Ton avis me fait très envie ! Impatient de démarrer cette ultime saison !
Mr. Robot
Elliot est un jeune programmeur anti-social qui souffre d'un trouble du comportement et de dépression chronique. Il est ingénieur en cyber-sécurité le jour et hacker justicier la nuit. Elliot doit faire un choix lorsque le mystérieux chef d'un groupe underground de hackers le recrute pour détruire la société ...
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Terminée | Américaine | 50 minutes |
Drame, Thriller, Crime, Drama | USA Network, France 2 | 2015 |
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Avis sur l'épisode 4.13
Avis neutre | Déposé le 04 mai 2020 à 23:38 |
Pour moi, Mr. Robot est une très bonne série, mais rate de peu le statut de chef-d'oeuvre. En effet, cet épisode met en exergue l'aspect qui me rebutait le plus : la dimension métaphysiques (la schizophrénie d'Elliot...) que j'ai trouvé assez répétitive (le pire étant son désaccord constant avec son alter ego en saison 2). Mais, plus que tout, je ne pardonne pas à Sam Esmail d'avoir empilé les mystères sans les résoudre (2 saisons pour expliquer la disparition de William Tyrrell, la machine à voyager dans le temps jamais vraiment expliquée...). J'ai préféré de loin l'aspect "thriller d'espionnage" ; toutes les infiltrations (surtout avec Angela) étaient incroyablement tendues. Pour cette raison précise, je n'ai pas aimé les derniers épisodes qui, pour moi, ont complètement perdu de vue le matériel originel (de l'anticapitalisme à la maltraitance infantile) et l'histoire principale (Elliot contre Whiterose dont la mort a été précipitée). Une bonne série donc dans l'ensemble mais avec plusieurs défauts (deus ex machina...). Cependant, elle restera dans les annales pour sa réalisation ingénieuse et ses prises de risque. |
Avis favorable | Déposé le 26 décembre 2019 à 19:00 |
Depuis Six Feet Under, aucun final (pas même The Leftovers) ne m'a autant émue. Donc pour ceux qui savent mon amour et mon respect pour SFU, vous savez que ça veut dire beaucoup. J'ai beaucoup, beaucoup de choses à dire, mais ce serait confus donc je vais essayer d'être brève et précise : C'est un excellent final, fabuleusement bouleversant, terriblement humain et universel. Il n'y a pas de faux pas, tout est là exactement là où ce doit être. Le dernier twist est intelligent, complètement pertinent et légitime, doux, il donne ce petit coup de grâce et libère toute l'émotion. Rien que d'y repenser, j'en suis émue. C'est surprenant et en même temps c'est si cohérent. Avec ce final, Sam Esmail prouve qu'il a toujours énormément respecté son public, qu'il est resté fidèle à son concept, à son histoire, et à ce qu'il voulait raconter. La progression de cette saison, sur tous les plans, est époustouflante. Je suis épatée par tant d'humanité et de simplicité dans une série qui partait pourtant sur du compliqué avec son sujet sur les hackers. Et rarement une série à la base sophistiquée n'a été capable de porter un constat aussi pur et aussi beau sur l'humain et la société, ses ravages et son importance. Tous les personnages ont droit à leur dernier moment, et on peut leur dire au revoir, tout comme Elliot, en les revoyant tels qu'on les a connus. Le quatrième mur, quand il est brisé, est brisé avec finesse et intelligence, bref vous l'avez compris, je suis comme une dingue. Rami Malek est phénoménal, tous les acteurs le sont. Et je suis, mais tellement contente, que M83 soit le choix de la dernière musique. Au cours de la série, les musiques du groupe ont été choisies trois fois pour trois scènes majeures (quand Elliot découvre les photos dans son ordinateur en saison 1, quand Mr. Robot lui avoue la vérité en fin de saison 3 et là). Je m'étais fait la réflexion lors de l'épisode précédent et Outro était un choix magnifique. Les sept dernières minutes sont sublimes, tellement émouvantes et tellement belles. Esmail instille ce qu'il faut de clins d'œil et d'aspects symboliques, tout en restant maître dans l'art de lier fond et forme. Elliot nous dit au revoir, se dit au revoir, le Mastermind décide de lâcher prise et nous demande, à nous aussi, de faire de même... Le coup du cinéma, tout est génial, le parallèle avec le pilot est top. Et le Hello, Elliot de Darlene à la fin est tout simplement juste. Un épisode parfaitement maîtrisé niveau réalisation, montage, technique, musique, mais surtout au niveau du scénario, avec un vrai propos, engagé et humain au possible, qui parle de maladie mentale mais qui est très universel puisque le sujet reste le fait de porter des masques et d'être étouffé par la société. Je terminerai par cette réplique de M. Elliot Alderson, qui surplombe le sud de Manhattan et qui délivre un message terriblement vrai et qui arrive à nous parler, à tous :
Sam Esmail a fait tous les bons choix possibles, preuve qu'il nous a toujours emmenés avec justesse dans son histoire, en délivrant des épisodes magistraux sans jamais essayer d'en faire trop. Chapeau bas, j'en suis retournée. |
Un adieu phénoménal qui laisse notre Elliot partir, et nous avec, afin que le vrai Elliot prenne place dans un monde meilleur, avec à ses côtés l'amour de sa soeur. Et c'est amplement suffisant.
