Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai beaucoup aimé cet épisode. Peut-être parce qu'il marque le fil rouge de cette saison de manière plus que visible : la co-dépendance de Rick et Morty, deux personnes qui ont leurs démons, leurs parts toxiques, qui s'opposent mais qui se complètent. Un Morty jaloux de sa faiblesse, un Rick dévasté par le fait d'aimer son petit-fils. Il n'y a pas vraiment de temps faibles dans cette histoire, et honnêtement, c'est un très bon épisode.

R&M nous sort des concepts assez géniaux cette année et ça paie encore une fois. Je trouve ça hyper intéressant et révélateur la façon dont Rick veut à tout prix récupérer son toxic-Rick tandis que Morty, lui, ne veut pas. Ça en dit long sur leurs caractères (surtout celui de Rick).

Pour moi l'absence de plot B est bénéfique.

Et l'humour est de mieux en mieux géré. Quand ils n'essayent pas de caser 20 gags à la minute dont 18 foirent (j'exagère bien sûr), l'épisode respire, sans pour autant perdre le rythme effréné de la série dans tous ses scénarios.

Et puis, fait marrant, j'avais totalement zappé qu'il y avait des scènes post-génériques. Je ne l'ai redécouvert qu'avec cet épisode. Je suis donc bon pour toutes me les re-mater. Yay :)

Le début où ils pleurent après la mission, voir un Rick gentil et un Morty arrogant et sous speed, la bagarre dans le salon des deux Rick, les drones qui se transforment en robot, et la chanson du générique de fin hyper WTF, tout ça c'est top-top.

Par contre, déjà repéré précédemment, quand il n'y a qu'une seule histoire dans RAM, l'épisode s’essouffle toujours en fin de parcours et le rythme infernal finit par me fatiguer.

À la lecture du résumé, j'en attendais plus. À l'arrivée, j'ai malgré tout un épisode sympathique où Rick et Morty combattent leurs propres démons. Là où cela est intéressant, c'est qu'ils luttent contre une version totalement subjective de leur moi intérieure. Rick refuse d'être Morty (et de s'affaiblir à son contact) et Morty refuse d'être Rick... Ce qu'il risque de devenir malgré tout avant la fin de la saison.

On poursuit, plus généralement, sur la thématique du divorce et de la rupture, fil rouge de cette saison. Ici, on comprend que Rick et Morty ne peuvent pas agir l’un sans l’autre et être l’un sans l’autre, quitte à ce qu’ils se détruisent probablement. On comprend aussi et c'est dit de manière très claire : Rick aime profondément Morty ("Grand'Pa is here"). C'est d'ailleurs probablement cela qui le rend si alcoolique et "méchant". Lorsque Rick est débarassé de son sur-attachement pour son petit-fils, il va beaucoup mieux.

On peut supposer qu’il en est de même pour Beth et son mari, qui séparés, dérivent assez mal (surtout Beth), mais qui ensemble était aussi destructeur. Difficile de ne pas voir dans ce fil conducteur la retranscription propre vie d’Harmon qui a divorcé lui aussi l’an dernier et qui semble également s’enfoncer dans une abyme de noirceur. L’image de sa boite de prod’ à chaque fin d’épisode où tu le vois seul avec ses chiens (là où il était avec sa femme avant) me fait du mal à chaque fois.

Une sacré saison qui risque fort d’aboutir sur un final encore plus sombre que tout ce qu’on a déjà vu avant.