Super épisode dans lequel Mon Motma combat Trumpatine, et où la critique de l'Empire est complètement modernisée avec ici une allégorie du capitalisme - j'ai particulièrement adoré le souci du détail d'une prison qui en apparence n'en a pas forcément l'air : les gardes n'ont pas "d'armes", les cellules sont... grandes ouvertes. Ouvertes vers sur un sol électrifié certes, mais grande ouvertes pour quiconque veut se sortir de sa prison de travail forcé. En attendant ils sont nourris (par des tuyaux sans voir d'où ça vient), logés (tous imbriqués dans des cases) et n'ont que leur compte à rebours vers leur "congé" en guise de divertissement.

C'est assez glaçant, et tout ça c'est sans parler du principe même de leur taff avec un Taylorisme 3.0 où on ajoute un aspect gamifié et compétitif pour motiver les troupes à gouter au plaisir de ne plus être un esclave le temps d'un instant. Chose qu'on ne voit jamais encore, ce qui est très bien vu.

Je ne m'attendais clairement pas à avoir tout ça dans Star Wars et pourtant ça colle si bien ! J'aime beaucoup le fait que le message d'un Empire omniprésent, le coeur de Star Wars, soit décliné à plein de sauces selon les oeuvres, et si on prend souvent un axe d'approche héroïque, ou positif (tourné vers l'Espoir) ou encore familial, ici on est vraiment dans quelque chose de cynique.

En parallèle, le réseau d'espionnage qui se met en place est sympa à voir, la politique de Mon a des airs très réalistes qui rappellent les quelques super idées de la prélogie de Lucas à ce sujet. Et toujours avec un angle plus "moderne", comme ici clairement le fait que les néo fascites jouent sur le sentiment d'insécurité pour obtenir les plein pouvoirs. Même au niveau de l'Empire avec Dedra, c'est ouf de voir que tout est régi par la chose la plus logique qui soit : l'argent, un constat très cynique mais très fidèle à comment on imaginerait l'Empire.

Le caméo de Saw Guerrera qui arrive à un épisode 8 d'une série qui avait plus ou moins comme seul potentiel caméo lui et Mon Motma (qui a certes dépassé largement ce stade pour cette dernière) fait plaisir et montre qu'elle n'a pas été pensé pour du fanservice, mais que les éléments de l'univers viennent s'intégrer naturellement quand il y en a le besoin. A savoir ici pour enrichir l'intrigue de Skellsgard.

Episode absolument glaçant et claustrophe - et d'une maîtrise implacable. Les scènes de la prison sont juste géniales et millimétrées, le système d'esclavage mis en place est crédible dans ses moindres détails (hiérarchie des bourreaux comme des victimes qui fait qu'on a toujours l'espoir d'être un peu moins dans la merde que le voisin, un peu plus proche de la date de sortie, travail en groupe pour conserver du lien social et de la motivation, compétition permanente...), et l'esthétique asseptisées encore plus terrifiante que n'importe quelle prison sombre et insalubre qui peuple les séries d'habitude.

En plus cela justifie a posteriori l'incarcération arbitraire de Cassian.

Et cette manière de montrer un état fachiste non comme un groupe de gens cruels, mais plutôt comme des fonctionnaires zêlés et professionnels cotoyant des élites passives qui ne pensent qu'à leur sécurité... le tout reposant sur de la main d'oeuvre gratuite d'une part importante de la population asservie, ça fait mouche. Politiquement, c'est bien plus proche de la réalité. Et bien plus fort qu'une simple lutte manichéenne des gentils jedi contre les méchants Siths.

C'est quand même très bien quand Star Wars regarde autre chose que son nombril. 

Le désespoir qui imprègne la série, et plus particulièrement les scènes de la prison, est quelque chose qui me semble assez nouveau dans la licence. Le milieu carcéral et sa violence déshumanisante ne sont cela dit pas que le propre d'un Empire fasciste imaginaire mais rappellent aussi la condition de millions de gens dans le monde. Mais surtout, quand un seul travailleur se suicide, il peut être le visage de milliers d'autres, bien réels, et Andor touche donc à quelque chose de bien plus important encore qu'une licence idiote. 

Et maintenant, ils s'attaquent au capitalisme... Hé ben... Une petite pensée pour les Ouïghours dont Disney a effacé les camps de travail dans Mulan.

Depuis le rachat de Disney, Star Wars n'est plus vraiment politique (excepté la scène des marchands d'armes dans l'épisode VII). Tony Gilroy vient rabattre les cartes, encore une fois, et de la meilleure manière qui soit. Puisqu'en effet, pour toutes les scènes de prison, il vient reprendre, involontairement ou non, l'esthétique de THX1138, le premier film de Lucas. Afin de montrer une bonne fois pour toutes la véritable filiation et le message d'origine de la saga. Et ça, franchement, c'est une superbe idée qui fait de cet épisode une vraie réussite aussi bien esthétique que politique. Diego Luna, impérial depuis le début du show, révèle une nouvelle facette de son jeu, tandis qu'Andy Serkis vient montrer toute l'étendue de son talent.

Quel show !

Et maintenant, ils s'attaquent au capitalisme... Hé ben... Une petite pensée pour les Ouïghours dont Disney a effacé les camps de travail dans Mulan.

Depuis le rachat de Disney, Star Wars n'est plus vraiment politique (excepté la scène des marchands d'armes dans l'épisode VII). Tony Gilroy vient rabattre les cartes, encore une fois, et de la meilleure manière qui soit. Puisqu'en effet, pour toutes les scènes de prisons, il vient reprendre, involontairement ou non, l'esthétique de THX1138, le premier film de Lucas. Afin de montrer une bonne fois pour toutes la véritable filiation et le message d'origine de la saga. Et ça franchement, c'est une superbe idée, qui fait de cet épisode une vraie réussite aussi bien esthétique que politique. Diego Luna, impérial depuis le début du show, révèle une nouvelle facette de son jeu, tandis qu'Andy Serkis vient montrer toute l'étendue de son talent.

Quel show !