Des études le prouvent : visionner du porno en ligne nuit à l’environnement. Selon les calculs, la consommation annuelle de ce genre de vidéos dégage autant de dioxyde de carbone que les ménages français. Perso, je prends à ma charge l’équivalent de la région Bretagne. Si ce n’était que ça, cela irait encore, mais même regarder des séries dites "normales" sur Netflix ou sur des sites de streaming légal est autant pollueur. Quelle horreur, il faut se rendre à l’évidence, notre activité favorite n’est pas écolo-responsable. Et je ne parle pas de la masturbation, mais bien de notre sériephilie.
C’est pourquoi Série-All va révolutionner le monde des séries. Prochainement, nous allons proposer un nouveau type de rubrique garantie 0% néfaste pour la planète : le Vrickavrack des séries qui n’existent pas et que nous inventons ! Le principe est simplissime : il suffit d’imaginer une série dans notre tête, puis de la noter. C’est tellement con qu’on se demande pourquoi personne n’y avait pensé avant.
En avant-première, voilà ce que cela va donner.
The Rewind
Dans un futur proche, chaque personne possède le Rewind, le pouvoir de remonter trois fois dans sa vie le temps de cinq minutes. Un groupe de cinq ami·e·s quinquagénaires font la fête sur la terrasse d’un immeuble lorsque celle-ci s’effondre. Alors qu’ils sont tous en train de chuter et qu’ils vont tous mourir, qui des cinq a encore un Rewind pour tous les sauver ? Chaque épisode sera un centrix sur un des personnages et on verra s’il a utilisé ses Rewinds et pourquoi.
Nick : Excellente série, méga bien construite et qui fait réfléchir. Aurais-je utilisé un Rewind ce matin lorsque j’ai une nouvelle fois cassé un verre du service de vaisselle préféré de ma copine en faisant la vaisselle ? Je pense que oui. Bonus : La BO (DJ Mehdi, Cassius...) est top !
Ils pensaient passer des vacances reposantes, quand soudain… leur fils de deux ans !
Nick : Excellent thriller psychologique, où l’on suit un être pervers narcissique et égoïste harceler un couple sous l’unique prétexte qu’ils l’ont enfanté. Vraiment flippant.
Un amour de Zemour
Dans le monde de Trump, Bolsonaro, Johnson et Salvini, un journaliste écrivain polémiste se demande : « Et pourquoi pas moi ? »
Nick : Excellente comédie. Elie Semoun dans le rôle principal est excellent. Pareil pour Patrick Sébastien dans le rôle de Donald Trump. À conseiller aux fans de Salut les Musclés.
Breaking Bad meets Game of Thrones
L’histoire de producteurs sans scrupule qui ont trouvé une nouvelle façon de se faire de la thune.
Nick : Mouais, même si la scène où Mike chevauche un dragon est une réussite.
The OA saison 3
Galax : Une fin en apothéose et une nouvelle chorégraphie encore plus top.
Voilà donc à quoi va ressembler le retour du Vrickavrack. Ce sera excellent et la Terre nous dira merci. Allez, tous à votre imagination. En attendant, un nouveau numéro du Vrickavrack plus classique.
Le Fonz du mois : The Hulk
Avis très favorable
Avis favorable
Avis neutre
Avis défavorable
Sommaire :
- Au bout c'est la mer
- Des trains pas comme les autres
- Doom Patrol
- Family Business
- GLOW
- Good Omens
- Happy!
- La casa de papel
- Legion
- Marvel's Jessica Jones
- Mindhunter
- Orange Is the New Black
- Pose
- Stranger Things
- The Boys
- The Handmaid's Tale
- The Terror
- 13 Reasons Why
- Years and Years
Au bout c’est la mer - saison 2
Elpiolito : C’est comme "Des trains pas comme les autres" sauf que tu remplaces le train par le bateau et Philippe Gougler par François Pecheux. Sinon, l’idée est similaire : du voyage dans des destinations exotiques, des rencontres et l’eau. En fil rouge, la descente d’un fleuve, de sa source à son embouchure, pour observer comment ça vit autour. Encore une fois passionnant.
