Suis-je un Famboy maintenant ?
"Don't be ridiculous! I've read the files - the Doctor is a man."
"I've had an upgrade."
La Docteur n'est pas la seule à avoir eu une amélioration. Contrairement à 2019, le scénariste en charge de la série, Chris Chibnall, Chibnull pour les intimes, semble avoir pris cette fois de vraies... résolutions (wink wink).
"The name's Doctor. The Doctor."
Steven Moffat (l'ancien showrunner de la série) a déclaré un jour que le plus dur pour écrire des personnages comme Sherlock Holmes ou le Docteur, c'est que ce sont des génies et que les scénaristes ne le sont pas, mais doivent pourtant leur donner de la voix et créer l'illusion. Je pense personnellement que Stevie avait tort et ne réalisait pas que c'est aussi un génie <3 mais là n'est pas le sujet du jour : une chose est sûre, Chris Chibnall arrive très peu à faire illusion, du moins a beaucoup plus de mal que d'autres scénaristes.
Pour débuter cette saison 12, Chris Chibnall nous propose Spyfall, un épisode retour construit pour être une réponse aux critiques de la saison 11. On retrouve tout de même certains défauts de celle-ci. Notamment une Docteur passive, qui a très peu de plans, d'idées ingénieuses et qui est plus dépassée par les événements qu'autre chose. Pour autant, il serait un peu injuste de le reprocher à Chibnall dans cet épisode. Car je pense que cette fois, ce n'est pas fait par manque d'idées ou par paresse. Au contraire, je trouve que le showrunner a cherché la difficulté. Que ce soit le sonic de la Docteur qui ne fonctionne quasiment jamais, le fait de laisser les personnages dans un cliffhanger impossible qui marche à fond (et qui joue même sur le titre de l'épisode puisque nous laissons nos apprentis espions dans un avion en chute libre), ou bien évidemment la volonté de tous nous berner avec la révélation sur O. Nous y reviendrons.
Chibnall s'accrochant aux deux bonnes idées qu'il a pour cette saison
Il est évident que pour que tout ceci fonctionne, la Docteur doit être autant dépassée que nous. Et puis, tous les Docteurs n'ont pas à être aussi hyperactifs que le standard établi par David Tennant et Matt Smith. Je laisse donc le bénéfice du doute à Chibnall. D'autant que Jodie n'est quand même pas qu'une plante verte, elle percute pas mal dans l'épisode. Pour que Thirteen s'impose vraiment en Docteur mémorable, il lui manque juste un petit éclair de génie, notamment pour se débarrasser des monstres, à la Day of the Moon où le Docteur piégeait les Silences avec leur propre pouvoir, un moment bien jouissif. La comparaison entre Spyfall et le double épisode qui ouvrait la sixième saison est d'ailleurs inévitable, puisque cette saison 6 est la référence en matière de double-épisode pour ouvrir une saison. Il est d'ailleurs amusant de constater que depuis Matt Smith, l'ouverture de la seconde saison de chaque Docteur a toujours été un double-épisode, quand la team TARDIS est déjà bien établie et qu'il y a un besoin d'enjeux.
Je doute que Spyfall fasse aussi bien que la saison 6 ou 9, mais tout de même, cette reprise est vraiment très encourageante. Bien sûr, certaines parties de ce qui suit dans la critique sont soumises à la réussite de la seconde partie.
"There's a lot of inconsistencies, but it's very interesting"
Mais globalement, quel plaisir ce retour ! L'écriture n'est certes pas parfaite : Tosin Cole joue toujours mal, certaines punchlines sont bof, et certaines scènes sont plus fun et concons que vraiment utiles (la poursuite en motos où le CEO de Google... pardon, "Vor", tire sans pression sur la Fam), mais en même temps, ça a toujours été un peu ça, Doctor Who. Retrouver des scènes fun au milieu d'un épisode sans avoir peur de casser le rythme, ça m'avait manqué. Du rythme, il y en a. Et on trouve même des bonnes idées dans le scénario ! Pour l'instant je préfère largement ce Doctor Who que celui de la saison 11. J'irai même jusqu'à dire qu'il s'agit sans aucun problème du meilleur script de Chibnall à ce jour.
