Le bond dans le temps est légèrement déstabilisant, mais la transition entre les actrices est fabuleusement bien montée, et il y a un tel travail de finesse que l'on s'y habitue vite. 

J'ai regardé des tas de films et de séries, lu des tas de livres, écouté des tas de chansons sur l'adolescence. J'ai été adolescente. Et pourtant, alors que cette histoire se déroule dans le Naples des années 1950, presque rien n'égale le niveau de justesse de My Brilliant Friend. Elle ne se veut pas universelle. L'adolescence se vit différemment suivant nos conditions de vie, notre environnement, notre éducation, notre culture. La seule chose vraie et implacable, c'est que tout change. Le reste n'est que tourbillon venant de l'extérieur et conditionnement. En ce sens, la série réussit cela à merveille ; elle nous montre deux jeunes filles, en passe de devenir de jeunes femmes, découvrant de nouvelles facettes de leur monde, entrant peu à peu dans le monde adulte, se frayant un passage parmi "ce qu'il faut être et faire."

La scène où Lila et Elena étudient est courte mais si belle, de même que lorsque Lila prend Elena dans ses bras. Il y a des moments une fois de plus bouleversants, avec Ada qui est enlevée par les deux hommes, et la toute fin entre les deux filles et les deux hommes.

C'est toujours aussi fort, aussi beau, aussi brute et aussi doux. Vraiment, l'une des meilleures séries que j'ai jamais vues.

On fait un petit bond dans le temps, et forcément on remplace les deux jeunes actrices très charismatiques. Un temps d'adaptation est donc nécessaire, mais cela se fait dans une fluidité incroyable, à l'image du début d'épisode, magique. Il y aurait tant de choses à dire de cette série, et de cette histoire d'amitié bouleversante. Il est rare que la musique soit austant en osmose avec l'histoire, on est ici dans un subtil réveil tourbillonnant qui colle parfaitement aux tumultes de l'adolescence. C'est beau, et très émouvant.

Un peu plus mollasson ce troisième épisode, puisque rien ne se passe vraiment ; on est comme Lenù, on est spectateur de ce qu'il se déroule sous nos yeux. Il y a évidemment l'iconique scène de fin, lorsque l'on a lu le livre, mais le reste est assez classique.

Pas vraiment grand-chose à se mettre sous la dent.