Le Vrickavrack - Mars 2015

Le 01 avril 2015 à 11:19  |  ~ 35 minutes de lecture
Que faut-il regarder comme série actuellement ?

Le Vrickavrack - Mars 2015

~ 35 minutes de lecture
Que faut-il regarder comme série actuellement ?
Par nicknackpadiwak

 

SerieAll

 

 

Beau comme un camion, frais comme un gardon, chaud comme une tomate, le voilà, le Vrickavrack volume 3 !

 

En exclusivité une nouvelle rubrique : le courrier des lecteurs ! 

 

- "J'adore le Vrickavrack, c'est super bien et intéressant. Merci Serie-All" Kevin 19 ans .
 
Merci Kevin pour ton enthousiame, ça fait toujours plaisir.


"Dans ce nouveau numéro du Vrickavrack, est-ce comme d'habitude ? Les séries sont divisés en deux parties, celles qui commencent et celles qui se terminent? Il y a-t-il encore l'étoile pour signaler les séries les plus regardées (c'est à dire dont l'avant dernier épisode diffusé, est noté par 5 personnes minimun)" Mélissa 25 ans.

Oui Mélissa.


- "Il y a-t-il des nouveautés pour pour ce numéro" Eudes-Edouard, 16 ans
 

Oui, dans un soucis de rendre le Vrickavrack encore plus beau et plus vivant, nous avons ajouté de petits signes distinctifs devant les "taux d'emballement". Ils vont vous permettre de vous y retrouver plus facilement.


- "Dans le dernier numéro du Vrickavrack, vous n'avez pas parlé de Chefs, la série avec Clovis Cornillac. Est ce un oubli?" Michele, 45 ans.

Reponse 404 : Answer not found.


- "Bonjour, certaines personnes dans la rue disent avoir vu le Vrickavrack en boite de nuit, l'autre soir. Il était bourré comme un coin, embêtait les filles et montait sur les tables. Quand il a voulu baisser son pantalon sur la piste de danse, les videurs sont intervenus. Alors, le Vrickavrack les a insulté, les traitant de facistes et a voulu se battre. Il s'est mangé un  méchant coup de boule et a été viré de la boite comme une grosse merde. Et comme il ne voulait pas partir et continuait à pleurer devant l'entrée, ils ont du appeler la police. Est-ce vrai tout ça ?" Paul 31 ans.

Non, il s'agissait de son double jumeau diabolique. 

 

-"A chaque fois que je mange, je me mords la langue. Que faire ?" Lou-ann, 6 ans

Heu... Arrêter de manger peut être ? Mais, ma chère Lou-ann, cela est-il vraiment en lien avec le Vrickavrack?

 

Allez, on a perdu assez de temps comme ça : Le Vrickavrack volume 3 !

 

 

Sommaire :

 

 

 

 

Les Séries qui commencent :

 

 

American Crime

 

 

American Crime

 

 

Manoune398 : Nouveauté de la mi-saison sur ABC, American Crime (créée et réalisée par John Ridley) raconte l’histoire d’un meurtre et ses conséquences sur les familles concernées. Crime peut-être raciste d’un Noir sur un Blanc avec la complicité d’Hispaniques, la justice ne semble pas réagir de la même façon qu’elle le fait lorsqu’un Noir est tué par un Blanc.

Cette première saison est portée par de très bons acteurs et une réalisation très maîtrisée. Mais si la forme est extrêmement intéressante et pertinente, le fond n’est pas en reste. Chacun des personnages, notamment les proches du jeune homme assassiné, ont une façon bien à eux de réagir face à cette violence. Le personnage joué par Felicity Huffman est le plus important à mon goût. En plus d’exposer sa peine en tant de mère, elle a le rôle d’amener les questions phares de la série. John Ridley ne porte aucun jugement, mais choisit des stéréotypes ou des facilités (Tony, le jeune hispanique, est directement arrêté pour meurtre alors qu’ils savent qu’il a juste prêté une voiture) pour se les approprier et les inverser. Non, il ne considère pas les non-Blancs comme étant inférieurs, mais il ne les considère pas comme étant supérieurs non plus. Cette neutralité est le gros atout de cette série qui s’attache à montrer, et non pas à juger. Pas de morale, pas de valeurs, juste une sorte de témoignage de ce qui peut arriver à des êtres humains. Le rythme est un peu trop lent et l’intrigue n’avance pas vraiment, mais le troisième épisode commence à changer la donne. Très encourageant.