Avis très favorable
Des trains pas comme les autres - saison 9
Elpiolito : Comme tous les ans, la série documentaire estivale est de retour avec son lot de suspense, de violence, de sexe et surtout de train. Philippe Gougler va cette fois de la Suisse au Costa Rica en passant par le Cambodge ou la Tunisie, toujours sur la même formule. C’est toujours passionnant même si je suis un peu déçu de ne pas avoir eu un sacrifice de cochon d’Inde cette année (ça manquait). Vivement l’année prochaine !
Avis très favorable
Doom Patrol
Bedsouin : Seul ici sur cette série, j’espère que ça ne va pas durer longtemps. Pour celles et ceux qui avaient apprécié The Umbrella Academy mais qui étaient un peu restés sur leur faim, cette série est faite pour vous. Doom Patrol a en effet comblé tout ce dans quoi sa jumelle a échoué. Excellentes idées scénaristiques, écriture originale, réalisation au top, personnages très attachants… Cette série fait définitivement partie du top 3 de celles que je conseillerais pour cette année.
Avis très favorable
Family Business
Bedsouin : Il faut avouer que les Français ont cumulé un sacré retard en matière de séries télé, quel que soit le genre. Il y a quand même quelques pépites, et dans le genre comédie je retiens l’excellente Platane. C’est le principal défaut de ce Family Business : être beaucoup trop semblable, par bien des aspects (notamment le côté loser attachant du personnage principal), à Platane. Est-ce que pour autant on doit passer son chemin? Je ne pense pas. La série est drôle et rythmée, et surtout elle permet de voir Gérard Darmon dans une forme étincelante. Elle mérite qu’on lui donne sa chance.
Avis favorable
Manew : Me souvenant d’un "moi je l’aime bien Jonathan Cohen" de la part de Koss, c’est plein de bonnes intentions et de "allez, si ça se trouve c’est pas si nul" que je me lance dans le visionnage de Family Business. Au final, pas de regret, une série plutôt originale, hyper légère, décomplexée et dynamique. Les guests (Enrico Macias) sont originaux et Gérard Darmon que je n’attendais pas du tout fait le taf. Certaines scènes sont un brin too much mais en même temps, je ne saurais dire pourquoi, ça m’a bien plu.
Avis favorable
GLOW - saison 3
Jo_ : Quel plaisir de retrouver GLOW après plusieurs mois d’attente. S’il y avait bien une série que j’avais adorée l’année dernière, c’était celle-ci. Un fort attachement à l’ensemble des personnages très rapidement, des intrigues plaisantes à suivre et sans prétention… Je m’attendais à la même chose ici.
C’est GLOWbalement le cas (huhuhu) mais malheureusement, ça manque cruellement de catch. Cette année, les scénaristes ont préféré faire la part belle aux protagonistes en quête de découverte d’identité. C’est très bien réalisé mais les deux sujets n’étaient pas incompatibles (la preuve en est avec l’épisode 5 qui est vraiment excellent). Et justement, c’était cette alternance entre les deux qui rendait la série aussi originale.
La saison est donc sympathique mais pas aussi révolutionnaire qu’elle aurait pu l’être. J’espère que Dieu Netflix autorisera une saison 4 afin de gommer ce petit défaut (les scénaristes ont annoncé un retour aux fondamentaux).
Avis favorable
Manew : GLOW s’éloigne (malheureusement pour moi) du catch pour développer un peu plus ses personnages, notamment certains auxquels on ne s’attendait pas, et c’est plutôt réussi. Toujours aussi détente et sans prétention, on y voit quelques beaux moments sur l’acceptation de soi, la conception de la "réussite" et aussi quelques passages LGBTQI+ ou féministes au final bien plus percutants que trois ans de The Handmaid’s Tale. Malheureusement pour GLOW, son personnage principal est toujours aussi tarte, même si j’aime beaucoup Alison (Ali <3).
Avis favorable
Good Omens
Nick : Good Omens : un casting de folie, Neil Gaiman à l’écriture pour une histoire d’anges et démons qui s'affrontent pour l’Armageddon et la fin du monde. Tout cela était plus qu’alléchant. Mais la mini-série n'a pas tenu ses promesses. Tout est lourd chez elle, que ce soit son cheminement, ses personnages, les situations présentées, ses gags, ses clins d’œil, rien ne marche. J'espérais quelque chose d’énorme, j'ai vu un truc nawak difforme et moche.
