Quel beau voyage que My Brilliant Friend, pleine de justesse, de finesse, de sensibilité et de brutalité. La série maîtrise parfaitement la notion de dualité, à tous niveaux. Et en plongeant dans l'exploration de toutes ces dualités, elle parvient à raconter une histoire non-binaire, tellement riche, complexe, belle et triste. Les quatre actrices (les deux petites filles puis les deux adolescentes) sont formidables, brillant autant au travers de leurs dialogues que de leurs silences.

C'est une histoire éloignée de ma culture, à la fois dans le temps et l'espace, et pourtant j'ai rarement été aussi touchée que devant la vie d'Elena et de Lila, deux jeunes femmes en devenir qui sont au seuil de leur vie : accepter la fatalité ou faire en sorte de vivre une vie meilleure. Rarement, également, une série est parvenue à me faire entrer autant dans l'intimité de personnages, pleurant avec elles, riant avec elles, étant avec elles à chaque instant, vibrant pour leur sort et leur condition.

Portée par l'exquise-sublimissime-parfaite musique de Max Richter, aussi douce que puissante, cette série parle d'amitié, de violence sociale, d'évolution, de parcours initiatique, de Naples, de filles puis de femmes. C'est si violent mais si délicat. Si triste mais si beau. Si pur et si bouleversant d'humanité. Tant de haine et tant d'amour. Tant d'ambition et tant d'impuissance. Quelle histoire profonde, juste, authentique, intime... Un vrai petit bijou, porté par de beaux choix artistiques et une esthétique impeccable.