Le fait de faire d'Elliot une personnalité supplémentaire qui est née peu avant que l'on commence la série et qui laisse enfin sa place ici, est l'un des plus beaux rebondissements que j'ai vus. Absolument cohérent - Sam Esmail avait cette fin en tête dès le départ - et si évident, et pourtant imprévisible.
En même temps, comment aurions-nous pu l'imaginer ? Nous qui adoptons bien confortablement derrière notre écran, la posture d'un spectateur, pénétrant dans le monde de la série à travers les yeux d'un personnage.
Alors, comment Sam Esmail a-t-il réalisé ce coup de génie de créer le twist le plus logique de l'histoire sans que personne ne l'ait vu venir ?
C'est en fait expliqué par le deuxième coup de génie de l'épisode, et un twist qui repose exactement sur le même principe que la plupart des twists de la série : "une autre personnalité". La différence, cette fois : c'est nous. Nous sommes la cinquième et dernière personnalité d'Elliot Alderson. Créée dans le pilote, abandonnée par ce final.
C'est incroyable d'être parvenu, non seulement à intégrer le spectateur dans le récit avec une telle maîtrise, mais en plus à se servir de notre propre égo pour dissimuler cet ultime twist sur Elliot. En effet, impossible de se douter que nous faisons partie des identités du personnage de la série, au début, puisqu'on ne sait pas qu'il a ce trouble dissociatif avant la fin de saison 1. Et une fois qu'on l'a su, on a pu commencer à croire qu'on comprennait tout d'Elliot, qu'on a voulu protéger, au même titre que la personnalité de Mr. Robot. Ce n'est pas un hasard si la série s'appelle comme ça : nous avons eu beaucoup de nom. "L'ami", qui accompagne Elliot durant son périple contre E-corp, "le voyeur", qui jugeait et qui s'interrogeait, sans jamais intervenir.
Mais à tout moment, puisque nous savions que nous avons été créé par "Elliot", nous n'avons jamais remis en cause que lui-même était peut-être également une création. Il est finalement assez facile pour la créature de Frankestein de reconnaître son créateur, mais beaucoup moins d'admettre que ce dernier aussi n'est rien de plus qu'une fabrication de quelqu'un d'autre. Tout comme il est rassurant de remettre notre création entre les mains d'un Dieu, de plusieurs dieux, d'un hasard, du Big Bang ou de tout ce que vous voulez... mais beaucoup moins rassurant, voire blasphématoire ou bien impensable de se demander qui a créé Dieu ou qu'y avait-il avant tout ça.
Et c'est ainsi que Sam Esmail a dissimulé son meilleur twist de la série je pense, un twist que je n'ai jamais vu nulle part ailleurs. Ce n'est même plus l'arbre qui cache la forêt à ce stade. C'est oublier de se demander que fait la forêt ici en premier lieu et pourquoi un arbre serait si loin de la forêt (ok ma métaphore est pétée, mais que voulez-vous, n'est pas Sam Esmail qui veut, c'est dur de retranscrire à quel point on est ravi d'avoir été berné !).
Cette idée de personnalité mastermind, qui jouait à Dieu dans son univers comme le scénariste joue avec les attentes du voyeur, de nous, est sûrement le discours méta le plus poussé qu'un artiste peut faire à travers un écran.
C'est d'autant plus malin que les ramifications sont énormes : de justifier ce changement d'état entre une série de hacking "super-héroïque" complexe à suivre (l'idéal qu'Elliot voulait se donner en saison 1), aux conflits de personnalité qui a rythmé la saison 2, à l'envie de changer le monde qui a abouti à l'issue tragique de la saison 3, pour finir sur ce déni de la réalité en saison 4 et à une acceptation finale... En fait, comme l'explique très bien Manoune, cet acte final réaffirme le propos de la série sur tous ses thèmes les plus importants : le changement de la société certes, mais aussi et surtout la confiance en soi, le rapport aux autres et l'importance de tenir bon. Qu'une série aussi psychédélique et noire finisse par une note aussi nostalgique n'a rien de surprenant, mais qu'elle finisse sur une note d'espoir, c'est vachement satisfaisant et très beau.
Malgré le gros pincement au coeur que j'ai eu à devoir quitter le monde changé de Mr. Robot, en joignant notre Elliot et à sa famille dans la salle de cinéma, j'avoue avoir été un poil déçu qu'aucune ambiguité ne soit laissée quant au sort du "vrai" Elliot et à la réalité du monde parfait, car j'aime beaucoup trop quand c'est le cas, je l'avoue. C'est en cela que je crois que je préfère un poil la fin de The Leftovers, dont on peut tirer quelques comparaisons, même si les confronter reste assez limité puisque la visée des séries n'est pas la même.