N'a subsisté que la réelle complicité entre David Tennant et Michael Sheen qui ont offert à la série ses rares bons moments ; tout le reste est oubliable.
Avis défavorable
Happy! - saison 2
Jo_ : Clap de fin anticipé pour cette série complètement déjantée. C’est bien dommage, car elle réussissait avec brio à concilier malaise et folie douce. Christopher Meloni est formidable dans son rôle d’ancien flic cartoonesque et alcoolique. Le reste du casting n’est pas en reste non plus d’ailleurs (poke Sonny Shine). Cependant, certains épisodes de cette saison étaient un peu moins bons que précédemment. Parfois, la série cherchait tellement à créer un sentiment de malaise que ça en devenait gênant. C’est dommage mais ça n’enlève pas complètement l’identité de Happy!. J’aurais aimé connaître la fin, mais Syfy en a décidé autrement.
Avis favorable
La casa de papel - saison 3
Bedsouin : L’utilité d’un nouveau petit tour de manège chez les braqueurs les plus teubés de l’histoire était déjà discutable. La catastrophe pouvait donc être prédite, et elle se confirme : ici, très peu de choses sont à sauver (le nouveau personnage Palermo, les dernières minutes de la saison), et tellement de choses sont mauvaises, à commencer par l’écriture désastreuse et le cabotinage maintenant sans aucune retenue des acteurs, Ursula Corbero (Tokyo) en tête. Autant j’avais apprécié la saison 1 (et la 2, selon versions) avec le plaisir coupable qu’elle engendrait, autant je trouve que cette nouvelle saison de La casa de papel ne fait pas honneur au paysage de la fiction espagnole, pourtant très inspiré ces dernières années.
Avis défavorable
Legion - saison 3
Koss : Qu’il est loin le temps de la saison 1… Legion en saison 3 conclut son tour de piste en terminant par le début : David remonte dans le temps pour empêcher son père (le fameux professeur X) de mettre le Shadow King dans l’esprit de son lui enfant (c’est bon, vous avez tout suivi ?). Dans un monde où les projets de super-héros s'enchaînent comme des "P'tits Lu" indifférenciés, Legion est forcement salvatrice. La série a été tout et son contraire, débordant d’innovation jusqu’à la lie. Ça, c’est pour le côté positif. Sur l’autre versant de la montagne, on peut regretter qu’avoir une fin aussi prévisible et aussi bête, forcément c'est super décevant. Cela reste tout de même dans la tonalité et la cohérence de cette dernière saison. Quand on regarde le potentiel de ce qui aurait pu être fait et le niveau de la première saison, c'est un peu triste.
Dans une ultime pirouette narrative, la série (comme l’a très récemment fait Game of Thrones) se pose la question de son héritage : « It is for history to decide » nous dit le dernier carton. On peut estimer d'un côté que la place créative accordée par FX à Hawley a été très grande et que, dans un monde où les majors vampirisent tout projet qui sort de l'ordinaire, ce fut salutaire. On peut estimer aussi qu'il y avait largement de la marge pour aller plus loin, plus vite et plus fort, et que Hawley avec sa solution finale n’a fait qu'embrasser une solution assez maintstream. Alors oui, seule l'Histoire jugera.
Avis favorable
Nick : On peut reprocher beaucoup de choses à Legion, mais sûrement pas son originalité au sein de la famille des séries sur les super-héros. Car Legion fait corps avec son sujet et ressemble à un voyage cérébral, un trip visuel toujours surprenant. Après une première saison éclatante, la série s'est crue plus grosse que le bœuf et a forcé son caractère atypique, mais elle a oublié de raconter une histoire. Conséquence : les épisodes se sont transformés en une succession de scènes incongrues et décalées, mais sans enjeux, ni tension (l'un des points faibles de la série, elle n'est pas par essence très dynamique) et on finissait par s'ennuyer. La saison 3 annoncée comme la dernière allait-elle rectifier le tir ? Legion allait-elle finir en apothéose ? Plutôt non. Tout n'est pas à jeter, il reste de beaux moments comme l'idée et le look des démons dévoreurs de temps. Mais cette saison n'a jamais réussi à prendre son envol. Pire, elle a pondu un épisode totalement à part et inutile à deux épisodes de la fin qui a définitivement brisé le peu de dynamisme que prenait son récit. Après un épisode final un peu précipité et pas à la hauteur, je suis sorti de Legion déboussolé et sur ma faim avec plein d'interrogations en tête dont la principale est : cette série a-t-elle vraiment existé ou l'ai-je rêvée ?