Niveau d'emballement : positif.

 

 

Battle Creek :

 

 

Battle Creek

 

 

Nicknack : Nouvelle création de Vince Gilligan, le papa de Breaking Bad et de Better Call Saul. Mais ne mouillons pas nos culottes trop vite, car la série n’a pas la classe et l’originalité de ses ainées. Il s’agit d’un cop-show très classique où deux flics que tout oppose, vont devoir travailler ensemble et résoudre, à chaque épisode, un nouveau crime.


C’est donc un procédural très commun au niveau des idées ou de la réalisation, avec un petit coté parodique proche de NCIS. C’est frais, ça fait plaisir de revoir Dean Winters (O’Reilly dans Oz), les histoires et personnages sont gentiment décalés, mais ça ne casse non plus pas trois pattes à un canard. A regarder de préférence, dans quelques mois, quand ça fera le bonheur des mercredi soirs de TF1.


Niveau d'emballement : moyen, moyen (sauf pour TF1)     

 

 

Izombie

 

 

IZombie

 

 

Nicknack : Attention c’est du high concept level !

Une série tiré d’un comics ($) qui raconte l’histoire d’une jolie fille ($$) devenue morte vivante ($$$), qui préfère se nourrir de cerveau de cadavre plutôt que de tuer des gens (on ne fait pas fuir les spectateurs donc $$$$). Coup de bol, cela lui donne des visions qui lui permet de résoudre des enquêtes policières, une par semaine ($$$$$$$$$$$)

Bref, Izombie est une sorte de Ghost Whisperer où les zombies ont remplacé les fantômes, le tout dans un format très aseptisé, très propre. C’est même un concept de dingue : une série de mort vivants sans la moindre goutte de sang (même les cerveaux mangés ressemblent à des crevettes).  IZombie pourra passer le samedi après midi sur TF1.


Niveau d'emballement : Défavorable (sauf pour TF1)     

 

Powers

 

Powers

 


Cail1 : Powers est une série adaptée du comics éponyme signé Michael Avon Oeming et Brian Michael Bendis. Elle raconte l’histoire de Christian Walker, un policier qui travaille pour la Brigade des Puissants, une unité spécialisée dans les affaires impliquant des personnes dotées de capacité extraordinaire. Sa particularité : il a lui-même été un Puissant avant de perdre ses pouvoirs lors d’un affrontement avec un autre Puissant.  Le personnage principal est donc une espèce de héros déchu qui offre à la série un cadre plutôt original pour le genre.

D’ailleurs, la principale force de Powers, c’est son univers à la fois sombre et fascinant et ses personnages qui pour la plupart sont intrigants. Aux côtés de Walker que nous avons déjà abordé, on retrouve deux personnages tout aussi complexes et passionnants : Johnny Royalle, un ancien ami de Walker qui poursuit de troubles desseins impliquant les jeunes Puissants et Wolfe, ancien mentor de Walker et Royalle qui est enfermé dans le centre de détention des Puissants après avoir dévoré une centaine de personnes.

Ce qui rend réellement intéressant Powers, c’est le fait que chaque héros a quelque chose à se reprocher et c’est donc une vision très sombre de l’héroïsme, presque mélancolique, que la série propose. Une vision renforcée par certaines thématiques et réflexions soulevées comme la starification des Puissants, leur médiatisation et leur impact sur la jeune génération. Malheureusement, ces différentes thématiques se révèlent décevantes à cause de leur traitement un peu trop simpliste ou expéditif.