En tête de liste des bonnes idées, les créatures aliens lumineuses (appelées "Kasaavin" au générique), que j'ai trouvées vraiment réussies. Leur visuel est super créatif, j'adore qu'elles conservent l'image du décor par lequel elles "pénètrent" notre réalité. La zone de "vide" dans laquelle elles plongent leurs victimes est glauque à souhait et semble à juste titre hors du temps (on est loin de l'antizone miteuse de It Takes You Away la saison précédente, quoiqu'un lien existe peut-être entre ces deux lieux ?). Leurs dialogues sont réussis et pourtant j'avais peur, car c'est toujours un pari de faire parler des ennemis qui étaient jusque-là silencieux.
Quand Chibnall a été annoncé showrunner, je me suis demandé s'il allait reprendre certains éléments de son lore de Doctor Who. Pour rappel, sa contribution ne se résumait qu'aux siluriens, aux dinosaures et à The Power of Three. Je m'étais penché justement sur ce dernier, avec ses petits cubes trans-dimensionnels dirigés par des ennemis servant un Armageddon. Je me faisais la remarque que certaines des meilleures idées de Chibnall étaient dans The Power of Three justement, avec le concept de différentes dimensions très très peu exploité sur Doctor Who (on a l'univers parallèle de Rose en saison 2 et celui de Donna dans Turn Left, c'est à peu près tout). Alors certes, il n'y a pas de petits cubes dans Spyfall et le côté multi-dimensionnel des ennemis de lumière n'est pas encore très marqué, mais je retrouve tout de même dans Spyfall certaines des très bonnes idées que Chibnall a eues par le passé : une invasion originale d'ennemis assez atypiques issue d'une autre dimension. Ça en jette pas mal. Il est trop tôt encore pour savoir si tout tient la route, mais déjà on est à mille lieux des Stenzas et de Tim Shaw en saison 11... Là encore si je dois comparer à la saison 6, on retrouve plus le charisme des Silences (un beau compliment que je fais là dites donc).
Ensuite, les enjeux sont vachement réussis. Là encore on est quand même sacrément au-dessus que tout ce que Chibnall nous a proposé jusque là. L'histoire évoque grandement un Doctor Who axé espionnage, et j'ai trouvé cela très rafraîchissant. Ce n'est pas grand chose mais pour une histoire terrestre, avoir autant de décors et une ambiance propre, ça fait la différence. Stephen Fry incarne un chef du MI6 assez décalé (et il le faut, ça reste Doctor Who) mais plutôt convaincant. Toute l'introduction où la Docteur et sa team sont "convoquées", ça n'est pas nouveau mais cela reste très efficace. Pour sa reprise en saison 11, on rappelle quand même que Chibnall s'était creusé la tête pour trouver quelque chose "d'épique" pour conclure son épisode d'ouverture, et avait tablé sur... une grue de chantier. À Sheffield. D'autant que dans Spyfall, le côté espionnage reste discret, plus discret que les parodies parfois assez dégoulinantes de Steven Moffat (du genre, les super-héros dans The Return of Doctor Mysterio).
J'aime le fait que Chris ait essayé de se renouveler tout en restant dans "son" Doctor Who. On a donc toujours une dynamique de Fam, mais tout de suite ça passe mieux quand le reste tient la route. Qu'on soit clair, les compagnons actuels ne seront jamais mes préférés. Mais quand Yaz a plus de trois lignes de dialogues, qu'on voit déjà plus du TARDIS en un épisode que dans toute la saison 11, que la Doc est montrée à nouveau assez bricoleuse au début, que Ryan et Graham déconnent un peu sans en faire des caisses... Ben ça fait plaisir tout ça. Ça fait plaisir car c'est ce que j'attendais, mais ça fait plaisir aussi car ça reste cohérent avec la saison 11 et donc ce n'est pas un virage à 180 degrés. Je ne voulais pas que Chibnall se trahisse et "fasse du Moffat" ou autre, je voulais qu'il s'améliore. C'est clairement chose faite.
