Quand une série fait un épisode sans son héros et que cet épisode se tient, c'est bon signe.

Joanna n'apparait pas non plus dans cet épisode, ça aide :)

En tous cas les choses bougent (enfin) et on commence à voir où la série veut en venir.

Petit focus sur Mobley et Trenton assez sympathique qui permet de se rendre compte des répercussions de plus en plus fortes du 9 Mai. On sent en effet une certaine pression et nervosité, très palpables dans cet épisode. Le fait de ne pas voir Elliot permet de digérer les infos du dernier épisode et même si ça fait bizarre, ça nous permet aussi de réaliser que tout ce qui s'est passé va bien au-delà d'Elliot. Vraiment très bien. De plus, Darlene devient assez intéressante (même si elle l'a toujours été).

Dans Mr.Robot quand une porte s'ouvre, une autre se ferme ! Il nous a refait le coup !

Excellent épisode.

Après la bombe de l’épisode précédent, c’est ici un épisode sans aucune trace d’Elliot, le seul de toute la série ainsi. Résultat : avec seulement nos personnages “secondaires”, la paranoïa est à son comble, l’aspect tech-thriller hyper haletant et on craint pour tout le monde.

On semble presque avoir un extrait de la vie de personnages normaux et sains d’esprit (Trenton et Mobley notamment) en reparcourant la série. La scène flashback introductive où Darlene reprend le speech d’Elliot introduisant le pilote de la série (le “top 1% du top 1%”) va en ce sens. Mobley et Trenton deviennent en fait ici de réels personnages, pas simplement des agents dans la révolution d’Elliot.

On entre ainsi derrière les coulisse d’une journée banale, sans Elliot, de fsociety, avec par exemple une scène assez rigolote où en plein milieu d’un message par l’homme masqué des anonymous, Darlene retire le masque et se dévoile à la caméra, ce qu’on avait jamais aperçu ainsi avant.

Les personnages sont en fait en train de paniquer et commencent à faire des erreurs. Ils enlèvent leurs masques (face au spectateur, certes, mais cela nous met la puce à l’oreille) et deux minutes après, Susan Jacobs, la cadre juridique d’ECorp propriétaire de la maison que fsociety avait squatté, revient…

La tension monte quand on les suit alors tenter de gérer une situation de crise et d’hacker en live Susan. Et quand Darlene laisse son côté impulsif prendre le pas sur le contrôle de la situation… ça part vraiment en séquence Breaking Bad-esque très riche en tension et montée aux petits oignons. Même si on connaît peu Mobley et Trenton, on craint pour eux et on regarde derrière leurs épaules avec eux. Contrairement à Elliot, on a vraiment peur pour leurs vies, puisque le show nous a déjà prouvé qu'il n'hésite pas à se débarrasser des sous-fifres de la révolution sans trop crier gare (Roméro, Gidéon…)

En parallèle, Angela continue d’endurcir sa carapace en méprisant un ami de son père qu’elle croise au hasard et qui la jugeait. Elle est totalement sous l’emprise d’ECorp et se cache derrière son ambition pour ne pas s’écrouler, allant jusqu’à défendre l’entreprise qui a détruit sa famille.

Paradoxalement, son comportement chaotique et imprévisible la protège sans qu’elle le sache, puisqu’elle tej son plan du moment qu’on révèle être en réalité un infiltré du FBI. Encore un micro-twist pas difficile à réaliser mais bien vu, prouvant que Dom était bien sur la trace d’Angela depuis le début.

Pendant qu’Angela déconne et que fsociety panique, Dom remonte leurs traces à partir de l’unique trace qu’ils ont laissé (le flingue), ferrant petit à petit chaque maillon de la chaîne pour remonter jusqu’à Mobley.

Même elle reste piégée par le système, se faisant remonter les bretelles par son boss qui lui rappelle que le FBI est aussi dans la merde suite à leur surveillance illégale qui a fuité et qui leur fait perdre des points de crédibilité dans l’opinion publique. Mais son intervention a suffi à ce que Mobley soit paranoïaque au point où il exit le programme, et entraîne Trenton dans sa chute. L’épisode finit en cliffhanger où on ignore le sort de Mobley et Trenton (peut-être qu’ils se sont juste retrouvés totalement normalement ? peut-être que la Dark Army les a eus ? qui sait), tandis que dans un petit twist là encore, on nous révèle que Cisco, pourtant là pour accompagner Darlene en toute épreuve, l’espionne pour le compte de la Dark Army. Mais est-ce vraiment ce qu’on croit, ou agit-elle encore sous le coup de la pression et de la paranoïa ?

Un épisode vraiment super intéressant vu son placement et son focus étouffant sur notre petit groupe de personnages qui exercent tous une emprise sur les autres sans trop le savoir.

Tous les signes concordent : la révolution du 5/9 n'a pas du tout eu l'effet escompté et est en train de se retourner contre tous ses acteurs… à moins que ce ne soit juste parce qu’ils craquent sous le poids de la réalisation de tout ce qu’ils ont fait, et sont en train d’enclencher les dominos entraînant leurs propres chutes ? Combien de temps avant d’atteindre un point de non-retour qui rendra impossible de savoir s’ils ont été attrapés à cause de leur paranoïa ou de véritables erreurs ?

Le sort s’acharne tout de même : la cassette servant à enregistrer les messages de fsociety a lâché, Darlene passe de brûler du matériel de hack à brûler un corps... Son meurtre de “légitime défense” est bien sûr faux, mais ignorait-elle vraiment que Susan décéderait sous le coup du tazer ? L’ambiguïté est maintenue, elle n’a pas l’âme d’une tueuse mais clairement est capable de faire de sales choses par vengeance.

Bien loin d’accélérer le changement cataclysmique de la révolution, cette saison 2 tend de plus en plus à montrer plutôt à quel point il est difficile de changer vraiment le système.

Même les chiots libérés de leurs cages lors du season-finale précédent sont finalement retournés tranquillement dedans, car ils n'avaient nulle autre part à aller. Angela est dans le même cas que ces chiens errants, d’ailleur, elle a juste plus de conscience et tente de maintenir une vraie illusion.

Bref, on a lancé un boomerang en fin de saison 1 sans trop savoir les conséquences, et il est en train de revenir. Tout ce mouvement inverse à la grande révolution est en train de créer un univers cocotte-minute qui risque d'imploser très vite en fin de saison.

La construction de la série à long terme apparaît alors comme très bien travaillée. Le "joli bordel" du début de saison 2 qui faisait suite à un univers suivant les retombées immédiates de la révolution, traduisait la transition entre le moment où la bulle a éclaté, et le moment où on voit toutes les retombées et le retour difficile à la normale.