Avis neutre
Marvel’s Jessica Jones - saison 3
Bedsouin : Après une saison 2 qui a sévèrement fait baisser le niveau montré par la première, beaucoup de monde ne s’attendait plus à grand chose pour cette ultime saison. Ayant trouvé la saison 2 pas si catastrophique, je me suis quand même lancé pour ce final. Les défauts sont bien encore là, avec notamment deux épisodes totalement inutiles qui désamorcent totalement l’intérêt et les enjeux du double point de vue, mais j’ai quand même trouvé que cette conclusion avait de la gueule. On est certes dans le sempiternel thème de la moralité du superhéros, mais c’est traité ici de manière assez originale pour que je garde un bon souvenir de la série.
Avis favorable
Jo_ : J’avoue n’avoir regardé que la première moitié de la saison 3 de Jessica Jones. Et ces six épisodes ont vraiment été très laborieux et pénibles au visionnage. Forcément, on s’axe sur la relation entre elle et Trish, personnage ô combien irritant et inutile. Même avec les meilleurs efforts du monde, son intrigue est sans intérêt. C’est dommage car le côté diminué de Jessica pouvait être un réel atout. Mais j’ai l’impression qu’il a été complètement sous exploité.
Et que dire du grand méchant de la saison ? On dirait une pâle imitation d’un serial killer de Dexter. Mais attention, pas Trinity hein. Un tueur genre Oliver Saxon qui sert à rien. Zut, moi je voulais quelqu’un avec le charisme et la folie de Kilgrave, je n’ai plus qu’à éteindre Netflix en attendant la suite de The OA (comment ça "annulée" ?).
Avis défavorable
Manew : Mon dieu, c’est ça le boss final ? C’est chaud un peu pour une série Marvel. Et si en plus les personnages principaux sont insipides, comment s’en sortir !
Avis défavorable
Mindhunter - saison 2
Bedsouin : L’excellente saison d’introduction nous avait à la fois laissés sur notre faim, et impatients de découvrir ce que la série pouvait avoir dans le ventre sur le long terme. Cette saison 2 est la saison de la confirmation : oui, Mindhunter peut durer encore longtemps, elle est passionnante et dérangeante à la fois.
Avis serial favorable
Orange Is the New Black - saison 7
Jo_ : Regarder une série en se disant "allez, courage, c’est la dernière ligne droite" est rarement bon signe. Et c’est exactement ce qui se passe avec Orange Is the New Black. Cela fait déjà trois ou quatre saisons que c’est la saison de trop. Nous ne sommes plus attachés aux personnages. Leur destin est prévisible au possible et l’arrivée de quelques nouveaux protagonistes (qui jouent à peu près aussi bien que moi quand je suis bourrée) n’arrange en rien l’affaire.
Le pire dans tout ça, c’est qu’on a quand même envie de savoir ce qui se passe. On n’éprouve plus grand chose au visionnage mais théorie de l’engagement oblige, on veut connaître la fin. Et une fois qu’on la connaît, on se dit que sans regret, on peut passer à autre chose. Orange Is the New Black, cet ex un peu insignifiant.
Avis neutre
Manew : Certains me diront "mais pourquoi t’infliges-tu encore cette série ?" Et ils auront raison ! Orange Is the New Black était il y a sept ans une petite série tragi-comique plutôt agréable et touchante. Au fil des saisons, on s’est perdus dans des tentatives de renouvellement vouées à l’échec et la grande majorité des nouveaux personnages étaient outrageusement pathétiques. Cette saison 7, pour sa clôture, tente donc de recentrer le débat sur les stars du show. Malheureusement, le mal est fait, on n’y croit plus, on en veut plus, on est simplement impatients que ça s’arrête. Et quelle fin ! Une fin sans émotion, jetée de manière abrupte et avec peu d’intérêt. Décidément, j’aurais mieux fait de m’infliger d’autres séries ces derniers mois.