Mais contrairement à The Leftovers, le propos de Mr. Robot n'a jamais été sur la croyance ou pas de ce qu'on voit. Même si on n'a pas pu toujours faire confiance à la caméra surtout au début, il était désormais clair depuis quelques saisons que nous étions tout autant dans la confidence que possible. Autant que notre Elliot l'était, parfois plus. La série s'est peut-être parfois perdue, sur l'intrigue avec Tyrell ou dans sa dimension complotiste ou autre, quoique ce final parvient pourtant à tisser d'incroyables liens à mon sens, qui te montrent que tout était pensé depuis le début (le "Bonsoir, Elliot" qui prend tout son sens puisqu'effectivement, c'est le moment où le mastermind Elliot entre dans le jeu de f-society, et où le vrai Elliot part "se coucher", par opposition au "Bonjour, Elliot" ici, où Elliot rouvre enfin les yeux et se réveille).
Le message de la série était ailleurs, sur tout ce dont j'ai déjà parlé, et à ce titre, expliquer pourquoi Darlene était justement absente dans le palais mental d'Elliot, et faire d'elle littéralement le lien avec la réalité, c'est une explication qui m'a énormément plu. Parce que pour moi aussi, c'était l'ancre émotionnelle pour me rattacher à quelque chose de sincère, de vrai et de non-questionnable dans la série. Car après tout, c'est avec sa scène sur la plage en saison 1 où elle révèle qu'elle est la soeur d'Elliot, que ce dernier, nous, ainsi que la série, ont changé à jamais. Le tout sans annuler toutes les actions établies, les personnes perdues et les vies sauvées durant toute la série.
C'est ainsi que sur un plan complètement différent, cette fin de Mr. Robot est presque tout aussi parfaite que celle de The Leftovers à mes yeux.
Nous avions été accueilli par un "Hello, friend" de la part du mastermind scénariste et du Dieu de la vie d'Elliot, intrigué et fasciné par son histoire. Nous quittons la série sur un "Hello, Elliot" d'une Darlene qui retrouve son frère, et nous fermons les yeux apaisé, satisfait et ému aux larmes. La boucle n'a jamais été aussi bien bouclé.
Hello, Elliot. Adieu, Mr. Robot.
J'adore ton avis, il est vraiment juste !
Ce twist est formidable, car il est d'une simplicité folle tout en bouleversant à peu près toute notre vision de la série. Et très bon point quand tu expliques que nous sommes une de ces personnalités, ça explique les quatrième mur brisés et les noms que l'on a portés.
J'ai adoré le chemin de la série, qui au-delà de son "on va changer le monde", aborde en fait les maux humains les plus ordinaires... Et on renvient aussi à la même rengaine ; celle de réaliser que la haine n'est jamais entièrement portée contre notre ennemi.
Et enfin, je n'en ai pas parlé, mais OUI pour Darlene. Cette saison, surtout, on la voit presque comme un ange gardien et sur elle que reposent tous nos espoirs. Elle est là, dans le vrai monde, à attendre Elliot, prête à l'aimer. Son personnage est extraordinaire, son parcours aussi, mais l'intelligence de la narration cette saison est just wow.
Par contre, je me suis tellement laissée emportée et j'ai lâché prise, du coup je n'attendais aucune ambigüité contrairement à toi, mais je peux comprendre cette petite pointe de frustration !
Ah la la mon petit Galax, quelle aventure !! Je regarderai cette série de nouveau, c'est sûr, et ce sera tout aussi intéressant ! Elle n'est pas dénuée de défauts, mais toute l'humanité qu'elle montre dans cette dernière saison vaut de l'or !
Purée je te jure, déjà quand le vrai Elliot de l'épisode précédent a "capté" notre regard, j'étais dingue, mais alors cette séquence avec Krista dans ce final, où elle regarde la caméra pour dire "je les connais" puis "même eux, ils veulent savoir", j'en ai eu des frissons et j'en ai décroché ma mâchoire. Pour moi c'est LE truc dingue du final.
Toute la séquence avec Krista est ouf, et même si elle est à fond explicative c'est peut-être ma préférée du final !
Totalement ! Je pense aussi que je ne l'ai pas assez dit dans mes avis mais Darlene est peut-être mon personnage préféré. L'actrice est ouf, et l'attitude du perso est à la fois hilarante et au fond aussi très triste quand tu réalises pourquoi elle est comme ça.
Pareil je me referai la série un jour. J'ai regardé les saisons 2 et 3 (et 4, du coup) qu'à leur diffusion avec de grands intervalles. Je pense que la série doit beaucoup gagner à être vue d'une traite. Même si chaque année j'avais quasi tout oublié et chaque année elle me resaisissait toujours autant.
Quelle aventure comme tu dis !