Un exemple très marquant est que l'on revient sur le fait que la Doc n'a jamais parlé de son passé en saison 11. Un "choix" du scénariste mais aussi un défaut, car les spectateurs ont ainsi eu du mal à l'imaginer vraiment comme la Time Lady complexe que l'on connaît, en plus de rendre un peu vaine sa relation avec la Fam. L'absence de références au passé en saison 11 venait évidemment d'une volonté de proposer un nouveau départ accessible à tous les spectateurs. Et peut-être d'une peur pour le showrunner de toucher à la mythologie conséquente de la série. Mais ce qui est fait est fait. Ce qui pouvait être bien pour la saison 12, c'est de se servir de cela, de l'intégrer dans l'histoire. Après tout, cela reste cohérent pour une nouvelle incarnation de faire table rase. C'est un peu ce qu'il s'était passé pour Matt Smith et la saison 5, très à part du reste. Inclure le fait que Thirteen n'aime pas trop parler d'elle, c'était le bon coup à jouer.
Idem, la Docteur rementionne UNIT et Torchwood démantelés. J'avais vraiment détesté la mention de UNIT dans l'épisode spécial Resolution car elle était pour moi uniquement trollesque. Bon j'avais certes peut-être un peu surréagi (surtout car le reste de l'épisode n'était pas bon), mais en tout cas ici Chibnall réaffirme son idée sérieusement et c'est tout de suite mieux (ça n'empêche pas un futur retour de Kate Stewart, pleaaaaase). Une pause pour UNIT, un outil devenu trop puissant et omniprésent sous l'ère de Peter Capaldi (capable de déclarer le Docteur "président de la Terre" !), pourquoi pas ? Tant que Chibnall assume ses idées, pour peut-être ramener UNIT (ou Torchwood, ou UNITorchwood...) en grande force plus tard.
Même Chibnall qui se permet de faire dire à Thirteen "I was a man, but I got an upgrade", ça fait plaisir. Quitte à introduire une Docteur femme, autant s'amuser pour faire rager les rageux ! Ce qu'il ne s'était pas vraiment autorisé en saison 11.
Enfin, parlons du twist. Putain, parler d'un twist sur un épisode de Chibnall, que c'est beau j'en pleurerais. <3 Bref. Spoilers à partir d'ici. Quoique la suite vous donnera peut-être envie de regarder cet épisode si vous étiez indécis...
"Doctor, I did say look for the spymaster."
Le Maître est de retour !
Ce twist fonctionne à fond en tant que tel. Oui c'est assez tôt par rapport aux dernières apparitions du Maître, mais c'est aussi pour ça que c'est aussi inattendu.
Cela fait plaisir que le secret aie été gardé jusqu'au bout. Je m'étais (beaucoup) plaint (vraiment beaucoup, damned) lors de ma critique du final de la saison 10 de l'annonce du retour de John Simm dans le trailer de la saison 10. Sans doute la pire chose jamais mise dans un trailer de la série. Aujourd'hui, je suis fier de dire qu'ils ont réussi à garder secret un aussi excellent twist, preuve que la communication sous l'ère Chibnall est vraiment plus maîtrisée que sous l'ère Moffat.
Cela fait également plaisir que Chibnall n'hésite pas à prendre le taureau du lore de Doctor Who par les cornes. S'attaquer au Maître c'est aussi le meilleur moyen de pouvoir exploiter le personnage de la Docteur. Oui on aurait pu ramener la Rani ou un autre Time Lord significatif, mais ça n'envoie pas le même message (et puis vraiment, cela n'a que peu d'intérêt). On aurait aussi pu ramener une race comme les Cybermen, mais inutile de dire que ça n'a pas le même effet... On aurait enfin pu créer quelque chose de complètement nouveau, mais ça ne correspond pas à l'idée claire et nette de Chibnall de ramener petit à petit la mythologie de la série dans son Doctor Who. C'est là tout l'intérêt du Maître, déjà connu du public et de la Docteur. Et puis l'épisode gagne une seconde lecture vraiment exquise quand on revient dessus. L'agent O "joue" très mal sa découverte du TARDIS et change de tête, c'est évident et en même temps on sent qu'il est soulagé de voir que son plan approche de la fin. Il y a pas mal de détails comme ça éparpillés dans l'épisode. C'est un twist inattendu qui nous a tous bernés tout en restant vraiment cohérent, expliquant même des choses (la technologie de l'agent O, clairement trop avancée pour un humain normal). C'est parfait.