Avis défavorable
Pose - saison 2
Nick : Pas la série la mieux écrite, Pose n’est pas toujours subtile et avance parfois avec de gros sabots (de grands talons aiguilles, j’aurais presque envie de dire), mais que cette série touche au cœur ! Jonglant encore plus entre la lumière et la noirceur, cette saison 2 confirme le coup d’essai de la première en gommant ses défauts principaux (bye-bye les boulets Stan et James Van Der Beek) et a offert dix épisodes diablement sympathiques et enthousiasmant. Même Damon, vers la fin de saison, a commencé à proposer des choses intéressantes, c’est dire l’ampleur du miracle. Portée par des personnages hauts en couleur et terriblement attachants, Pose est irrésistible.
Avis très favorable
Stranger Things - saison 3
Bedsouin : Moi qui pensais avoir tout vu dans la saison 1, et qui pensais m’en contenter, avec en plus la confirmation dans une saison 2 que j’ai trouvée inutile, je ne m’attendais vraiment pas à la surprise de cette troisième saison. Je dirais qu’on a ici la meilleure saison des trois, avec une énergie proche de celle des films des années 80 auxquels l’hommage est rendu (on pense beaucoup aux Goonies). Cette fois-ci on se prend beaucoup moins au sérieux, et surtout les références lourdingues laissent la place à des hommages sans complexes. On n’est plus dans un show ultra référencé, mais plutôt dans une fiction faite "à la manière de". Et du coup, maintenant j’en attends encore plus.
Avis très favorable
Galax : La série qu’on aime bien qualifier de "plus surcotée de la décennie" revient avec une saison dispensable mais finalement plus réussie que la seconde. Le rythme est mieux géré et l’émotion autour des personnages fonctionne vraiment sur la fin, malgré toujours pas mal de gros sabots dans l’histoire. Un spécial pour finir et hop, il est temps de mettre fin à cette série dont on se souviendra surtout pour trois choses :
- l’ère de supériorité de Netflix chez le grand public, le succès de Stranger Things y ayant vachement contribué ;
- l’ère de la nostalgie et du retour à la mode de la geek culture du siècle précédent, dans la même veine que les innombrables remakes et retours de vieilles licences ;
- et pour nous avoir fait découvrir Millie Bobbie Brown qui, tout de même, reste la meilleure chose de la série et qui aura un très beau futur devant elle, je l’espère.
Avis favorable
The Boys
Koss : The Boys, probablement la série qu’il ne fallait pas manquer cet été. Amazon adapte le comic de Garth Ennis, un auteur puck irlandais, qui critique le poids des grosses corporations dans notre monde actuel (il faut la dire vite cette phrase quand même). La bande-dessinée date d'il y a dix ans et son adaptation parvient assez justement à moderniser le propos. L'hégémonie des films de super-héros est passée par là et donne à la série un ton contemporain. Un vraie réussite, quoiqu’un peu fauchée et en dépit d’un final un peu trop rushé. Mention spéciale tout de même à Antony Starr qui joue à merveille le personnage d’Homelander, un Superman fasciste et fascinant.
Avis favorable
The Handmaid's Tales - saison 3
Jo_ : Fut un temps où j’étais heureuse de regarder cette série. Je me souviens avoir beaucoup pleuré lors de la saison 2, au moment où June retrouve sa fille. Ce moment m’avait semblé sincère, terriblement touchant et surtout, je m’y étais facilement projetée. Puis, vint un final assez incompréhensible, qui m’a laissée sur ma faim.
La saison 3 n’a pas calmé mon estomac, et a surtout développé quelques aigreurs à son égard. Auparavant, on pouvait trembler pour June et son avenir en tant que servante. Désormais, elle peut (pardonnez-moi la métaphore) carrément chier sur le paillasson de son voisin sans avoir la moindre représaille. Une légende raconte que sa force serait contenue dans les gros plans qui sont faits sur elle en fin d’épisode. Elle a donc développé une robustesse proche de la perfection. Blague à part, cette saison n’a ni queue ni tête car terriblement tarabiscotée. Seule la partie sur le Canada sort un peu du lot, car axée politique et trahison en tout genre, mais c’est bien maigre.