Si le casting se révèle vraiment solide et convaincant, la réalisation en revanche est très paresseuse. La série manque clairement de moyens et cela se ressent aussi bien dans la mise en scène que dans la narration. Ainsi, non seulement les effets spéciaux sont au rabais et les décors souvent minimalistes et redondants, mais en plus, certains choix narratifs se révèlent finalement décevants. Pour combler ce manque de moyens, la série a notamment recours à de nombreuses scènes dialoguées pas toujours pertinentes. Au final, Powers prend tellement de temps à installer son intrigue et ses personnages qu’il paraît finalement difficile de s’immerger complètement dans cet univers pourtant prometteur.  

Niveau d'emballement : moyen, moyen       

 

 

 

The Last Man on Earth

 

 

The Last Man on Earth

 

 

Nicknack : La petite série qui monte. Une épidémie a décimé toute la population de la Terre. Seul rescapé : Phil. Après des années de solitude dans sa cour de récré géante et au bord du suicide, il rencontre un jour Carol, une femme, qui s’avère être…. le total opposé de son modèle féminin. Mais il faut bien repeupler la Terre.

Cette série est un vrai tour force, car on s’est tous retrouvé circonspect devant le concept  avant de succomber, épisode après épisode, à son charme. Et paradoxalement, c’est en s’éloignant de son concept de base (le dernier homme sur Terre) que la série dévoile sa puissance comique, avec en tête de file, un hilarant Will Forte. Tout en gardant en esprit plein de questions sur son efficacité sur le long terme, on revient, semaine après semaine, prendre une bonne dose d’éclats de rire.

Niveau d'emballement : elevé     

 

Anto : Je rejoins Nicknack sur son avis en ajoutant néanmoins un léger warning sur l’ajout continuel de nouveaux personnages à la série, qu’il faudra fortement modérer par la suite afin de ne pas dénaturer le statut de base originel.

Niveau d'emballement : elevé      

 

 

 Unbreakable Kimmy Schmidt

 

Unbreakable Kimmy Schimdt

 

 

Koss : Unbreakable Kimmy Schmidt propose quelque chose d’unique à la télévision américaine : de la positivité. A l’origine commandé comme un projet de NBC, la série de Tina Fey et Robert Carlock (les deux showrunners de 30 Rocks) est repris par Netflix qui la prolonge d’une seconde saison quasi immédiatement. Il faut dire que le projet est assez casse-gueule : séquestrée pendant 15 ans dans un bunker (avec trois autres femmes) par un gourou lui ayant fait croire que l’Apocalypse avait eu lieu, Kimmy Schmidt part refaire sa vie à New-York.

La synopsis avait effectivement tout d’un drama… Drama que Fey et Carlock transforme immédiatement en comédie rafraîchissante positive. Kimmy est un personnage de femme battante qui ne se laisse jamais démonter et qui avec le sourire trouve une solution à tous les problèmes qui se présente sur sa route (et ils seront nombreux pendant ses 13 épisodes). Le  message féministe est davantage présent que dans 30 Rocks (qui était plus cynique) et les implications sont mieux explorées (il y également dans la série un discours sur le white-wasing). Au-delà de son message délivrée, la série balance à la gueule de son spectateur un nombre totalement ahurissant de gags. C’est une véritable machine de comédie qui tente tout (et surtout n’importe quoi) pour faire rire son spectateur. Un exemple parmi tant d’autres : lorsque Kimmy et ses comparses sont délivrées, la télévision retransmet l’événement en faisant défilé tout en bas de l’écran le bandeau suivant : “Three white woman rescued… And one hispanic". Voilà, ça dure pas plus de 5 secondes et ce n’est pas souligné, mais le gag fonctionne à fond.

Bref,  une saison réussie portée par une Ellie Kemper (qui joue Kimmy) hallucinante de drôlerie et absolument parfaite de bonheur et de décalage. Hâte de voir ce que Fey et Carlock feront en saison 2 avec le format Netflix, encore mieux adapté à leurs excentricités.