Maintenant concernant le Maître lui-même. Je valide quasiment tout. Je valide la belle surprise de ce rebondissement (j'oserais dire que c'est même probablement mieux fait que Missy, notamment en saison 10 où c'était assez éclaté et évident qu'elle était dans le coffre). Je valide le fait de revoir le Maître vite, oui, parce que ça promet d'amener des choses que j'aime dans Doctor Who. Je valide le fait que cette incarnation semble à nouveau salement perverse. Peu importe où elle se situe. Trois possibilités (c'est la partie de la critique un peu technique et qui va potentiellement être détruite dans le prochain épisode donc si ça ne vous intéresse pas des masses, vous pouvez passer à la conclusion après la prochaine image).
- Une incarnation après Missy. Un choix relativement logique car on suivrait un ordre linéaire des incarnations du Maître pour l'audience. Mais scénaristiquement un choix pas simple car il faudrait expliquer comment Missy s'en sort dans la saison 10 ("expliquer" au sens de Doctor Who, à savoir une punchline me suffirait, mais une mention est nécessaire).
Je serais un poil déçu si c'est le cas, car j'aime beaucoup l'idée que Missy soit la dernière incarnation du Maître, et que celui-ci soit donc destiné à vivre tout un tas d'incarnations différentes avec des variations. J'aime l'idée que sur le long terme, elle aboutira à Missy, qui rejoindra enfin le Docteur, s'auto-éliminera, mettant ainsi un terme au personnage qui sera toujours destiné à ne vivre que pour être l'arch-nemesis du Docteur... même si ce dernier n'aura jamais connaissance de son geste final. Bref, tous les trucs géniaux que Missy a apporté au personnage sur sa fin. Je trouve cela parfait. Mais, un peu comme "le Docteur est toujours destiné à mourir à Trenzalore un jour" (une théorie fausse), cela limite beaucoup la liberté de prochains scénaristes. Donc je peux comprendre qu'on la supprime. Mais bon, le Maître est moins important que le Docteur, je ne trouverais pas ça dramatique de fixer dans le marbre sa dernière incarnation.
En revanche, que le Maître redevienne méchant dans une incarnation suivant Missy, ça ne me pose aucun problème. La série a tout de même été très claire : la régénération est vécue de manière très différente selon différentes incarnations. Pour Ten, c'était la mort, et pourtant Eleven est tout foufou, a la joie de vivre et ne préfère même pas penser à toutes les horreurs qu'il a commises. Pour Eleven, c'était le nouveau départ, une chance extrême, pourtant Twelve a eu beaucoup de mal à s'accepter et a subi beaucoup de changement. Clairement, si l'incarnation de Missy finit bienveillante, il y a toutes les chances du monde pour que la prochaine se dise immédiatement "alala, complètement folle celle-là, bon, reprenons". Missy restera celle qui a fini bienveillante et c'est très bien comme cela. Encore une fois, je préférerais que Missy soit bien la dernière, mais s'il faut qu'il y en ait une prochaine, autant se lâcher.
- Une incarnation entre Missy et le Maître fou de Simm. Un choix logique, simple, qui reste cohérent avec le Maître de Simm (qui en voulait au Docteur encore plus sur sa fin), ainsi qu'avec celui de Michelle Gomez. Et normalement le Maître ne se souviendrait pas de tous les événements de The Doctor Falls, donc conserverait tout le secret tragique autour des bonnes actions de Missy. Le choix un peu de "facilité" mais le moins controversé, la solution évidente en fait.
- Une incarnation avant Simm, et avant celle de Derek Jacobi. Dangereux et peu probable car cela signifierait un Maître avant la Guerre du Temps ? Étrange mais qui sait, Chibnall peut surprendre (en vrai, je n'y crois pas trop).
