. Susan, quant à elle, est complètement à la traine. Son intrigue est totalement poussive et n’a véritablement aucun intérêt, excepté ouvrir un nouvel arc qui s’annonce d’ores et déjà chiant. Et puis bordel, qu’est ce que Teri Hatcher joue mal !
Séquence Pronos (sponsorisée par les crayons de couleurs de Bree Van de Kamp)
A un moment, Bree, poussée par une réelle volonté scénaristique de faire avancer l’intrigue, décide de nous pondre un zoli organigramme en cherchant à lier tous ceux qui sont au courant du secret. Ce qui nous donne a peu prés ceci :
Après cette construction crayons de couleurs, voici la déduction de la rousse : quelqu’un d’autre connait le secret !
Gros moment de fou rire devant mon écran. Heu... Tu es sérieuse là ? Damned, tu as mis quatre mois à comprendre ce que tout le monde avait compris dès le premier épisode. Et cette gourdasse qui est approuvée par Lynette ! Le clou du spectacle est de remettre en perspective cette scène avec une autre où Tom déclare à Lynette « Et dire que tu es la plus intelligente du groupe ». Autant le dire tout de suite, notre groupe d’héroïnes semble bien mal barré pour cette fin de saison. Cela dit, à ce stade de la saison, comme souvent avec « Desperate Housewives », je n’ai strictement aucune idée de l’identité du maitre chanteur. Je dois également ajouter que rarement, pour moi, l’envie de trouver le coupable ne s’est faite autant ressentir. Je vous propose donc un petit jeu de pronostics sur le potentiel coupable :
- Paul Young. Avantage : Il connait les secrets des Housewives. Inconvénient : Il est en taule. Probabilité : 40 %.
- Zach Young. Avantage : Il connait aussi les secrets, et, en plus, il est bien psycho. Inconvénient : Pourquoi en vouloir à Bree ? Probabilité : 60%.
- Orson Hodge. Avantage : Il est veut à Bree et son personnage a tellement été sous utilisé qu’il pourrait revenir sur le devant de la scène. Inconvénient : Peut-on conduire une voiture en étant paralysé des jambes ? Probabilité : 20%.
- Les morts vivants (Karl Mayer, Eddie Britt et pourquoi pas - soyons fou - Rex Van de Kamp). On connait la capacité de DH pour se transformer en soap très rapidement. Alors franchement, faire revenir un personnage mort pour se venger, on n’est plus à cela près. Probabilité : 10 %.
- Un mystérieux personnage mystère. A ce point du récit, c’est franchement l’hypothèse la plus probable. Ce type d’astuce est enfin très souvent utilisé dans le show. Probabilité : 70 %.
J’ai aimé :
- Savoir que Renée n’était efficace qu’en duo.
- Lynette et Tom. Profitez-en, cela ne durera plus.
- Le jeu d’actrice de Maria Cross, de très loin la meilleure actrice de la série
Je n’ai pas aimé :
- Le « Prevously on Desperate Housewives » de début d’ouverture cherchant à tout prix à te faire avaler la culpabilité de Carlos.
- L’intrigue Susan. Moins on s’attarde sur toi, mieux c’est.
- Le jeu d’actrice de Teri Hatcher. Moins tu passes du temps à l’écran, mieux c’est.
Un épisode de qualité moyenne. Si la volonté de réunir les Housewives toutes ensembles est louable, cela peine à masquer le chemin balisé emprunté une nouvelle fois par la série.
Ma note : 12/20