Niveau d'emballement : élevé     

 

 

Spotless

 

Spotless

 

Nicknack : La nouvelle création originale Canal + o% originalité. Spotless raconte l’histoire vu et archivu d’un type ordinaire qui s’ennuie dans la routine de sa vie et qui par l’intermédiaire d’une connaissance toxique (son frère ici) va être amené à côtoyer des malfrats. Seule originalité : le travail du protagoniste principal qui est nettoyeur de scènes de crimes pour la police. Et immédiatement, on devine l’utilité qu’il peut représenter pour des criminels. Voilà symbolisé le gros problème des deux premiers épisodes : on devine facilement ce qui va arriver dans le quart d’heure, les auteurs recopiant scolairement ce qui a déjà été vu mille fois ailleurs, en plus, dans un rythme qui se traîne. Attention, Spotless n’est pas une daube, un truc infâme et écris avec les pieds. Mais il y a tellement de séries originales (Man seeking Woman, Americain Crime) que pourquoi perdre son temps avec celle-ci ?

Niveau d'emballement : moyen moyen    

 

Cail1 : On ne va pas y aller par quatre chemins : le principal atout de Spotless concerne le métier original qu’exerce son personnage principal. Jean, jeune français qui a refait sa vie à Londres, dirige une entreprise de nettoyage de scènes de crime. Il faut avouer que ceci n’est pas commun et permet à la série de s’insérer dans un cadre assez peu connu finalement et donc forcément intéressant.

Ce choix original n’est pas le seul atout de la série : les personnages sont vraiment bien écrits et permettent de soulever un certain nombre de thématiques souvent pertinentes. Jean est un personnage intriguant et complexe comme je les aime, un mec qui sous ses airs de gars bien rangé cache de véritables blessures. À côté de lui, on trouve son parfait antagoniste en la personne de Martin, un frère malfrat dont on découvre peu à peu la sensibilité. Ce duo de frangins est le deuxième gros atout de la série et malgré leurs différences, on se rend vite compte qu’ils se rejoignent aussi sur de nombreux points. Ils ont non seulement un secret commun datant de leur petite enfance, mais en plus l’un comme l’autre et chacun à leur manière cherche à échapper à leur passé. C’est par le biais de ce duo que la série va venir confronter deux visions du monde et deux styles de vie : une vision rigide d'un côté et une vision plus décomplexée de l'autre, un style de vie faussement ordonné et rangé qui rencontre un autre style de vie complètement désordonné.

Autres gros atouts de Spotless : son humour noir suffisamment bien dosé pour ne jamais devenir dérangeant, sa réalisation dans le pur style britannique et son casting plus que convaincant. Marc-André Grondin interprète avec beaucoup de subtilité le personnage de Jean et Denis Ménochet est juste génial dans le rôle de Martin. À leur côté, on retrouve la douce et talentueuse Miranda Raison dans le rôle de Julie, femme de Jean. La série ayant été intégralement tournée en anglais, on ne peut que vous conseiller de la regarder en VO pour profiter pleinement du talent de ces comédiens.

Un cadre original, des personnages bien fichus, de l’humour noir bien dosé, une réalisation convaincante et un casting au top, tous ces éléments mis bout à bout font que la série démarre avec des bases vraiment solides.

Malgré tout, Spotless n’est pas dénué de défaut et sa principale faiblesse réside dans son trop grand classicisme. Malgré un cadre original, la série emprunte malheureusement des chemins maintes fois abordés et finit par s’insérer dans une histoire mafieuse trop classique et qui manque d’audace. Il ne serait donc pas étonnant qu’un certain nombre de téléspectateurs décident d’aller voir ailleurs. Pour ma part, les atouts de la série ont pris le pas sur ses défauts et c’est donc avec plaisir que je suis chaque semaine les aventures de Jean et Martin.

Niveau d'emballement : élevé     

 

 

Les Séries qui se terminent :

 

 

 Empire

 

 

Empire

 

Nicknack :  Après une saison de manigances, trahisons, meurtres et  de tonnes de gros plans sur des visages énigmatiques avec crescendo de violons en fond sonore, Empire se termine sur une famille déchirée par le pouvoir et la convoitise. Pourtant, la série ne va pas jusqu’au bout de sa logique et ne propose pas moult cliffhangers et coups de théâtres pour sa dernière, mais préfère l’implosion à l’explosion. Ayant atteint son pic « soapesque » lors de l’épisode 10, elle préfère ensuite ranger ses munitions pour l’inévitable saison 2. Un poil décevant.