Le seul truc avec lequel j'ai un peu de mal avec ce Maître c'est... l'acteur. Bon déjà, le fait de passer après Michelle Gomez, pour moi c'est un peu mission impossible de faire mieux, tant son incarnation était de loin ma préférée de l'histoire du Maître, que ce soit niveau acting ou niveau personnage. Mais je suis prêt à accepter la suite. Le problème, c'est que comme cité par Gizmo dans son avis sur le site, j'ai des gros vibes d'Andrew Scott, qui gesticule et surjoue, et ce n'est pas bon du tout. Gomez avait vraiment une aura bien à elle, Sacha Dhawan, c'est quand même plus compliqué je trouve. Le fait qu'il se "dévoile" de la sorte ne me choque pas, parce que oui sprinter c'est un détail mais la Doc avait clairement tiqué à partir de ce stade. Et de toute façon il les avait emmenés dans l'avion, le timing était parfait pour faire tomber le masque. Le fait est que le Maître adore se sentir malin (l'explication sur son nom "O" est d'ailleurs assez comique). Le Maître adore que ce soit jouissif, donc c'est parfait avec le rebondissement. Sacha Dhawan a l'air ultra satisfait quand il dit "spy... Master", un peu comme quand Missy explique son nom en fin de saison 8. Il fallait peut-être s'en tenir là, car après, applaudir et tout, bon... Le Maître en fait toujours des caisses mais même John Simm s'était calmé dans son retour en saison 10, et il est tout de même sacrément charismatique.
Je verrais bien Sacha Dhawan plus en Maître assez "classieux", imposant et sournois, j'espère que lui/l'écriture accentuera plus cet aspect. Tout n'est pas perdu car en vrai, l'acteur a vraiment l'air ravi d'être là, est méga fan de la série (il a vu les Classics, il a même joué le rôle du premier producteur de Doctor Who dans An Adventure in Space and Time, le documentaire des cinquante ans de la série qui raconte sa création – un excellent documentaire que je vous conseille d'ailleurs). Sacha Dhawan est également plutôt convaincant le reste de son épisode, et délivre bien ses répliques. J'ai juste un peu de mal avec sa gestuelle et ses mimiques.
Mais après tout, j'ai l'impression que le Maître n'est jamais vraiment le Maître tant qu'il n'a pas SON dialogue avec le Docteur. Vous savez, cette discussion où vraiment, le ciel s'assombrit et les choses sérieuses commencent. Tout d'un coup, tout devient logique et rétrospectivement, j'accepterai l'acteur comme le Maître dès le début. C'était pareil pour John Simm, qui cabotine comme un fou en saison 3 avant de parler au Docteur. La seconde partie devrait nous fixer, et j'espère qu'une autre rencontre avec la Doc est prévue cette saison au moins. En tout cas, Sacha Dhawan semble avoir fait l'unanimité parmi les fans et l'unanimité sur l'ère de Thirteen, c'est tellement rare que ça fait plaisir.
Je concluerai aussi en disant que si le Maître révèle à la fin que "tout est un mensonge", peut-être que... ce n'est pas le Maître. C'est un peu tiré par les cheveux, mais il est possible que cela soit un autre Seigneur du Temps, ou une arnaque quelconque. Après tout, les aliens de l'épisode ont la possibilité de changer l'ADN, d'acquérir des informations, etc. Auquel cas cela serait doublement bien joué, bien que cela diminuerait beaucoup l'impact de ce twist. Bien sûr, l'autre possibilité plus évidente (que de se griller soi-même) serait que le mensonge fait référence à quelque chose que la Docteur pense savoir et se trompe, ce qui rejoint le teasing de The Ghost Monument avec le "Timeless Child". D'ailleurs, j'espère bien que la seconde partie lancera également plus d'arcs sur la saison, pour que Chibnall répare vraiment toutes les erreurs de la saison 11.