The Handmaid's Tale est devenue le stéréotype de ce qu’elle était lors de la saison 1. Une série prétentieuse, qui se veut intelligente et dénonciatrice mais qui le fait désormais avec la délicatesse d’un karcher.
Avis défavorable
Koss-Le-Troll-Qui-N'a-Pas-Regardé-La-Série : Incroyable saison, incroyable série. Le visage d'Elisabeth Moss nous regardant face caméra pendant douze minutes au ralenti dans l’épisode 3 hante encore toutes mes nuits. Des frissons.
Avis : c’est un chef-d’œuvre
Manew : Je ne sais même pas quoi dire tellement Koss a bien résumé. Stop les gros plans sur June en fin d’épisode : c’est de la merde. Outre ça, j’étais content qu’on assiste à un peu plus de politique permettant enfin de rendre le scénario un peu cohérent, mais c’est bien dommage qu’absolument toute l’intrigue de June n’ait ni queue ni tête. Sa rébellion roule comme sur des roulettes malgré un nombre incalculable d'aberrations, mais surtout, ses allers-retours entre la maison des (feu (hihi, feu… vous avez compris?)) Waterford et celle des "on regrette tout ça" sont grossiers. Accessoirement, je ne sais pas si ça a toujours été le cas, mais je me suis rarement autant ennuyé devant une série. C’est lent, contemplatif (malheureusement sans grand chose à contempler), hautain et je ne suis pas certain que la série ait encore quoi que ce soit de revendicatif vis-à-vis de la société dans laquelle nous vivons.
Avis défavorable
The Terror - saison 2
Nick : Comme pour la première saison, plus que l’intrigue fantastique/horreur, ce sont les à-côtés qui sont le plus intéressants dans The Terror, ce qui est tout de même problématique.
En effet, pour la première saison, plus que cette créature inuite dévoreuse d’humains (et super moche, paye tes CGI au rabais), c’était le combat d’un équipage d’un bateau du 18e siècle prisonnier des glaces pour essayer de rester en vie qui m’avait intéressé. Rebelote pour cette deuxième histoire qui évoque les camps "d’hébergement" de la population américaine d’origine japonaise durant la Deuxième Guerre mondiale. Cet aspect assez méconnu est vraiment intrigant, beaucoup plus que cette histoire de fantôme nippon sans surprise, ni originalité. Et comme en plus, le rythme est hyper-lent, qu’il y a trop de personnages que j’ai eu du mal à différencier ou à m’attacher (comme pour la saison 1 du coup) et que le personnage principal m’irrite pour une raison que je n’ai jamais définie, j’ai baissé les bras après trois épisodes. Tout n’est pas nul dans cette saison, mais il faut une sacrée dose de courage et de volonté pour en voir le bout.
Avis neutre
13 Reasons Why - saison 3
Galax : Une saison très vite détestée et jugée inutile, basée sur une idée de la fin de saison 2 assez puante vu l’actualité aux États-Unis (en résumé : un adolescent qui voulait causer une fusillade dans l’école est pardonné par ses amis parce qu’il "a des problèmes persos")... C’était mal barré mais la saison a su en réalité livrer de très bons messages sur la prévention du harcèlement. Le personnage de Jessica notamment, adolescente victime de viol, est vraiment intéressant et fort, puisqu’elle se bat constamment entre la perception des machos et de la rape-culture de la team de football de son lycée, et son club de militantes/survivantes parfois trop extrême. De la même façon, le violeur de la première saison est ici retrouvé mort et il y a pas mal de dilemmes et de sentiments contradictoires entre respecter la mémoire d’un être humain, ou trop pardonner à un violeur qui n’a montré que trop tardivement des signes de volonté de changer.
Bref, la série évoque de bonnes choses et évite parfois certains clichés, ce qui est une bonne surprise. À part ça, tout le reste est un peu raté ou maladroit, entre la narration entre trois époques vraiment confuse pour rien, les dialogues chancelants et la nouvelle narratrice qui est beaucoup trop omnisciente pour être crédible (mais qui ne mérite pas le harcèlement qu’elle a subi en ligne de la part des "fans" – vous voyez l’ironie sur une série qui milite contre le harcèlement, d’ailleurs ?).
