WOMAN: Patient's name?
LEELA: Er, just the Doctor.
WOMAN: Place of origin?
LEELA: Gallifrey.
WOMAN: Ireland?
LEELA: Oh, I expect so.
WOMAN: Thank you, that's all we need for now.

Cet épisode est considéré comme un des plus mauvais de Four. Comme quoi, mon avis peut parfois grandement différer de la majorité après 3 saisons où j'ai été globalement toujours d'accord avec le fandom ! Car il est plutôt bien, celui-là.

Le changement de lieu fait un bien fou. Fini la station spatiale franchement sans grand intérêt, bonjour l'idée de l'hôpital de l'espace. C'est somme toute plutôt bien réalisé, même si on voit les murs et décors trembler quand les acteurs cognent dedans. C'est un non-sens d'avoir placé la première partie de sérial dans un endroit aussi différent, cela a juste divisé par deux le budget accordé à chaque lieu. Maintenant en soi, j'aime plutôt la grandeur et le réalisme des lieux, le nombre de figurants et le visuel globalement réussi de l'impression futuriste. Comme la première partie, on a vraiment la sensation d'être dans un grand bâtiment et ça change beaucoup des sérials précédents, très claustrophobiques. Pour le coup, mis à part les costumes vert-vomi des infirmières qui iraient parfaitement dans une soirée paillette de Jack Harkness, le reste de l'épisode est très agréable à l’œil. Les sont grands et les maquettes d'ensemble sont suffisamment bien faites pour bien nous situer dans l'histoire (bon c'est pas l'extase non plus et il y a des faux-raccords et des décors qui bougent donc, mais pour 1977, c'est pas mal).

MARIUS: You see, if we can isolate that factor, we can inoculate against it. You get it?
LEELA: Sorry?
MARIUS: Yes, perhaps it is a matter of intelligence.

Des réponses nous sont apportées, certaines étaient assez évidentes (Leela est un "rejet" car son esprit est assez primitif, on se fout gentiment de sa gueule ce qui est assez drôle) d'autres vont un peu plus loin. Il est vrai que tout comme la partie 1, le scénario à la base de tout ça est assez léger, toujours aussi mystérieux et avouons-le, n'avance pas beaucoup. On ne sait toujours pas ce qui possède les humains, ce que sont ces rayons d'énergie, ce qu'est ce "projet" dont ils parlent et pourquoi ils ont besoin du Docteur et de son intelligence... C'est bel et bien un ennemi invisible du titre. Il est absent, tout simplement, et jusque là ça marche. Il faudra cependant que la partie suivante commence à aborder le sujet. Même si au fond derrière tout cela ne se cache (connaissant les scénaristes) pas un truc très recherché, c'est probablement juste un alien qui possède les cerveaux d'autres êtres vivants et peut les contrôler. Les scénaristes ont vraiment plein de tics d'écriture : les comptes-à-rebours, les possessions, les phrases de méchant répétées en boucle (après "Eldrad must live." voici "Contact has been made.")...

Bref le gros point fort de l'épisode est bel et bien ces séquences à l'hôpital, décomplexées, plus intéressantes et faisant figurer deux personnages que j'aime bien : le médecin Marius et surtout... K9 ! Dès que K-9 et Leela ont interragi, j'ai su que ce duo ALLAIT marcher. Enfin, il suffit de les voir quoi !

LEELA: Can you explain?
K9: Affirmative. The Kilbracken cloning technique replicates from the single cell as a short-lived carbon copy. Efficacy of individuation not completely guaranteed.
LEELA: Can you explain simply?
K9: Negative.

Beaucoup détestent K9, Tom Baker en tête. Peut-être que certains n'accrochent pas à l'humour en fait, car il constitue une part importante de cet épisode justement. Mais je trouve qu'il représente bien l'esprit de ce sérial. C'est cheap et c'est kitsh mais gentil. 

Et puis, un ennemi qui a pris possession de l'intelligence du Docteur, c'est déjà un bon pitch en soi, mais une fois qu'on introduit le concept de clones à courte durée de vie qui vont ensuite aller s'infiltrer dans le cerveau parasité du Docteur à l'aide d'un rayon miniaturisant... ! Tout de suite, ça a plus de gueule ! Tout est fait certes à coup de technoblabla et les médecins doivent s'arracher les cheveux devant les pratiques et déductions de l'épisode, mais si l'on met de côté notre incrédulité deux minutes, on s'en sort bien. Et puis, le fait qu'ils ne se limitent pas qu'à dire cette idée mais qu'ils nous montrent carrément un Leela et Doc miniature en train de tourbionner dans une solution aqueuse, ça a un côté nanar vraiment plaisant car mine de rien ça reste osé !

A mi-chemin, je peine toujours à voir en quoi The Invisible Enemy mérite le titre de "pire épisode de Four". Certes ce n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est tout à fait honorable. Après une première partie un peu molassonne il est vrai, le script, l'humour et les idées arrivent enfin, le tout baignée dans une ambiance kitsh qui (pour l'instant) ne parait pas si cheap que cela. En tout cas, c'est fun et c'est le principal.

LOWE: Destroy her! That's the reject!
LEELA: Reject yourself.