N’empêche, excessif, épuisant, souvent maladroit et peu subtil dans les interactions entre les personnages, Empire n’en reste pas une formidable machine de guerre, additive et énergique.

Puis et c’est le plus important, Empire reste un putain de bon divertissement, à savourer au premier, deuxième et millième degré !


Niveau d'emballement : élevé      

 

Glee

 

Glee

 

 

Moolfreet : Glee achevait sa sixième et dernière saison dans un double épisode. Tout d’abord, la saison 6 dans son ensemble : si le concept du retour aux sources était une bonne idée assez bien amenée, elle a finalement fait pschitt, avec des personnages secondaires talentueux mais peu travaillés, beaucoup de facilité, et Sue qui poursuit dans le beaucoup trop too much (oui je sais mais c’était pour insister).

Difficile donc de réellement accroché au final, en deux parties donc : une se déroulant en 2009 au début du Glee Club, mêlant flashbacks et nouvelles scènes n’apportant pas grand chose, et l’autre se déroulant aujourd’hui, puis dans le futur. Et là encore, l’émotion est trop peu au rendez-vous, les chansons sont convenues, les adieux précipités, l’hommage à Finn est bâclé et Jesse ressort de nulle part.

L’épisode n’est pas mauvais en soi, mais l’attachement n’était plus là, et le flashforward est trop brutal et précipité pour qu’on adhère. Bon vent à Glee, qui aura donc démontré une fois de plus qu’une série sur des lycéens se dénature complètement une fois le lycée terminé…

Niveau d'emballement : moyen, très moyen    

 

 

La Théorie des Balls

 

La théorie des balls

 

 

Gizmo : Si l’ouverture de la chaîne Frenchball pouvait être l’occasion pour Descraques et sa bande de prendre l’air après une quatrième saison du clochard du Futur moisie, « La Théorie des Balls » est venue nous rappeler qu’il y avait définitivement une balls dans le potage. Tout sentait mauvais dans ce projet : faire une suite à une websérie clairement pas essentielle ni passionnante, adopter le point de vue de Mitch le beauf au lieu de celui de Tom le poissard, ajouter Frederic Lopez en guest (si on peut le qualifier de la sorte) …

Malheureusement, mes craintes étaient justifiées. Dix épisodes plus tard, le constat est peu glorieux. Nul doute que « l’humour » trouvera son public (les fans de « Nos chers voisins » et autres Hanounaneries, sans doute), mais le manque total d’enjeux est plus problématique. Il n’y a pas grand chose à sauver en définitive. La critique du milieu de l’édition « poubelle » portée par l’amusant François Descraques (clairement la seule bonne idée de la saison) prête à sourire, mais La Théorie des Balls souffre aussi d’un problème de fond assez dérangeant.

D’une part l’apologie de la crétinerie contemporaine qu’offre le final, d’une démagogie consternante, célébrant une société qui porte aux nues les théoriciens de caniveau qui ne voit le monde qu’à travers ses « balls », les clips mercantiles et les applications smartphone ; d’autre part le traitement catastrophique des personnages féminins, restreints à être des trous à combler ou des mégères castratrices. Certes, on pourra me reprocher de surinterpréter ce qui n’est qu’une websérie innocente, mais au fil de leurs dernières créations, la petite troupe de Frenchnerd tend à dépeindre une vision de la société qui est loin de me plaire …


Niveau d'emballement : très déçu.

 

Koss :

meme ours

 

 

 Man Seeking Woman

 

Man Seeking Woman

 

Nicknack : Fin de la saison 1 pour la série OVNI la plus décalé du moment. L’histoire ? Josh recherche le Grand Amour et les auteurs mettent en scène des situations qu’on a tous vécu un jour : les déceptions, la pression social sur les célibataires, les ex qui ne finissent pas de roder. Sauf que les curseurs sont poussés à l’extrême, dans le surréaliste totale. Un rendez-vous arrangé avec une personne qui ne nous plaît pas ? Sauf qu’ici, il s’agit littéralement d’un troll, petit, moche, vert avec une perruque. On déteste tous le nouveau copain de son ex ? Là, c’est carrément Hitler, 80 ans dans un fauteuil roulant. Un texto à envoyer à une conquête devient un conseil de guerre.

