Un épisode qui nous renvoie à la violence du quartier, à la relation entre les deux femmes, à l'héritage générationnel, à la place de l'écriture... Je pense que ce qui brise le plus le cœur, c'est de voir que les enfants (et en particulier Tina et Imma) assistent à de la violence elles-aussi, perpetrée directement par Enzo et Lila (bien que l'on comprenne leur panique et leur colère). Tina et Imma sont Elena et Lila, seules derrière une porte fermée par une adulte. La seule différence, c'est qu'on est avec Elena et qu'on voit son impuissance à changer les choses complètement. Tel est le quartier, l'endroit où elle a grandi avec Lila.

D'ailleurs, je trouve Lila impressionnante, avec une beauté et une prestance, une intelligence aussi, qui correspond parfaitement à ce que Lenù-narratrice nous conte depuis le début de la série. Lila, ici, est bien l'Amie prodigieuse, qui continue de guider et influencer Elena. Cette dernière est parfois agaçante tant elle est "clueless", comme si elle ne réalisait pas ce qui se passait et les enjeux de l'endroit où elle habite. Il y a toujours cette impression que Lila doit lui prendre la main, alors qu'elles sont désormais adultes. Voir Elena la confronter était satisfaisant, et de voir qu'elles ont une relation entre adultes (honnêtement, la toxicité entre elles a complètement disparu) était un soulagement. En même temps, elles sont toutes les deux contre le monde, même si Elena, protégée par Lila, ne semble pas le voir, à l'image d'elle défendant Lila contre Michele et elles-deux menant leur enquête.

Bien sûr, le destin d'Alfonso ne me surprend pas. Et comme toute son histoire, sa fin n'est pas mieux traitée, avec un corps montré à l'écran, un enterrement expédié et aucune conséquence. C'est un gros point faible, probablement le plus gros (et l'un des seuls) de l'histoire. Le reste de l'épisode est riche, passionnant, émouvant... La première que je vois et ressens Lila/Elena, véritablement.