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Avec Spyfall, Chibnall semble challenger sa Docteur, challenger son audience et surtout se challenger lui-même. Avec un retour surprise excellent, des ennemis vraiment intrigants et beaucoup de promesses, notre petit Chris donne son maximum et je trouve ça beau. En espérant que les enjeux qu'il a lui-même posés ne le paralysent pas de nouveau dans la seconde partie. J'y crois !
J'ai aimé :
- Une Docteur égale à elle-même et Jodie Whittaker toujours à fond.
- Des améliorations par rapport à la saison 11.
- Un épisode avec une grande ampleur, à l'aspect "thriller urbain" réussi.
- La Fam proprement mise à contribution.
- Les ennemis vraiment épatants sur toute la ligne (pour le moment).
- Des idées, de meilleurs dialogues, et un bon rythme.
- Un rebondissement final et un cliffhanger saisissants.
- Le secret très bien gardé de la promotion de la saison.
- Ce que cet épisode semble promettre pour la direction de la série, super encourageante.
Je n'ai pas aimé :
- Ryan, toujours le maillon faible de la Fam même s'il apporte parfois un peu d'humour.
- Pas toujours de super dialogues.
- L'épisode est plutôt beau, mais la lumière est moins bien (on s'en fout mais il fallait le remarquer vu comment on a insisté dessus en saison 11).
- Sacha Dhawan peine à convaincre lorsqu'il tombe le masque, pour l'instant du moins.
- Beaucoup de promesses mais il ne s'agit que d'une première partie, je flippe ! Allez Chibi, ne te laisse pas abattre par la pression !
Ma note : entre 14 et 16 selon la réussite de la seconde partie (probablement 15 ou 16 pour le moment !)
Le Coin du Fan :
(incroyable d'imaginer cette rubrique sous l'ère Chibnall, mais oui !)
- Le Master a réussi a prendre la place du vrai agent O en le miniaturisant, une référence à une arme qu'il avait dans la série classique : le Tissue Compression Eliminator (TCE pour les intimes). C'est son objet fétiche, vraiment équivalent au tournevis sonique pour le Docteur. Il est possible qu'on le revoie bien plus souvent.
- Il semblerait que le téléphone à clapet de la Docteur soit celui laissé par Martha Jones. Difficile à confirmer, mais le simple fait qu'il s'agit d'un téléphone ancien alors que la Docteur utilise aussi un smartphone au début de l'épisode pourrait le suggérer.
- Quand le Maître montre à la Docteur sa maison d'Australie qui navigue près de l'avion, il s'agit bien évidemment de son TARDIS. Ce qui explique pourquoi les ennemis de lumière ne pouvaient pas y pénétrer, mais aussi comment le Maître a pu en laisser rentrer un – ce qui fait aussi astucieusement le lien avec le monstre du début d'épisode qui parvenait à rentrer dans le TARDIS de la Docteur, prouvant ainsi que c'est possible. Le Maître mentionne que cela fait "Wicked Witch of the West", une référence au Magicien d'Oz et sa tornade qui faisait décoller les maisons.
- Bien sûr, la Docteur fait référence à James Bond en se présentant à la fête : "The name's Doctor. The Doctor."
- Lorsque l'agent O parle à Graham de la chronologie établie du Docteur, il évoque assez ironiquement qu'il y a "quelques incohérences". Un petit tacle méta à toutes les erreurs sur l'âge du Docteur, ses visites sur Terre ou à peu près n'importe quoi qui ne tient pas la route entre la série classique et la nouvelle série (il doit y en avoir des tas !).
- Le Maître protège la bombe de l'effet du tournevis sonique par un verrou "deadlock", un mot-clé qui revenait assez souvent sous l'ère de David Tennant et qui indiquait que le tournevis ne pourrait en effet pas fonctionner. Le Maître s'en est servi en saison 3 notamment.
- Quand l'agent C joué par Stephen Fry se fait tuer dans le dos, il s'écroule sur son bureau en disant "Oh....", ou plutôt : "O". Un élément de foreshadowing (un indice pour la suite) mineur mais très sympa.
Et vous, que pensez-vous de ce retour ?
À la semaine prochaine pour la deuxième partie !