Et semblant de rien, sous les idées absurdes, la fraîcheur et l’humour hilarant, se cache une vrai critique de cette quête du bonheur. Comptez 2 à 3 épisodes pour épouser le concept, puis profitez de ce chef d’œuvre de drôlerie et d’intelligence crétine.

Niveau d'emballement : très élevé    

 

Koss : Mine de rien, en une saison, la série a quand même abordé énormément de problématiques liées à la recherche de l’amour : la pression de la famille, la peur de trouver “la bonne”, les couples fusionnels, la peur de l’engagement, comment rompre, etc. Et puis il y a cette épisode (l’avant dernier de la saison) qui transforme la série en “Woman Seeking Men” en inversant les rôles : désormais, c’est la femme (la soeur de Josh en l’espèce) qui est au coeur de l’intrigue. En approfondissant ainsi un de ses personnages secondaires, MSW gagne davantage en noblesse de propos. Je serais là bien sûr l'an prochain pour la prochaine saison, même si je crains qu'on ait un peu fait le tour de la question. Il faudra peut-être à la série de se renouveler, mais je pense qu’elle a tous les moyens pour le faire.

 

Niveau d'emballement : très élevé     

 

Dewey : Précédemment dans le Vrickavrack, je ventais les mérites des débuts de Man Seeking Woman (tout en soulignant quelques légers défauts) et espérais que la série poursuive dans la voie des derniers épisodes. Qu’en est-il des 4 de ce mois de Mars qui marquent également la fin de cette première saison ? Eh bien, après nous avoir livré ce qui est sans conteste le pire épisode de son histoire (mais un truc vraiment raté pour le coup), la série nous a ensuite servi un épisode synthèse parfait de ce qu’elle a pu faire jusqu’à présent (avec à la fois les gags poussés à fonds du début et les sous-textes et l’univers de la série bien développés), avant de nous offrir, sur un pari risqué mais très intelligemment traité son meilleur épisode jusqu’à présent (à égalité avec le 4 en ce qui me concerne) et de conclure sur un final de si bonne facture que bien que n’étant pas le zénith de la série en matière de drôlerie, il la cimente et la justifie dans tout ce qu’elle a pu être. Ce dernier épisode offre une conclusion aux grands axes de la saison qui lui colle tant qu’on en viens à douter sérieusement de la pertinence d’une seconde saison (bien que je serais évidemment au rendez-vous). Bref, un mois qui résume bien ce que la série aura été, pour le pire mais surtout pour le meilleur, confirmant définitivement sa place parmi les immanquables de l’année.

Niveau d'emballement : très élevé (mais quelques réserves pour la suite)     

 

 

Parks and Recreation

 

 

Parc and rec

 

Gizmo : Parks and Recreation aura mis du temps à s’imposer, entre une première saison bancale, et l’ombre écrasante de The Office, autre mockumentary de Greg Daniels qui s’est achevé en 2013. Si je suis très fan des saisons 2, 3 et 4 du show, j’avoue m’être peu à peu lassé de Pawnee et de ses extravagances, y revenant ponctuellement non sans déplaisir, mais sans véritable passion. Cette ultime saison aura réussi l’impossible : raviver la flamme et offrir une superbe conclusion sur 13 épisodes. Chaque épisode est une pierre posée dans le vaste édifice des adieux à Pawnee, qui culmine dans un double épisode parfaitement cohérent, à défaut d’être réellement surprenant. Drôle, touchant, abouti, mâture … Parks&Rec livre, avec sa dernière saison, ses meilleurs épisodes, et la définition parfaite de ce que devrait être « a last ride » pour une série, comme pour ses fans.

