La condition féminine et les deux jeunes femmes que sont Elena et Lila sont tellement bien représentées, tellement justes. L'intelligence de Lila, qui fait ce qu'elle a à faire pour se sortir de l'emprise de Marcello tout en se débrouillant pour que ses idées et ses chaussures soient considérées, est remarquable. Triste, oui, mais malin. De son côté, Elena gère les suites de son agression à son image : réservée, en silence et mal dans sa peau. Cela dit, tout comme son amie, elle comprend l'intérêt d'un fiancé et fait ce qu'il faut pour s'en sortir. La scène de l'incendie est encore une fois puissante, notamment Marcello qui semble vraiment peiné. En devenant adultes, Lila et Elena font des choix et pensent à leur futur ; elles ne se résignent pas et font avec ce qu'elles ont, comme elles le peuvent. Et nous, on est avec elles, de bout en bout, on les tient par la main, on a peur pour elles et on les soutient.

Après l'exceptionnel épisode 6, rien de tel que de continuer sur la lancée. Cet épisode décrit presque aussi bien que le livre les émois de l'adolescence, et il faut avouer que le duo d'acteurs qui interprètent Antonio et Lenù peuvent exprimer ici leur talent à merveille.

C'est aussi l'épisode qui rappelle que si cette série est si belle, c'est aussi grâce à ses qualités formelles. Chaque plan est d'une beauté rare, avec quelques passages très marquants : la première baignade d'Antonio, la rencontre sous le tunnel... Tout ceci aurait beaucoup moins d'impact émotionnel s'il n'y avait pas ces choix artistiques éblouissants. On n'est pas témoins de cette histoire, on est avec eux, plongés dans ce microcosme. On vit leur histoire, on revit une jeunesse fictive. Et pour achever ce tableau, on a droit à un générique final qui se colore selon les humeurs et les émotions. Simple, mais diablement efficace. Tout ça donne à chaque fois envie de crier à quel point ce qu'on vient de voir est beau.