La saison est globalement satisfaisante surtout grâce à quelques personnages qui tiennent bien la route (Jessica déjà citée, mais aussi Bryce, le violeur, plutôt très bien écrit, Tyler, le "presque-terroriste" qui devient très touchant, ou encore les mères de Bryce et d’Hannah Baker). Mais le final de saison m’a laissé vraiment un goût amer, avec la révélation sur "qui a tué Bryce ?" vraiment complètement irréaliste, nulle et incohérente, ce qui ruine plusieurs storylines de la saison. Je ne sais même pas comment ils ont pu se planter à ce point. Le bouc émissaire qui tombe pour le meurtre de Bryce est vraiment trop facile.
Il y aura toujours des choses à dire sur le harcèlement scolaire et plein de tabous à briser sur plein de problématiques de jeunes au lycée, donc n’en déplaise aux rageux, 13 Reasons Why sera toujours pertinente et une nouvelle saison méritée. Mais il faut avouer qu’en termes de scénario, les personnages partent un peu trop en couille. J’ai de sérieux doutes sur la saison 4. Pour les mêmes sujets, autant privilégier Sex Education, peut-être plus légère et ne parlant pas tout à fait des mêmes choses avec la même violence (pas de suicide notamment), mais juste mieux écrite pour un résultat similaire.
Avis favorabl (il manque la dernière lettre : ça correspond à ce dernier épisode nullissime qui ruine tout le reste, c’est balo)
Years and Years
Nick : Years and Years, la série événement de cette rentrée, secoue. Imaginée par Russell T Davies, on pourrait la décrire comme un épisode de Black Mirror étiré sur six épisodes, avec des relents de Six Feet Under en mode accéléré.
- Black Mirror car la série, en nous faisant suivre le destin d’une famille sur quinze ans, est amenée à imaginer ce que pourraient être les prochaines avancées technologiques. Si celles-ci ne sont jamais le cœur de la série et ne sont qu’en toile de fond, c’est souvent bien imaginé et cela permet de renforcer l’immersion dans l’univers de Years and Years.
- Black Mirror aussi car la série est une dystopie et nous imagine un futur quasi immédiat sauf que celui-ci est terriblement anxiogène et pessimiste (effondrement de la société, montée de l’extrême droite en Europe, réfugiés en masse, crise financière, ubérisation du travail, etc., etc., etc. et etc., car il y a plein de thèmes et idées abordés). C’est tellement plausible, voire prophétique, que cela donne froid dans le dos. C’est vraiment la force de cette série, ce rouleau compresseur temporel qui écrase ce groupe d‘individus, témoins impuissants de l’effondrement de notre société.
- Par contre, aussi, comme dans Black Mirror, le procédé a quelques limites, notamment le même côté malsain à regarder les protagonistes de la série enchaîner les mauvaises nouvelles. On arrive à une forme de grand écart où l’on regarde la famille Lyons en attendant, avec angoisse, mais aussi une pointe de sadisme, la prochaine catastrophe qui va leur tomber sur la figure. C’est vraiment cet aspect entomologique (dans le sens où j’ai le sentiment de regarder de haut des humains se battre et perdre contre le destin cruel que leur aura écrit des scénaristes sans pitié) qui me gêne dans certains épisodes de Black Mirror, et ici aussi.
Mais je chipote, car j’aime chipoter, la série est vraiment frappante et met une claque. L’irrésistible ascension d’un monstre politique populiste est si bien écrite et vraisemblable que cela fait flipper. Donc malgré quelques défauts (si elle est souvent incroyablement intelligente et clairvoyante, Years and Years est aussi parfois plus approximative dans ses développements et parfois un peu malhonnête comme lors de la fin du premier épisode), cette mini-série est un véritable choc, qui frappe et laisse sur le carreau. Je ne peux que la conseiller, même si elle donne envie de se pendre à un arbre.
Avis favorable
Merci à Bedsouin pour sa participation, bonne rentrée et à bientôt !