Niveau d'emballement : très élevé      

 

Suits

 

 

Suits

 

Moolfreet : La deuxième partie de la saison 4 s’est intéressée à trois thèmes principaux : la découverte du secret de Mike par Louis, un procès contre une compagnie d’une train qui a déraillé, et la suite de l’enquête financière de Cahill et Woodall. La première fût complètement bâclée quasiment sans aucune conséquence au long terme, la seconde n’a servi qu’à mettre Donna en danger, et la troisième est ressortie de nulle part ce qui fait qu’on n’a rien compris.

Cette saison 4 dans son ensemble a souffert d’intrigues assez pauvres, mais les personnages tiennent malgré tout dans ce marasme. Certaines cartes sont redistribuées (Malone parti, le triangle Donna/Harvey/Louis) mais, il faudra des intrigues plus solides à l’avenir.

Niveau d'emballement : moyen, moyen     

 

 

 The Walking Dead

 

 

The Walking Dead

 

Cail1 : Une chose est certaine, The Walking Dead est vraiment une série inégale et ce n’est sans doute pas cette cinquième saison qui va me faire dire le contraire. Alors que la première partie de la saison s’était révélée assez décevante dans l’ensemble, les scénaristes n’avaient pas d’autres choix que de sortir leurs personnages de la torpeur dans laquelle ils semblaient être pris au piège. Cette prise de conscience des scénariste, je ne l’attendais plus et alors que j’étais sur le point d’arrêter la série après un neuvième épisode assez naze, voilà que le onzième épisode a changé la donne avec l’arrivée d’un nouveau personnage : Aaron. Ce dernier va mener notre groupe de survivants dans une ville cloisonnée du nom d’Alexandria où des pacifistes inexpérimentés en survie, se sont organisés pour recréer une micro-société.

Il n’y a pas de doute : cette nouvelle ville et ces nouveaux personnages ont vraiment fait un bien fou à une série qui s’était sérieusement enlisée. La rencontre entre nos survivants habituels et les habitants d’Alexandria permet de faire apparaître de manière assez évidente l’évolution des personnages et les liens profonds qu’ils ont liés au fil de leurs différentes aventures. On se rend compte qu’en plus d’être devenus forts, ils sont aussi devenus dangereux. À tel point que pour ces habitants qui n’ont pas vraiment connu la survie, ils finissent par représenter une menace.

Cette intrigue à Alexandria relance la série, lui offre un nouvel élan et permet à nos personnages de se retrouver enfin après presque une saison à être constamment séparés. Là aussi il n’y a pas de doute : la série s’en sort beaucoup mieux lorsque tous les survivants sont réunis et avancent ensemble. Même si on regrettera que certains personnages soient un peu oubliées au passage, cette erreur est vite rectifiée lors des derniers épisodes qui se reconcentrent sur presque chaque protagoniste.

Malheureusement, le dernier épisode ne tient pas ses promesses et se révèle finalement assez décevant en termes d’évolution. D’une durée exceptionnelle de 80 minutes, on s’attendait à un final explosif et grandiose, mais nous devons seulement nous contenter de quelques scènes fortes dont l’unique intérêt est de nous préparer à la sixième saison. Comme d’habitude, The Walking Dead n’ose pas aller au bout des choses et préfère retarder l’échéance. Comme le dit un célèbre proverbe : « Chassez le naturel, il revient au galop ». The Walking Dead semble ne pas pouvoir échapper à ses défauts et c’est bien dommage.

Niveau d'emballement : élevé (sur la deuxième partie de saison)      

 

 

Togetherness

 

 

Togetherness

 

Cail1 : Togetherness, c’est l’histoire de quatre presque-quarantenaires qui doivent faire face aux petits tracas de la vie. La série débute lorsque Brett (Mark Duplass) et Michelle (Melanie Lynskey), un couple au bord de l’implosion et usé par leurs années de vie commune, décident de venir en aide à leurs amis Alex (Jay Duplass) et Tina (Amanda Peet). Le premier est un comédien raté qui cumule les échecs et semble prêt à renoncer à son rêve, la deuxième est une femme paumée, incapable de s’assumer toute seule, et qui vient de subir un nouvel échec amoureux. Ensemble, ils vont partager leurs joies, leurs peines, leurs réussites et leurs échecs… Sur le papier, la nouvelle série signée HBO n’a rien de vraiment emballant, la faute à un pitch un peu trop classique pour vraiment attirer l’attention.

Autant le dire tout de suite : Classique, Togetherness l’est, aussi bien dans sa forme que dans ses intrigues et ses personnages. C’est bien là son véritable handicap. La plupart des histoires qui viennent ponctuer cette première saison sont relativement faibles et la série souffre presque constamment d’une impression de déjà-vu ailleurs. Un manque d’originalité qui lui fait défaut et qui malheureusement nuit à la qualité générale de la série. Pas sûr que les téléspectateurs s’intéressent de nouveau à des histoires qu’ils auront sans doute déjà découvertes ailleurs.

D’autant plus qu’il ne s’agit pas là du seul défaut que l’on peut y trouver. À ce manque d’originalité, on peut aussi ajouter un problème de rythme et de ton. Dès le début, Togetherness a été présentée comme une dramédie. Seulement voilà, à l’issue de cette première saison, force est de constater qu’au fur et à mesure des épisodes, le drame a de plus en plus pris le pas sur la comédie. Les quelques légèretés que l’on pouvait trouver dans les premiers épisodes laissent peu à peu place à des moments d’une plus grande gravité qui vont jusqu’à devenir carrément plombants par moments. Si vous décidez de vous lancer à la découverte de cette série, soyez prévenu que cet aspect risque un peu de vous surprendre, du moins dans les premiers épisodes.

Au début, ce décalage de tons entre comédie et drame donne une impression étrange, comme-ci finalement durant les 5 premiers épisodes (sur 8 !) la série ne parvenait jamais à trouver le ton juste. Dans les premiers épisodes, on ne sait pas très bien quand il faut sourire (j’insiste sur le mot sourire, parce qu’on ne rigole jamais vraiment dans Togetherness) ou quand il faut pleurer ou s’émouvoir. La preuve de ce décalage mal agencé entre comédie et drame vient des deux personnages masculins de la série : alors qu’Alex semble être le personnage fort du show à ces débuts dans un registre comique, c’est son ami Brett qui peu à peu va venir lui voler la vedette dans un registre plus dramatique.

Même si la série s’en sort finalement mieux en matière de drame que lorsqu’elle essaie de nous faire rire un peu maladroitement, elle se cherche un peu trop longuement et peine à trouver son rythme, son identité et son ton pour devenir réellement convaincante. Après avoir découvert cette première saison, on a donc surtout la sensation d’avoir regardé un long épisode d’exposition servant à poser les bases d’une série qui ne demande qu’à être développée davantage dans une seconde saison d’ores et déjà commandée. Une saison qui s’annonce déjà comme décisive pour savoir si la série est enfin parvenue à trouver le ton juste.

Par ailleurs, Togetherness n’a pas que des défauts et possède malgré tout des qualités certaines, à commencer par ses personnages attachants, son casting solide et sa réalisation qui se bonifie au fil des épisodes et qui nous réserve de véritables bonnes scènes. Les quatre comédiens principaux sont tous convaincants et on se réjouit de voir les trop méconnus frères Duplass aux commandes de cette série et assurant aussi bien en tant qu’acteurs, producteurs, réalisateurs et scénaristes. S’il est évident qu’il ne s’agit pas là de la série du siècle, elle mérite très certainement qu’on s’y attarde ne serait-ce qu’un petit peu. Si vous êtes enclin à dépasser ce classicisme et ce décalage de tons, je ne peux que vous conseiller de jeter un œil à Togetherness, une série qui devient de plus en plus agréable à regarder à  mesure qu’elle avance et dont on se surprend à aimer de plus en plus les personnages au fil des épisodes. Finalement, n’est-ce pas là ce que l’on demande à une série ?

Niveau d'emballement : élevé    

 


À la prochaine pour le Vrickavrack Quatrième du nom !

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